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Chrestomathie
Bretonne (Armoricain, Gallois,
Cornique)
Première Partie: Breton-Armoricain
J. Loth, Professeur à la Faculté des
Lettres de Rennes
Paris
Émile Bouillon Libraire-Éditeur
Ancienne Maison F. Vieweg 67 Rue
Richelieu (en face de la Bibliothèque Nationale)
1890
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iiiOUVRAGES SUR LA BRETAGNE
PHILOLOGIE ET HISTOIRE)
En vente à la même LiJjrairie.
Revle Geltiqle publiée avec le concours des principaux savants
des Iles Britanniques et du continent, et dirigée par H. Gaidoz.
Tomes I à X, 1870 à 1889.
Par suite de la retraite de M. Gaidoz, la Revue Celtique est,
depuis le 7*^ volume, sous la direction de M. d'Arbois de Jubainville,
avec la collaboration de MM. J. Loth, E. Ernault et Dottin.
Le prix de chaque volume est de "20 francs, mais afin d'en
permettre l'acquisition <ious avons réduit à 50 francs, au lieu de
100 francs, celui des cinq premiers volumes. La publication se
continue par cahiers trimestriels. Le prix d'abonnement au volume
complet est de ^20 francs pour Paris et de 22 francs pour la France
et les pays faisant partie de l'Union postale.
Arbois de Jubainville (H. d"). — Études grammaticales sur les
langues celtiques. Première partie : Introduction, phonétique et
dérivation bretonnes. 1 volume grand in-8 ... 8 fr.
Du RusQUEC (H.). — Dictionnaire français -breton. 1 volume
grand in-H 20 fr.
Ernault (E.). — Etudes sur le dialecte breton de la presqu'île
de Batz. Grand in-8 1 fr. 50
liltudes comparatives sur le grec, le latin et le celtique.
1. La voyelle brève << ou ». Grand in-8 1 fr.
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CHRESTOMATHIE
BRETONNE
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OUVRAGES DE M. J. LOTH
Essai sur le verbe néo-celtique, en irlandais ancien et dans les dia-
lectes modernes, Paris, Ernest Leroux, 1882. gr. in-8.
De vocis nremoricae usque ad sexlum posl Christum natum snecu-
Itim forma alque signi/îcatione, Rennes, 1883, gr. in-8.
L'émigration bretonne en Armorique du v« au vn» siècle de noire
ère, Rennes, 1883, gr. in-8.
Cet ouvrage a obtenu de rAcadémie des Inscriptions et Belles-
Lettres une médaille d'or au concours des Antiquités de la France,
en 1884.
Vocabulaire vieux-breton, avec commentaire contenant toutes les
gloses en vieux-breton {gallois, comique, armoricain) connues, précédé
d'une introduction sur la phonétique du vieux breton et sur l'âge et la
provenance des gloses, Paris, F. Vieweg, 1884, gr. in-8.
L'Institut a décerné à cet ouvrage le prix Volneg, en 1885.
Les Mabinogion, traduits en entier pour la première fois en français,
avec un commentaire explicatif et des notes critiques. Paris, Thorin,
1889 : 2 vol, in-8.
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Chrestomathie
Bretonne (Armoricain, Gallois,
Cornique)
Première Partie: Breton-Armoricain
J. Loth, Professeur à la Faculté des
Lettres de Rennes
Paris
Émile Bouillon Libraire-Éditeur
Ancienne Maison F. Vieweg 67 Rue
Richelieu (en face de la Bibliothèque Nationale)
1890
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A.M. VÉTAULT
Bibliothèquaire de
la Ville de Rennes
J. Loth
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Vi
AVERTISSEMENT AU LECTEUR
Cet ouvrage a paru par fragments successifs, depuis le
mois d'avril 1886, jusqu'au mois de novembre 1889, dans la
revue publiée par la Faculté des lettres de Rennes sous le
titre à'Aimales de Bretagne. Le lecteur ne devra donc pas
s'étonner que l'auteur soit revenu, çà et là, sur certaines
observations et qu'il ait modifié ou répudié certaines théories.
Les addenda et corrigenda placés à la fin du volume font
aussi justice d'un certain nombre d'erreurs ou inexactitudes,
sinon inévitables, au moins, semble-t-il, pardonnables dans
un travail aussi étendu et formé de parties si variées et si
diverses.
Comme cette chrestomathie était d'abord, dans l'esprit
de l'auteur, destinée plus spécialement à ses compatriotes
de Bretagne, demeurés pour la plupart étrangers au mou-
vement des études celtiques, il a essayé, dans une Introduction
développée, de leur donner quelque idée du vieux celtique et
d'esquisser à grands traits l'histoire du breton jusqu'à nos
jours, en mettant à profit les principaux documents que
présentent les inscriptions et les textes, tant de l'antiquité
que des premiers siècles de l'ère chrétienne. Pour les textes
en breton-armoricain, il n'a pas cru devoir se contenter de
ceux de l'époque du moyen breton. Il a poussé jusqu'au
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viixix° siècle, non seulement parce que les textes
des xvii° et
xviif siècles sont presque introuvables, mais aussi parce
qu'il juge l'étude des idiomes celtiques encore parlés, utile,
pour ne pas dire indispensable, à ceux même qui s'occupent
plus spécialement du vieux breton.
L'auteur espère aussi que son œuvre pourra être particu-
lièrement utile à tous les savants qui s'intéressent aux études
bretonnes, pour la période qui s'étend du ix° au xv° siècle;
il a en effet soumis à une collation scrupuleuse et à un
examen minutieux l'onomastique du Cartulaire de Redon, et
compulsé un nombre très considérable de chartes inédites
ou peu connues.
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1CHRESTOMATHIE BRETONNE (Armoricain,
Gallois, Comique) PREMIERE PARTIE Breton
armoricain INTRODUCTION Parlé
aux IV^-IIP siècles avant Jésus-Christ dans la plus grande
partie de l'Europe centrale, de la mer du Nord à la mer Noire,
dans la plus grande partie de la Gaule, le nord de l'Italie, le
nord-ouest, le centre et l'ouest de l'Espagne, dans toutes les Iles-Britanniques,
le celtique ne dominait plus, du temps de
César, qu'en Gaule, en
exceptant l'Aquitaine, dans une partie de
la péninsule ibérique et dans
les Iles-Britanniques. Etouffé bientôt en Gaule et en Espagne par la
conquête romaine, il ne lui reste plus pour refuge que les
Iles-Britanniques où il apparaît de bonne heure, divisé en deux groupes
principaux : le groupe goidélique ou gaélique représenté
aujourd'hui par l'irlandais, l'écossais des hautes terres et le dialecte
de l'île de Man, et le groupe breton (1). Après avoir échappé à la
destruction sous la domination romaine en Grande-Bretagne, le
breton insulaire perd par la conquête anglo-saxonne,
commencée vers le milieu (1) Par breton il est entendu que nous
compreno:is dans la suite de cette étude le gallois, le comique et le breton
armoricain. Pour désigner le breton de
France, nous n'employons que le
terme d'armoricain.
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2du V'' siècle, la plus grande partie du territoire
que comprend l'Angleterre actuelle proprement dite. Au
XIA^^ siècle, le breton s'éteint dans le Cuniberland. Au siècle
dernier il a entièrement disparu de la Cornouailles. Il ne lui reste
plus dans l'île que le pays de Galles où il est très vivace et où
il a encore, selon toute probabilité, une longue carrière à fournir.
Transporté dans la péninsule armoricaine par des Bretons qui ne
voulaient pas se soumettre au joug saxon, principalement par
les deux tribus des Cornovii et des Doranonii (1), le breton
s'étendit avec la domi nation des
Bretons sur la plus grande partie de la Bretagne actuelle.
On peut figurer la limite du breton au moment de sa plus
grande extension au IX" siècle par une ligne qui, partant des
bords de la Loire à gauche de la ville de Donges, irait rejoindre
la Vilaine un peu plus haut que Bourg-des-Comptes en
passant par Brambu, Cambon, Quédillac, Quilly, le Gâvre, Pierric,
Fougera3^ En quittant la Vilaine la ligne de démarcation des
deux langues passait par Mordelles, Langon, Languouet, Lan rigan, Cuguen, pour aller aboutir à
l'embouchure du Couesnon. Trois siècles après, le breton pour des
causes qu'il serait trop long d'exposer ici (2) avait
considérablement reculé vers l'Ouest et était renfermé à peu près dans les mêmes
limites qu'aujourd'hui, où il ne s'étend plus que sur le département du
Finistère, sur la moitié du Morbihan et la moitié des
Côtes-du-Nord, On aurait assez exactement la limite séparative
du breton et du fran çais aujourd'hui
en traçant une ligne qui partirait de la pointe de
Pénerf, non loin de l'embouchure de la Vilaine, et passant par
Berric, Monterblanc, Plumelec, Saint-Allouestre, Kerfourn, (1)
Un gros d'cmigi-ants poussa jusqu'à la péniusule Ibérique et s'établit
en Galice. Le concile de Lugo en 569 mentionne
un évêclié breton dans ce pays. Au 2« concile de Braga en 572, on remarque
parmi les signataires Mailoc Bri tonicnsis
ecclcsiœ ejjiseopu-i. Des cpiscopi Britonienses signent encore au 8«
concile de Tolède en 053, au ^'^ de Braga en 679, au 13« de Tolè le en
(>83. au lOe de Tolède en 692. (2)
Voir J. Loth, V Emigration bretonne en Armoriqiw du V'' <iii VU"
siècle de notre ère. Paris, Picard, 1883,
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— 3 — CroixanvGc, Saint-Gilles, le Haut-Corlay,
remonterait le Leff et ferait un coude au-dessus de Tréveneuc. Il
faut signaler un petit îlot breton au bourg de Batz près Guérande
dans la Loire Inférieure. En
territoire breton, dans les villes et beaucoup do chefs-lieux
de canton, le français est plus parlé que la langue indio^ène. VIEUX
CELTIQUE I — Gaulois
Le celtique appartient à la
grande famille des langues indoeuropéennes ou ario-européennes qui, sans
parler de son domaine en Asie, s'étend aujourd'hui à peu près sur
toute l'Europe et s'y divise en langues slaves, germaniques,
romanes, helléniques et celtiques, pour ne citer que les groupes
principaux. Le celtique paraît avoir été apparenté de plus près à
l'italique (latin, osque, ombrien) qu'à tout autre groupe. Le
gaulois, qui de tous les idiomes vieux celtiques offre les plus
anciens monuments, ne nous a laissé que des noms propres de
lieux et de personnes, quelques mots épars chez les écrivains de
l'antiquité, un certain nombre d'inscriptions. Lorsque l'étude des
langues celtiques est devenue une science, ces débris ont pré senté un réel intérêt; ils ont fourni aux
celtisants de précieuses indications, et ont eu surtout pour
principale utilité de confirmer les résultats obtenus par l'étude méthodique
des langues néoceltiques et en particulier du vieil irlandais; mais il
faudrait bien se garder de croire que l'étude du gaulois
constitue une science à part : c'est un appendice et comme le
couronnement des études de linguistique celtique. A la
lumière des langues néo-celtiques, on est arrivé à re trouver dans les restes du vieux celtique
les principaux traits de sa phonétique et de sa déclinaison, ainsi
qu'à reconstituer une partie de son vocabulaire. Le vocalisme
gaulois présente
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— 4 déjà quelques traits caractéristiques du
vocalisme celtique. Vè long européen est représenté par ï : rix =
rèœ. Les diphtongues se présentent naturellement dans un état
plus ou moins grand de conservation , suivant qu'elles
paraissent dans des mots plus ou moins anciens. Ainsi, à l'époque la
plus éloignée de nous , le suffixe du nominatif pluriel dans
les mots de la déclinaison en o (2^ déclinaison latine et
grecque dans nos grammaires) est oi, à une époque postérieure
7. Ou, forme plus récente d'eu, tantôt est intacte,
tantôt se montre sous la forme u : Tuta et Touiius, Clutamus et
Cloutius, etc.. Cet u est de nature fort différente. Dans
certains cas u est la contraction A'ou et a passé d'abord par 6
: Tuta, Uxello dunum; c'est un
phénomène sporadique, probablement dialectal. En breton, cette transformation
d'ow en ii en passant par 6 est de règle; u contracté d'ow a le
son de Vu français : uœello- donne en armoricain uhel, huel, en
gallois uchel. Dans d'autres cas, Vu est un son simple, ne
résultant nullement d'une contraction. Suivant une loi qui remonte à
l'unité indo-européenne, les diphtongues ei, eu [ou]
tantôt apparaissent intactes (ou contractées en longues, suivant les
langues et les époques) , tantôt semblent avoir
perdu e et apparaissent réduites à f, û, suivant la nature des
sutïixes et la place de l'accent : cpsû^w, Ecpvyov; lûmi, B-lino-j.
Il est probable qu'en vieux celtique Vu bref de la forme qui avait perdu
e avait un son différent de Vu contracté d'où. Cet û bref a
en breton le son u {ou français) ou ô : vieux breton
gur-clut très illustre (= *ver-clutos , cf. grec -Ayrôç) , Clntgen,
cartulaire de Redon = *clutogenos, gall. Clol-ri, roi
illustre (= cluiorix, cf. Cluiorigi, dans les inscriptions chrétiennes
de Grande-Bretagne). Vu de Clûtamos, très
illustre, devait avoir ce son. La forme pleine de cette
racine apparaît dans Cloutius. Ei se présente, en gaulois, sous
la forme pleine ei ou sous la forme contractée î , è :
Adovo-jx, Dlvona et Détona {Anovôvcr., Ptol., II, 11, 29).
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Les traits les plus caractéristiques du consonantisme
gaulois consistent dans le traitement du p, de la
gutturale vélaire qv, de gv, ghv, et des aspirées indo-européennes
bh, dh, rjh. Le p initial disparaît; ex. : la préposition are
[Aremorica, Arelate, Arehngnus, etc.) est pour pare- (cf. pour la
racine et le sens, le grec -«oâ] ; Litana silva (voir plus
loin), la grande forêt, est pour "^plitana, comme le prouve la
comparaison avec les autres langues de la famille. La.pariicide
intensive ro dans Ro-smerta est pour *pro. Médial, le /} a eu la même
fortune, excepté dans le groupe jjt, ex. : Mœnicaptus, nom d'un
roi gaulois tué en 214 avant Jésus-Christ, dans une bataille
contre les Romains (Tite-Live, XXIV, 42). Le second terme
captusest devenu dans les Iles-Britanniques '^cactos, d'où l'irlandais
cacht, esclave, le gallois caeth (armoricain moyen caez,
armoricain moderne kez, léonard keaz, vannetais kèh).
Mœnicaptus paraît signifier esclave du dieu Mœnos (1). Qv
devient en gaulois p, ex. : Epona, la déesse des chevaux, dérivé
d>po5, cheval, latin eqvos (d'où le dérivé gallois eb-aicl et
l'armoricain moderne eh-eid). Il serait cependant peut-être imprudent
d'avancer que ce changement a eu lieu partout sur toute
l'étendue du territoire celtique continental. Le breton insulaire
est ici d'accord avec le gaulois; l'irlandais change la gutturale
vélaire en c. Gv devient en breton et en gaélique h. Il
paraît en avoir été de même en gaulois, ex. : Belatucadrus,
surnom du dieu de la guerre. Belatu est un dérivé de la racine
qu'on retrouve en irlandais dans epil =■ '^ate-beli,
il tue. Cf. vieux saxon quelan.
Les aspirées indo-européennes
bh, dh, gh, deviennent b, d, g, ex. : briga, identique à l'allemand burg et
supposant tous deux une racine hhrgh-. C'est le traitement
qu'elles ont subi (l) Voir pour plus de détails d'Arbois de
Jubainville, Études grammaticala sur les langues celtiques. Paris, Vieweg,
1881, pp. 83 etsuiv.
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_ 6 —
dans tous les dialectes néo-celtiques. Les spirantos /, s, v, les
ténues c, t, et les moj^ennes d,g, sont intactes (1).
Les inscriptions gauloises, fort courtes, sont au nombre de
vingt-huit environ, d'après les travaux les plus récents (2).
Voici les plus intéressantes, celles qui sont le moins sujettes à
discussion :
L — Inscriptions en caractères nord-étrusques.
Inscription bilingue {latine et gauloise) de Todi
(Les lettres entre parenthèses ne sont plus lisibles)
(AÏEGNATO) (ATEGNATO)
(DRVTEI YRDVM) (DR)V(T)EI VRDVM
COISIS (C)OISIS DRVTI . F
DRVTEI . F . FRATER FRATER . EIVS
EIVS (M)INIMVS . LOCAVIT E(ï)
MINIMVS . LOGAV STATVITQVE
IT . ET . STATVIT (AT)EKNATI . TRVTIKN(I)
ATEKNATI . TRVl (KAR)NITV . LOKAN . KÛ(ISIS)
IKNI . KARNITV (TR)VTIKNOS
ARTVAjxl KOISIS . T
RVTIKNOS
Le latin semble signifier : « Pour Ategnatus (fils) de Drutus,
Coisis, fils de Drutus, son plus jeune frère, a placé et érigé ce
tombeau. » L'alphabet nord-étrusque n'ayant pas de signes pour
G et D, et |x| représentant s sifflant, on a transcrit ainsi la partie
gauloise de l'inscription :
(1) Pour plus de détails sur la phonétique du celti(iue, voir plus bas à
la
période néo-celtique.
(2) Nous suivons pour ces inscriptions la lecture et l'interprétation de
M. Whitley Stokes : Cclt'ic declension, London, Triibner, 1885, en laissant
de
côté ce qui nous a paru trop hasardé. — Cf. Eoget de Bellaguet,
Etluiogénie
gauloise, 2" édit., Paris, 1872 (Glossaire gaulois). — Dietioniuiire
archéologique
de la Gaule, I, Paris, 1875. — Kuhn und Scbleicher, Beitrage zur
vergleichendcn
Sprachforschung, II, 100; III, 162-172; IV, 129. — Pictct, Xonvcl Ussai svr
lex
Inscriptions gauloises, Paris, 1867. — Mectic ccltiii/c (jmssimj,
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— 7 —
Ategnaii Druiicni carnilu arttas Coisis Druticnos : Coisis,
fils de Drutos, a dressé les pierres sépulcrales d'Ategnatos, fils
de Drutos. — Ategnaii Druiicni carnitu logan Coisis Dru-
ticnos : Coisis, fils de Drutos, a dressé le tombeau d'Atognatos,
fils de Drutos.
Coisis Druticnos sont deux nominatifs singuliers ; Ategnaii
Druiicni des génitifs sing. Ategnaii est le génitif à'Aiegnatos,
féminin Ategnata, conservé dans deux inscriptions de Pannonie.
Il est composé de la préposition aie (irl. aith, gall. ad, ai) et de
-gnâtos = yvvjTo? dans -/.aat'-yvïjTo;, latin gnatus dans a-gnatus,
co-gnatus (1). Druticnos est un patronymique composé à l'aide
du mot cnos'l plur. nom. cnoi, ayant le sens de fils (cf. irl. cenél,
gall. cenedl, race, famille). On retrouve Drutos dans le gallois
drud, héros. Logan est l'accusatif sing. de toga = gall. lo, tombe
(cf. pour la racine l'irl. lige, lit; latin lec-ius, etc.). Arivass est
peut-être un accus, plur. d'artra (cf. irl. art, pierre). Carnilu
a été rapproché par M. Stokes, comme formation des supins en iit
(cf. carn, amas de pierres; carric, roche).
Inscription de Novare.
KiYI)TESASOIOIKEN
^ TANOTALIKNOI
^ KVITOS
o LEKATOS
^ ANOKOPOKIOS
g SETVPOKIOS
a^ ESANEKÛTI
S ANAREVI|xlEOS
H TANOTALOS
KARMTVS
(1) Il faut reconnaître avec 51. cVArbois de Jubainville que cette
explication
de gnatos par fils est aussi hasardée que séduisante. En principe, il ne
faut
recourir aux langues de même famille, pour des étymologies celtiques,
que
lorsque les langues néo-celtiques n'offrent aucun secours. Or, (jnâtos a un
équi-
valent phonétique exact dans l'irl. gnâth, le gall. gnand, qui est
habituel.
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(delwedd D5776) (tudalen 008)
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Kvi[7i']les asoioike7i Dannotalicnoi , Ki'i\ji\tos ,
Legatos,
Andokohogios , Seluhogios, Esandekotti , Andarevisseos ,
Dannoialos karnitus. Tekos Toutiuls].
(Ce tombeau) les petits-fils? de Quinta (qui étaient aussi?) les
fils de Dannotalos, (à savoir) Quintos, Legatos, Andokombogios,
Setubogios, Exandecottis , Andarevisseos, Dannotalos, (l'jont
amoncelé. Tekos (étant) magistrat.
Quinios, Legatos, Andokombogios, Setubogios, Exande-
cottis, Andarevisseos, Dannotalos sont des nominatifs singu-
liers ainsi que Tekos et Toutius. Les éléments des composés
se retrouvent dans d'autres noms gaulois. Le second terme de
Dannotalos est évidemment le même mot que le breton lai
(cf. Tal-iesin et les noms armoricains Talhouarn, Taldir).
Pour Tekos, cf. le gallois tec, beau. Toutius est probablement
un thème en d ou en n, dérivé de touta, peuple; irl. tuat/i,
gallois et armoricain tud. Karnitus serait le pluriel de Karnitu.
Asoioiken est obscur.
IL — Inscriptions en caractères grecs.
ln^CYij}iïon de Vaisoii.
CErOMAPOC
OYIAAONEOC
TOOYTIOYC
NAMAYCATIC
EIUJPOYBHAH
CAMICOCIN
NEMHTON
Segomdros Villoneos, toutius Namausa lis, eiôru Belesami
sosin nemeton.
. Segomaros, fils de Villonos, magistrat de Nemausus (Nîmes),
a fait pour Belesama ce temple.
Le second terme de Segomaros est identique à l'irlandais
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(delwedd D5777) (tudalen 009)
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— 9 —
mar, au gallois maicr, au breton meur (vieux breton mor),
grand. Villoneos est un patronymique formé comme le grec
'ATz-oD.oivto;, le latin Octacia. Namavsatis est un dérivé en -ali
de Namausos. Eiôru est un verbe; c'est à peu près tout ce
qu'on peut en dire de certain.
Belesami, datif sing. de Belesama, la Minerve gauloise, la
Belisama de l'inscription de Conserrans.
Sosin (pour sosion'^. cf. alis pour alius) paraît être un
pronon démonstratif s'accordant avec l'accusatif >2e?»eton. Pour
nemeton, cf. l'irl. nemed (gl. saceUum], cf. Vernemetis
(traduit par fanum ingens dans Fortunat), Xemeto-cenna
(César), AOyovrrTo-vianTov (Ptolémée), etc.
Première inscription de Nimes.
rAPTAB::IAAAN0YIAK05AEAE
MATPEBONAIViAYSIKABOBPATOYDE
Gariab[os'\ Illanoviacos dede Mc7treho Namausicaho brâ-
tude.
Gartabos (fils) d'Illanoviax (?) a placé (ceci) pour les déesses
mères de Nîmes par décret.
Mâti^ebo Namausicabo seraient des datifs pluriels en -abo :
cf. les datifs latins en -abus (1). Bratude est obscur; dede :
serait-ce un verbe apparenté au grec rt'-ôfly.t?
Seconde inscription de Nimes.
KACCITAAOC
OYEPCIKNOCA
EAEBPATOYA
EKANTENAAA
(1) Ces datifs en -abo sont inconnus même du vieil irlandais, ce qui a
conduit
M. d'Aibois de Jubainvillc à supposer que l'inscription pourrait bien ne pas
être
celtique.
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(delwedd D5778) (tudalen 010)
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- 10 -
Cassitalos Versicnos dede hralude cantena La . . . Cas-
sitalos, fils de Versos, a placé par décret cantena'^. à Lai
Cassitalos est composé de Cassi = cad-ti, beau (1), et talos,
front.
III. — Inscriptions en caractères latins.
Inscription de Vieux- Poitiers.
RÂTIN BRIVATIOM
FRONTV TARBEISONIOS
lEVRV
Frontu, fils de Tarbeisonos, a fait ce retranchement de
ponts?
Ratin est un accusatif sing. (cf. irl. raih, ace. raith-n).
Frontu est le latin Front o , avec Vu celtique pour Vo
latin.
leuru est un verbe (voir l'inscription de Vaison).
Brivatiom serait un génitif pluriel d'un dérivé de hriva,
pont [Samaro-briva, Hriva Isarœ Pontoise), ce qui ne laisse
pas que de soulever, à cause de la terminaison -om, de graves
difficultés.
Inscrip'.lon de Volnaij.
ICC A VOS . OP
PIANICNOS . lEV
RV . BRIGINDONI
CANTALON .
Iccavos, fils d'Oppianos, a fait pour Brigindu ce cantalon,
Brigiiidoni e&t un datif sing. de Brigindu; cf. Frontu.
(1) D'Arbois de Jubainville, Rente dm Sociétés savantes, IV, 6'* série,
187(3,
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(delwedd D5779) (tudalen 011)
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- 11 —
lascriplion d'Aulun.
LIGNOS . CON
TEXTOS . lEVRV .
ANVALONNACV .
CANEGOSEDLON .
Licnos Contextes a fait pour Anvalonnacos ce siège d'ori
Anvalonnacu est un datif sing. d'un thème de la déclinciison
en -0 : cf. irl. fntr = ^virû, datif de /er = *viro-s.
Canecosedlon est un accusatif, dont le second terme sedlon
paraît analogue au latin sella (= sedla] (cf. gallois gor-sedd).
Le sens de caneco- est obscur.
Inscription de Dijon.
DOIROS . SEGOMARI
lEVRV . ALISANV
Doiros, fils de Segomaros, a fait (ceci) pour Alisanos.
Alisanu, datif sing. d'un thème en -o : cf. Anvalonnacu.
Inscription d'Alise- Sainte -Reine {Côte- d'Or).
MARTIALIS . DANNOTALI .
lEVRV . VCVETE . SOSIN
CELIGNON . ETIG . (1)
GOBEDRI . DVGIIONTIIO
VGVETIN .
IN . ALISIIA .
Martialis, tîls de Dannotalos, a fait cette tour pour Ucuetis.
TJcuete est le datif sing., comme Ucuetin l'ace, sing. du nom
de celui pour qui le celicnos a été fait.
(1) A partir ù.'ctic, rien de certain pour l'iaterprétation,
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(delwedd D5780) (tudalen 012)
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— 12 —
Celicnon est Tacc. sing. d'un nom identique au goth. kelikn
employé par Ulfilas dans le sens de tour.
Sosin est un pronom démonstratif. Voir plus haut inscription
de Vaison.
Inscription de Nevers.
AN DE
CAMV
LOSTOVTI
SSICNOS
lEVRV
Andecamulos, fils de Toutissos, a fait (ceci).
Andecamulos est composé du préfixe ande et de Camulos,
nom du dieu gaulois de la guerre. Toutissos est un dérivé de
toufa. Voir l'inscription de Vaison.
Inscription sur un autel trouvé à Notre-Dame et conserve
au musée de Clunij.
TARVOS . TRIGARANVS (1)
Une des figures gravées sur cet autel, celle à laquelle se
rapporte l'inscription, représente un taureau avec trois oiseaux
sur le dos.
Tarvos est identique à l'irlandais tayhh, au gallois tario et
à l'armoricain tm^o.
Trigaranus paraît être un composé de tri-, cf. breton et irl.
Irl, trois, et d'un ihhmQ garanu-, cf. breton garan, grue.
(1) M. d'Arbois de Jubainville, qui a examiné le monument, n'a pas vu au
taureau les trois jambes dont parle M. Stokes. De plus, il n'existe aucun
point
entre tri et garaims. M. Stokes lisant tri . (jaranus voit dans tri le nombre
trois et dans garmms un nominatif pluriel.
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(delwedd D5781) (tudalen 013)
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- 13 —
En joignant à l'étude des inscriptions celle des nombreux noms
propres gaulois transmis par les anciens et ceux que fournissent
les monnaies, on est arrivé à retrouver les principales divisions
de la déclinaison gauloise. Nous ne donnons que les résultats les
plus certains (1).
DÉCLINAISON DES NOMS DONT LE THEME OU RADICAL SE TERMINE
PAR UNE VOYELLE.
Thèmes en -o masc, 2« déclinaison latine et grecque dans
nos grammaires :
Le nominatif sing. est en os : Tarvos; — Andecamulos,
Cassitalos, etc. ; les patronymiques en -cno-s.
Le génitif sing. est en -ï : Ategnati, Druticni, etc.
Le datif est en -ù : Alisanù, Anvalonnacù, etc.
Le nom. plur. est en -oi -7? : Da{n)noialicnoi, Se7îani'^.
Neutres : Nom. sing. xâpvov (trompette d'après Hésychius);
— accus. celicno7i, nemeion.
Théines en -io masc. : Nom. sing. Alisios, Andocombogios,
Villoneos.
Thèmes en -i masc. : Nom. sing. Coisis, raiis (fougère);
vernemetis'i. — dat. ucuete; — accus, ucuetin, ratin.
Neutre : Nom. sing. condaiel (confluent).
En composition, on rencontre bon nombre de thèmes en i :
Cassitalos, Mori-camhe , etc.
Thèmes en -u : Nom. sing. Esus; — ablat. BrOtù-de'k
Karniiû'i — plur. nom. Lugoves; — accus. Karniii~ts'\
Comme premier terme de noms composés : Bitii-rioc, Catu-
siialis, Cintu-gnatus, etc.
Thèmes en -cl masc. (2) : Nom. sing. Ateula; — accus,
sing. fiâjîXKv (cheval; Pausanias, X, 19); — nom. plur. Belgœ,
Volcœ, Celtœ.
Théines en -0 fèm. : Nom. sing. brwa (pont), Dlvona, reda
(1) Cf. Whitley Stokes, Celtlc declension, p. 77.
(2) D'Arbois de Jubaiiiville, Reçue des Sociétés savantes, VIII, 1878, p.
105.
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(delwedd D5782) (tudalen 014)
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- 44 -
(Quintilien), leuga, etc.; — gén. Kvi\ji\tes, Vepisones'^. — dat.
Belesami ; — accus, logan; — dat. plur. Namausicabol —
accus, artvass.
Thèmes en -ici : Nom. sing. Dugeonteol cei^visia'^. — accus.
sing. Tpt^KY.ptaîu'j.
THÈMES TERMINÉS PAR UNE COxNSONNE
Thèmes en g- : Nom. sing. Dubnoreiœ, Orcilirix ; etc.; —
dat. sing. Epassateœlorigi ; — plur. nom. 'kllô-^poysç; —
accus. Biturigas (1).
Thèmes en r- : Nom. sing. Ai^ar, Ligo^l — dat. plur.
mâtre'bo%
Thèmes en n- : Nom. sing. Frontu.
Thèmes en ion- : Nom. sing. Brigmitio (Briançon); — Divio
(Dijon); Vesontio (Besançon), etc.; — accus. Centronas, Pic-
tonas, Santonas.
Thèmes en i- : Nom. plur. Atrebaies, etc. ; — accus. Atre-
batas, CuyHosolitas.
Thèmes en et- : Nom. plur. Silvanectes ; — accus, plur.
Silvanecias.
Thèmes en nt- : Dat. sing. deo Mogonti.
Thèmes en d- : Nom. plur. Druides.
Thèmes en s- : AouyouSowo?, irl. dun, neutre en s; — nom.
plur. Baio-casses, Tri-casses, etc.
Thèmes en s- en composition : Atis-maral Carlis-mandua.
Pour la conjugaison, on est moins heureux; tout se borne à :
teitrii, empov, prétérit moins d'après la forme que d'après le sens
que paraît lui donner le contexte; joignons-y, mais avec toute
espèce de réserves : dede (posuit), prétérit redoublé d'un verbe,
d'une racine dhe (cf. grec Ti-0-^p.t)-, carniin (il a entassé), plur.
carnitus (ils ont entassé), identiques comme composition aux
supins latins en /m?
(1) D'Arbois de Jubainville, licrnc celtique, L 320. — Cf., ihid., II
(Ebfl).
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(delwedd D5783) (tudalen 015)
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— 15 —
Le vocabulaire gaulois serait bien court, s'il était réduit au
petit nombre de mots que nous ont transmis comme gaulois les
écrivains de l'antiquité. Voici ceux dont le sens et la forme sont
le mieux établis par l'étude des langues néo-celtiques :
AUobrogae (mieux AUobroges). Allohrogœ, dit un scholiaste
à Juvénal, p. 347, éd. Cramer, Galli sunt; ideo autem dicti
allohrogœ quoniam brogœ Galli agrmn dicunt, alla autem
aliud\ dicti igitur quia ex alio loco fuerant translati. — Cf.
gallois all-fro.
Ambactus (Festus d'après Ennius, esclave chez les Gaulois;
César, de Bello galL, VI, 15, serviteur militaire; goth. and-
bahts serviteur). Amhactos donne lettre pour lettre en gallois
amaeth laboureur (Composé à'ambi-, autour de, et d'ag-to-s
dérivé d'une racine ag- = latin ago).
Bardus (Festus, Diodore de Sicile, V, 31), poète, chanteur;
gallois bardd; armoricain moyen ba7\z, ménestrier. Bardo-
cucullus (Martial), vêtement, casaque bardique.
Becco (Suétone, Vilellius, XVllI) : Cui Tolosae nato cognomen
in pueritia becco fuerat, id valet gallinacei rostrum. Français
bec. L'armoricain bek (bouche) est emprunté au français.
Betulla (Pline, XVI, 30, 18) bouleau; gallois mod. bediv,
armoricain bezo, bèo. Tous supposent un thème beiu- dont
belulla est un dérivé.
Carpentum (Florus, 1, 18), chariot. Carpentum est pour car-
benlian, comme le prouve le nom de lieu KupQuvrôpiyov , irl.
carpat chariot; le vieux gallois, cerpit (pluriel) est emprunté
(Cf. Thurneysen, Keltoromanisches, pp. 8, 9; Z* est devenu
p parce qu'il était précédé de r).
Eporedias. « Eporedias Galli bonos equorum domitores vocant »
(Pline, III, 17, 21, éd. Sillig; cf. Mommsen, Corpus Ins-
cript., V, p. 750). C'est un composé à.'epo-, cheval, gall. eb-
ai6-/, poulain, armor. eb-eul (pour un vieux celtique epâlis),
et de rêdias, dompteurs de chevaux (proprement de chevaux
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(delwedd D5784) (tudalen 016)
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- 16 —
pour chars; voir reda). Le gallois eb-rwydd, rapide, reproduit
exactement epo-rëdios.
Gsesa. Le gsesum d'après Servius {yEneid., VII, 664) était Ja
lance gauloise; d'où le nom des Gœsati. L'irlandais ^«/f/e (gl.
pilatus) remonte à un vieux celtique gaisaiio-s.
Kovpiii (Dioscoride, II, 110; Athénée, IV, 13, Kopy-x); c'était une
bière faite avec du grain, en usage même en Ibérie et en
Bretagne; gallois moderne cwriof, bière (en vieux gallois on
aurait civrm-; le w est une voyelle irrationnelle ou eupho-
nique. La cerevisia de Pline, XXXII, 25, ne peut s'y
rapporter phonétiquement).
Leuga (Ammien Marcellin, XV, 11, 17, où l'on voit que la lieue
était la mesure itinéraire de la Gaule à partir de Lyon; cf.
Table de Peutinger : Lugduno caput Galliarum hucusque
le[u]gas) ; français lieue.
Mavtâxov (Polybe, II, 31), ornement en or porté par les Gaulois
autour du poignet ou du cou. A ce mot sont apparentés l'ir-
landais muince, et le vieux gallois minci, collier.
UsuTzéSovlx, d'après Dioscoride, nom gaulois de la plante que les
Grecs appelaient Trevrâyunov, iveiinéSovlci, à cinq feuilles : ttî^tts
= breton pimp; Soviet est apparenté à l'armoricain dél, des
feuilles, gall. deil, delen, une feuille (Nord-Galles dolen,
proprement feuille de papier).
Petorritum (Aulu-Gelle, XV, 30; Quintilien, I, 5), char à
quatie floues. Pour petoi^- cf. l'ombrien pelur-; cf. les com-
posés gallois en pedr- comme pedrogl, à quatre coins, pedry-
fan, pedry-fal où y joue sans doute le rôle de voyelle
irrationnelle, le vannetais perann, quart, mesure pour le blé
= peir-rann en passant par pezr-rann (1). Le sens de
ritum paraît certain, mais son origine est obscure; on ne
(1) Palevarz, quart, vient peut-être aussi d'un vieux breton iietr- ou
^7«^r-
■partli en passant par ^azr varth, mais le Cartulaire de Quimperlé
présente une
forme ^are fartli qui rend cette explication difficile, à moins qu'on ne
suppose
que parc est une erreur du scribe pour pazr. Pour a au lieu d't', cf. le
vannetais
padcr, au lieu depeder, quatre, au féminin.
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(delwedd D5785) (tudalen 017)
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peut phonétiquement en rapprocher rod qui dans les
dialectes
bretons signifie roue (= *rota).
Ratis (Marcellus de Bordeaux, 25; Diosc, IV, 18), fougère;
gallois rhedyn; armor. raden; irl. rait/i.
Rêda (Quintilien, Inst., I, 5, 9, rhcda; Fortunat, III, 20),
char gaulois (voir epo-redîas).
Tpiuy.oyuGLK désigne un élément de la cavalerie gauloise, le maître
et deux serviteurs à cheval (Pausanias, X, 19), composé de
tri- (trois) et d'un dérivé de marco-, cheval (uâcz«v, cheval de
guerre des Gaulois, d'après le même auteur). Cf. callio-
niarcus, equi ungula (Marcellus de Bordeaux, IG), plante
médicinale, le tussilage; irl. marc-, breton march.
Vergobretus (César, I, 16), magistrat principal des Éduens,
l'homme au jugement efficace ou gui exécute le jugeraenl;
de vergo- = vieux-gall. guerg, gl. efficax, et de breto-s,
cf. irl. hreth, jugement. Le gallois bratcd , arm. breut,
irl. brâth, supposent une forme gauloise hxdu {Braiu-
spaniiumï).
Oyéprpuyoï. (Arrien, Cijnég., 3), composé d'un préfixe intensif
ver, breton gv:or , gor, gour, et d'un dérivé d'une racine
trag- qui a donné en irlandais iraig, pied, gall. troed,
arm. troad, troed. Cf. 'r^s'/w-
La plupart des mots donnés comme celtiques par Diez dans son
Dictionnaire étymologique des langues romanes ont été
empruntés à diverses époques par les langues néo-celtiques.
Ce qui ne prouve pas d'iiilleurs que plusieurs d'entre eux n'aient
réellement une origine celtique : ils peuvent avoir été légués aux
langues romanes par le celtique continental (1). Les mots
gaulois conservés dans un manuscrit du IX*' siècle [Codd. MSS.
Bibl. imlai. Vindob., pars I, Vienne, 1836, p. 199) et formant
ce qu'on appelle un peu pompeusement le glossaire gaulois
(1) Nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer au remarquable travail
de
M. Thumeysen : Kcltorovianisches, Halle, Niemeyer, 1884*
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(delwedd D5786) (tudalen 018)
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— 18 —
d'Endlicher, du nom de celui qui l'a découvert, nous ont été
transmis avec des terminaisons latines (1), les mêmes qu'on
remarque dans Y Itinéraire des Antonins.
Lugduno, desiderato monte, dîinum enim montem. Dunum a le
même sens que le grec ùy.pônohç ; irl. dun, gallois dinas
(arm. Binmi'^.).
Aremorici, antemarini, quia armante; cf. arm. mod. arvor.
Arevernus, ante obsta ?
Roth, violentum, Dan, et in gallico et in hebraîo judicium, ideo
hrodanus, judex violentus. Il n'y a aucun compte à tenir d'une
pareille étymologie. Il n'est d'ailleurs pas siir que Rodanus soit
un nom celtique.
Brio, ponte. Cf. hriva dans Samarobriva, pont sur la Samara.
Lautro, balneo?
Nanto, valle. Trinanto, très valles; cf. gallois nant ; dans
certains patois français on a conservé le mot nanl (un nant,
une vallée) avec le même sens. Nanto est une forme de la
basse latinité pour na7itu ; cf. Nantuates.
Anam, paludem? Caio breiolo sive bigardio? Onno flumen?
Nate fîli. Il est fort probable que le commentateur a été
influencé par le latin nati. Si le terme est celtique, il faut le
rapprocher &" Ate-gnati (voir l'inscription de Novare).
Cambiare, rem pro re dare; armor. kenwia, échanger.
Avallo, poma; arm. aval, pomme, gall. afat (/'gall. = v). Le
V à" avallo indique une forme de la très basse latinité. Cf.
Aballo, nom ancien de la ville d'A vallon. Pour aval, cf. allem.
apfel, lith. obolys.
Doro, ostio; cf. arm. dor, porte, gall. dor, drics (voir Isar-
nodori).
Renne, arborem grandem? treicle, pede, forme altérée, mais
non inventée, à comparer à l'irl. t7\iig, pied, à l'arm. iroad,
troed, gall. troed. Les mots bretons ont perdu le g.
(1) Kulm, Bcitrdgc zur vcrghichcndcri Spraclifor/schiuui. VI. 227 : M.
Stokes
prétend que ces terminaisons sont gauloises.
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(delwedd D5787) (tudalen 019)
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— 19 -
Les noms propres d'hommes et de lieux constituent la partie
de beaucoup la plus importante du vocabulaire gaulois. Un bon
nombre sont explicables par les langues néo-celtiques, Nous nous
bornons à énumérer les plus intéressants et les plus transparents
avec une courte explication à l'appui (1).
Aballo {Itin. Ant., 96); aujourd'hui Avallon {voir Avallo plus
haut).
JEdui (César, de Bello gall., I, 10, 11, etc.; Desjardins,
Géographie de la Gaule, 203-204) ; cf. Aed, nom d'un roi
irlandais, irl. mod. aodh, feu.
Ambi-; préposition identique pour le sens et la forme au grec
Kpiyt; irl. imb-, im-, gall. am, ijm, arm. am-, etn. Cette pré-
position entre en composition d'un grand nombre de noms de
peuples : Amhivareti, Ambilatri, 'Ap.€i5p«o'jo£, ' k^^jUly.oi , etc.
Anderoudus [Corp. Inscr., Y, 2911), amande, irl. ind-,
préfixe indiquant mouvement vers ou mouvement de, et de
roudus, iil. riiad, vieux breton nul, rouge, arm. mod. riiz,
ru, gall. 7'hudd (2). Pour anc^e-, cf. Anderilurn, Andema-
tunnum, etc.
Arduenna silva (César, V, 3; VI, 29); Arduin7ia {Corp.
Inscr., VI, 46; au datif Arduiniiœ), cf. Ardbimiœ avec
b = V (Brambach, 589); dérivé d'un thème ardit-, élevé; irl.
ard, élevé.
(1) Cf. Dieffenbach, Origines europceœ, 1861. — Ad. Pictet, Nouvel Essai
sur lus Inscriptions gauloises, Paris, 1867. — Gliick, die hei J. Cœsar
vorTunn-
menden eigc?mamcn, Munich, 1857. — Zeuss, Grummatica celtica, 2^ édit. —
Eoget de Bellaguet, Glossaire gaulois, 2" édit., l'aris, 1872 (le
commentaire est
le plus souvent défectueux). — Kuhn et Schleicher, Beitr&ge zur
vergleiclienden
Sprachforschung dcr iudogermanischen Spraclicn, (passim). — Revue
celtique
(passlm). — D'Arbois de Jubainville, Etudes grammaticales sur les
langues
celtiques, Paris, Vieweg, 1881.
(2) Le double dd gallois a le son du tli doux anglais et la même origine
que
les z armoricains sortant d'un d primitif. Le tli a le son du th dur anglais
et
sert ordinairement de tt, rt, et ou zd. 11 a pour équivalent le vannetais Ti,
c^li,
le léonard trégorois comique z.
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(delwedd D5788) (tudalen 020)
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— ^20 -
Aremoricus. Voir plus haut. Comme composés en are, cf. Arc-
brignus, Arecomici, Arclaie.
Argantomagus {Argantomago, Table de Peut.; Gèogr. de la
Gaule, p. 222). Arganio peut être ramené à une racine avgh-,
grec «pz^j irl. arg, héros? Vowv magos, cf. irl. ma, gall. ma,
champ, dérivé gall. et arm. maes = '^magesos. Pour argento,
cf. Arg eut 07X111011 (Strasbourg), Argeniovaria. Les composés
en mago- sont nombreux sur le territoire de l'ancien Empire
gaulois : Augustomagus, Bodincomagus, Borbeiomagus .
Brocomagus, Bromagits, Cœsaromagus, Caranlom,agus,
CatmngoTiiagus , Comillomagus , Diumomagus, Eburo-
magus, Gabromagus, Hebrom.agus, Juliomagiis, Marco -
magus, Noviomagus, Ratomagus, Rigomagus, Salomagiis,
Vernomagv.s. Vindomagus, Viromagus.
Artobriga (Ptolémée, II, 12, 4, édit. Millier), à'arto, irl. art,
pierre, et de hrlga, colline, gall. bre, identique à l'ail, bwg
{briga = '^'bhrgha), cf. Brigantes, Brigantienses, gens de
Briançon-sur-Durance (Creuly, Rev. celt., III, p. 161). Les
composés gaulois en briga sont nombreux : Augustobriga,
Baudobriga, Cœsai^obriga, Catohriga, Eburobriga. Ju-
liobriga, Lacobriga, Latobriges , Langobriga, Lilano-
briga, Mundobriga, Nemelobriga. 11 ne faut pas confondre
la racine brig avec i bref avec une autre par i : irl. brig,
force, vieux breton guo-bri{g), important, considérable (gl.
gravis), non plus qu'avec le gallois moderne brig, branches
les plus élevées d'un arbre, pointes des cheveux, arm.
moderne brigen.
Ateboduus {Corp. Inscr., 111, 5386), à'ale, irl. aith, kZ quand
il est accentué, ad quand il est atone, breton at, et confondu
souvent avec ad, prétîxe ayant le sens du latin re, et d'un
dérivé en uo- d'une racine qui a donné le gallois boddaw,
satisfaire, bodd, satisfaction ; cf. Boduognalus, arm. Arth-
bodu, Tribodu, Cartulaire de Redon.
Atepomari (Plutarque, de Fluviis, 6, 4, édit. Didot; ibid., Y,
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(delwedd D5789) (tudalen 021)
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- 21 -
p. 85), d'afe, cVepo-, cheval, et de mâros, grand, vieux
breton mor, arm, mod. meur {meurbed, Le Meiir, Ker-
veiir, Lozach-nieur, Lanmeur etc.), gall. mod. maicr,
grand, ailleurs qu'en monosyllabes mor. Pour epo, voir
Eporedias, cf. Ateporiœ. Pour 7iuœos, cf. Vi7xlumarus,
Briitomarus, Cassimara, Segomarus, EgrUomarus, Indu-
iiomarus, Asiatumarus , Dagomarus, Dannomarus. Dino-
mogetimarus, Excingomarus, lantitmarus , Ibliomarus,
Illiomarus, Litumara, Moectimarus, Viromarus, etc.
(M. d'Arbois de Jubainville a relevé soixante-quatorze
exemples de composés dont le second terme est mâros.
Etudes grammat., pp. 5 et suiv.).
Atrebates (César, II, 4; IV, 21), habitants , possesseurs'^:
Y)'ad=^ latin ad, et d'un dérivé d'une racine treh-, d'où le
vieil arm. treh, subdivision d'une peuplade, aujourd'hui trev,
répondant à peu près à la frairie française. Ce mot trev entre
en composition d'un grand nombre de noms de lieux en
Arraorique et dans le pays de Galles.
Augustodunum (Ptolémée , II, 9, 12, Autun) , la citadelle
dWiiguste; irl. dûn, fort, gall. din-as, arm. Dinani Les
composés en -duniun sont nombreux : Cœsarodunum, Cala-
dunum , Camalodunimi , Cambodunum, Carrodwmm,
Ebrodunum, Eburodunwn, Ernodunum, Gesodunum,
Lugudunum ou Liigdunnm, Lupodanum, Margidunum,
Mariduniim, Melioduniun, Minnodunum, Muridunum,
Neviodunwn, Noviodunum, Repayidunum, Rigoduniim,
Segedunum et Segodunum, Singidunum, Uxelloduniun,
Vellaunodunum , Virodunum.
Augustonemetum (Ptolémée, II, 7); voir plus haut l'inscrip-
tion de Vaison ; cf. Nemetocenna, Nemetobriga.
Augustoritum (Ptolémée, II, 7, 9), le gué d'Auguste; vieux
gall. rit, gall. mod. rhyd {Rhyd-ycheïi^ Oxford), identique
au germ. furt, tous les deux supposant une forme, ''prto- et
le j^ initial disparaissant en celtique.
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(delwedd D5790) (tudalen 022)
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Bardomagus (Gruter, CCCCXXXIX, 5), le chawp du
barde.
Pour hardus, voir plus haut,
Bellovesus (Tite-Live, V, 34, 35). Pour bello ou mieux belo-,
cf. Belaiu, [Corp., V, 6000), Belatucndi^us {Corp., VII),
BelatuUa (Corjo., III, 4949), Belaiumara [Corp. ,111, 5889);
belo- appartient probablement à la racine contenue dans l'ir-
landais epil=^*ate-heli, il tue. Pour vesiis, on y a vu un dérivé
de la racine veid-, savoir; il vaut peut-être mieux le rapprocher
de l'irl, fiu, gall. gioiio, digne de, apte à, arm. ancien, loiio,
dans Uuiu-homarch, Uuiucant, Vuiuhamal, Uuiu-tihern
= *rcsu-iigcrnos, identique comme sens au gaulois Visu-rix.
Bibroci (César, V, 21), dérivé de bibcr, castor, gaél. beabhar,
français hièvre, latin fihcr, cf. Bib)-acfe (César, II, 6).
Bituriges (César, VIII, 5, 8), de bitii-, monde, irl. Ml h, arm.
mod. béd, gall. byd^ et du pluriel de rix, roi.
Boduognatus (César, II, 23, 4), de bodiio- (voir Atebodaiis) et
de gnaios, cf. Ategnati, Devognata, etc. Voir inscription
de Novare.
Boudica [Corp. Inscr., II, 455). La racine bond- signifie p7^ofd,
victoire, gall. budd, profit, huddngol, victorieux, arm. anc.
Budic {='^ bondi cos). Cf. Boudins (Gruter, 1137, 5), Boiido-
briga [Itinéraire d'Anto7iin].
Bratuspantium (César, II, 13), de braiu-, jugement (voir plus
bas Vergobretus), et d'un mot d'origine inconnue.
Brocomagus [Itin. d'Ant., 65). Pour broco, ou mieux brocco-,
cf. Broho-magli (Hùbner, Inscript. Brit. christ.), gallois
Broch-niail, plus tard Broch-vael, cf. ^rocan pour Brochan
(Cartulaire de Redon). Broch a plusieurs sens en gallois,
notamment celui de blaireau; arm. broc h, blaireau. Dans le
vocabulaire comique du XIP siècle, il est traduit par taxo,
melus.
Cambodunum [Itin. d'Ant.. 65), de cambo, recourbé, arm.
et gall. camm^ courbe, et de dunum, cf. Çambovicus,
Moricambe.
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(delwedd D5791) (tudalen 023)
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- 23 —
Camulos-enus (César, VII, 57, 3), de camulo-, surnom du dieu
Mars, et dege7îo-, né de, fils (cf. latin genus. grecy^voc). Pour
camulo-. cf. Camulodunum; pour genos, les composés du
Cartulaire de Redon en -gen : Urb-gen, Festge7i et Feslien,
Urbien pour TJyb-gen. et TJrbingen, Bergen, Cluigen,
Anau-gen.
Cantobenna (lisez Cantobenniim, aujourd'hui Chantoin :
Cantobenna eût donné Chantoine (Longnon, Géogr. de la
Gaideau VF siècle, p. 497; Grégoire de Tours, Canlobennici
montis, II, 21, éd. Arndt, 1884, t. I, p. 84; ibid., Canla-
bennensi in crypta, I, 44, .\rndt, I, p. 53); de canlo-, blanc?
bret. cann. et de benn-, gall. benii, corne, irl. benn.
Garantomagus {Table de PeiiL. 61; cf. Desjardins, Géogr.
de la Gaule, p. 212); pour caranto-, cf. arm. kerenl, parents,
gall. cerainl, amis; sing. car, irl. cara- (= *caras, pour
carans), vieil arm. Carant-car, cf. gaulois Carantonus,
Caranlillus.
Caturiges (César, I, 10), rois du combat; de calu-, combat,
gall. cat, arm, anc. Cat-uuallon {=*Catuvellânos), Catic,
Catoc, etc., irl. calh, et de riges, cf. Caturigœ {Itin. d'Ant.),
et Calurigo7nagus [Table de Peid.), aujourd'hui Clwrges.
Catuslogi (Pline; voir Zsuss, Gramm. celt., 4), de catu-,
combat et d'une racine slôg-. irl. sluag, troupe, gall. lu
= *slôga (cf. nom propre ai-m, Ker-luV).
Cebenna (César, VIT. 8, 5(3). Le nom ligure est Cemmenon
(Strabon). Les Gaulois lui ont substitué un mot celtique,
cebenna, montagne, dos; gall. cefn, arm. mod. keiii-, dos,
croupe.
Cintugnatus [Corpus.. III, 6010, 62; Cinlugnatus, Schuer-
mans, Sigles figulins, I, 398 p. 87). On interprète ordinai-
rement ce mot par premier-né, de cintu-, premier, cf. gall.
-cyntaf, premier, arm. kenta ou kentan, cyni , kent ,
avant, et de gnâto- qui aurait le sens du latin (g)?2atus, fils.
M. d'Arbois de Jubainville remarque que gnato- n'a d'autre
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(delwedd D5792) (tudalen 024)
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._ 24 -
équivalent phonétiquo en néo-cellique que l'irl. gnâth, gall.
gnaiodd {=*g7ity(o), habituel (cf. Gramm. cclL, p. 856), et
voit dans Cintu- un nom de dieu?
Clutamus (Orelli, 4994), superlatif de cluto-, vieux gall. Clot-ri
(= Chdo-rix, Iiiscr. chrêt. de G r.- Bretagne, Clutorigi),
■Avt6?. Cf. Cloutius {Corpus, II, 640, 873, 2633 bis, 2781 ;
III, 2016).
Condate (Ptolémée, II, 8, 9; llin. d'Ant., etc.). Il y a en
France près d'une cinquantaine de Condate. Condate a donné
Condé. Le sens du mot est confinent, mais l'analyse n'en est
pas certaine.
Chrixus (Silius Italicus, IV, 248), gallois crych, frisé, crépu.
Cunopennius {Corpus, V, 4216); de cuno-, élevé, gall. cy7iu,
er-chynu, lever, élever, et d'un dérivé de j^e'nn-, hveion penn,
tête, gaél. ccnn =:*qveno-. Cuno- se retrouve dans un grand
nombre de noms propres armor. et gallois : Cuneglase,
Maglocunus. Cunomaglus, Cunedag. Cunatani, Conatam,
Cunan, Conan, etc.
Dagovassus (Brambach, 2692; Orelli, 988), de dago-. bon,
gall. ancien dag {Cunedag = Cunodagos), gall. mod. da,
conservé dans l'arm. enta = ent da, bien, donc; et de
vassos, serviteur, gall. et arm. gwas, irl. foss; cf. vassa
(Gruter, 745, 11).
Dexsiva ou Dexsivia dea (Orelli, 1988), déesse protectrice
dans le sens du latin dexter; dexsica, mot à mot à droite,
arm. dehou, gall. deheu.
Dïvona (Ausone, Origines 7iobilium Civitatum^ XIII, v. 32 :
« Divona Celtarum fons addite divis »), dérivé d'une racine
deiv- ; on trouve Aîioûovk et A/ioûov« ; cf. Devognata, Devicnata ;
gall. Duw, arm. Doué, irl. Dia, Dieu = '^deivo-s.
Druides (César, VI, 13, 3); caste sacerdotale chez les Celtes;
irl., nom. sing. drui, gall. dryir pour drui (== nom. sing.
*druis, gén. '^driiidos). Le gallois derwydd a une autre
origine; sa forme la plus ancienne est do)-guid ou dargiiid,
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(delwedd D5793) (tudalen 025)
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- '25 -
qui sait d'avance, composé de do-\-ro (pro) ou àddo^arc et
d'un dérivé de la racine veid, vid, savoir (cf. Fot^^ct, latin
vidro, etc.). L'origine de druides est obscure.
Dubis (Pline, XVI, 95; César, I, 38), le Doubs; vieux gall.
ddb, noir (Annales Cambrùe), arm, et gall. mod. du, noir,
avec son û = uv.
Dubnotalus [Bidletin monumental, t. XVII, p. 310), de
dubno-, profond, élevé, gall. dwfii, arra. doiin, don, et de
ialos, breton ial.
Dubra {Annales Bavennœ, IV, 24), le Tauber, aflluent du
Main; irl. dobur, eau, gall. mod. dwfr, arm. dour[cî. le nom
du pays de Pou-douvre, doyenné de l'ancien évêcliéde Saint-
Malo).
Dumnoveros (A. de Barthélémy, Monnaies gauloises, Rev-ue
celtique, I, 291 et suiv.); de dumno = dubno (voir Dubno-
talus], etderero^, homme, irl. fer, gall. giar, arm. moy.goiir
(= '^vero-s). Le v celtique initial devient en irlandais f, en
breton gio au IX^ siècle.
Dumnorix (César, I, 3, 5) ou Dulmoreix (A. de Barthélémy,
Monnaies gauloises, Revue celtique, I, 291 et suiv.);
dumno est pour dubno-, élevé, profond, ou a le sens de
l'irlandais domun, monde, univers.
Durnomagus (//m. d''Ant., 254, aujourd'hui Dormagen).
Le sens de Durno- est obscur. On le trouve en Bretagne dans
Duniovari ; il est conservé à l'époque saxonne dans Durn-
gueis, cité par Asser, en saxon Thorn-sœta (Dorset).
Epona (Pline, XVIII, 3; saint Augustin, de Civ.Dei, XXIV,
34; Mommsen, Inscyipt. Helv., 219; cf. Preller, Rôiiiisclte
MijtltoL, P" éd., 1858, p. 594), déesse protectrice des
chevaux, pourrait être tout aussi bien une déesse ombrienne
qu'une déesse gauloise. Cf. eporedias, E poy^edirix .
Eposognatus (d'après Pictet, Revue archéologique, février
1865), bien habitué aux chevaux; d'epo-, cheval, so, qui
serait pour su, ce qui ne laisse pas que de soulever des doutes^
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(delwedd D5794) (tudalen 026)
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— 26 —
irl. su-, préfixe ayant le sens de bieti, vieil arm. et gall. hu,
ho, arm. raod. he [hegarat, aimable, dérivé àliegar; vieil
arm. hiicar, hocar, gaul. su-carus), gall. mod. hy, et de
{jnnto-, irl. gnâth, gall. gnaiodd, qui est habituel.
Esunertus (Orelli, 298); (["esu-, nom d'un dieu, et d'un dérivé
de nert-, f()rce : Esuncrtos qui a la force d'Ésus {Esus n'a
rien à faire, comme on l'a dit, avt3c l'armoricain euzus,
effraj-ant).
Exobnus (Brambach, 1572), d'ejc = latin ex-, particule priva-
tive, en gallois devant les voyelles eh-, et d'une racine
signifiant 2jr^u>% irl. oraun, gall. ofn, arm. aoun, aon, bas-
vannetais oioen, aicen, aon. Exobnos signifie sans peur et
est identique au gallois eh-ofn.
Gabromagus [Itin. d'Ant., 78), ville de la Norique; gahro-,
cf. gall. ga/r, chèvre, arm, gao7% gavr {Gavr-hiis, île de la
Chèvre, Morbihan), cf. Gabro-senium (Bretagne), Gabreta
silva, raêpriTa û\n, Strabon, VII, 1,5; Ptolémée, II, II, 3).
Genava (César, I, 6, 7), bouche, embouchure; arm. genou,
bouche, gall. genau.
Gobannitio (César, VII, 4, 2), dérivé de goban-; irl. nom.
sing. goba, génit. gobann, gall. gof=^goba, plur. gofaint,
arm. go [Le Goff, Roscoff pour Ros-gof).
Hercynia silva (César, VI, 24; Mêla, III, 3, 3; Pline, Florus,
Claudien, etc.); cf. Hercuniates (Pline; Ptolémée), peuple de
Pannonie; d'un préfixe intensif er, ar {=*pe7\ par) et d'un
déri^é d'un thème cn-no- conservé dans les langues bre-
tonnes; cf. Cunopeyinius. Pour Hercynia, cf. gall. er-
chynu, élever; pour ar-, cf. Ar-pen hio deo (Orelli, 1961).
Jovincillus (Muratori, MCCCLIII, 6), dérivé de *iovencos,
jeune, gall. ieua^ic, arm. yaouank : cf. \2iim juvencus.
Isarnodorum (BolL, I janv., 2, Vita sancti Eugenii : « Isarno-
dorum : a vico, cui vetusta paganitas Gallica lingua Ysar-
nodori i. e. ferrei ostii indidit nomen »). M. d'Arbois de
.lubainville croit peut-être avec raison que l'on doit lire Isarno-
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(delwedd D5795) (tudalen 027)
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- 27 ^
diiriim, la forteresse à'Isnrn, nom propre fréquent. Quoi
qu'il en soit, l'interprétation donnée à Isarnodorw7i prouve
qu'on a conservé assez longtemps le souvenir d'un mot Isarno-,
fer, et doro-, porte. Zsanzopour eisarno a donné en irl. régu-
lièrement iarnn, en gall. haearn, en vieil arm. hoiarn, puis
houarn, et en composition, dans le premier terme des com-
posés, harn-; ex. Hoiarn-scoet, au XP siècle Ilarscoet pour
Harnscoet ; plebs Hoiernin, aujourd'hui Plu-herhin pour
Plu-liernin. Pour dorum, cf. arm. dor, porte; irl. dorus,
gall. dor, drivs.
Labarus (Silius Italiens, IV, 232), nom d'un fleuve; cf. vieil
arm. dar-leberliaC], qui prédit (gl. pyihoyiicus)\ arm. mo-
derne lavaret , parler; helavar, qui parle bien; gallois
hijlafar, irl. su~lbair =.*su-laharis.
Leucetius, surnom de Mars (Brambach, 925; cf. Loucelio
Marti, Orelli, 5898) ; dérivé d'une racine qui signifie lumière;
arm. et gall. liœhet, éclairs (Pour eu, ou devenant u, voir ce
que nous avons dit du vocalisme gaulois).
Litanobriga {lim. d'Ant., 105), foi^t ou colline Im^ge; cf. Li-
lana sylva (Tite-Live, XXIII, 24); de litano-, large; gallois
llydan, arm. ledan, et de bi^iga (voir Arlobngn).
Litavis Mars (Creuly, Revue celt., II, 299). IJlavia a donné
chez les Gallois Llydaio, qui pour eux désigne l'Armorique,
^ et a sans doute eu le même sens litioralis, qui est sur les bords
de la mer; cf. Litaricos (sur une monnaie), Cœsav Litavicus,
gall. ancien letewic, habitant de Lïlatia.
Marcodurum (Tacite, Hist., IV, 28; plus tard Duria, aujour-
d'hui Dllren, sur la Ruhr), le fort aux chevaux; de marco-,
cheval (voir rpi^apy.taiK'j , et d'un mot qui paraît signifier
citadelle; cf. Marcomagus. Les composés en durmn sont
nombreux : Brivo-du7mm, Auguslodurum, Duro-brivœ,
Durocassis, I)urocalalau7ii, Durocoivioviiun , Durocorto-
7mm, Duroicoregum, Durolevum, Dvj^olitum^ Durotriges,
Burovermim, etc.
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(delwedd D5796) (tudalen 028)
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— 28 —
Maritalus (Inscript, d'après Pictet , Nouvel Essai, p. 42),
composé de mari-, grand (voir Atepomari], et d'un dérivé
d'une racine tal-, front; gall. et arm. tal, irl. tul.
Mediolanum (Orelli, 1702, 5694), de medio, qui est au milieu
= lat. médius, grec pifrc-o? = ^medjos, dérivé irl. medon,
gall. meion; et de lanum, lieu uni, endroit consacré; vieux
gallois it-lann, aire (d'î7, blé, et de lami); généralement
la7i en gallois et en armoricain signifie monastère; lanna
Pauli (Lampaul) est traduit dans une Vie de saint, écrite
au IX*" siècle, par monasterium Pauli. La prononciation
lann semble indiquer que Vn a été suivi d'un autre son
(cf. Medio-lanium] . Le germanique land est probablement
emprunté au celtique.
Mœnicaptus (Ïite-Live, XXIV, 42), esclave du dieuMœnos;
captus est devenu cactos et a donné en irl. cacht, gall. caeili,
arm. moyen caez, arm. mod. kez, vann. kèh.
Nantuates (Orelli, 209; César, III, 1,7), dérive de miniu,
gall. nant, vallée : habitants des vallées. Voir Tynnanto.
Nemetomarus, de 7iemeto-, temple (voir l'inscription de Vaison)
et de maros, grand.
Nertomarus (Orelli, 6857 a), voir Esunertus, et pour marus,
voir Atepomari.
Noviodunum (César, VII, 12, ?L\.\]owYà'\\\i\ Nouan-le-Fuzéliey^ ;
César, Vil, 55, Noviodunum, plus tard Nevirnum, Ncvers;
César, II, 12, Noviodunum, plus tard Augusta Suessonam,
Soissons; liin. Ant., Novidunum en 'Pn.wnome; Itin. Ant.,
226, Noviodunum en Mésie), le nouveau /o)-t; nor/'o-.
accentué sur le suffixe a donné en vieil arm. novid, gall.
mod. newydd, arm. niod. nevez, neve, nouveau.
Noviomagus (Ptolémée, II, 7, 8, ville des Bituriges Vivisci;
Itin. A7it., 385, ville des Lexovii; Itin. Ant., 253, 355,
ville des Nemetes; Itin. Ant., 371, ville des Trévires, aujour-
d'hui Neumagcn; Itin. Ant., 362, ville des Veromandui,
aujourd'hui Noijon; Itin. Ant., 472, ville des Regni de
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(delwedd D5797) (tudalen 029)
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- 29 —
Bretagne), de novio-, yow Novioduniim , et de magus,
voir Augustomagus.
Ogmios (d'après Lucien, le dieu de l'éloquence chez les Celtes);
Ogma {= ^ogmios) est chez les Irlandais l'inventeur de l'écri-
ture; à la même racine appartient le mot oglia.m d'où on a
fait oganiiqiie, nom sous lequel on désigne une écriture parti-
culière dont nous dirons un mot plus bas et qu'on ne ti'ouve
qu'en Irlande et en Grande-Bretagne.
Pennovindos (A. de Barthélémy, Monnaies gauloises, Revue
celt., I, pp. 291 etsuiv.), à la tête blanche; de penn, tête,
voir Cunopennius, et de vindo-s, blanc, irl. /Ind, gall. masc.
gi/wnn. fém. gicen, arm. giuenn; cf. Vindobala, Vindo-
hona, Vindogara, Vindogladia, Vindola7ia, Vindomagiis,
Vindomoym , Vindonissa .
Rectugenus {Co7^p. Insar., Il, 2402, 2907, 2324); de 7^eciu--,
droit, justice; irl. rechi (= reciii-); gall. rJiaith, arm. reù;
vann. rèc'h, bien, juste, et d'un dérivé de gen-; voir Camu-
logenus.
Rëdones (César, II, 34; VIII, 35); dérivé de rêda, char; cf.
Eporedias; Ve est long comme le montre l'armor, Roazon;
en arm. du X^ siècle on aurait Roedon (1).
Rigomagus (Aminien Marcellin, XVI, 2, ville des Ubii, aujour-
d'hui Remagen)\ rigo est un dérivé de rix, roi, chef; cf.
Rigodulum, Rigodumim, Caturigomagus.
Samarobriva (César, V, 24, 45, 51), pont sur la Samara
(Amiens); pour briva, voir l'inscription de Vieux-Poitiers;
cf. Bri'codurum.
Segovellauni (Pline, III, 4); de sego- ou sigo-, cf. Sigovesiis;
goth. sigis, victoire; et de vellauni, pluriel d'un dérivé d'une
racine vel-; gall. et arm. comparatif ^î^e^/, mieux. Cf. Vel-
lami, Vellaunodunum, Vercassivellaunus.
Senones (César, \ , 54, 56), dérivé de se7i-, vieux, ancien; irl.
(1) Xe pas confondre avec Redon dont la forme des YIII«-X« siècles est
Raton.
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(delwedd D5798) (tudalen 030)
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- 30 —
se7i; gall. heii; arm. hena ou henan, le plus vieux {Le
Hènaff). La Grammai7'e celtique, p. 771, note 2, propose
de rapprocher Se^iones du second terme de l'irl. co-snam,
combat.
Sucarus (Gruter, 742, 3); de su-, voir eposognatus, et d'un
dérivé de car-; vieil arm. Hucar, Hocar, dérivé mod.
hégarat, affectueux, aimable, = sucaros, qui aime bien.
Taranucno deo (Orelli, 2055, 2056, etc.), fils de Taranus.
Taranus est le dieu du tonnerre; gall. tartan, tonnerre; irl.
iorand. Le mot n'est plus en usage en breton armoricain. Il
s'est conservé en haut vannetais dans le verbe tarannein,
faire du bruit. Sur ce dieu, voir Gaidoz, Études de mytho-
logie gauloise, Paris, 1886, pp. 93 et suiv.
Teutates (Lucain, I, 444-445; cf. Marti Toutati [Corp., NU,
84); Marti Lutobio Harmogio Toutati {Corp., III, 5320);
Flavius Totatïgenliqs, soldat {Corp., VI, 2407). L'étjmo-
logie du nom de ce dieu est obscure, mais il n'est certainement
pas composé, comme on l'a si souvent dit et écrit, de teuta,
tut, peuple, et de tat-, père; cela eût donné au moins Teuto-
tates, de plus Va de Teutates est long et celui de tat bref.
Teutomatus (César, VII, 31, 5); de teuto-, touto-, voir l'ins-
cription de Novare; et d'un adjectif mato-s, bon; cf. irl.
maith {=mati-s)\ breton mad, bon. Cf. ToutiotHx, roi du
peuple, surnom d'Apollon (Orelli, 2059).
Uxellodunum (César, VIII, 32, 33); uxello-, gall. uc/iel, arm.
îihel, huel, élevé, irl. uasal élevé; cf. TJxama ville d'Espagne,
aujourd'hui Osma: ce serait un superlatif : gall. itch, uiuch,
plus élevé, ucliaf, très élevé. Nous avons probablement le
superlatif gaulois à'uocello- dans un surnom fréquemment
donné au Jupiter gaulois Uœellimus (Voir Gaidoz, Etudes
de mythologie gaidoise, pp. 105-106).
Veragri (César, III, 1, 2), de ver, préfixe intensif, breton wor,
gwor, gor, gour, et d'un dérivé d'agr-, combat, massacre ;
vieux gall. air-maou, champs de bataille, irl. âr, strages
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(delwedd D5799) (tudalen 031)
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— 31 -
[Gramm. celt., 2° édit., 17, 780) = '^agro-. Cf. les noms
armoricains Aeridu, Aeruuiu (on trouve Haeruidu), Aer-
mitit (Cartulaire de Redon).
Vercingetorix (César, VII, 4, 1, etc.), Vercingetoriœs sur une
monnaie gauloise (A. de Barthélémy, Revue cellique, I, 291
et suiv.); de ver, préfixe intensif, de cingeto-, irl. nom. cing,
gén. cingid , thème cinget-, guerrier, et de Wj?, chef; cf.
Cingetorix.
Vergilius (voir Zeuss, Gramm. celt., 2^ édit., p. 11, en note;
cf. vergiliœ siellœ , Properce, I, 8; Ovspyàict, ville d'Espagne,
Ptolémée, II, 5), dérivé d'une racine verg- , efficace, voir
vergobretus , ou à rapprocher de l'irlandais ferg-, colère;
Oùspyto'Jtoç w/.£Kvd5, Ptolémée, irl. fairggœ, l'Océan.
Vernodubrum (Pline, III, 4); verno- est identique à l'irlandais
fern, bret. givern, aulne; pour Duhrum voir Duhra, cf.
Vernomagus; Vemodubt^um est aujourd'hui Verdouble.
Viducasses (Pline, IV, 32, 1) ; vidu- se retrouve dans l'irlandais
fid, arbre, gall. mod. givydd, arm. gwez, qui remontent tous
à un thème vidu-. Pour casses, sing. cassi-s, on le trouve
assez souvent en composition : Cassivellaunus, Cassi-brâtius.
Cassis serait pour cad-tT-s dérivé en -ii d'une racine cad-
qui avec le sufiixe -ro a donné cad-r, beau, fort, arm. moyen
cazr, aujourd'hui caer, gall. cadr, fort (nom propre Le Cadre
dans le Morbihan français, forme figée du XI-XIP siècle).
Vindobona (Ptolémée, II, 14, 3), Vienne en Autriche, dievindo-,
voir Pennovindos, et d'un terme dont le sens n'est pas
certain, mais qui entre en composition d'autres noms gaulois;
cf. Juliohona, Lillebonne; Augustobona.
Virodunum [Itin. d\hii., 98, Verdun); on trouve viro- et
vero- comme sigo- et sego-; pour viro-, voir Dumnoveros;
cf. Veroraandui , Viromagus, Viroconium, etc.
Volcse (César, VI, 24); de sens inconnu; a désigné une fraction
importante de la race celtique, celle que les Germains
paraissent avoir le mieux connue; c'est en efi'et sous ce nom
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(delwedd D5800) (tudalen 032)
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- 32 -
qu'ils désignent les peuples celtiques latinisés ou qui ont été sous
la domination romaine; cf. haut allem. Walah, dérivé alleni.
actuel W('ilscli, angl. Welsh. Les autres noms ethniques prin-
cipaux des Celtes sont Galli, Celtœ, Belgœ, Galaiœ, Bril-
tones, Goideli, Pictil Les Brittones et les Goideli sont les
seuls dont la langue survive. On ne connaît l'étymologie
d'aucun de ces noms avec certitude, à moins que ce ne soit
celle de Galatœ; l'irl. galdœ brave, suppose en effet un pri-
mitif galatln-s (1). Nous ne citons le mot Volca que pour
avoir une occasion de mettre en garde contre les étymologies
diverses qui courent sur les noms ethniques des Celtes.
II — Ile de Bretagne
Le celtique de l'île de Bretagne présente beaucoup de noms
propres d'hommes et de lieux identiques ou semblables à ceux du
continent, et autant qu'on en peut juger d'après des matériaux
insuffisants, les mêmes caractères phonétiques, au moins pour la
même époque. Les diphtongues sont toutes devenues des
longues (2); ou (= ou et eu primitifs), sporadiquement u sur le
continent, est devenu 6, puis de bonne heure û dans l'île : NOdenii
(deo) et NudcrUe (gall. Nudd , irl. Niiada =* nôdens (3);
Tuiianus, Cartulaire de Redon, Tudian, plus lard Tujen dans
Lan-dujen (4). Pour ei on ne trouve plus que è [Dèvogncda) et l
[Iserninus). Ce fait peut simplement tenir à ce que ces inscriptions
sont postérieures à celles du continent. La chute de 1'^ intervo-
calique au moins dès le V'' siècle, tandis qu'on le trouve conservé
sur le continent, ne peut pas non plus être invoquée comme une
(1) Voir sur les noms ethniques des Celtes d'Arbois de Jubainville,
InirodiwtUni
à Vétude de la littérature celtique, pp. 4 et suiv.
(2) Les formes comme Toutatcs, Lovcetiits, surnom de Mai-s, qu'on trouve
dans
les inscriptions latines de Bretagne ne sont guère concluantes; ce sont des
divi-
nités importées peut-être du continent et adorées par des étrangers ; cep.
Boudicca.
(3) Le Nodxnt du Cartulaire de Redon doit en être séparé et pour la racine
être
rapproché des noms comme Nod-hail; nod =r gall. nundd, protection,
refuge.
(4) Il n'est pas impossible que ce nom soit d'origine latine.
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(delwedd D5801) (tudalen 033)
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- 33 -
différence entre le gaulois et le celtique insulaire ; rien ne dit que
si le gaulois eût continué à être parlé jusqu'au V^ siècle, il n'eût
pas présenté le même phénomène.
Les inscriptions oghamiques dont nous dirons un mot plus bas
offrent des traits particuliers fort caractéristiques, mais ces ins-
criptions sont en général considérées comme gaéliques. Il ne
faut pas oublier non plus qu'elles sont postérieures à la domina-
tion romaine dans l'île et s'en autoriser pour conclure à une
séparation profonde entre le groupe breton et le groupe goidé-
lique et former un groupe gallo-breton.
Si les noms de l'époque latine en Bretagne ne présentent pas
de traits phonétiques bien tranchés, ils n'en forment pas moins
une intéressante contribution à l'étude du vieux celtique.
NOMS DE LIEUX ET DE PEUPLES (1).
Abona [Itin.rTAnt., 486, édition Wesseling), l'Aro^i (Stratford-
on-Avon), arm. aven dans Pont-aven.
Amboglanna [Notit. Dign., XL, 44, édition Otto Seeck),
à'amho (grec «fAyco) et de glanna, gall. glan, arm. glann
(Cathnlicon), rive d'un fleuve.
Branodunum {Notit. Dign., XXVIII, 6, 16), de brano, breton
bran, curbeau, et de dunum (Voir les noms gaulois).
Brigantes (Ptolémée, II, 3, 10). Voir Ariobriga (Gaule).
Brittia (Procope, de Bello gotli., IV, 20). C'est la forme la plus
ancienne du mot qui, en Armorique, indique la Bretagne :
Breiz, vannet. Brèh. Les deux it, suivant la règle, donnent
une spirante, d'abord th (dentale spirante dure, identique pour
la prononciaiion au th dur anglais), puis ;: (spirante dentale
douce, th doux anglais), excepté dans le vannetais qui change
(1) Comme pour le gaulois, nous n'avons nullement la prétention de
donner
ici une liste complète. Nous voulons montrer l'intérêt de ces études, faire
con-
naître les résultats les plus importants auxquels on est arrivé, et aider à
l'étude
kistorique du breton.
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(delwedd D5802) (tudalen 034)
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— 3i -
vers le XV^-XVP siècle le z écrit pour t/i en h, cli. Cf. Brilla,
surnom donné à Philetius (Helvète), Creuly, Revue cell., III,
p. lOI.
Brittones (voir Hùbner, Inscr. Brit. lai. ; Nolil. Bign. , VII, 73;
Greg. Tur., Hisl., passim), nom national des Bretons; gallois
BryUion, arm. hrezonec (la langue bretonne), vannet.
brehonec. Brelon, brelonnet sont des formes empruntées au
français. Le sens du mot est obscur, mais il ne vient point de
hrilh, de couleur variée, laloué comme on l'a dit souvent,
Camboduno {Ilin. d'Anl., voir Gaule), de cambo, recourbé,
courbe, bret. camm, et de dunum (cf. Campodono, Bède,
Hist. eccl. ge7ilis AngL, II, 14).
Camborito (Ilin. d'Anl., Al 4:, var. Camborico) de cambo-
et de 7Hlii77î, gué (voir Auguslorilum) .
Camulodunum (Ptolémée, II, 3, 10). Citadelle de Caraulos,
nom souvent donné à Mars.
Gatuvellauni (Ptolémée, II, 3, 11), de calu, voir Caluriges,
et d'un dérivé de vel-, racine du comparatif gall. et arm.
gwell, mieux.
Gilurno {Nolit. Bign., LX, 38), Cilurnum, hiscrip. Bril. lai.,
vieux breton cilurnn, breton moyen quelorn, baquet.
Gondercum templum (Nolit. Bign., XL, 35), de la particule
cou, en breton moyen cen, et d'une racine derc-, conservée
dans la glose en vieux breton erderh, évident, cf. Berco
(Muratori, 752, 7).
Conovio [Ilin. d'Anl., 482), (Aber-Conway?), nom de sens
inconnu, mais intéressant comme forme archaïque du nom de
la ville de Comcay (Nord-Galles) ou mieux Cymcij.
Durocornovio [Ilin. d'Ant., 485), (Cirencester), de dio^o, cita-
delle, et de Cornoviurn (cf. Tribunus coliortis / primœ / Corno-
viorum, Nolil. Bign., XL, 34); Cornovia a donné Kerneo en
moyen breton, aujourd'hui Kerne, vannetais Kernêio, gallois
Cernyui (Cornouailles insulaire). Le gros des émigrés bretons
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(delwedd D5803) (tudalen 035)
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— 35 —
du milieu du Y" à la fin du VI* siècle a été fourni par les Cor-
novii et les Dumnonii.
Derventione {Iti7i. cVAnt., 466), Derveniio, Noiii. I)ign.,
XL, 16, 31 ; dérivé de clervos, chêne, gall. deric, arra. mod.,
dero, derv.
Dubris [liin. d'Ant., 474, aujourd'hui Douvres; Noiit. Dign.,
XXAIII, 4, 14). Voir Dubrœ, le gaulois Duhra.
Dumna insula (Ptolémée, II, 3, 14). Voir Dubnotcdus.
Durnovaria [Itin. d'Ant., 483); le sens de varia est douteux,
celui de durno aussi, mais durno est conservé dans des noms
de l'époque saxonne comme Thorn-sœta (Dorset), breton
Durngueis (Asser).
Gabrosenti [Notit. Dign., XL, 50); de gabro-, voir Gabro-
7nagus,etàe senium, gall. hgnt, chemin, voyage, arm. henf,
irl. sét {= sent) : Gabrosenti-, chemin de chèvre. Cf. Ga-
brantuici, Ptolémée, 11, 3, 4.
Gobannio {Itin. d'Ant. , 484 , aujourd'hui Aber-gavenny) ,
déiivé du thème goban-, dont le nominatif a donné goff, for-
geron ; cf. Uuor-govan (Cartulaire de Redon).
Isca (Ptolémée, II, 3, 3; var. Isaca, ibid., II, 3, 13); ville des
Dumnonii; gall. moderne ^yysc.
Loxas (Ptolémée, II, 3,4); cf. gall. Ihcch, étang, eau stagnante;
cf. Luh et Loch (Cartulaire de Redon).
Luguvallio {Itin. d'Ant., 474 ; Ann. Rav. Lugubalum) ; se
retrouve dans le nom de Carlisle {Caer-Luel).
Mediolanium (Ptolémée, II, 3, II). Yoiy Mediolammi.
Moricambe (Mojstzâ.ag/j îitjyycn;, Ptolémée, II, 3,2); dernori-,
mer, cf. Are-morici, et de carnbe, féminin grec de cambo-s,
courbe, arm. et gall. camm.
Natrum (écrit Naurum, Ann. Rav., V, 3; Pétrie, Mon. hisi.
brit.), leNader; cf. vieux breton natrolion, serpents d'eau,
gall. neidr, arm. moy. nazr, écrit azr, Vu ayant été pris pour
celui de l'article {an nazr), aujourd'hui aer pour naer, plur.
aeron; natr = nalrô; natron = 'ncïtrones.
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(delwedd D5804) (tudalen 036)
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— 3G -
Noviomagus (jNotôpa^o;, Ptolémée, II, 3, 13). Voir jyoviomagKS
(Gaule).
Pennocrucio {Uin. crAni., 470), dej9(?n?2o, lête, et d'an dérivé
d'une racine crue, gall. crug, arni. krugeU, butte, petite
éminence; gaélique cniach, cruacJtan, petite colline; le mot
suppose une racine goidélo-bretonne [croc- craiic-). M. Stokes
rapproche de ce mot le nom de l'idole irlandaise cenn-cruach,
à la tête sanglante (cf. d'Arbois de Jubainville, Cycle mythol.
irl., pp. 105-113).
Petuaria {nsTovapia, Ptolémée, II, 3, 10); dérivé de petioa7\
gall. mod. pedv:ar, quatre, arm. pevar.
Rigodunum ('Pt^ô^ouvov, Ptolémée, III, 3, 10); de 7igo-, royal,
dérivé de rig- et de diiniim, forme latinisée de *chinos, cita-
delle.
Sabrina (Tache, Ami. , II, 31), le Severn, en gall. actuel
Hafren.
SelgovsB (Ptolémée, II, 3, 6, nom de peuple), litt. les chasseurs ;
irl. selg, chasse, seiche chasseur, gall. liela, chasser, arni.
holc'h dans hem-olch.
Tobios nom de fleuve (Ptolémée, II, 3, 2) : actuellement le Tyioi.
Trisanton (T/Jtaâvrwvoç Trorap.oO cV.|So).«i, Ptolémée, II, 3, 3). Le
nom
de ce fleuve se retrouve dans le Treanta de Bède (cf. le nom
d'homme Tr canton dans le Cartulaire de Redon, charte de
859-865).
Vergivios {Oùepyiomoç wxîKvôç; édit. Mùller Ovîpylovoç) , répond à
l'irl. fairggœ, foirggœ, océan. On a voulu faire sortir de ce
mot le gallois werydd dans mor y werydd désignant la mer
d'Irlande; il nous semble que mor y v^erydd veut simplement
dire la mer irlandaise ; on doit lire ywerydd en un seul mot,
ywerydd suppose un vieux celtique *iverjo-. Vy a été pris
pour l'article, par une méprise de la langue fréquente en
gallois, exemple : Mor y Werddon, la mer d'Irlande;
ymenyn, beurre, est devenu ainsi meny)i dans la langue
populaire, etc.
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(delwedd D5805) (tudalen 037)
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- 37 —
Vernemetum [Itin. d'Ani., 479). Yoii- Gaule, inscription de
Yaison.
Vindocladia, plutôt que Vindogladia {Itin. d'Ant. 486) ; de
vindo-, blanc, et de clôdia, gall. claicdd, fossé avec talus,
arm. cleuz.
Vindolana {Not. Dign., XL, 41). Voir Mediolanum; cf.
Vindohala.
Vindomora {Itin. d'Ant., 4(34); mora est peut-être le pluriel
neutre de mori-.
Uxella {oyçù'/.u; cf. o-j|£/),ov; o':>ï-u</. (ville) Ptolémée, II, 3,
13).
Voir Uœellodunum.
NOMS DE PERSONNES
(Ces noms, s'il n'y a pas de référence, sont tirés des InacHjjfioncg
BritannifB
latinœ d'Hiibner. Corjnis Inscr., VII).
Argentocoxos (Dion-Cass., 76, 16); le mot arp'en^o- paraît bien
avoir ici un sens analogue au latin argeniinn; gall. ariant,
arm. arc haut, indo-europ. argnto; voir Argentomagus; cf.
les noms propres arm. Arganthael, Arganilomien, Argani-
monoc, Argantan (Cartulaire de Redon) ; les noms gallois
Talarian, front, Arianfagl, Arianrhod, Arianwen, Arian-
hell, nom de rivière (vieux gall. Ai'ganhell). Voir Rhj^s,
Lectures, p. 374. Coxos est tiré de la même racine que le
gallois coes = *coœa, jambe.
Boduogenus. Voir Boduognatus et Camnlogenus. Si gnâ
appartient à la racine gen-, il y a entre eux le même rapport
qu'en latin entre {g)natus et genitus (voir Thurneysen, Kel-
ioromanisches, p. 46).
Boudicca (Tacite, Ann., XIV, 31). Voir Boudus, Gaule; cf.
Bôdicvs nom d'un chef armoricain, dans Grégoire de Tours,
plus tard Budic nom d'un comte de Cornouailles. Pour la
même racine, cf. Bud-uuoret dans le Cartulaire de Redon,
plus tard Buzoret.
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(delwedd D5806) (tudalen 038)
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— 38 —
Caleti (génitif). Voir Caletes (Gaule).
Cambus. Voir Camha (Gaule).
Carantinus (Cartulaire de Redon, Kerentin). Voir Carantillus
(Gaule).
Caratâcus (Tacite, Ami., XII, 33). Vieux breton Caraloc,
aujourd'liui Caradec, dérivé de la même racine que Ca-
rantillus, cf. dans les Inscr. Brit. lat. Carantus, Caratilli,
Caraiivs.
Cassivellaunus (César, de BellogalL, V, 22); cf. gaulois Ver-
cassivellaunus, gall. Casicallo7i. Pour la racine vel-, voir
Catiivellauni (Bretagne); pour Cassi-, cf. le gaul. Cassi-
talos : cassi = cad-ti, dérivé d'une racine qui a donné le
vieux breton cad-r, beau, fort (= *cad-ro-s], arra. moy.
cazr, aujourd'hui kaer.
Catuci, Catulus, dérivés de catu- , combat, cf. vieux breton
Catoc (de Catâcos), Catic, etc.
Cintugenus, premier-né, paraît bien l'équivalent de Cintu-
gnaios (Gaule).
Coccus, gall. coch, rouge.
Gunobarrus, qui a la tète élevée ; de cuno-, voir Cuno-
pcnnius (Gaule), et d'un mot qui a donné l'arm. barr, cime,
sommet, barr an penn, le sommet de la tête (Gatholicon) ;
barr vient d'un celtique barsio- (Thurneysen, Keltorom.,
p. 44).
Dagomarus, de dago-, bon, et mâro-s, grand. Cf. Dago-bilvs,
Dago-dubnus [Inscr. Brit. lat.)', cf. Bitvdaga (Creuly,
Revue celt., III, p. 160). Voir Dagcwassns (Gaule).
Dëvognata, née d'une déesse. Voir Divona et Cintugnalus
(Gaule).
Dubnovellaunus, sur une monnaie de Grande-Bretagne; on le
trouve également sur des monnaies attribuées aux rois. Revue
celt., I, 295; Rhys, Lectures, p. 190. Cf. arm. Dumno-
iiuallon et Dum-unallon, Cartulaire de Redon.
Isarninus, Isxarninus, Ixarninus. Voir Isarnodori (Gaule);
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(delwedd D5807) (tudalen 039)
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- 39 —
cf. Hoiernin dans Plehs Hoiernin, plus tard Pliihemin,
Pluherlin (Morbihan); cf. Saint-Hernin (Finistère).
lunianus. La racine iun- se trouve dans beaucoup de noms du
Cartulaire de Redon. lunamts est Je nom d'un saint breton;
c'est le patron de Saint-Aignan, commune de l'arrondissement
de Pontivy (Morbihan). L'ignorance l'a changé, nom et his-
toire, en Aignan; le peuple prononce Inan, qui représente
exactement lunan. Le biographe de la vie la plus ancienne
de Saint-Samson traduit lunan (1) par lux (cf. lunna, nom
de femme; Bramb., 1572).
Matucus, dérivé peut-être de la racine 7nat-, gall. et arm.
mad, bon; cf. Maioc, plus tard Madec, gall. Madoc =
*matâco-s. Cependant ni l'irlandais, ni le breton n'ont un
thème malu-. Maiu- se retrouve dans l'irlandais mat,
porc.
Ri[t]ogenus. Voir CamuJogenus (Gaule). Ritogenos est iden-
tique à Ritgen et Riiien, Cartulaire de Redon. Ritgen est
une forme plus ancienne que Ritien. Cf. Roto-genus {Inscr.
Bril. M.).
Rottali (génitif). Il faut probablement lire Rotali, de ro, préfixe
intensif, gall. rhy-, arm. re-, et de talo-s, front.
Tancorix (nom de femme) ; pour tanco-, cf. le gallois lange,
paix. Cf. Tanconus, Tancinus [Inscr. Bril. lai.).
Togodumnos (Dion-Cassius, LX, 19), nom d'un chef breton.
Pour logo-, cf. gall. et arm. lo, toit; pour Dwmios, voir
Dubnoriœ.
Tutianus, dérivé de la même racine que lou.ta, peuple (voir
l'inscription de Novare, Gaule); arm. Tudian (Cartulaire de
Redon), conservé dans le nom de lieu Lan-dujen (2).
Vallaunius (Tadia), nom de femme. On remarque déjà dans ce
nom la tendance du breton à modifier en a Ye bref non accentué
(1) Ou lunlanix.
(2) Tvtianns pourrait être latin, mais la présence de Tutian eu
Armorique
fait pencher pour une origine celtique.
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(delwedd D5808) (tudalen 040)
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— iO —
devant les liquides. Le même phénomène se remarque en bas
latin (Schuchardt, VocaUsmus, I, pp. 206 et suiv.).
Vepomulus, cf. Vepisones, Vepus, Vepo, Veponia (noms
gaulois). Le premier terme vcpo- pourrait représenter le
gallois giiiep-, visage (Wliitley Stokes, Celtic declension,
p. 50).
Viducos. V(^ir Viducasses {G2i\ûe).
Vindomorucius, habitant de Vindomoral (voir plus haut).
Uxopilli; pour uxo-, cf. gall. uch, plus élevé, au-dessus de,
arm. us, gall. uchaf, le plus élevé (cf. uxamd)\ dérivé de la
même racine uxel. Voir Uœellodunum.
PÉRIODE DE TRANSITION
V<'-Vir siècles
Le mouvement qui entraînait peu à peu les langues celtiques
à l'état que l'on caractérise par le ternie de néo-celtique se pré-
cise, et on peut le dire, s'accomplit en grande partie pendant cette
période. Le breton y prend les caractères essentiels qui le dis-
tinguent à l'époque moderne. Les sépultures chrétiennes de la
Grande-Bretagne nous ont conservé bon nombre de noms bretons
de cette époque, malheureusement les terminaisons en sont latines
ou latinisées. Les inscriptions oghamiques seules présentent avec
certitude des cas celtiques, mais les plus intéressantes à ce point
de vue doivent être regardées comme gaéliques. On n'a trouvé de
monuments de l'écriture oghamique que dans les Iles-Britanniques.
C'est une écriture sur pierre, dont les lettres consistent en lignes
droites, tracées partie perpendiculairement, partie obliquement,
partie transversalement à la ligne formée par l'angle de la
pierre (I).
(1) Rhys, Lectures on welsli phonology, 2« édition, Londres. Triibnei',
1870.
pp. 260 et suiv.
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(delwedd D5809) (tudalen 041)
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41
CARACTERES OGPIAMIQUES AVEC LEURS EQUIVALENTS
EN LETTRES LATINES
h d t c a • l^\
^ a a e i p (1)
llll l!l
!i mil _ / // /// //// ///// ' il II! llll liill y
/ // /// //// ///// i II m llll mil A-
Il V s n '" ng st r
Les aspirées, ou plutôt les spirantes ch et th étant représentées
par ce et tt, M. Whitley Stokes en conclut que l'écriture
oghamique est née en Bretagne. C'est en Bretagne en effet
et non en Irlande que ce, tt deviennent ch, th. Suivant
M. Rhys (2), les inscriptions oghamiques ou mieux ogmiques
montent à deux douzaines environ. La plupart sont du Y^ et
du VP siècle (l'inscription de Llanarth Cross dans le Cardiganshire
et celle de Chapel on Caldy Island sont du IX^ siècle). Presque
toutes sont accompagnées de légendes latines, les unes rendant
plus ou moins exactement le sens de l'inscription oghamique,
les autres sans relation immédiate avec elle. La plupart des
inscriptions oghamiques en territoire breton appartiennent au
sud du pays de Galles ; on n'en compte qu'une dans le nord
du pays de Galles, deux dans le paj's de Devon , et une en
Cornwall.
Nous donnons par ordre alphabétique, la plus grande partie
des noms contenus dans les inscriptions chrétiennes de Grande-
Bretagne, en y joignant un court commentaire ou des rapproche-
ments. Nous reproduisons en renvoyant à Hùbner [Inscriptiones
Britanniœ chrisiianœ, Berolini, 1876) les lectures de M. Rhys
dont nous mettons également à profit le commentaire (3).
(1) Une fois lej; est représenté par /|\ placé à droite de la ligne.
(2) Ehys, Lectures, p. 270.
(3) Lectures on n-elsh phonologij, 2^ édit., appendice etjmssim. — Nons
laissons
de côté les noms qui sont manifestement gaéliques et ceux qui sont
postérieurs
au VJIe siècle.
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(delwedd D5810) (tudalen 042)
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— 42 -
Suivant Hiibner, les inscriptions vont pour la plupart du VP
au VIP siècle inclusivement. Quelques-unes paraissent être
de la fin du V* siècle.
Adiune (Rhys, n° 41). Peut-être le même nom que le nom gallois
moderne Eiddin (Myvyrian, Archœology of Wales, édit.
Gee, 390-405, Rhys).
Aimilini (Rhys, 22) ; aujourd'hui gall. ufel, Jlamme, chaleur,
irl. oibell, si du moins l'orthographe ai représente l'ancienne
diphtongue oi.
Anatemori (Rhys, 15); d^anate, gall. enaid, âme, et de mâro,
grand (Rhys), Hiibner, 147.
Andagelli (Rhys, 55), cf. GeUan'i. Lib. Land., 138, 146,
Rhys.
Earcuni (Rhys, 54, Hiibner, 88) ; cf. le nom propre irl. Berchu,
génit. Berchon (Rhys).
Barrivendi (Rhys, 56 ; Hiibner, 88) ; composé de barr =
*barsto-, soimnet, armor. et gall. bar (nom propre Henbar,
Cartulaire de Redon) et de vendi , génitif latin de vindo-,
blanc. Voir Vindomagus (c'est le nom ^oWoh Berwyn, Rhy->).
Boduoci (Rhys, 47; Hiibner, 71), dérivé en oc- {âco) de bodu-.
Voir Boduogenus. Cf. armor. Tribodu, Catbodu (Cartulaire
de Redon), le gallois Elbodugo, Elbodu.
Brocagni (Rhys, 69); cf. le nom gall. moderne Brgchaii, le
le vieil arm. Brochan dans Ranhivchan (Cartulaire de
Redon).
Brohomagli (Rhys, 20, 15; Hiibner, 158). Brohomagli est
pour un plus ancien Brocco-magli, gall. ancien Brochmael,
plus tard Brochfael. Le second terme7naglos, irl. mal, prince,
qu'il ne faut pas confondre avec l'irl. tnâel, gall. )noel, chauve,
arm. 7noiiel et moal, entre en composition de nombreux noms.
Cf. Maglocunus dans Gildas, gall. moderne Maelgwn, arm.
Conmael^=cunomaglus, Maeltîetmet Tiernmael, etc. (Car-
tulaire de Redon).
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(delwedd D5811) (tudalen 043)
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— 43 -
Camelorigi (Kliys, 82; Hubner, 95; ailleurs Camuloris, Comu-
lorigho^. Rhvs, 7). De camitlo-, voir Catmdodunum, et de
riœ, roi.
Cantiori (Rhys, 17; Hiibner, 135); le second terme est riœ.
Cf. (Cartulaire de Redon) Canihoe, Canthoean.
Carantorius (Rhvs, 48; Hiibner, 69); dérivé de caranl-. Voir
Carantomagus (Gaule).
Catacus (Hiibner, 35); dérivé de la racine cat-, cf. calu-,
combat. Voir les composés gaulois en cahi- (voir gall. et vieil
arm. Catoc, plus tard Cadoc : Pleu-cadeuc, plebs Catoci).
Catamanus (Rhys, 6; Hiibner, 149; inscription d'après Hiibner
de l'an 664 à 679). C'est le nom gallois Cadfcm (Cartulaire de
Redon, Boicatman, pp. 45, 167, 173, 177), de cata avec
voyelle affaiblie de catu-, combat, et de manos, homme? (Rhys) .
Catiri (Rhys, 44; Hiibner, 56?)
Catotigirni (Rhys, 47; Hiibner, 71). Catotigirni est pour Catii-
tigerni, roi, chef du combat, Tigernos, dès le VIP siècle
tiern, est un dérivé de te g-, maison, famille, ty (vieux breton
tig = *tegos) ; arm. machiiern, titre de chefs bretons, Tiern-
mael{= Tigei-nomaglos) ; Uuiutihern^ * Vèsutigernos, etc.
Caturugi (Rhys, 60; Hiibner, 231). Le second terme -rugi n'est
pas clair.
Caune (Rhys, 20; Hiibner, 158); cf. Caunus, Lib, Land. ; ce
serait, d'après la Vie de Gildas écrite à Rhuys au XP siècle,
le nom du père du saint, nSiWî à' Arechda.
Clotuali (Rhys, 99; Hiibner, 230); de dot pour cluto-, illustre,
et d'un terme valo- qui entre en composition de plusieurs noms
propres : Dunwal, Tidwal, etc. Pour Clotuali, cf. Cluluual
dans Ran Clutuual (Cartulaire de Redon).
Clutorigi (Rhys, 80; Hiibner, 97, roi illustre?), en vieux gallois
Clotri, cf. arm. Clut-gen = *Clutoge)iOS (Cartulaire de
Redon).
Cocci (Rhys, 57), surnom de Lunarchi, le rouge, voir coccus
(Grande-Bretagne) .
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(delwedd D5812) (tudalen 044)
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_.. u -
Conetôci (Rliy?, 9G, Hûbner, 12); rien de certain (cf. le gallois
conedd ou coniant dans go-gonecld ou go-goniant, gloire?
Rhys?); cf. gaulois Con conneto-dumnus .
Corbagni (Rbys, 61), gall. mod. carfan'k, ensouple de tisserand,
de même en armoricain ; Llancarfan, Nantcarfan (Rhys),
cf. Corbalengi [Inscr. Brit. christ.).
Cunegni (Rhys, 62; Hùbner, 232; probablement un génitif de
Cvnagnos, devenu en arm. Cunan, Conan, en gallois Cinan,
Cynan.
Cuniovende (Rhys, 78); pour la racine et le sens, de cunio-,
voir Cimopennius (Gaule) ; pour vende-, cf. Vindomagus
(Gaule).
Cunoceni et Cunocenni (Rhys, 40); cf. gallois Cincenn, arm.
Conkin (Gartulaire de Redon).
Cunogussi (Rhys, 5), gallois Cingusi et Cinust, arm. Uur-
gost, Uuorgost (Gartulaire de Redon).
Cunomori (Rhys, 94; Hiibner, 20), de cuno-, voir plus haut, et
de mor, grand, voir Atepomari (Gaule). Cnnomor est aussi
le nom d'un chef armoricain mentionné dans Grégoire de Tours.
Cunotami (Rhys, 75). C'est peut-être un superlatif de cii-no,
élevé, cf. Clutamus (Gaule), gallois Condaf, Cyndaf, arm.
Cunatam, Conatmn, Condam, Cundamn (Gartulaire de
Redon); Va est probablement une voyelle irrationnelle (gall.
Dunnagiial pour Dumnagual = *diimnovalos) , cependant
cî. Bîimalam'^. Uuoratam (Gartulaire de Redon).
Gunovali (Rhys, 103; Hiibner, 2), gall, Cynioal, Conuual
(Gartulaire de Redon).
Curcagni (Rhys, 55), cf. Circan, Lib Land., p. 153.
Dervaci (Rhj's, 37; Hùbner, 50), dérivé de dervo-, chêne ; gall.
derio, arm. dey^v, dero.
Dobunni (Rhys, 85; Hùbner, 25), cf. le nom du peuple de
Grande-Bretagne Ao/Souwot (Ptolémée).
Drustagni (Rhys, 64; Hùbner, 20). M. Rhys compare le nom
picte Droslan, Drosten.
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(delwedd D5813) (tudalen 045)
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- 45 -
Dumnocenni (Rhys, 105, comté de Selkirk) ; ])0\iv diinmo- , voir
Diimnorix (Gaule), pour ceni, cf. Cu7iocenni.
Dunocati (Rhys, 29; Hûbner, 34), de duno-, citadelle; gall.
dinas, arm. dinas, plur. dinastett (Dictionn. de l'Armerye
au mot palais), etdecat-, voir plus haut Catacus (cf. Landine-
galli dans Girald. Cambr. Rhys),
Elmetiaco (Rhys, 14; Hùbner, Seùnetiaco, 146), surnom
ôi^AUortu, probablement originaire d'Elmel [Yorkshire ou
Carmarthenshire, Rhys).
Enabarri (Rhys, 85). Le second terme est hœr, voir Barri-
vendi.
Ercagni (Rhys, 85), Erchan, Lib. Land., 146; gall. ercli,
erchyU, terrible (Rhys). Ercilivi , Ercilinci (Rhys, 97)
sont de même origine.
Eterni (Rhys, 11); nom de lieu, gallois Llanedern; nom de
lieu, arm. Lanedern (Finistère). Cf. Ettey^ni (Rhys, 71),
Etcrnali (Rhys, 47).
Fanoni (Rhys, 87; Hùbner, 25); cf. F^mm^c/ (Rhys, 82).
Jouenali (Rhys, 11; Hûbner, 139); Jeuenali, Lib. Land.,
louanaul; cf. louuan, Cartulaire de Redon,
Litogeni (Rhys, 81; Hùbner, 98); cf. gaulois Litugenms,
voir gall. Utimaur, frequens (Rhys); cf. arm, LitocX
(Cartulaire de Redon); cf. Locu-liti, nom propre d'une
inscription chrétienne de Grande-Bretagne (Rhys, 13;
Hùbner, 23).
Lovernaci (Rhys, 60); Lovernii (Rhys, 15; Hùbner, 147);
cf. le nom du chef arverne Aouiûvtoç {Fragni. hist. grœc,
édit. Didot, III, p. 260); comique lovern , renard, arm.
louarn, irl. loarn (anglicisé en Lomé); plusieurs noms
de lieux dans le pays de Galles sont désignés par le nom de
Llywernog; cf. Bot-louuernoc (Cartulaire de Redon). Selon
M. Rhys, louern serait pour un vieux celtique lulp'j-erno-
et se rattacherait par conséquent au latin lupus'i
Lunar[c]hi (Rhys, 57 ; Hùbner, 233).
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(delwedd D5814) (tudalen 046)
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Maglagni (Rhys, 33; Hùbner, 114); dérivé de maglo-,
conservé dans les noms de lieux gallois : Rhos maelan,
Garth maelan; Ran melan (Cartulaire de Redon),
Mag[l]i (Rhys, 19; Hiibner, 135); yow Brohomagli.
Meli (Rhys, 8 ; Hiibner, 142) ; nom d'un disciple de saint Patrice ;
gall. Melldeyrn (Rhys); cf. melio- dans Uuinmelio (Car-
tulaire de Redon) ; Plu-Meliau, Plou-Miliau, nom de lieux
armoricains.
Monedorigi (Rhys, 27 ; Hiibner, 128) : la montagne royale?
de rig-, roi, et de monedo-, dérivé de raonid, montagne,
gall. moderne mynydd, voir arni. monil, Winmonid
(Cartulaire de Redon), arm. moderne, menez, mené, mine,
mane.
Nonnita (Rhj's, 79; Hiibner, 10); cf. le nom de lieu gallois
Eglwys Nynyd, l'église de Nonnita (Rhys) ; c'est le nom
de la mère de saint Dévy, connue en Armorique sous le nom
de Nonn.
Ordous (Rhys, 31; Hiibner, 115); surnom de Corhalengos ;
paraît avoir le sens à" originaire du pays des Ordovices.
Orvite (Rhys, 3) ; conservé dans le nom de lieu gall. Ponlerwyd,
transformé, dit M. Rhys, par les druidomanes en Pont-
Derwydd, le pont du druide !
Punpeius (Rhys, 48; Hiibner, 69); nom latin qui paraît avoir
été familier aux Bretons; Poupaia est le nom d'une sainte
vénérée en Armorique,
Quenatauci (Rhys, 102; Hiibner, 3?); paraît gaélique,
Rialobrani (Rhys, 64 ; Hiibner, 84). Pour brani, voir Bra-
nodunum (Grande-Bretagne). Le sens de rialo- n'est pas
certain.
Ricati (Rhys, 97); peut-être pour Riocati. Voir plus bas les
noms armoricains du YP siècle.
Sabini (Rhys, 86); paraît être le latin Sabinus, conservé dans
le nom gallois Hefyn cité par I\I. Rhys; cf. cependant le nom
armoricain Sabioc, Cartulaire de Redon.
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(delwedd D5815) (tudalen 047)
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Saliciduni (Rhys, 39); M. Rhys, non sans
vraisemblance, y voit
un composé de salici-, gallois moderne helig, arm, halec,
saule (latin salix, salicis), et de duno-, citadelle.
S[u]belino (Rhys, 22); de su préfixe ayant le sens du français
bien-, Cartulaire de Redon, hu-, ho- [hucar aujourd'hui
hegar-), et probablement de helino-. Voir Cunobelinus.
Senacus (Rhys, 10); dérivé de sen-, vieux. Voir Senones
(Gaule). C'est peut-être le nom du moine Enoc pour Henoc
de la vie de saint Samson.
Sen[ni]lus (Rhys, 104 ; Hiibner, 1) ; dérivé de sen-.
Senomagli (Rhys, 53; Hiibner, 92); Senemagli (Rhys, 21;
Hiibner, 159); c'est le nom gallois Henfael qui a passé
d'abord par une forme Henmail.
Talori(Rhys, 65; Hiibner, 83); composé de tal-. Voir Mari-
talus (Gaule), et de ri = rix.
Tegernâcus (Rhys, 46; Hiibner, 58); arm. Tiarnoc (Cartulaire
de Redon).
Tigernomali (Rhys, 96; Hiibner, 9); c'est aussi le nom de
l'évêque auquel est dédiée la vie de saint Samson. Vieil arm.
Tiernmael et Maeltiern (Cartulaire de Redon).
Tuncetace (Rhys, 77; Hiibner, 101); M. Rhys rapproche ce
mot avec vraisemblance du gallois tynghed, destinée, qui
pourrait donner un adjectif iynghedog; arm. ionquadur
(Dictionnaire vannetais dit de l'Armerye, au mot destin).
Tovisâci (Rhys, 22; Hiibner, 159); gall. moderne tyivysog,
prince, dérivé en -c7co- d'un thème tovessu- {= *to-tœd-tu),
guide, conducteur (Thurneysen, Revue celtique, Yll, p. 311).
Trenacati (Rhys, 33; Hiibner, 114); ce mot paraît en gallois
moyen sous la forme Tringad, composé de trin, bataille, et
d'un dérivé de la même racine que catu-, combat.
Ulcagni (Rhys, 91 ; Hiibner, 14); on en retrouve la racine, sui-
vant M. Rhys, dans les noms de lieux gallois Llech-ylched et
Amm-îclc/i = amb-ulc.
Valci (Rhys, 88; Hiibner, 30); cf. le nom gallois bien connu
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(delwedd D5816) (tudalen 048)
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Gwalch-mei et le nom armoricain Uiialc-moel,
l'épervier
chauve (Cartulaire de Redon).
Vedomavi (Rhys, 47; Hùbiier, 71); pour le second terme cf.
gall. maw, serviteur, et les dérivés armoricains maoues, ser-
vante, aujourd'hui femme mariée (cf. gioas, serviteur, aujour-
d'hui homme marié en armoricain), mevel, serviteur.
Vendesetli (Rhys, 12; Vennisetli, Rhys, 67); c'est le nom
gallois Gwennoedyl. Le second terme sètlo- a donné en gallois
lioedl, vie, âge, arm. moyen hoazl, arm. moderne hoal (cf.
Hoedl-monoc, Cartulaire de Redon).
Vendubarri (Rhys, 45; Hùbner, 88); voir Barrivendi.
Vendumagli (Rhys, 45; Hùbner, 64; Vinnemagli, Rhys, 21;
Hùbner, 157) ; cf. le nom gallois Gioenfael, etc., et le nom de
lieu armoricain Loc-Guenuael (année 1440, Cartulaire de
l'abbaye de la Joie ; archives départementales du Morbihan).
Veracius (Rhys, 9). Ce nom est peut-être le même que
Weroc, nom du chef breton qui donna son nom au Vannetais
occidental Bro-ive)'oc, plutôt que Broioaroc, plus tard
Broerec.
Victor (Rhys, 71), nom latin, mais dont un cas oblique a pu
donner le nom armoricain Witltur.
Vitalis (Rhys, 76); c'est le nom gallois Guitaul (Rhys, d'après
Nennius).
Vitaliani (Rhys, 76); cf. le nom gallois GuitoUaiin (Rhys,
d'après Nennius).
NOMS PROPRES DANS GILDAS
(Édition Pétrie dans les Monumenta. litutorioa hritannica).
Guneglase, nom d'un roi breton, au vocatif, d'après Gildas :
Roma7ia lingua lanio fulve, cf. Cunclas dans le Cartulaire
de Redon et Conglas.
Gonane Aureli, vocatif du nom bien connu Ciman, Conan.
Mag-locune, au vocatif; Cartulaire de Redon, Cun-mail. Voir
BrohomagU.
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(delwedd D5817) (tudalen 049)
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Vortipori, vocatif; nom du roi des Demetas (Dyfed).
Four po'ri,
voir plus haut Porius.
Uurtigerno. La forme donnée par les éditions est Giirthrigerno,
mais le nom se trouve sous sa forme réelle dans le plus ancien
monument de Bède : Vurtigerno, de uur = gaulois ver, voir
• Vercingetoriœ, et de tigernos, voir Tigernomalus. Cf. le
nom du saint armoricain Giuiihiern, à corriger probablement
en Cunthiern, gall. Conthigirn = *Cuno-tigernos, ou en
Gurtlàern.
NOMS PROPRES ARMORICAINS [xf SIÈCLe)
Bodicus (Greg. Tur., Hist., V, 16); cf. BoiuUcca, plus tard
Budic. Ce nom est intéressant en ce qu'il montre que Vou
n'avait pas encore passé partout à il, si du moins Bodicus est
dérivé de Boud-.
Canao (Greg. Tur., i:r/s^, IV, 4). Ce nom est à l'ablatif Canaone,
ce qui indiquerait un thème en n-; par une coïncidence remar-
quable le gallois cenaio, petit de chien, catuliis, a le pluriel
en -on : cenaicon == ^canavones. Cf. Riceneu (Cartulaire de
Redon).
Gatihernus, nom d'un prêtre breton armoricain ; se trouve dans
une lettre écrite vers la fin du règne de Clovis par trois évêques
gallo-romains aux prêtres bretons Catihernus et Louocatus,
publiée par l'abbé Dachesne dans la Revue de Bretagne et
de Vendée, janvier 1885. Ce mot contient probablement la
racine cat-, d'où catu-, combat, et iherno pour iserno-, fer.
Iherno- prouve que 1'^ intervocalique avait déjà disparu chez
les Bretons (Voir plus bas, à propos des spirantes).
Conomorem (nom à l'accusatif) (Greg. Tur., Hist., IV, 4).
Voir plus haut Cunoraori.
Judicael [Chron. Fredeg., 78, Judacdile, au nominatif). Nom
très commun en Armorique, devenu aujourd'hui Jezequel.
Lovocatus. Voir Catihernus. Lovo- paraît être de la même
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(delwedd D5818) (tudalen 050)
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racine que le gall. leu-, l'arra. lou dans go-leu, gou-lou,
lumière. M. Ernault explique louo par lion; on eût eu dans
ce cas probablement levo; cf. Leuheniel, semblable à un lion
(Cartulaire de Redon). Catos est un dérivé de la même racine
que catu-, combat,
Macliavus (Greg. Tur., Hist., IV, 4); probablement pour
Magliaviis (Voir Maglagyii plus haut).
Riocatus (Sid. Apollin., Ép., III, 9; IX, 9); cf. Ricati. Pour
rio-, cf. Rigo-dunum (Bretagne).
Riothamus, chef des Bretons auxiliaires de l'empereur An-
thémius dans le Berry (Jordanes, Gelica, XL, 5).
Warocus (Greg. Tur., Hisi., V, 16). Nom du fondateur du
plus puissant des États bretons, le Vannetais occidental :
i5ro-^{;eroc, ^ro-er^c de nos jours (voir Verâciiis).
"Winnocus britto; Winnocus le Breton (Greg. Tur., Hist., V,
22; VIII, 34). Nom d'un prêtre breton qui édifia d'abord les
Turones par sa sainteté et ses mortifications, et mourut des
suites de son intempérance.
PÉRIODE iNÉO-CELTlQUK
I — Son caractère — Son histoire
Enjoignant à l'étude des trop rares monuments du vieux cel-
tique l'analyse des sous du breton à l'époque des textes et leur
histoire, on arrive à la conclusion que le breton avait conservé de
son héritage indo-européen, à l'entrée de la période néo-celtique
(V^ siècle), les sons fondamentaux suivants :
Sonores. — Voyelles. — Los bi'èves a c o i u (ou français)
n'avaient pas subi d'altération sensible. Parmi les longues cor-
respondantes â devient dans le cours du V siècle o. L'ô flottait
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(delwedd D5819) (tudalen 051)
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entre ô et ïi (l'u français), \û long probablement
entre il et i;
\è long était devenu 7 dès l'époque gauloise. L'T long était
intact.
Les diphtongues étaient arrivées à des sons simples : ai à è;
ei à ë, ï; oi à ô, û; au, ou (comprenant ou primitif et eu) ko, û.
Tout se réduit donc pour les longues et les diphtongues aux sons
0, û, è, 7, au moins approximativement, car il devait y avoir
bien des nuances dans la prononciation de sons d'origine si
diverse.
Le vocalisme du breton le rattache aux langues du sud de
l'Europe, à l'italique et à l'hellénique. Il maintient, en effet, la
distinction primitive des trois voyelles cï, ë, ô, comme le latin et le
grec, comme le gaulois vraisemblablement et à l'exemple du gaé-
lique (1), tandis que le germanique et le slave confondent a, ô.
C'est ainsi que le breton n'a jamais transformé Vô des thèmes
en en a; le gallois gwynn, blanc, au masculin, suppose
= *vindo-s, le féminin est gicenn = *vindâ. Si Vô avait été
changé en a, la forme du masculin serait en gallois gicenn :
Va bref final, qu'il fût sorti d'r? long celtique ou emprunté, avait
en effet la force de colorer en e Vi bref et en o Vu bref de la syl-
. labe précédente, cf. boch, joue, emprunté au latin buccd, forch
= furcd, etc. Le breton maintient cette scrupuleuse distinction
de Va jusque dans le traitement des diphtongues : ai a évolué
en ë, oe, mais oi en ô, il; coet, bois, gothique haithi, latin bu-
cëtum; Un, un, irl, oin, oen^='oinos, goth. ains. Malgré les
variations produites par l'accent dans la quantité et la couleur
des voyelles et les nombreuses formations nouvelles amenées par
l'analogie, l'étude des variations vocaliques dans les mots de
même racine, le prouve surabondamment. Ces variations exis-
taient à l'époque de l'unité indo-européenne. Elles étaient en
rapport avec le déplacement de l'accent. La série de Vë ou série
des variations qu'éprouvent les mots contenant t? dans leur racine
(1) H. Zimmer, Kcltkchc Stitdkn, Beilin, 1884, II, pp. 130 et suiv.
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(delwedd D5820) (tudalen 052)
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ou leur suffixe est particulièrement instructive à cet égard. En
grec, par exemple, cet e^peut disparaître ou faire place à un ô; de
là pour la même racine trois degrés ^Jossibles : degré faible ou
sans é, degré moyen avec e, degré fort avec ô, exemple : TrT-epôv,
7r£T-o w«t, Tzor-â-oa«i; 'é-ltn-o-v, Isîtv-m, lé-lotiz-e', Comparez en
latin
tego, toga. On désigne la série par la voyelle que contient le mot
au degré moyen ou normal. Le degré faible était dû primitive-
ment au fait que l'accent abandonnait la racine à l'état normal ou
moyen pour se porter sur une syllabe suivante. Il est à peine
besoin de dire qu'en breton l'ancien état de choses a été profon-
dément troublé, mais on en trouve encore des traces profondes et
qu'il est d'autant plus important de remarquer qu'on est souvent
tenté d'attribuer à ces variations vocaliques des causes plus mo-
dernes et à confondre des phénomènes très anciens avec les effets
de l'accent actuel dont nous aurons plus bas à exposer la nature
et les lois. Dans la série de Vé, nous trouvons l'échange e, ô, sans
qu'on puisse le considérer autrement que comme un débris de
l'héritage indo-européen : ty, maison, irl. tech, vieux breton
iig = *stegos; to, toit = *logo- {\'e de tegos a été modifié par le
aspirant; pour to= togo-, cf. /fo, fuite, en gallois, emprunté au
latin fuga). Ly dans gwe-ly, gwele, lit = ^s'^o?; indo-européen
*leghos (1), mais lo, tombe = *log- cf. gaulois logan (2)
(= *log-n1). La racine indo-européenne gvlien donne au degré
moyen eev dans edw (3), au degré faible yv dans s-Tre-ipv-o-v, au degré
fort yov- dans ^ôvo?. Cette même racine donne régulièrement en
breton ben, degré moyen, dans le vieux breton du-beneticion,
coupés, dans l'arraor. dispenn pour dis-benn, déchiqueter,
mettre en pièces, dans kemener, tailleur, gall. cymmynior,
coupeur, fendeur de ho\s, ^=*com-hen-wr; bon est un reste du
degré fort dans bon-clusl, coup sur l'oreille, soufflet, en gallois.
A 7r£T-o-p«t, penna = *pei-na — *pei-sna, répond le vieux breton
(1) Thurneysen, Keltoromanisches, p. 66.
(2) Whitley Stokos, Ccltic deolension, p. 44.
(3) Devant e, gvh donne en grec 6, devant les voyelles oljscures o, r :
ta.
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(delwedd D5821) (tudalen 053)
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— 53 —
etn avec la perte régulière Ju j^ indo-européeti *[p)etnos,
gallois actuel edn, arin. moyen ezn, arm. actuel evn, em, in;
à Tzt-spov (degré faible) répond probablement le vieux breton
aia)\ gallois actuel adar — *ptero- (la voyelle très réduite,
réduite en quelque sorte à sa plus simple expression, a une
tendance marquée à se colorer en a en breton ; de même pour
ïe atone devant les liquides /, /•). Le sufïixe ter, qui à la
forme faible est tr-, se présente au degré moyen dans le
pluriel gallois brodyr, frères, arm. breuder, hreudeur =
*bràtér-es, et probablement au degré faible dans le vieux
breton motr-ep, tante, gall. modnjb, arm. moy. mozreh, au-
jourd'hui moereb = *motr-iqvâ. A mons, raontis, à côté de
pro-min-ere, e-minere, répond le vieux breton monid ■=
*7nonjo, gall. actuel mynydd,, arm. mod. menez. Le degré
faible (1) est difiicileraent reconnaissable en breton, en dehors
des liquides et nasales sonantes. Il se montre d'une façon re-
marquable dans le participe passé du verbe substantif de la
racine bheu : bet, été = ov-ô;, indo-européen blw-to-s; mais
bout, être = r^^j-ai-ç, indo-européen bhu-ti-s (cf. ffer = cov/jôv),
forme également faible de la racine, mais qui a l'accent.
Dans la série de Yâ [a, à, 6) nous relevons de dans l'irlandais
aeher, mais ôc [âc) dans le vieux breton ar-ocrion, acérés; cf.
latin deus et dce,'. L'armoricain rua, gall. rhyn, promontoire,
tertre, doit être rapproclié du Vàixw prôiins, grec -poL-j-nt.
Dans la série de \'c {a, ë, ô) nous trouvons pour la même
racine le gallois Uaicn, pl,ein; arm. leun, haut vannetais lein =
pianos, cf. latin plèniis, mais aussi llanic, haut vannetais lan,
arm. lano, pleine mer; gall. llanv, action de remplir; le degré è
est représenté par l'irlandais linaim, je remplis. Il semble donc
qu'on ait en celtique une série a, ï {ë) à.
Dans la série a, 6, on peut citer dof, arm. don, même racine
(1) Tliurne.ysen en cite un exemple certain : cosp, punition, irl. cosc. qui
sup-
posent tous les deus co(_mysqv-. racine seqv sous sa forme moyenne
{seqvor).
Renie cclt., VI, p. 315. Il y en a d'autres, d'ailleurs, non moins
caractéristiques.
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(delwedd D5822) (tudalen 054)
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et même sens que le latin dom-ï-tus , à côté peut-être de daiof,
arni. moyen deuff, gendre; le ^q\\o\^ gnaicd , habitué à = gnâ-
io-s, et ad-nâ-hod, arm. moyen az-nd-vout, contenant la racine
sous la forme gnd (on a donc ici la série à, à).
Pour la série 6, ô, on remarque Mi, vache, bœuf = vieux
celtique lôs, indo-européen gvôus, et beu dans le gallois beu-dy
(vieux breton bou-iig], étable, maison à bœufs = bôvo- ou bovi-.
Les liquides L r, les nasales m, n pouvaient être en indo-
européen consonnes ou voyelles, ou mieux consonantes ou so-
nantes au même titre qui, u. Comme sonantes, elles pouvaient
former syllabe et porter l'accent. Ces liquides et nasales sonantes
ont évolué différemment dans les différentes langues. En breton
n sonant a doinié an après avoir été enl avec son de Ve différent
de IV' l)ref ordinaire : exemple, indo-européen cnto-m, cent,
grec s-zKTov, lat. cenium, breton cant, irl. cet = vieux celtique
*cento-n; gali. ugain, vingt, arm. uge7it, vannetais vigent =
lat. viginti pour vicenii, béotien Fh.uzi = indo-européen vicnti.
L, r sonants se sont développés en 7n, U, re, le, dans les
racines où ils étaient suivis d'un suffixe commençant par une
consonne (1). Le vieux gallois rit, gaulois ritum dans Augiislo-
ritum, est identique à l'allemand fu7't, et suppose un type^?r/o-,-
rinfînitif gallois c^mr?/r/, arm. keineret, arm. moyen qucmret
et quonjjret, covapret, supposent com-br-ti-; ce mot contient
la racine ber sous sa forme réduite; la forme moyenne apparaît
dans aber, embouchure; vieux breton aper (= ad-ber-)\ cf.
brëlo- dans Vergo-bretos, et brâtu, gall. brawd, jugement (cf.
di-frit, di-co-frit, irl. sreth = vieux celtique snta = indo-
européen s7Ha, latin setnes, grec <j£tpû]. Si le latin Imia pour
l'iâna, à côté àe vello = *vel-720, \:>résente une liquide sonante,
il faudrait en reconnaître une aussi résolue en la dans le gallois
giolan, arm. gloan, glati = *vlana. On aurait là dans laïc,
(1) H. Ziinraer, Kuhn Zcltxrhrift, XXIV, p. 123: XXVII, p. 450. Suivant
M. Zimmer, la nasale sonante a peut-être donné en gaulois et en breton
ait.
am; cf. ainbi = ail. um ; candetnm, cf. bret. cant.
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(delwedd D5823) (tudalen 055)
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main = (/y)/r7;/?rt (cf. latin palma)\ blaicd,
ÎAv'me, ^vm. bleucl
= *mlâiô-, à côté de l'irlandais melini, je mouds (1).
A en juger par le gallois et certains effets que les liquides
produisent sur les consonnes voisines, précédentes ou suivantes,
il devait y avoir plus d'une sorte dV, l; r, l sourds existent
actuellement en gallois sous la forme dans l'écriture d'r/?, Il (2).
Consonnes. — Explosives sourdes, ou ténues, ou fortes :
p, comme en gaulois, représente la gutturale vélaire q : gallois
ebol, arm. ebeul = *epal2S, dérivé de *epo = eqvo, cheval
(latin eqvos = îVjroç). Les autres p appartiennent à des mots
empruntés, le p indo-européen, initial ou intervocalique, ayant
disparu dès l'époque du vieux celtique. Pt est devenu et, irl.
eaeht, prisonnier, esclave, gallois caeth, arm. moyen caez,
arm. moderne keaz, hés, kéh =. *cactos (latin captiis): t et
c sont conservés.
Explosives sonores, ou moyennes, ou douces : b, d, g
représentent à la fois les explosives sonores primitives b, d, g, gv
et les aspirées moyennes indo-européennes bh, dh, gh, gvh;
b représente à la fois le b indo-européen, gv et gvh ; g entre deux
voyelles est sans doute déjà spirant.
Pour les combinaisons des consonnes entre elles, ténues avec
ténues, spirantes avec ténues, moyennes avec moyennes ou
spirantes avec moyennes, etc., les effets en sont surtout visibles
à la période néo-celtique.
Spirantes. — L'^ initial paraît ferme jusqu'au Yll^ siècle.
h's intervocalique paraît de bonne heure avoir été transformé
en z ou en spirante sonore, ce qui a amené sa disparition avant
celle de 1'^ initial ; il a dû disparaître dans le cours du V^ siècle
ou avant : Sabrina donne en anglo-saxon Severn; on a au
contraire Treanta (Bède, Hist. eccl., 111, 24) pour Trisanto,
(1) Pour hlaii-d, cf. Thurneysen, Kcltoromnnlsches, p. 4(;.
(2) Cf. gallois rrys = h-njs = ah-rhyx, armoricain Priou = h R'iou = ah
Rioiil Presel (Cartulaire de Redon) := Brrsel ; trin =rr drhi, et Frydain
r=
Brytain, etc.
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(delwedd D5824) (tudalen 056)
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génitif T/5ior«vTwvoç (Ptolémée, II, 3); cf. CaiiJiernus pour
Catisernus, voir plus haut. / et u consonnes paraissent s'être
confondus avec / et v spirants.
On peut ramener à deux principales les causes qui ont trans-
formé le système 2:>ho7îé tique du breton et ont amené la langue
dans le courant du VIP siècle après J.-C. à peu près à l'état
où elle est aujourd'hui :
1° La transformation qui s'est opérée dans la nature et la place
de l'accent ;
2° La chute des syllabes finales.
Les deux causes d'ailleurs sont arrivées à se confondre. Quoique
l'efFacement des finales ait pu avoir lieu en dehors de l'accent, il
n'en est pas moins certain que son action s'y est fait sentir et
qu'il l'a précipitée et complétée, de sorte que l'accent reste l'agent
principal de l'évolution du breton.
Grâce aux découvertes de MM. Zimmer (1) et Thurneysen (2),
les lois de l'accent en irlandais sont aujourd'hui bien connues.
L'accent frappe dans ce groupe celtique toujours la première
syllabe dans le nom simple ou composé, ainsi que dans le verbe
simple; il est au contraire sur le second élément dans le verbe
composé, excepté à l'impératif. Cette accentuation a-t-elle été
commune à tout le groupe celtique? Thurneysen se prononce
pour l'affirmative et cite quelques exemples qui ne sont point sans
valeur en ce qui concerne le breton ; on peut les corroborer par
d'autres. Il est vraisemblable qu'en breton comme en irlandais
la première syllabe dans le nom et le verbe simple portait l'accent
principal, l'aigu (3). La façon dont certains mots latins ont été
traités semble, à cet égard, particulièrement instructive. Il est
impossible de s'expliquer autrement le sort à'episcopus. Si on
n'admet pas que la première syllabe ait porté l'accent en breton
(1) H. Zimmer, A'elti.oche Stndien, II; Berlin 1884.
(2) Thuruuysen, Revne celtique, VI, 129 et suiv. ; ibid.. HOO et suiv.
(3) L'économie du verbe, quelque troublée qu'elle soit, permet de
supposer
que dans le verbe composé, comme en irlandais, l'accent fi-appait le
second
élément.
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(delwedd D5825) (tudalen 057)
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et cin'episcopus ail été traité comme les polys^yllabes celtiques,
on ne comprend pas que la syllabe accentuée en latin, c'est-à-dire
l'antépénultième [evesque = episcopus) ait disparu; pour ex-
pliquer escop, il faut supposer l'accentuation èpiscopiis, c'est-à-
dire supposer que la voix s'est élevée sur la première syllabe, de
façon à faire de la syllabe suivante une syllabe atone, pour re-
tomber sur co- ; en d'autres termes, l'aigu, l'élévation de la voix
portait sur e, et le principal accent secondaire sur co. Le
traitement des anciennes pénultièmes brèves dans les trisyllabes,
particulièrement dans les trisyllabes d'origine latine, s'explique
facilement dans ce système. L'aigu étant sur la première et les
finales étant en général les syllabes les plus atones et les plus
maltraitées du mot, la voix retombait sur la pénultième brève ou
longue; les mots latins nous paraissent avoir bénéficié de cette
habitude : trinitas, gall. trinecl; civitas, gall. ciwed {civi-
tatem chodocl, arm. moyen queaudet)', veneris gioener dans
dydd-gwener , digicener, vendredi; diaconus, diagon; opéra,
ober; calamus, calaf; asmiis, esyn, asen; Redones, Rennes,
Roazon; FeW^z, Vannes, Gicened; Namneies, l:^a.ntes, Naoned
pour navned; *voxero =uche7^ ; vespero- =^ gousper, gosper ;
numerus = niver (1), etc. On pourrait évidemment formuler ce
phénomène autrement et dire que la posttonique brève non finale
est conservée, mais ce ne serait pas une explication. Par le fait
que l'aigu était sur la première et que la voyelle qui la suivait
immédiatement était atone, il était arrivé en breton que l'accent
secondaire principal était sur la pénultième. Dans les trisyllabes,
nous venons de le voir, c'était en quelque sorte forcé. De même
dans les mots de quatre syllabes, comme episcojms = escop,
p)rébitèro pour presbytero, gall. pryfder. Dans les mots de plus
de quatre syllabes, après s'être élevée sur la première syllabe,
la voix reposait sur la longue qui suivait l'atone : curacastïna
= corsenn (en passant par curacassina); hiimilitatem =
(1) Les formes comme perigl, cnrnigl viennent de jjericlo-, rornifla.
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(delwedd D5826) (tudalen 058)
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ufelldawd (1). L'accent secondaire étant devenu intensif et
ayant concentré dans la syllabe qui le portait l'élévation et le poids
de la voix, la pénultième à un certain moment a été particuliè-
rement privilégiée. La chute des syllabes finales a eu ensuite pour
résultat un déplacement de l'accent. L'ancienne pénultième est
devenue la finale, aussi peu à peu l'accent l'a-t-il abandonnée.
L'évolution du suffixe àco- est, à cet égard, particulièrement
probante (2). Devenu oc en vieux breton, il se diphtongue en
awc , en gallois, sous l'influence de l'accent, et conserve cette
forme jusqu'à l'époque moderne. En armoricain, on le trouve
dès le XP siècle écrit uc, puis eue [oc]\ dès le XIIP, on a ec
[e muet IVançais) ; au XVP siècle, c'est cette orthographe qui
prévaut; il en résulte que l'accent abandonnant le suffixe, l'o sorti
d'r7 s'est peu à peu obscurci, puis a perdu de sa quantité jusqu'à
devenir une voyelle sourde et brève; de même pour le suffixe
tôt = int-, etc. Pour l'armoricain, cette évolution nouvelle de
l'accent qui a consisté à abandonner toutes les finales modernes
pour les pénultièmes modernes a eu lieu du XP au XVP siècle.
Le dialecte de Vannes y a en partie échappé.
L'accentuation ancienne lutte encore contre la nouvelle
à l'époque des emprunts latins. Quelques-uns suivent l'ancienne,
d'autres portent la marque de la nouvelle ; il est vrai que parmi
ceux-ci un certain nombre sont de date plus récente et d'autres
ont été refaits sur le type latin. Paradisus ou mieux paradèsus
suit une évolution à peu près régulière dans le vannetais
paraouèss, qui a passé par parazoes ; paradoes, parados est
une refonte sur paradèsus . Le seul moyen de suivre la marché
de l'accent nouveau, intensif et uniforme, c'est d'étudier les
dégradations des voyelles.
On peut ramener les phénomènes qui les atteignent à sept prin-
(1) Si on n'admet pas que l'accent principal ait été sur l'initiale, on est
forcé
dans tous les cas d'admettre pour l'initiale une prononciation particulière
et un
semi-accent.
(2) D'Arbois de Jubainville, Études rjraniinaticale.i, pp. 15 et suiv.
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(delwedd D5827) (tudalen 059)
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cipaiix : 1° conservation de la voyelle accentuée ; 2° disparition
des finales; 3'' disparition de la prétonique brève et abréviation
de la longue, si elles ne sont pas initiales; 4° conservation
de la posttonique brève ou longue, non en syllabe finale;
5" décoloration de toutes les voyelles atones non disparues, en
exceptant certaines voyelles en position ; 6° allongement de
certaines voyelles brèves accentuées; 7" diphtongaison des
longues accentuées.
Depuis le V® siècle jusqu'à nos jours, la voyelle accentuée
n'a pas toujours été la même. Il y a eu une époque où c'était
généralement la pénultième primitive. En Armorique du XP siècle
au XVP c'est la pénultième moderne qui attire l'accent. En
gallois, la marche a été à peu près la même : le nom Cynan,
arm. Conan, montre les trois étapes de l'accent; en breton,
à l'époque du vieux celtique, il a l'aigu sur la première et le
principal accent secondaire sur la pénultième, Cûnàgnos; il
conserve cette accentuation assez longtemps pour que la chute
du g ne produise aucun effet sur la valeur de l'a, la terminaison
reste brève; l'accent secondaire l'emportant, c'est a qui est ac-
centué ; cet accent étant intensif, Cunan tombe à Cynan, Vu
s'affaiblit. A l'époque moderne, l'accent est sur la pénultième :
en monosyllable la voyelle assourdie redevient claire. La voyelle
accentuée aux YIIP-X^ siècles {Cinan, T^nntaut), finale ou
pénultième, reste; dans les mots de deux syllabes, ancienne-
ment des trisyllabes, la prétonique étant initiale n'est pas
tombée, mais a subi cependant, notamment en gallois, comme
on le voit par Cynan et bien d'autres mots, un certain assour-
dissement, de sorte que c'est encore la pénultième ancienne,
aujourd'hui la finale, qui a le mieux résisté; la pénultième
actuelle représente soit l'ancienne antépénultième comme dans
Conan, soit une autre syllabe : trinded = trinitatern,
ufélldod = humilitatem. A l'époque moderne la finale ne
disparaît pas, quoiqu'elle soit atone, mais elle est atténuée :
triniot est aujourd'hui en armoricain trindet.
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(delwedd D5828) (tudalen 060)
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Les finales consonnes ou voyelles ont toutes disparu. Le
suffixe io- ia- accentué, disparaît en laissant comme trace
une spirante dentale douce {th doux anglais) exprimée par d en
vieux breton : novjo = vieux breton novid, gall. moderne
newydd, arm. moderne nevez. Non accentué dans des conditions
qui ne sont pas encore bien déterminées, il semble laisser i.
LV final reste, mais ia voyelle qui le précède disparaît (1) :
hreur, frère, arm. moyen hreuzr =■ *br(ltir. Le gallois hrawd
a perdu l'r parce qu'il ne pouvait supporter deux groupes
consonantiques formés par r dans la même syllabe {brotr) ;
le fait analogue se produit en armoricain dans treusl, poutre,
gall. irawst =*trosb'', du latin trâsirum pour iranstrum.
La prétonique brève disparaît, si elle n'est pas initiale; on peut
donner comme exemple tous les composés : hencass, plur. hen-
cassou, antiquités, documents anciens = * s end- cas ht-; arm.
trindet = trmïfatem, etc. La longue s'affaiblit : gall. sdrhaet,
outrage, irl. sârugud ^= *sâragéiu; gall. ffurf(7fe7i = firmà-
7nentum; vieux breton mdcoer = mâcéria; vieux breton
mësùr =z mesura pour mensura; si Ve n'eût pas été abrégé
on aurait eu moesur comme on a eu onocoer, etc. (2).
La posttonique brève est conservée. Nous en avons cité plus
haut beaucoup d'exemples ; il serait facile d'en accroître le nombre.
En syllabe finale elle disparaît : hreuzr = brâtir [breuder =
br^atères) ; levr = liber {lizer = litterœ), etc.
Les atones conservées subissent ou une certaine décoloration,
ou un affaiblissement dans leur quantité. Les composés Cunobc-
linos etMaglocimos contiennent le même terme cwio. Accentué,
Vu reste intact : Maelgion; non accentué, mais conservé par sa
situation, il descend à y [e muet français) : Cy^ifelin. Trindet,
avec accent sur la première, montre le suffixe lot, décoloré et
(1) Cette voyelle semble parfois conservée; en réalité, c'est une
voyelle
irrationnelle : carclmr = carcer.
(2) Lorsque la disparition de la brève amène un groupe de consonnes
anti-
pathiques à la langue, une voyelle qui n'a rien d'étymologique apparaît
-.postiléna
adonné en vieux breton jiosto la in pour postloin.
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(delwedd D5829) (tudalen 061)
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affaibli. Ce phénomène a pris une grande extension en breton
moderne où un e peut représenter o, û, è, î et même f/ atones.
L'allongement des syllabes brèves se réduit pour le gallois et
aussi pour l'armoricain, au moins à l'époque du vieux breton, à
l'allongement des voyelles brèves dans les monosyllabes non
proclitiques terminés par g, ci, b, z (gall. dd, spirante dentale
douce, se prononçant comme le th doux anglais), v (gall., /"dans
l'écriture), n, l, quand ils n'étaient pas doubles ou accompagnés
d'une autre consonne; pa,r les spirantes ch, th = ^ en armori-
cain moyen, z, s en armoricain moderne, h, ch en vannetais
(en syllabe finale), f (gall., ff dans l'écriture), 5 (1) : tad, père,
avait une syllabe brève; sinon, son a fût devenu o; or, on
prononce partout tâd; de même pour bèd, monde, gall. hyd
= *bïtu. Si une syllabe vient se joindre au monosyllabe, la
voyelle du monosyllabe en gallois reprend sa quantité : bëdd,
tombe, mais bcddau, des tombes; tâd, père, mais tddau. La
principale différence pour l'accent entre l'armoricain et le gallois
à l'époque moderne, c'est que l'accent armoricain allonge, en
général, la syllabe qu'il frappe; d'où une seconde série de
troubles vocaliques qui n'amènent pas la chute de la voyelle, mais
la décolorent ou la renforcent.
Parmi les syllabes longues, ê représentant soit è long latin,
^'S\iai, ez celtiques, devient- oe, %oy, icé, loa : oed, âge, arm.
oad (vannet. ivèd), a la même racine que le latin œias; coei,
arm. koad (vannet. kwèd) = gothique haitlii, latin cètum dans
bu-cètum ; pœna donne gall. poen, arm. poan (vannet. pivén] ;
cëra donne gall. ctcyr, arm. koar (pron. kwar), vannet.
kicér, etc. L'7 long, en hiatus, c'est-à-dire suivi d'une autre
voyelle dans une autre syllabe, par suite de la chute d'une
consonne, devient en gallois ai, en armor. oi, puis ou : haiarn,
arm. ancien hoiam, arm. moà.evne houarn=i*ïsarno- (cf. daiar
douar, claiar douar, gayaf gouaff, goanv). En dehors de
(1) Rhys, Lectures, chap. ii.
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(delwedd D5830) (tudalen 062)
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— &2 —
ce cas, ï, et ii long sorti à'ou, eu, ai, ô ne subissent pas d'alté-
ration sensible dans l'écriture; à long ancien n'est diphtongue
qu'en gallois : sous l'accent, il devient aw. En armoricain,
accentué, après avoir été o, il est devenu eiL (ô). Lorsqu'il perd
l'accent, il ton:ibe à e.
Les effets de l'accent sur le système vocalique du breton ne
sont point en réalité aussi destructeurs qu'on serait tenté tout
d'abord de le croire, si on réfléchit qu'en dehors de la chute d'une
catégorie de voyelles atones et de l'abréviation des longues non
accentuées, ils se réduisent à l'allongement des brèves dans une
classe de monosyllabes et à la diphtongaison de certaines
longues. De plus l'abréviation des longues atones est restreinte
forcément à un petit nombre de cas; elle ne peut se produire que
rarement dans les monosyllabes et ne peut pas non plus être bien
fréquente dans les polysyllabes. L'accent, en effet, va souvent
à la longue, de sorte que l'abréviation ne peut guère se produire
que s'il y a une longue à côté d'une autre longue.
La chute des syllabes finales a été aussi atténuée par le fait
que certaines voyelles disparues se révèlent encore à nous par
l'action qu'elles exercent sur les voyelles des syllabes précédentes.
Ainsi un J long final, quelle que soit son origine, colore en e,
un a, un o précédent : sanctus donne sant, smicti donne sent,
epiacopus donne escob, episcopi eskeh (gall. seint, escyh).
Un a final colorera en e un l bref, en o un ïi bref: gallois
gicynn, blanche = *vindos, gwenn, blanche = *vmda. Ce
dernier phénomène de l'action de Va final n'est plus visible géné-
ralement en armoricain, parce qu'il a transformé de bonne heure
î bref en e, et le plus souvent n bref en ô.
A quelle époque l'accent est-il devenu intensif et a-t-il
commencé à produire les effets que nous venons de décrire?
Probablement dès le Y^ siècle, sinon avant.
Au V siècle en effet Va long était devenu o; or, le latin
nâtâlicia a donné nadolig et non yiodolic, ce qui montre que Va
non accentué en gallois a été traité comme a bref; on peut faire
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(delwedd D5831) (tudalen 063)
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— «3 -
des remarques analogues pour macoer, mesur, pregeih, etc. Un
autre indice, c'est que l'affaiblissement des voyelles brèves ter-
minant le premier terme des composés, premier pas vers leur
disparition, se montre dès le VP siècle : Vendumagli, Vinne-
7nagli ■pour Vindomagli; Catotigirni, Catamanus,^o\iY Catu-
iigerni, Catumamis, dans les Inscriptions chrétiennes de
Grande-Bretagne .
A la même époque où se produit la réforme du système vocalique,
on constate aussi l'évolution du système des consonnes.
Réellement initiales, c'est-à-dire si elles ne sont pas précédées
d'un mot avec lequel fasse corps le mot qu'elles commencent, les
consonnes, jusqu'à nos jours, sont intactes, à l'exception des
spirantes. S suivi d'une voyelle donne h : hen, vieux, irl. sen
(VP siècle Seno-magli)\ sp donne /f = ffer, cheville du pied =
Tyuûôv; sr donne /r .• froud., courant, ruisseau (cf. /oVtô-ç à côté
dep-F-w= o-pFw); svdiOnne=^chw, gall. chwerw, arm. chouero,
amère, irl. serh (pron. serv) = *svervos; scio donne chiv :
gall. chwedl, conte, histoire, irl. scêl = vieux celtique scwetlo.
V initial, au IX^ siècle, devient gic : Veneti donne Gicenet,
vinurn gicin, etc. La fermeté des consonnes initiales s'explique
tout naturellement par le fait qu'elles ne sont pas soumises aux
mêmes influences d'assimilation que dans le corps du mot, et que
l'expiration est particulièrement énergique dans la prononciation
de l'initiale. Nous avons vu d'ailleurs qu'en exceptant le verbe
composé la syllabe initiale a porté l'aigu; l, r initiale, par suite
de l'énergie de la prononciation, sont devenues en gallois des
sourdes; les moyennes, dans certaines parties du pays de Galles,
aujourd'hui encore, font souvent l'effet de ténues : ce sont pro-
bablement en réalité des moyennes sourdes.
Doubles ou deux à deux, les ténues deviennent des spirantes
sourdes : ce, tt, -pp deviennent ch, th (spirante dentale dure,
th dur anglais), /' .• sacciis = sac h; catta = cath, chat; cippus
= gall. cg/f, arm. keff; et donne ith, et h : lacté donne gall.
llaeih, arm. moyen laez, arm. moderne leaz, lés, lèh. Précédées
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(delwedd D5832) (tudalen 064)
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d'une liquide, elles ont le même sort : mardi, cheval =*>;?« rco-;
portus donne porth, corpus corf. De même quand elles sont
jointes à la spirante s : oc [es ou sa) donne oh : uchel, élevé =
*ouxello-; ffer = (jfvpôv, baich, arm. bec h, fardeau = *faseis
= *bliascis (1). L'écriture note le phénomène de l'aspiration des
ténues dès le VP-VIP siècle {Brohomagli = Broceo-7nagli,
Lunarehi pour Lunarci, mais dans la même inscription à côté
de Lunarehi, cocci-). Ct a évolué en iih à peu près à la même
époque, à en juger par le nom du roi picte Nailon (2) (pour
Naithon), en irlandais Nechlan (Bède, Ilist. eccL, V, 21, à
l'année 710). On peut en conclure que la spiration des ténues
était en pleine vigueur au VP-VIP siècle, en vertu du principe
que les mêmes causes produisent les mêmes effets, bien entendu
dans le même groupe linguistique et dans les mêmes conditions.
Si dans la prononciation c'était un fait accompli, la spiration des
ténues dans l'écriture se traduisit d'une façon fort irrégulière.
Dans le Cartulaire de Redon, la spirante dentale dure est écrite
é, cl, th, s : Aithlon, Haillon, Hethlonus, enfin Heslonus
(an 1021). Pour eh on a e ou h : menehi Crocon dans une
charte de 842 et dans la même charte villa Crohon; dans une
charte de 867, menehi Grocon et villa Groco.
Le Diclionnaire topogymphique du Morbihan de Roseiizweig
présente de nombreux exemples de cette irrésolution de l'écriture :
Treihilkel, passage sur la Vilaine (XP siècle), est écrit en 1128
Trehiguer, au XIP siècle Trehegel ou Treihilkel, en 1281
Treiselguer ; cf. Treslerian pour Traelhlerian, port sur la
Vilaine (1128); Trehlouen, Trelowen (IX^ siècle) et Tresloen
(1063); Uuorathoui (846), Uuorasou (832-850), Uuorasoe
(859-865), Uuarasouit (860). Dans des communes d'où le breton
a disparu dès le XP-XIP siècle, le mot gicaz, vannet. givêh, ruis-
seau, est écrit gués : Gueslan en Carentoir, Guévily [gues-vily],
ruisseau en Noyal-Muzillac, etc. Dans les gloses (IX^-XP siècle),
(1) Thurneysen, Kcltoromanlsches, p. 40.
(2) Cartulaire de Redon. Naidan locus.
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(delwedd D5833) (tudalen 065)
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- G5 —
on constate la même hésitation dans l'écriture. On remarquera
que la spiration des ténues coïncide avec la chute des syllabes
finales et des voyelles atones dans les conditions que nous avons
exposées plus haut; si l'on réfléchit que la première condition pour
que les ténues deviennent spirantes, c'est qu'elles soient deux
à deux dans la même syllabe, et que la chute d'une voyelle a eu
souvent pour effet d'unir dans la mémo syllabe deux ténues appar-
tenant à deux syllabes différentes, on sera porté à supposer que
les deux phénomènes sont en rapport plus intimes qu'on ne le
pensait; hrocco par exemple, par l'affaiblissement de Vo, a dû
être resserré en brocc pour devenir broc h.
Entre deux voyelles, les explosives sourdes ou les ténues j9, t, k,
ont été changées en explosives sonores h, d, g; les explosives
sonores ou les moyennes h, d, la labiale m ont été changées en
spirantes v, z {th doux anglais, gall. actuel dd), v; g a disparu
après avoir été spirant; en d'autres termes, les moyennes, de
momentanées sonores, sont devenues comme les voyelles qui les
flanquaient des continues sonores. Comme l'a dit très bien
M. Schuchardt {Romania, III, p. 3), « l'influence la plus natu-
relle paraît être celle qu'une voyelle exerce sur la consonne qui
la suit. Une voyelle a deux qualités essentielles, la sonorité et la
durée; elle peut donc exercer de deux façons son influence assi-
milatrice : elle peut changer une consonne sourde en sonore, ou
une consonne explosive en continue (1). » L'affaiblissement des
ténues en moyennes, et la transformation des moyennes en
spirantes étant due à l'action assimilatrice des voyelles, la
conclusion qui semble s'imposer, c'est que ces phénomènes ont
eu lieu avant la disparition de l'une quelconque des voyelles qui
flanquaient la consonne, c'est-à-dire à l'époque même où se
produisait l'évolution des ténues en spirantes sourdes ; il est
certain par exemple que si le t de Cunotamos n'avait pas été
changé en d avant la disparition complète de Y 6, on aurait eu en
gallois non pas Cyndaf, mais Cijnhaf, ut donnant nh. Toute la
(1) Cf. Khys, Lectures, c. i.
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(delwedd D5834) (tudalen 066)
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— 06 —
question se réduit à savoir si la voyelle très réduite, aussi affaiblie
que possible, pouvait avoir l'effet assimilateur de la voyelle
à l'état normal. Il est en effet certain, comme l'a montré M. Rhys,
que dans beaucoup de cas, après la disparition de la voyelle dans
l'écriture, il restait dans la prononciation une sorte de souffle
vocalique capable d'empêcher le choc de deux consonnes. Si nous
passons de la théorie aux faits, nous trouvons des exemples
d'affaiblissement de ténues entre deux voyelles dès le IX« siècle :
Tudian pour Tutian (814), Caduotal (82G) pour Catuuotal,
Venedie (834) très fréquent, Uuodanau (834), Guoeduual
(834), Guicoetuual (831), Guodanau, Guoscadoc (837), Ehetic
pour Epetic (854), Tuduual pour Tutuual (857), etc.; il n'y
a presque pas de liste un peu longue où on n'en trouve quelque
exemple. Il semble d'autant plus difficile de songer à une dis-
traction du copiste qui écrivait au XP siècle, que les mêmes faits
se présentent dans les gloses (IX-X^ siècle) ; blinder pour blinter,
dadl pour datl, cornigl pour cornicl, giànodroitou pour gui-
notroitou, modreped pour moirepet, guhennid'^Qwv gupennid .
Si donc, dans l'écriture, en général les ténues entre deux voyelles
sont fermes jusqu'au XP siècle, il n'en est pas de même dans
la prononciation (1).
Les moyennes ne sont peut-être pas toutes devenues spirantes
à la même époque. G semble avoir été spirant de très bonne
heure. Au VP-VIP siècle déjà, on le trouve écrit i, dans l'in-
térieur du mot : Mailoc Britoniensis ecclesiœ episcopus
(2^ concile de Braga en 572) (2). Que cet i ait eu souvent la
valeur d'une spirante, c'est ce que prouve l'évolution du g en
syllabe finale actuelle après r, l; il laisse un son spirant qui se
traduit en gallois par y, a, en arm. par c'a : gallois eùy, eira,
neige (une syllabe) = arm. erc'h [=*argja'^.); gall. gioyry :=
(1) Dans l'introductiou à mon vocabulaire vieux-breton, ouvrage dont je
ne
me dissimule pas les défauts et que je songe à refondre, préoccupé de
faire
servir la linguistique bi'etonne à la critique des textes, je n'ai étudié
que
l'écriture et n'ai recherché que les lois de la langue écrite, ce qui
m"a valu des
critiques en grande partie fondées.
(2) Cf. Tolistohoil et Tolistobogi, Andecomlogius (Gr. cclt., II, p.
48).
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(delwedd D5835) (tudalen 067)
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- 67 -
arm. gwerch de virgo; liela, cha.^ser =■ hem-olc' h ; daly, tenir
= arra, dalcli; gwala, abondance = gicalc'h; caly, pénis =
cale h; hera, tas = arm. hem (racine herg-)\ arra. felcli =
latin lien — * splehen — * spleghen, irl. selg. Quelquefois le
même phénomène se produit sans qu'il y ait r, l, devant le g :
gall. Ile, lieu = arm. lec'h (cf. ^o,-), gall. doe, hier = arm.
déc'h (=* d/ioghei?). Le g était donc devenu spirante / (1) ; dans
l'intérieur du mot, il a laissé finalement assez souvent un i; à la
fin du mot, il s'est durci, en armoricain, en c'h. Ce durcissement
des spirantes en syllabe finale a été observé par Ebel, en comique,
pour la spirante sonore th (2) [th doux anglais). Il se montre en
vannetais dans le traitement de la dentale spirante sourde :
finale, elle se transforme en spirante gutturale sourde; interne,
elle descend probablement d'abord à z (spirante dentale douce)
et disparaît. Par un phénomène analogue, on a dans ce dialecte
gwerc''h virgo, mais au lieu de c'h, hj dans guirhiess.
Pour le b, le Cartulaire de Redon marque beaucoup d'incerti-
tude, mais les exemples du changement de b en v entre deux
voyelles sont décisifs ; dès 834 Ratvili écrit Rahiili, aujourd'hui
Ravili (3); Matbidoea. habituellement la forme Maiuedoe (pron.
matvedoe)\ Uuorbili, mais Uiioriiili àesl97; Cobrantraoïioc,
mais le plus souvent Cou7^antmonoc (cf. Couranigen); Uurvidoe
et TJurbidoe ; Uuorgouan (pron. govan). Dans les annales
d'Hincmar, à l'année 874, on trouve Rivilin = *Riobelmos. La
disparition du b par sa fusion préalable avec u précédent dans
duglas pour duvglas, diibglas, duliu pour duvliu, dans luird,
jardins = *lubo-gortl, le fait que le b est manifestement employé
(1) Le j spirant sorti d'i consonne n'évolue pas de même façon; il laisse
aussi
comme trace une spirante, mais une spirante dentale : monidd z= mon-jo-.
Dans
Fferyllt = Ferglljos, Vergilius (Rhys, Lectures), le ^ a été sans doute
d'abord
dd; on a aussi Fleryll. Il faut peut-être voir l'influence d'un _; spirant
dans
le comparatif gallois hajcs à côté de luiwdd, aisé ; dans Tarmoricain creiz,
milieu;
en face du gallois eraïdd.
(2) BheÇBeitrdffe, V, p. 145.
(3) On peut poser en principe que v est représenté par m et & dans le
Cartu-
laire et jv par nu. Les exceptions sont des fautes de scribe ou des erreurs
de
lecture.
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(delwedd D5836) (tudalen 068)
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— 68 —
pour V dans lagioso })iap di lob, le fils de Jupiter [Rw), ont aussi
une signification toute particulière et ne peuvent s'expliquer
que par une spiration déjà ancienne du h entre deux voyelles.
D entre deux voyelles ne subit guère de changement dans
récriture avant la fin du XP siècle; on comprend du reste que
les Bretons aient dû être fort embarrassés pour la transcription
de sons que l'orthographe latine ne leur donnait aucun moyen de
traduire. C'est ainsi que Nennius transcrit souvent par d les
spirantes dentales anglo-saxonnes (1). Ainsi s'explique l'écriture
d pour y spirant; on ne peut guère songer à soutenir que le d
sorti de jo dans novjo n'ait pas d'abord été une véritable spirante
dentale. Il y a d'ailleurs un exemple à peu près certain dans le
Cartulaire de Redon, dès 831, d'une dentale spirante douce rem-
plaçant un d primitif : luscar [campo luscar) dans une charte
de 831 est fort probablement pour ludcar ijdl) (2), il est à re-
marquer que la charte de 831 est un acte de vente d'un champ
de la villa Botcatman conclu entre Gallo-Romains.
Les moyennes deux à deux sont intactes : credi, croire, sup-
pose un vieux breton cretim, qui est pour cred-dim (latin crec?o
= *cret-dho); aher, embouchure = *abber = *ad-her-, etc.
La moyenne précédée d'une spirante, au contraire, semble devenir
spirante : *nizdos, latin nîdus, a donné en gallois nyth, arm.
moderne neiz, vannet. néh, ce qui suppose à une certaine époque
en vieux breton nitt ou mieux nizz, en donnant à z la valeur
d'une spirante dentale douce; les deux spirantes sonores au-
raient donné finalement une spirante sourde.
Les exceptions qui semblent se produire au changement des
ténues en moyennes ou des moyennes en spirantes, entre deux
voyelles, sont dues généralement à l'influence de l'accent qui
peut assourdir la consonne qui le précède immédiatement ou con-
trarier son évolution; il développe dans l'écriture, en gallois
(1) Le livre noir do Caerm.arLlien transcrit la spirantu dentale scjiirde
pai' th.
le d non spirant par d et le d spirant par t.
(2) On ne peut guère supposer lud-scar ; Iitd.srar aurait-i! (Faillcurs
donné
luscar dès cette époque ? C'est fort douteux.
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(delwedd D5837) (tudalen 069)
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- G9 —
souvent et en armoricain parfois, une h entre cette consonne et
la voyelJe qu'il frappe. M. Rhys a expliqué ainsi le gallois yedol
tiré du latin pedâlis ; ou eût dû avoir pecldol, l'accent, selon lui,
aurait élevé le d à t ; il vaut peut-être mieux supposer que l'ac-
cent a empêché l'action assimilatrice des voyelles en introduisant
entre d et la voyelle suivante une sorte de pause. On constate des
faits analogues devant plusieurs groupes de suffixes : en gallois,
devant les infinitifs en au, en armoricain, devant les infinitifs en
aat, at, dans les deux groupes devant le suffixe du comparatif.
La spirante sonore v devient ainsi f; cof, souvenir [v françaisj,
mais coffdu, rappeler = covhau. Cette même action de l'accent
est très visible sur la dentale d ; si l'accent précède, on a, en ar-
moricain comme en gallois, assimilation du d à Vn précédent,
diskenn, discynn = descendu; iynnu tenna = tendo; ffonn
— funda, etc. Si l'accent suit, on a en armoricain et en gallois
un assourdissement qui se traduit en armoricain par t, en gallois
par- la disparition de la consonne à la suite de plusieurs dégrada-
tions successives : candéla donne en arm. cantol pour cantoel,
en gall. cannicyll (en passant par canthwyl, canwyl, et avec le
report de l'accent sur la pénultième : cannicyll; cf. d'après
M. Rhys, iymJior avec accent sur la dernière, mais tymmor
avec accent sur la première). Devant l'accent le h est assourdi
également en p en armoricain : co^^zp^'r, confluent, ^^onv comber ,
suppose l'accent sur bér (gall. cymmer, qui a passé par cymher),
compot = combot. Si le b n'est pas immédiatement devant l'ac-
cent, il y a assimilation dans les deux groupes : Kemeret, arm.
moyen quenvret, com-prei, gall. cymryd = comhrïti, cf. gall.
cymmynicr, arm. Kemener (1).
En résumé on peut conclure que l'évolution du système
consonantique a eu lieu à la même époque que celle du système
vocalique, que les trois grands phénomènes du changement des
ténues en spirantes sourdes, des ténues en moyennes et des
(1) Serait-ce à un fait ana!o;jne qu'on doit serch, amour, de *stc7-ffa. et
mcrch,
fille, de iiicrga, taudis qu'arc/cnto- donne -ariant?
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(delwedd D5838) (tudalen 070)
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— 70 -
moyennes en spiranles douces étaient accomplis au VHP siècle,
qu'ils avaient dû se produire dans la période qui va du V"^ à la
fin du VIP siècle ; l'orthographe des chartes du IX'' siècle est
forcément encore indécise particulièrement dans la traduction
des spirantes.
A l'évolution des consonnes dans le corps du mot, simple ou
composé, est intiment lié le phénomène de la mutation des con-
sonnes initiales.
Dans l'intérieur de chaque phrase ou proposition, il y a des
mots qui sont unis entre eux par un lien particulièrement étroit;
le substantif et son épithète, le substantif et le substantif régime;
le groupe le plus intime est formé par la proclitique (article,
pronom, préposition) avec le mot sur lequel elle s'appuie; elle
perd son accent propre et ne fait qu'un avec lui. Dans ce cas,
et à chaque fois que deux mots sont assez intimement unis pour
former un véritable composé, un tout phonétique, la consonne
initiale du second terme devient en réalité niédiale et par con-
séquent doit être soumise aux affections que nous venons de
reconnaître : affaiblissement des ténues^, t, k en b, d, g, aspi-
ration des moyennes b en v, d en z [th doux anglais jusqu'au
XVIIP siècle, en Armorique), m en v, dans la plus grande partie
de l'Armorique s en ;:; (g disparaît) entre deux voyelles ;
changement des ténues en spirantes sourdes, lorsqu'elles sont
deux à deux dans la même syllabe, conservation des moj^ennes
lorsqu'elles sont doubles. En général la proclitique dont la
terminaison n'est pas modifiée par des questions de genre et qui
provoque l'affaiblissement des ténues provoque aussi l'aspiration
des moyennes; celle qui cnuse l'aspiration des ténues cause au
contraire la conservation des moyennes ; c'est que dans le
premier cas la proclitique était terminée par une voyelle, dans
le second cas par une consonne, auquel cas la consonne finale
s'assimile à la suivante et amène son redoublement : or, la
ténue redoublée s'aspire, la moyenne redoublée se conserve. La
véritable explication de ces divers phénomènes a été donnée par
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(delwedd D5839) (tudalen 071)
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— 71 -
M. Schuchardt {Romania, II, pp. 1 et siiiv.) (I). Ils se retrouvent
avec la plus frappante analogie dans le dialecte sarde de Logudoro.
Schuchardt les résume ainsi : l'initiale est en position faible
(affaiblie) après les voyelles; l'initiale est en position forte
(conservée ou redoublée) : 1» après une pause oratoire (dansée cas
pas de composition), 2° après des consonnes qui se prononcent
réellement ou après des consonnes qui ne se prononcent plus,
mais d'habitude s'écrivent, exemple : bénit praestu [venit
prœsto), prononcez beniprestu; heni yrestu {veni py^esio],
prononcez heni hrestu; bénit ipjse, prononcez henid ijjse.
MODIFICATION DES TENUES INITIALES
Position forte
(Consonne originaire conservée
ou renforcée).
Position faible
(Consonne originaire affaiblie).
Sas cosas. Una g osa.
Sos poveros. Su boveru.
Sos tempos. Su dempu.
Sos fizos. Su vizii [fdius).
Sos boes. Su oe [bove).
Sos giaos (pour ghiaos) . Su jau [clavus] .
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(delwedd D5840) (tudalen 072)
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(1) Cf. Ebel, JBeitrage,\, Coriiica; J. Ehys, Lectures;
d"Arbois de Jabainville. —
M. d'Arbois de Jubainville a exposé dans un livre des plus utiles à
consulter
pour le breton moderne (^Études ijrainmaticales sur les lanr/ues celtiques)
un
système différent sur l'aspiration des consonnes initiales. Selon lui, une
loi des
langues celtiques, c"est que l'on peut remplacer une longue par une
brève, quand
on double la consonne qui suit, Britto = Br'ito. comme cuppa ^ cûjja. La
procli-
tique primitivement longue est devenue brève en redoublant la consonne
initiale
suivante et a ainsi provoqué Taspiration. Ce système soulève plusieurs
objections.
Tout d'abord, il eût fallu prouver que cette loi existe en celtique ; le fait
se produit
en latin, assurément, mais seulement lorsque l'accent frappe une voyelle
longue ;
or. tout justement, dans le cas des consonnes initiales, ce sont généralement
des
mots non accentués qui précèdent. De plus, dans ce système, il n'y aurait
que
des longues primitives à pouvoir produire l'aspiration de l'initiale, ce qui
est
contredit par des faits, comme athi, et toi, en gallois pour ucti. Les
longues
produisant l'aspiration, devraient aussi être abrégées dès l'époque du
redou-
blement ; or, le pronom féminin en gallois s'écrit encore diphtongue : ci
thad,
son père. Une autre grosse difficulté, c'est qu'on est obligé, si l'on suit
M. d'Arbois
de .Jubainville, d'admettre plusieurs faits d'analogie dont on ne voit pas
la
raison. Sur le principe de la mutation des initiales, le système de M.
d'Arbois
est naturellement celui de tous les celtisants. Sur la date des mutations, M.
d'Ar-
bois admet l'écriture comme critérium.
MODIFICATION DES MOYENNES
(Consonne renforcée).
Sas giannas (pour r////).
Sos ddepidos.
Sos mmu7'os.
Sos nnostros.
Duos rrcgnos.
(Consonne oripcinaire).
Sa janna {janua).
Sa depida [dehitum]
Su tniiru.
Su nnostru.
Unu regnu.
La seule différence qu'il y ait entre le breton et le dialecte
sarde, au point de vue des initiales, c'est que la ténue renforcée
ou redoublée en breton, devient spirante sourde et que la
moyenne entre deux voyelles devient spirante sonore. Prenons
comme exemple le pronon possessif féminin he, le masculin lie,
tous les deux proclitiques et faisant corps avec le substantif
auquel ils se rapportent. Ces deux proclitiques sont d'anciens
génitifs; le féminin a été autrefois terminé par un ,s, le masculin
par une voyelle.
(En parlant d'une femme).
Hé chein (= he kkeiu).
Hé fenn (= he ppenn) .
Hé zéod[ei ihafod en galloi:-
= he tteod).
(En parlant d'un homme).
Hégnn{U)vme rad. kei)i)
He benn {jienn).
He déod [iédd).
MOYENNES
He gar (= he ggar).
He bréach (= he bhréacli] .
He dourn (= he ddourn).
He mipien (= he 7nm.ipien).
He gwélé {= he ggvélé).
He haroii char (form . rad . ga) •)
Hevréac'h (breach).
He zoiom (dourn).
He vipien [mipien).
Hé wé lé {gwélé).
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(delwedd D5841) (tudalen 073)
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- 73
On le voit, hé féminin ancien génilif en s (1) amène le redou-
blement et par conséquent l'aspiration des ténues, le redoublement
et par conséquent la conservation des moyennes; he masculin
ancien génitif terminé par une voyelle, mettant par conséquent
l'initiale du mot suivant entre deux voyelles, cause également
l'affaiblissement des ténues et celui des moyennes, ou plutôt
la transformation des moj^ennes en spirantes sonores. En somme,
tout revient à Y assimilation : assimilation de la consonne
finale à l'initiale, et comme conséquence redoublement de cette
dernière; assimilation de l'initiale précédée et suivie d'une
voyelle au milieu vocalique dans lequel elle se trouve placée.
Il peut arriver, comme l'a remarqué Ebel, que par la chute
d'une voyelle finale, une sourde forme actuellement la finale;
cette sourde peut agir sur la moj^enne initiale suivante et la
changer en ténue; c'est ce qui est arrivé, par exemple, en
armoricain pour le pronom possessif de la deuxième personne
du pluriel, Ito, en moyen breton hoz ou Jios ; cette consonne
finale provoque actuellement le changement de b, d, g en p, /, k :
ho py^eur, votre frère, pour ho hreur. On peut ranger dans
la même catégorie de phénomènes l'accommodation d'une
consonne finale actuelle à la consonne initiale suivante : lavaret
cVin, dites-moi, se prononce lavarctin. De même, suivant Ebel,
ce n'est pas Ys primitif du substantif masculin qui conserve
l'initiale suivante, mais sa terminaison la plupart du temps
consonantique après la chute de la désinence. Comme le fait
remarquer l'illustre celtisant, les différentes affections de la
consonne initiale sont causées par différents facteurs qui ont
exercé leur action à différentes périodes de l'histoire de la langue.
Il est venu un moment où la terminaison actuelle a exercé
son action comme l'ancienne, mais naturellement suivant des
lois phonétiques différentes; quelquefois les deux influences
(1) Whitlej Stokes, Celtlc dcclcnnion. p. 105 ; le fait est prouvé pour
l'irlandais
comme pour le breton.
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(delwedd D5842) (tudalen 074)
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se croisent (1). Mais en dehors de ces cas faciles à
reconnaître
de l'influence de la terminaison moderne et dont la provection
des moyennes en ténues est l'exemple le plus caractéristique,
les mots qui provoquent l'affaiblissement des ténues et des
moyennes étaient primitivement terminés par des voyelles;
ceux qui amènent l'aspiration des ténues, la conservation des
moyennes, étaient terminés par une consonne. Une condition
essentielle pour que les ténues soient aspirées, étant non
seulement qu'elles soient deux à deux, mais encore dans
la même syllabe, il ne faut pas s'étonner de rencontrer pour
la même particule dans les différents groupes bretons certaines
divergences ; en gallois par exemple, ac, et, en s'unissant avec
une ténue, l'aspire : a ihi, et toi; en armoricain on a a ti : c'est
qu'en armoricain l'union d'ac et de ti n'a pas été assez intime
pour que les deux mots n'en fassent qu'un.
Une remarque plus importante encore à faire, c'est que si le
principe est le même pour le traitement des initiales que pour le
traitement des médiales, et les lois semblables, le résultat n'est
cependant pas entièrement identique. Dans le corps du mot, par
exemple et dans acti fût devenu, dans tous les dialectes bretons,
ith, eth : on eût eu aithi, aethi. Cela provient de ce que de la
flnale à l'initiale le lien est moins étroit, le contact plus lâche,
l'action moins immédiate que dans l'intérieur du mot. Cet
exemple nous révèle aussi la cause réelle de l'aspiration de la
ténue initiale : athi suppose en effet comme degré antérieur,
non pas acti, ayji qui eût donné aethi, mais atti (cf. cath. chat
z=i*catta, mais laetli, lait = lacté). La consonne finale tombait
donc en renforçant, redoublant la ténue initiale.
(1) L'aspiration du h initial après l'article masculin est un phénomène
du même genre que ceux que nous exposons plus bas : Talhouct, Penlionet,
pour Tal-coet, Pcn-coet. Il est fort probable que c'est l'aspiration de
l'initiale
qui a produit la transformation de n final de l'article an en r. La
prononciation
de cette « était fort diiiicile devant une aspirée ; au féminin le g
disparaissait
aussi, et il se produit encore, dans ce cas, une véritable spirante sonore ;
c'est
peut-être même par le féminin qu'a commencé le changement d'/i'en r.
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(delwedd D5843) (tudalen 075)
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A quelle époque a couitnoucé l'évolution des
consonnes ini-
tiales? Logiquement elle a dû avoir lieu en mèn:ie temps que
celle des consonnes médiales, à moins qu'on ne prétende que les
proclitiques sont de date récente en breton, théorie qui trouverait
sans doute peu de partisans. De plus, suivant la remarque de
Schuchardt, en ce qui concerne les ténues renforcées, ce renfor-
cement a dû être contemporain de la chute de la consonne finale;
il a pu même lui être antérieur; par exemple, dans tri fenn.
trois têtes, qui a passé par bn ppenji = Iris penn-, le redouble-
ment de pp a dti se produire ou avant la chute de Vs final, ou en
même temps, mais on ne concevrait pas qu'il ait pu avoir lieu
après. Or, la chute de 1'* final a dû avoir lieu, au plus tard, au
VIP siècle. La mutation des initiales en armoricain ne s'écrit
régulièrement que depuis le milieu du XVIP siècle; tandis que
celle des médiales se transcrit régulièrement dès le XP. Cette
anomalie n'a rien qui doive nous surprendre. L'initiale n'est
atteinte que momentanément; la plupart du temps elle recouvre
sa liberté, et par conséquent sa valeur propre, son état primitif.
Il n'y a d'exception que pour les mots qui sont habituellement en
composition ; pour ceux-là seuls la langue pouvait avoir quelque
hésitation. Aussi remarque-i-on qu'en moyen breton ces mots
sont souvent écrits avec ta mutation devenue Vétat habituel
de V initiale; par exemple, le verbe é7re de la racine hlieu, presque
toujours précédé des particules ez ou a, est écrit par v et non
par b; l'écriture lioarais pour coarais du Catholicon en offre un
exemple curieux. Aujourd'hui encore vous pourriez demander
vainement à bien des Bretons quel est le son initial de ce mot;
la raison en est qu'il ne se présente guère qu'accompagné de
l'article. Par une coïncidence singulière, en gallois aussi il a
perdu son état primitif; on le trouve dans les dictionnaires à la
lettre g : y garaicys; il était féminin et changeait par con-
séquent sa ténue initiale en moyenne. Le gallois écrit les muta-
tions dès le XP-XIP siècle; on trouve, à ce point de vue, dans
le livre noir de Gaermarthen, la langue à peu près dans le même
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(delwedd D5844) (tudalen 076)
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- 76 —
état qu'aujourd'hui. M. Schuchardt remarque qu'à Sassari les
initiales sont soumises aux mêmes mutatio7is qu'à Logudoro,
mais qu'elles ne s'écrivent point.
En dehors de l'analogie et de la logique, nous pouvons relever
dans l'écriture des exemples très significatifs de mutation initiale
à toutes les époques, depuis le IX^ siècle. On n'a qu'à ouvrir le
Dictionnaire topogro.phique du département du Morbihan,
par Rosenzweig, pour voir que les noms de lieux formant des com-
posés syntactiques dont le premier terme est un masculin laissent
intacte l'initiale de l'adjectif qui le qualifie : ty bihan [ty est un
ancien neutre devenu masculin). Est-il féminin, l'affaiblissement
se produit : Guerveur pour Guermeur. Dès 797, nous relevons
un exemple indiscutable de cet état de choses : ran TJilian en
Carentoir, ou la parcelle de Bilian; ran était un nom commun
employé couramment dans le sQns.àevilla; le même ran Vilian
est traduit dans trois chartes (826, 868-871) par villa Bilian :
ran était féminin. Les noms de la partie du Morbihan qui a perdu
le breton dès le XP-XIP siècle nous conservent des traits précieux
de la phonétique de cette époque, particulièrement ceux pour
lesquels il n'y avait pas de tradition officielle : Trévillant (lisez
Tré-vihan) en Lizio, Trevenalet (lisez Tre-venalec) en Guégon;
Trégouet en Béganne, Sérent; Tregadoret en Loyat; Trevras
en Billio; Brenvyan en Muzillac (charte de 1278) (1); Kerue-
nazleuc (charte de Lestiala, près Pont-Labbé, 1389) (2); an goez
vihan, 1450, anmaesmeur, 1439 (Lestiala). Dans le plus vieux
texte gallois (IX" siècle), les annotations à l'évangéliaire de
saint
Ceadda, conservé à Lichfield et publié en appendice au Cartulaire
de Landaff, on trouve di bant pour dipant; isem hichet [hi cet);
dans les gloses d'Oxford (IX^-X" siècle) o'r garn, medio, pour
o'r carn. Comme nous l'avons fait remarquer plus haut, ce n'est
(1) Chartes de l'abbaye de Priùrcs. Archives Rosenzweig (copie faite en 1648
et 1768, par dom Guillaume Gautier).
(2) Ces chartes sont la propriété de 51, A. de la Borderic, qui nous les a
très
obligeamment communiquées.
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(delwedd D5845) (tudalen 077)
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- 77 -
pas en général ïs final des noms masculins qui conserve la
consonne initiale du nom suivant; c'est la terminaison conso-
nantique actuelle; mais dans de vieux composés syntactiques,
l'action de 1'^ final se traduit par l'aspiration de la consonne
suivante; au lieu de Pou-caer [pagus castri) on a dès 871
Poucher pour Pou-caer^ (Cartulaire de Redon, p. 199); plus
tard Poher; citons encore en 1282 Penhuel pour Penkoel;
Talenhouet 1255 (1), Quenhouet 1272, 1273 Kenquoijt (2),
Alain de Quenhouet 1272(3), Talhouel 1274 (4), etc.
De ces faits et des raisons exposées plus haut, il faut conclure
que le phénomène de la mutation des consonnes initiales est
contemporain de l'évolution des consonnes dans l'intérieur du
mot; or cette évolution doit avoir eu lieu en même temps que la
transformation du système vocalique. A la fin du VIP siècle,
ou au début du VHP, la langue était donc, dans ses traits
essentiels, arrivée à l'état que l'on caractérise par le terme de
néo-celtique.
II — Divisions
On distingue dans l'histoire du breton armoricain, à l'époque
néo-celtique, trois périodes : la période du vieil armoricain, du
VIP-VIIP siècle au XP siècle; celle du moyen armoricain, du
XP au XVIP siècle; celle de l'armoricain moderne, à partir du
milieu du XVIP siècle.
Le vieil armoricain n'offre d'autres documents que des chartes
et un certain nombre de gloses. Il a les traits essentiels de l'armo-
ricain moderne, mais les mutations des consonnes médiales ne
s'écrivent que rarement; à plus forte raison, l'écriture ne
transci'it-elJe pas celles des consonnes initiales, excepté dans des
(1) Chartes de Prières.
(2) Eosenzweig, Dictionnaire tojJograpMqne (duclié de Rohan- Chabot).
(3) Archives du château de Kerguéhennec (original),
(i) Ibid. (original).
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(delwedd D5846) (tudalen 078)
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— 78 -
cas particuliers et assez rares. Toutes les finales sont tombées.
La déclinaison n'existe donc plus en réalité (1). La linguistique
retrouve cependant en breton la plupart des radicaux ou thèmes
que nous avons signalés en gaulois. Quant aux cas, plusieurs
peuvent facilement se reconstituer : laer, voleur, arm. moyen
lazr=latro; laeron, arm. moyen lazron =^latrones ; aer pour
naer, serpent, arm. moyen nazr^ natrô, naeron, nazron^^
*natrones; breur, arm, moyen breuzr ^ hrâtir ; hreuder =^
*brâtères; nos, nmt = nots =*7iocis; henoas, vann. henoah,
gall. henoeth, supposent un cas oblique nocti; ki, chien, irl.,
où, mais plur. con,gall. cwn = cûn-es; gall. lleng = legio; lleoa
dans caer-lleon = legionum; choed = civitas, chvdod =
civïtatem (arm. queaudei). Le pluriel en ou- remonte à une
forme en ev-es, ov-es, et représente le pluriel de la déclinaison
en u- (cf. jSkti^écî = jS«(7£)iF£ç) . Le nominatif pluriel en ï se
trahit
dans des formes comme sent, des ssiints = sancti, à côté de sant,
un saint = sanctus. La déclinaison masculine se distingue très
nettement de la féminine, par l'action que la voyelle longue (2)
de cette dernière exerce sur les substantifs ou les adjectifs sui-
vants : Uj bihan {ty = *siegos); mais ran vihan {r(m=^*ran7iû);
den bihan, petit homme; maoues vihan, petite femme. C'est le
nominatif qui, généralement, a persisté en breton; quelquefois
il semble que ce soit le thème lui-même; par exemple, pour mis,
irl. nom, me = (thème mèns-]\ ewin, ongle, irl. nom. i7iga, etc.
Il faut supposer pour ces mots un ancien nominatif refait sur le
thème et suivant l'analogie des autres cas, comme pour le latin
mensis. L'adjectif en gallois porte encore aujourd'hui l'empreinte
de l'époque où masculin il était en o-s, féminin en â : gwynn =
*vindo-s; gwemi= vindd (voir plus haut). Le vieil irlandais,
(1) Les gloses ofErent peut-être encore un exemple de génitif ou de
datif
dans hit, nourriture, nom. hoet. Il y a peut-être aussi une trace de cas dans
les
notes au de Mensnris et Ponderihvs : di assa i. e. aase llrhan.
(2) Les féminins suivent raiialogie.des thèmes en -â, de beaucoup
d'ailleurs
les plus nombreux.
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(delwedd D5847) (tudalen 079)
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— 79 —
plus heureux que le breton, conserve vivants la plupart des
anciens cas; il a encore le duel, dont on ne trouve aucun exemple
bien certain en breton.
La conjugaison n'est pas moins atteinte que la déclinaison.
Les terminaisons primaires et secondaires (grec primaire yt,
secondaire v) se sont confondues; plusieurs ont disparu, de
nouvelles se sont formées.
Il n'y a d'autres nombres que le singulier et le pluriel.
Le moyen passif indo-européen est mort également ; l'analyse
phonétique et la comparaison peuvent seules faire conclure à son
existence antérieui'e.
Les deux grandes conjugaisons indo-européennes se sont
confondues (la conjugaison non thématique désignée sous le nom
de conjugaison en p en grec, caractérisée primitivement par la
mobilité de l'accent qui se portait au singulier sur la racine, au
pluriel et au duel sur les terminaisons personnelles, et comme
conséquence, par la variation vocalique : sl-p, t-/^£v pour £-p;v ;
la conjugaison thématique caractérisée par la présence de la
voyelle terminant le thème o, e (kyo- hys-).
Le verbe êtt^e de la racine ê [ei], en gallois, offre encore un
type assez bien conservé de la conjugaison non thématique :
Wyf, je suis, moyen arm., ouf^= ë-mi.
Ym, nous sommes, = ï-més.
On retrouve, en breton, plusieurs des formations primitives du
présent; des autres temps il reste une forme en s qui remonte
à un ancien aoriste et des traces de l'ancien parfait. Le futur
sigmatique a disparu.
Le conjonctif et l'optatif sont encore reconnaissables.
Parmi les créations nouvelles, la plus significative est celle d'un
passif en r qui semble bien identique au passif latin. En irlandais,
ce suffixe r se montre aux mêmes personnes qu'en latin et sert
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(delwedd D5848) (tudalen 080)
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à former des passifs et des déponents. En breton, il apparaît
à la troisième personne du singulier (1).
La conjugaison est la partie où le breton a le plus innové.
La chute des finales et la disparition ou l'effacement de certaines
voyelles et consonnes sur lesquelles reposait l'idée de temps
et de mode ayant amené la ruine de l'ancien système verbal,
tous les efforts de la langue ont eu pour but, et on peut le dire,
pour résultat d'exprimer avec clarté l'idée de personne et avec
précision et netteté l'idée .de temps.
Les gloses bretonnes ne nous apprennent sur la conjugaison
rien de particulier. En armoricain on peut signaler l'existence
d'un participe de nécessité en -atoe, -itoe qui n'existe plus,
ainsi qu'un emploi plus étendu de la particule verbale 7^0 (= [;5]ro)
avec les temps passés [ro, aujourd'hui ra, re, n'est plus employé
que dans des formules optatives).
Dans le vocabulaire, les emprunts en vieux breton sont
ou absolument latins faits à l'époque de l'unité bretonne, c'est-
à-dire à l'époque où la Grande-Bretagne était sous la domination
romaine, ou romans, c'est-à-dire un peu postérieurs aux
premiers, et pouvant avoir eu lieu après l'émigration des Bretons
en Armorique.
MOYEN ARMORICAIN
L'armoricain moyen n'a jusqu'au XV® siècle d'autres docu-
ments que des chartes. Les premiers textes sont : la Vie de
sainte Nonn, le Calholicon, vocabulaire breton-français-latin
de la fin du XV siècle, le Grand Mystère de Jésus, quelques
poèmes pieux publiés par M. de la Villemarqué sous le titre de
Poèmes bretons du moyen âge, le Mystère de Sainte-Barhe ;
les Heures en moyen breton publiées par M. Whitley Stokes
à Calcutta; ces quatre derniers ouvrages sont du XVP siècle.
(1) Pour les déponents autres que ceux de la troisième personne du
singulier,
voir Kbys, Revue celtique, VI, pp, 40 et suiv.
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Signalons encore les Colloques de Quiquier de Roscoff qui datent
du commencement du XVIP siècle.
Le trait caractéristique du moyen armoricain, c'est qu'il écrit
régulièrement les mutations des consonnes médiales, les muta-
tions des initiales rarement, excepté dans les cas que nous avons
précisés plus haut.
L'accent se fixe de plus en plus sur la pénultième et abandonne
la dernière, excepté dans le dialecte de Vannes, ce qui amène
entre ce dialecte et les autres, vers le XVP siècle, une divergence
fort prononcée. Ce ne sont plus les mêmes voyelles qui sont
atteintes par l'atonie ou renforcées par l'accent; les différences
sont encore plus sensibles dans la prononciation que dans
l'écriture : léonard mèro'hèd, vannetais ^nerhiètt (le premier
emuet), bas-vannetais, merhiett (deux e muets); cornouaillais
breuder, haut-vannetais herdir {e muet) ; haut cornouaillais
bromên (1), léonard bréman (l'accent est moins intense qu'en
Cornouailles) ; haut-vannetais, herman (e muet), etc.
Le vocabulaire se pénètre, en moyen armoricain, de mots
français. Le breton n'étant plus dès le XI®-XIP siècle la langue
de la cour, n'ayant jamais été enseigné, n'avait pas conservé ou
développé les mots nécessaires à la spéculation intellectuelle ou
scientifique.
L'armoricain moderne se distingue nettement de l'armoricain
moyen en ce qu'il écrit les mutations initiales des consonnes,
cette réforme est due au jésuite Maunoir et a été mise par lui en
pratique dans son Sacré Collège de Jésus, paru vers le milieu
du XVIP siècle.
Le z, dentale spirante douce, disparaît, à l'intérieur du mot et
à la fin, des dialectes de Vannes, de Cornouailles et de Tréguier.
(1) Un ë muet prenant l'accent, suivi d'une labiale, se colore dans
certaines
parties de l'Armorique en o ; haute Cornouailles, hruinan = breman; pop,
chacun,
z=2)ep. I^e komeret (prenez) du trégorois, est un phénomène analogue
auquella
prononciation du k propre à ce dialecte n'est pas étrangère. Le même
phéno-
mène existe en gallois : on écrit cynffon et on prononce dans le nord
cwnffon.
Le li du trégorrois est plutôt vélaire que palatal.
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Dans le Léon, il est conservé avec le son du z français. Le dialecte
de Vannes transforme en gutturale la spirante dentale sourde
{th dur anglais), à la fin des mots ; les autres dialectes la changent
en 5 ou 5 ; vieux breton laeih = lacté, arm. moyen laez, arm.
moderne léonard leaz, corn, lés, vannet. liah, lèh. Dans l'in-
térieur du mot le z sorti de th, en vannetais, disparaît.
La littérature de l'armoricain moderne consiste principalement
en livres de piété; il a paru aussi dans notre siècle, un certain
nombre de poèmes qui ne sont pas sans valeur. Le principal titre
littéraire des Armoricains, ce sont leurs chansons populaires et
leurs contes. Les Bretons insulaires ont eu une riche littérature
depuis le XIP siècle.
L'orthographe des chartes est la même que celle des chartes
des autres parties de la France ; l'orthographe des textes est l'or-
thographe française jusqu'à la réforme de Le Gonidec, qui n'a
pas pénétré partout et se réduit en somme à peu de chose. Nous
aurons soin, pour les textes des différentes époques, de signaler
les particularités orthographiques qui les distinguent. Pour sup-
pléer à l'absence des textes jusqu'au XV^ siècle, nous donnons
(pour le vieil armoricain), avec les gloses, la plupart des noms
contenus dans le Cartulaire de Redon et dans les Vies des saints
et les inscriptions; puis, pour l'armoricain moyen, un répertoire
des noms les plus intéressants pour le sens ou la phonétique
contenus dans les chartes.
VIEIL ARMORICAIN (VIII^-XI^ SIÈCLE)
Comme nous l'avons dit plus haut, les documents du vieil
armoricain se réduisent à des gloses et aux nombreux noms
bretons contenus dans les chartes et dans certaines Vies de
saints. Les monnaies et les inscriptions pour l'époque du vieil
armoricain sont peu nombreuses et sans importance. Une seule
monnaie présente quelque intérêt au point de vue de la linguis-
tique : c'est une monnaie du X*-XP siècle avec l'exergue
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(delwedd D5851) (tudalen 083)
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ALAMNVS.REDONIS (1). Cet Alamnus désigne Alain Barbe-
Torte, si la monnaie est du X« siècle; ou Alain III, ou Alain IV.
Plusieurs monnaies de la même époque portent Alanus. On
peut encore signaler une monnaie du X^ siècle, avec les mots :
Brittonnum rex (2). Les rares monnaies du VIP et du
VHP siècle qu'on a découvertes jusqu'ici ne présentent que
des noms germaniques ou gallo-romains.
Les inscriptions, moins une, sont toutes sur pierre. A l'excep-
tion de celle de Locraarech, elles ont toutes été publiées par
M. Charles de Kéranfiech, en appendice, dans le Bulletin
archéologique de V Association bretonne, VI, 1858, sous le
titre : « Les lechs des anciens Bretons. » Ces lechs ou piliers de
pierre avec leurs ornements sont intéressants pour l'archéologue,
mais les inscriptions sont sans grand intérêt pour le linguiste.
On en compte une dizaine, en comprenant celle de Locmarech
et l'inscription de la cloche de Stival.
i° Inscription de Locoal {Morbiha^i).
CROVXX
PROSTLON
Prostlon est le nom que porte la femme du comte Pascweten
dans le Cartulaire de Redon (charte de l'année 876).
2° Inscription de la presqu'île du Plec (Morbihan).
lAGU
L'inscription est du IX*-X® siècle.
3o Inscription de Plouagat-Chatelaudren {Côtes-du-Nord).
VORMUINI
Les caractères accuseraient, suivant M. de Kéranflech, une
inscription du V'-VP siècle. Elle nous paraît plus récente.
(1) Bigot, Essai sur les monnaies du royaume et duché de Bretagne,
Paris,
1857, p. 38.
(2) Ibid., p. 33.
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(delwedd D5852) (tudalen 084)
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4» Inscription de Plumergat {Morbihan).
RIMOETE
L'inscription paraît être du IX^ siècle.
5° Inscription de Louanec, près Lannion (Côtes-du-Nord).
DISIDERI
FIL[IUS] BODOGNOUS
M. de Kéranflech se tait sur la date de cette inscription et ne
donne pas de fac-siraile.
6° Inscription de Langonhrach, en Landaul (Morbihan).
Cette inscription est tronquée. M. de Kéranflech, lit :
CROX BRIT . . .
ET MULIER . . .
. . RIL EGO . .
. . CONB . . .
CI HOC . . .
ORUM QUI CUM
QUE LIGAV : RI
T
L'inscription est du VlIP-IX® siècle.
7" Inscription de Cracli (Morbihan).
LAPIDEM
HERANNVEN
FIL[IUS] HERANAL
AMIE. . RANHUBRIT
M. de Kéranflech voit dans her, nous ne savons pourquoi,
une préposition bretonne signifiant de, et dans an l'article. Son
interprétation est insoutenable (1).
(1) Il est possible que her soit simplement une abréviation pour hères.
On
pourrait songer aussi à lire filhe pour Jilics. On trouve dans les
Inscriptions
chrétiennes de Grande-Bretagne miilher pour imdicr.
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(delwedd D5853) (tudalen 085)
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8° Inscription de Kervili en Languidic (Morbihan).
M. de Kéranflech lit :
CRAX HAR EN BILIIB riL[IUS]
HER AN HAL
et traduit : Croix de Bili, fils de Hal.
La lecture nous paraît suspecte, mais il est impossible de la
contrôler à défaut de fac-similé. Quant à l'interprétation, elle
est inadmissible.
9^ Inscription de Locmarech près Auray {Morbïlian).
Cette inscription a été publiée par jNI. de la Villemarqué dans
le Bulletin archéologique de l'Association bretonne (1), mais
elle lui avait été communiquée par M. de Kéranflech, à qui elle
avait été signalée par M. Galles. L'inscription est gravée au
fond d'un sarcophage en granit qui se trouve dans la chapelle
de Saint-André, au village de Locmarech.
M. de la Villemarqué lit :
IR HA EMA >l< IN RI
et traduit : /;' de, ha qui, ema est, >l< Jésus-Christ, in en,
ri roi; interprétation de tout point insoutenable. L'inscription
est en capitales rustiques romaines. M. de la Villemarqué
la prétend du V^-VP siècle. Ce qui est certain, c'est qu'elle
paraît incomplète et que son origine bretonne est fort douteuse.
iO° Inscription de Stival.
Cette inscription est gravée sur une cloche à main, de forme
quadrangulaire, conservée dans l'église de Saint-Mériadec,
à Stival, près de Pontivy (Morbihan). On lit très distinctement :
Pirturficisii. M. de la Villemarqué traduit : Tu résonnes
(1) VI, 1857, pp. 123-124.
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(delwedd D5854) (tudalen 086)
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doucement (1), identifiant J^^r au gallois ^er, doux, ce qui
ne laisse pas que d'être déjà très hasardé. Si l'inscription est
bretonne et si pir forme un mot séparé, il vaut mieux le faire
venir du latin piirus. Turficis serait une 2^ personne d'un verbe
formé sur turv (gallois ticyncf, tumulte). M. de la Villemarqué,
si nous ne nous trompons, a depuis modifié son interprétation
et proposé de lire : Pz'r turfic is H, « que doucement tu es
sonnante. » En résumé, la lecture de l'inscription est certaine,
l'interprétation incertaine. L'écriture est une sorte de cursive,
et ne peut guère être reportée à une époque plus ancienne que
le IX«-X« siècle.
GLOSES
Les gloses bretonnes qui appartiennent à l'Armorique sont
tirées de sept manuscrits différents.
L — Oxoniensis prior. Manuscrit de la Bibliothèque Bod-
léienne à Oxford portant autrefois la marque N E. D. 2. 19 et
maintenant Auct. F. 4-32, décrit par Wanley : Catal. mss.
anglo-saxon, 2, 63. Une partie des gloses qu'on y remarque
sont armoricaines. Elles vont de la page 2b à 9a dans les
segments I, II, III du premier livre renfermant une partie du
de Co7ijugatione d'Eutychius (cf. Eutychius, édit. Lindemann,
pp. 154-166). Ces gloses ont été publiées dans la Gramyn.
celtica par Zeuss (Voir préface, 2^ édit., xxvii; append.,
pp. 1052-1054) et revues par M. Whitley Stokes [Kidin
Beitrdge, IV, 421-423).
II. — Le feuillet de Luxembourg. Gloses publiées par Mone :
Die gallische Sprache, Karlsruhe, 1851, pp. 76-77, reproduites
par Zeuss, Gramm. celtica, 2« édit., append., pp. 1063-1065,
revues et commentées par M. John Rhys, dans le tome P'" de la
Revue celtique, pp. 346-375.
(1) Bulletin archéologique de F Association bretonne, VI, 1858, p. 25,
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(delwedd D5855) (tudalen 087)
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III. — Manuscrit de Berne, n» 167, contenant des scholies
à Virgile avec cinquante-sept gloses armoricaines.
IV. — Gloses à Anialarius, de divinis 0/ficiis. Le manuscrit
est actuellement à la bibliothèque du Corpus Christi Collège,
à Cambridge, 192. Il aurait été écrit à Landevennec vers 952 et
aurait passé à Canterbury.
V. — Collatio Canon um. Bibliothèque Nationale de Paris,
12021. Écrite par Arbedoc avec l'autorisation de l'abbé
Haelhucar. Passé de Corbie à Paris.
VI. — Collatio Canonum. Passé de Glastonbury à Oxford,
Bibl. Bodl., mss. Harl., 42.
VIL — Collatio Canonum. Passé du continent à Canterbury,
maintenant au British Muséum, Cotton, mss. Otho, E. XIII.
VIIL — Collatio Canonum. Paris, Bibl. Nat., 3182.
IX. — Collatio Canonum. Bibl. d'Orléans, n° 193.
Les gloses de Berne, les gloses à Amalarius, celles des quatre
premières collections de Canons ont été publiées et commentées
par M. Whitley Stokes : Old-breton Glosses, Calcutta, 1879.
Les gloses d'Orléans ont été publiées à part par le même celtisant :
The breton Glosses at Orléans, Calcutta, 1880. Les gloses de
Berne lui ont été communiquées par M. Hagen, toutes les autres
par M. Bradshaw. Elles vont du IX^ au XI« siècle. Ces gloses et
les gloses galloises de la même époque ont été réunies par nous
en un seul volume sous le titre : Vocabulaire vieux breton
avec commentaire contenant toutes les gloses en vieux
breton (gallois, comique, armoricain) connues, précédé
d'une introduction sur la phonétique du vieux breton et
sur l'âge et la provenance des gloses, par J. Loth, élève de
l'école des hautes études, Paris, Vieweg, 1884. On y trouvera
en appendice une série de huit gloses bretonnes découvertes par
nous dans le manuscrit latin 11411 de la Bibliothèque Nationale
à Paris (feuillets 100, 101 et 102j. Les feuillets glosés sont
du IX^ siècle.
Nous avons collationné le manuscrit d'Orléans et les deux
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(delwedd D5856) (tudalen 088)
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manuscrits de Paris. Nous donnons avec le mot breton le mot
glosé, et s'il y a doute, la phrase contenant ce mot. Nous
adoptons les mêmes abréviations que dans notre Vocabulaire.
Nous laissons de côté les mots commencés ou trop douteux
comme lecture et sens.
Eutych. — Gloses à Eutychius de l'Oxoniensis prior.
Lux. — Gloses de Luxembourg.
Am. — Gloses à Amalarius.
Bern. — Gloses de Berne.
C. G. I \
G. C. II i GoUeclions de Canons dont les gloses ont été
C. G. III ; publiées dans : Old-breton Glosses hy W'hitley
G. G. IV \ Stokes, Galcutta, 1879.
G. G. V ;
c. G. VI — G^sesd^Ovléans : The breton Glosses at Orléans,
Cal eu lia, 1880.
A, préposition marquant l'abla-
tif. Bern.; G. G. I; G. C.
II, etc.
A, pronom relatif et particule
verbale. Lux.
Aceruission, gl. hirsutis. G.
G. m.
Acomloe, |gl. insolubile. C.
C. V.
Acupet, gl. occupât. Lux.
Ad, particule séparable = latin
ad, ou confondue avec une
particule at- = gaulois aie
(Voir Admet, Admosoi).
Admet, gl. passœ. G. C. III.
Admosoi, gl. inrogauerit ma-
culam. G. C. V.
Aior, gl. anchora. C. C. V.
Air, gl. slragem. C. C. V.
Airma, ev arima, gl. i?i agone
(lege airma). Lux.
Airmaou, gl. machides. Lux.
Airolion, gl. uim. Lux.
Airou, gl. strages. Lux.
Altin, gl. ferula. G. G. III.
Am, prép. = gaulois ambi,
grec «pçt (Voir Amsauath).
Amsauath, gl. uicarius. Am.
An, article défini (Voir Aii-
naor).
Ancou, gl. saino'! (samo?)
signifie mort. Lux.
Anguoconam, gl. vigilo? Eut.
Annaor, gl. quandoquidem.
Bern.
Anscantocion , gl. insqua-
mosos, mss. in scammossos.
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(delwedd D5857) (tudalen 089)
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G. G. V.
Arcogued ou Ancogued, gl.
niciuos. Si on lit Arcogued,
il faut supposer que niciuos,
est pour nociuos. G. G. V.
Arga[nt], gl. ohelos. G. G. V.
Arimrot ou Arimrat, gl.
functus est. G. G. V.
Arocrion, gl. atrocia. Lux.
Arton, gl. lai rare. G. G. V.
Aruanta, parait gloser ultro
amhit ou inopportunius se
ingerit. G. G. IL
Aruuoart, gl. fascinauit. G.
G. L
Ascorinol, gl. ossilem. Lux.
Atanocion, gl. alligeris. Lux.
Attal, gl. uicarium. G. G. V.
Attanoc, gl. uolitans. Bern.
Baranres, gl. linea. Eut.
Barcot, gl. caragios. G. G. IV.
Bat, gl. frenesim.. G. G. V.
Beb ou Bed, gl. tumuli. G. G.
V. Beb est justifié par la forme
vannetaise hev, tombe.
Bétel ou Becel, gl. huila
(hulUo'>). Eut.
Bleoc, gl. criniti. G. G. V.
Bleocion, gl. pilosos. G. G. V.
Bleuou dans a Bleuou, gl.
jubis. Lux.
Blinder, gl. segnitia. Am.
Blinion, gl. inertes. Lux.
Bocion, gl. putres. Bern.
Bodin, gl. manus. Bern.
Bodiniou, gl. phalangis. Lux.
Boestol,gl. heluina (cunnaret
hoestol, gl. heluina rabies).
G. G. m.
Boitolion, gl. escifcris. Lux.
Boutig, gl. stabulum. Eut.
Brientinlon, gl. ingenuis. G.
G. V.
Broolion, gl. patrias. Bern.
Brot, gl. zelotipix. G. G. V.
Bue, gl. putris. Bern.
Bud, gl. hradium z=ibraviuml
Lux.
Buenion, gl. concitis. Lux.
BueSjgl. hobxUoQegehovello].
G. G. V.
Buortlî, gl. houello. G. G. IV.
Cadr, gl. décor eo. Lux.
Caiou, gl. munimenta . Lux.
Calât, gl. durili. Lux.
Camadas, gl. hahilis. Am.
Cannât, gl. vas. Eut.
Carr, gl. vehicuhnn. Eut.
Catol, gl. avelloso. Lux.
Caubal, gl. lemhum. Bern.
Cauell, gl. cofinus. Bern.
Celmed, gl. efficax. Eut.
Centet, gl. pênes teniet. G.
G. V.
Ceple, gl. reprehensihiliter. G.
G. V.
Ce'prion,<7;\. laquearihus .Bern.
Cerpit, gl. vehiculis. G. G. V.
Clehurin, gl. musca. Bern.
Clôt, gl. rumoris. Lux.
Clutam, gl. struo. Eut.
Clutgued, gl. slrues. Eut.
Cnoch, gl. tumuhis. Bern.
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(delwedd D5858) (tudalen 090)
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Coarcholion, gl. canabina.
Bern.
Gocitou, gl. inliha. Bern.
Coel, gl. aruspicem. C. C. V.
Coguelt, gl. laniticium (lege
lanitium). G. C. V.
Coguenou, gl. indigena. G.
C. V.
Col, gl. nefariam rem. C. G. V.
Colcet, gl. agipam. G. G. V.
Collot, gl. trihutatorio (var.
trihutario). G. G. V.
Comairde, gl. colligcon {colle-
gam).
Comarde, gl. collighim. G.
C.V.
Comelia[chou] , gl. sodali-
tates. G. G. V.
Commin,gl.an?îa/ibMs.G.G.V.
Comnidder, gl. consuhrinis.
G. G. V.
Controliaht, gl. controner-
siam. C. G. III.
Contulet, gl. coUigas. G. G. V.
Corcid, gl. ardea. Bern.
Corn, gl. scipho. G. C. V.
Cornigl, gl. cornix. Bern.
Cosmid, gl. sérum. Bern.
Coson, gl. canora. G. G. V.
Cospitiot, gl. tittihauerit. G.
G. V.
Couann, gl.nochmm.G G. III.
Couarcou, gl. serta. Bern.
Coucant : nahidei, vel in
coucant : « Nihilominus in
cseteris operibus quantum
segregentur. » Semble gloser
nihilominus. Am.
Craseticion, gl. spicis. Lux.
Gredam, gl. vado. Eut.
Creithi, gl. ulcéra. Lux.
Crihot, gl. uihrat. Lux.
Crit, gl. frenesis. G. G. V.
Cron, gl. tornatili. Lux.
Cronion, gl. assiles. Lux.
Cronnemain : a cronnemain,
gl. cylindro. Bern.
Crum, gl. cetmuo. Eut.
Culed, gl. macies. Eut.
Cunnaret, gl. rahies. G. G. III.
Cunrunt, gl. uerticem montis.
G. G. m.
Cuntullet, gl. collegio; cf.
Contulet. Lux.
Dacrlon, gl. uidus(=uvidus).
Eut.
Dadl, gl. concio. Eut.
Dan, gl. sub. G. G. V.
Darcenneti[cion] , gl. ariolis.
G. G. V.
Darleber[iat] , gl. phitonicus
(lege pytJionicus). G. G. V.
Datolaham, gl. lego. Eut.
Daureth, gl. fœdam. Bern.
Decmint, gl. adecimabit. G.
G. V.
Dehlouetic,gl. accommodata.
G. C. I.
Deleiou, gl. antemnarum (=
anteyinarum). Bern.
Demguescim, gl. conflictum?
C. G. V.
Dermorion, gl. inormia (=
enormia). Lux.
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(delwedd D5859) (tudalen 091)
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91
Deurr, gl. acri. Lux.
Dicomit : in dicomit tegran ;
en marge, en face : « Si quis
episcopus, sive aliquis edifî-
caverit ecclesiam in territorio
alicujus episcopi, hujus eccle-
siae consecratio re?ervetur ei,
in cujus territorio edificata
est. » C. C. V (cf. In dicom-
hito, cartulaire de Redon).
Didanuud, gl. elicio. Eut.
Dieteguetic, gl. distitutus. G.
G. V.
Dihel, gl. deses. Eut.
Diliu, gl. fuscefur. G. C. V.
Dilucet, gl. anathema. C.
C. V.
Diprim, gl. essum. Lux.
Discou, gl. lances. Bern.
Dispriner, gl. depretiatur. G.
C. V,
Docondom-ni ou Docordom-
ni, gl. arcemiis. G. G. V.
Dodimenu, gl. decrecit (ou
decreat ?) Lux.
Dodocetic, gl. inlatam. Lux.
Doguohintiliat, gl. inceduus.
Eut.
Doguolouit, sur redigit, dans
« sic exorcista redigit in sua
diligentia totius regni domini
sécréta. » G. G. V.
Doguorenniam, gl . perfundo.
Lux.
Dogurbonneu, gl. rogauerit.
G. G. V.
Domot, gl. ritum, G. G. V.
Dorguid ou Darguid, gl.
pithonicus. G. G. V.
Dorn : < A dorn, » gl. triUi-
rantis. G. G. V.
Doromantorion, gl. auspi-
cibus, id est, considerantihus.
Bern.
Douolouse, gl. depromis. Lux.
Douretit, gl. turpi. G. G. L
Drogn, gl . cetns i^ccetus) .Lux.
Duliu (mss. daliu), gl. fiisciis.
Bern.
Duglas, gl. ceruleus. Bern.
Dutimen, gl. exquoquitur. G.
G. V.
Edemnetic, gl. desideratrix.
G. G. V.
Eidguin (lege eidnguin[ot~\),
gl. aucupio. G. G. V.
Elestr, gl. hibiscwn. Bern.
Eltroguen, gl. nouerca. G.
G. V.
En, gl. in, dans « en arima, »
in agone. Lux.
Enbit, gl. dehilis. G. G. V.
Ender[ch], gl. evidentissimis
G. G. V.
Endlim, gl. feyms. G. G. IL
Enmetiam, gl. ifinuo. Eut.
Entic, gl. priscse. Lux.
Ep, gl. secus. G. G. V.
Ercentbidi te, gl. notahis,
id est, agnosces vel signahis.
Bern.
Ercolim ou Eriolim, gl . editui.
G. G. V.
Ercor, gl. ictnm. G. C. V.
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(delwedd D5860) (tudalen 092)
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~ 92
Erderh, gl. euidentis. C. C. V.
Erguinit, gl. tirannica aucto-
ritate molirentur. G. C. V.
Esceilenn, gl. cortina. Bern.
Estid, gl. sedile. Eut.
Etbinam, gl. lanio. Eut.
Ethin, gl. rusci. Bern.
Etncoilhaam , gl. aspicio ,
auspex. Eut.
Euonoc, gl. spumaticus. Lux.
Eunt, gl. scquus. Eut.
Fleriot, g\.quœ redolet. C.C.\.
Funiou, gl. rudentibus. Mss.
latin 11411, f" 100, Bib. Nat.
(le Paris.
Glanet, gl. palliditate. G. G. V.
Goerp, gl. stigmate. G. G. V.
Golbinoc, gl. rostratam. Lux.
Guanorion, gl. istriones. G.
G. m.
Guascotou,gl. frigora. Bern.
Gudcoguod, gl. reprehen-
dendi. G. G. V.
Guedom, gl. hiduhio. G. G. V.
Gueltiocion, gl. fenosa. Lux.
Gueltoguat, gl. fastigium.
G. G. V.
Guerg, gl. efficax. Eut.
Gufor[n], gl. clibani. G. G. V.
Guilannou, gl. fulicsa. Bern.
Guiliat, gl. tonsa. G. G. V.
Guilp, gl. madeficandum. C.
G. V.
Guiltiatou, gl. tonsuras. Lux.
Guinodroitou, g\.plagœ. Bern.
uinuclou , gl
trices. Bern.
Guirgiriam,gl. hinnio. Eut.
Guirhter, gL austeritate. G.
C.V.
Guirtitou, gl. funis. Bern.
Guis, gl. suilis. G. G. V.
Guohi, gl. fuscos. Bern.
Guoliat, gl. comata. G. G. V.
Guomone[t], gl. territorio.
G. G. V.
Guomonim, gl. pulliceri
(—poUiceri). G. G. V,
Guorail, gl. supercilium. Bern,
Guorcerdorion , gl. circum-
cellionum. G. G. V.
Guotan, gl. nepta'! Mss. latin
11411, MOO V", Bibl. Nat.
Guoteguis, gl. conpiscuit. G.
G. V.
Guotric, gl. difer. G. G. V.
Guotroit, gl. demulgitis. G.
G. V.
Gupartolaid, gl. priuilegia.
G. G. V.
Gurclut, gl. evidentis. G. G. V.
Gurlimun, gl. dilinili. G.G. V.
Gurprit, gl. superstiiiose. G.
G. V.
Gutric, gl. de fer (= differ).
G. G. m.
Haloc, gl. luguhri. G. G. V.
Hantertoetic, gl. semigilatV!
Lux.
Helabar, gl. grœcus. Eut.
Hepcorim : Ihepcorim, gl.
cassum. Bern.
Hestr, gl. oslrea. Mss. latin
11411, f» 102, Bibl. Nat.
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(delwedd D5861) (tudalen 093)
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— 93
Hint, gl. per avia'? Lux.
Holeu, gl. canori. Lux.
Hui, gh vos. C. C. l.
Huisicou,gl. papidas.CO.W
Huital, gl. yabulx, id est,
papulœ uel uerrucse. Berxi.
lac, gL suspite. C. C. V.
lecol, gl. alienigena. C. C. V.
Imcobloent, gl. apocant. Lux.
Imcomarguid, gl. expertus
sum. C. C. V.
Imguparton, gl. se... ahdi-
cant. C. C. V.
Inaatoe : Nit inaatoe, gl.
non ineundurn est. C. C. V.
Inlenetic, gl. inlerlitam.C.\.C.
Inmor, gl. mitllo, dans quarn-
vis multo rarius. C. G. V.
lolent, gl. precenlur. Lux.
Ir, gl, quatenus. C. C. V.
Iscartholion, gl. stupea. Bei n.
lul.-ctAiul, ))gl.u/tro. ce. IL
Ladam, gl. caedo. Eut.
Lammam, gl. sala. Eut.
Laniou, gl. idrutis. Mss. latin
114H,fM02, Bibl. Nat.
Lat, gl. crapulam. C. C. V.
TjaMj^X.peciiisculum et armum
dextrum. C. C. V.
Laur, gl. solum. Eut.
Lemenic, gl. salax. Eut.
Lemhaam, gl. arguo. Eut.
Lestnaued, gl. naues (lege
nauseam^j Lux.
Libiriou, gl. lapsus vel rolunda
ligna. Bern.
Lien,gl. manntergiwn . C.C.V.
Lim, gl. acummine. C. C. V.
Limn, gl. lentwn. Bern.
Limncollin, gl. tilia antejngo
levis. Bern.
Limncollou, gl. tilix. Bern.
Lin, gl. lacuna. C. G. V.
Linom, gl. litturam. Lux.
Liou, gl. neuum. Lux.
Lis, gl. sicatorium (lege sic-
catorium). G. G. V.
Lisiu, gl. lixa. Eut.
Loed, gl. sordida. G. G. V.
Lois ou Loos, gl. latronihus.
G. G. V.
Loit, gl. cano. G. G. V.
Luscou, gl. oscilla. Bern.
Mabcauuelou, gl. cunabula.
Bern.
Maciat (lege Mociat), gl.
poractur (lege porcator?). G.
G. V.
Meic, gl. ratas. C. G. V.
Meid, gl. sérum. Bern.
Meir, gl. adores. G. C. V.
Melgabr, gl. ligustra. Bern.
Meplaom, gl. confitari (lege
confutari). G. G. V.
Mergidhaam , gl . hehesco . Eut .
Milin, gl. prostilutam. G. G. V,
Milinou, gl. libosas"^ Lux.
Milintric, gl. stupris, G. G. V.
Mogou, gl. comas. Lux.
Molin, gl. molam. G. G. V.
Montol, gl. trulina. Eut.
Morbran, gl. marges. Eut.
Muoed : « Amuoed, » gl, fasLii.
G. G. L
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(delwedd D5862) (tudalen 094)
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94 —
Na, Nac, négations dans les
phrases relatives ou prohibi-
tives. G. G. V.
Natrolion, g), regulosis {re-
gulus, serpent). Lux.
Ni, négation. C. G. V.
Niguid, g\.neophitum.C.C.Y.
Nim, gl. seriem. Lux.
Ninou : « A ninou, » gl. laquea-
ribus. Bern.
Nit, négation : « Nit inaatoe, »
gl. non ineundum est. G. C.V.
Nith, gl. nepla. G. G. IIL
Nouitiou, gl. nundinœ. Eut.
Ocerou, gl. hirsutis. G. G. V.
Olguo, gl. indagationis, G.G.V.
Or[d], gl. maleus (lege mal-
leus. G. G. V.
Orgiat, gl. cœsar (lege cœsor) .
Eut.
Orion, gl. oram. G. G. V.
Ousor, gl. opilio. Bern.
Poues, gl. quies. Eut,
Preteram, gl. perpendo. Eut.
Pritiri, gl. jactura'} Bern.
Racloriou, gl. proscenia. Bern.
Rannam, gl. partior. Eut.
RannoUjgl. partimonia. Lux.
Rit, gl. vadum. Eut.
Rocredihat, gl. uigricatus
{vihritatus'^). Lux.
Rod, gl. eruginem. G. G. V.
Rogulipias, gl. oliuauit. Lux.
Roiau, gl. soffosoria (lege
fossoria). G. G. V.
Roluncas, gl. giUuricait[it].
Lux.
Roricse[n]ti, gl. sidcauissent.
Lux.
Saltrocion, gl. graciles. G.
G. IV.
Satron, gl. fucos. Bern.
Seal, gl. carduum. G. G. V.
Scarat, gl. diiudicari. G. G. V.
Scobarnocion , gl. auritos.
Bern.
Siel, gl. signaculum. C. G. V.
Silim, gl. tuitionem. G. G. V.
Soeul, gl. fiscum. G. G. V.
Soudan, gl. hehetudinem (i
Soudan, in hehetudinem).
G. G. V.
Stloitprenou, gl. lapsus sine
rotunda ligna. Bern.
Straul ou Straal, gl. cala-
midis (chlamydis). G. G. V.
Strocat, gl. tractus est.C. G. V.
Strouis, gl. straui. Lux.
Taguelguiliat, gl. silicer-
nium. Eut.
Tal, gl. soluit. G. G. V.
Tan, gl. focus. Eut.
Tanol, gl. accihoneuw,. Mss.
latin 11411, ^ 102 v% Bibl.
Nat.
Tar, gl. uentrem. Bern.
Tegran. Voir Dicomit.
Temperam, gl. condio. Eut.
Testoner,gl.inet'/<abi/i. G.G.V.
Testou, gl. stipulationes'^ G.
G. V.
Tigom, gl. neui. Lux.
Tiguotroulou ou Tiguotrou-
la,u, g]. supellectilem.C. C.Y.
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(delwedd D5863) (tudalen 095)
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- 95
Tinsot ou Tinsit, gl. sparsit.
G. G. V.
Tirolion, gl. agrica. Lux.
Toos, gl. taxam. G. G. V.
Toreusit, gl. atriuit. G. G. V.
Torleberieti , gl. phitonis-
tarum {\ege pytlwnistarum).
G. G. I.
Tracl lege Trascl, gl. larum.
G. G. III.
Trebou, gl. turmœ. Lux.
Treorgam,gl. per/'oro. Lux.
Tromden, gl.peruolauit.C.C.V .
Truch, gl. ohtusi. Bern.
Ueruencou,gl.i;er6enas.Bern.
Uileou, gl. uiolas. Bern.
Unblot, gl. simila quœ (lege
similago). G. G. V.; ib.,
unblot, gl. slmilaginem.
Utgurthconetic, gl. ohnixus,
id est, perduram, id est,
contra nisus. Bern.
NOMS BRETONS CONTENUS DANS LES VIES DES SAINTS ET LES CHARTES
I — Vies des saints
Les Vies des saints que nous mettons ici à contribution sont
celles de :
Saint Samson, évêque de Dol, écrite dans le courant du
VIP siècle (Mabillon, Acta Sanctorum ordinis sancli Bene-
clictî, sseculura I, pp. 165-186);
Saint Paul Aurélien, premier évêque de Léon, écrite au
IX' siècle à Landevennec par le moine Uurmonoc (publiée par
M. Cuissard dans la Revue celtique, V, p. 413; cette Vie
repose sur un manuscrit du X* siècle (bibliothèque d'Orléans),
à l'exception de la préface et des vers de la fin, tirés d'un excel-
lent manuscrit du XIP siècle (Bibl. Nat., fonds latin, 16942) ;
Saint Winwaloe, écrite également au IX^ siècle, à Landevennec
par Wrdisten, maître de Wrmonoc. Grâce à l'obligeance de
M. Arthur de la Borderie, nous avons pu mettre à profit les
trois principales sources de cette Vie : le manuscrit latin de la
Bibl. Nat., 5610 A, XIP siècle; le Cartulaire de Landevennec;
le manuscrit latin 9746, Bibl. Nat., XVP siècle (C'est le ma-
nuscrit 5610 A qui conserve le mieux pour les noms bretons
l'orthographe du IX* siècle) ;
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(delwedd D5864) (tudalen 096)
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- 96 —
Sainte Ninnoc, d'après une copie du Cartulaire de Quimperlé
faite par M. Maître en 1881 et déposée par lui aux archives
du Finistère;
Saint Gildas, écrite au XP siècle par un moine de Rhuys qui
avait évidemment sous les yeux des documents plus anciens
{Acta Sanctorum ordinis sancti Benedicti, sseculum I,
p. 139) ;
Saint Brieuc, d après dom Lobineau, Vies des Saints de
Bretagne, pp. 11 et suiv. (Dom Lobineau s'est appuyé sur un
fragment du manuscrit de l'abbaye de Saint-Serge d'Angers et
sur un ancien bréviaire de Saint-Brieuc).
Plusieurs autres Vies sont intéressantes au point de vue
historique, mais, en général, ou elles ne fournissent que peu de
noms bretons ou elles ne reposent que sur des documents par
trop postérieurs à l'époque du vieil armoricain (1).
Achm, port en Armorique, Vie de saint Brieuc, p. 11; Achmensis
pagus, Vie de Paul Aurélien, c. 12 (2).
Amachdu rupem, Paul Aurélien, 12 (3).
Ampnis, fluvius ingens proprio nomine AYïfpnis, Winwaloe, II, 3;
Cartulaire de Landevennec Hamn, l'Aulne (Finistère) (4).
Arecluta regio : vocabulum sumpsit a quodam flumine quod dut
nuncupatur, Vie de Gildas, préface (le pays sur les bords de la
Clyde, le royaume breton de Strat-Clyde) (5).
Aroedma : loco cui modo signaculum nomen est, Paul Aurél., 23;
d'aroed, signe, gallois arivydd, armoricain avouez, et de ma, lieu.
(1) Voir J. Loth, r Émigration bretonne en Armorique, appendice.
(2) JM. Cuissard lit à tort Agnietisis. U Achmciisis pagus comprenait
l'ancien
archidiaconé à'Ach {Achm) dans le diocèse de Léon. On peut, avec quelque
apparence de raison, rapprocher de ce nom celui des Ossismil ou Oxismii.
(3) Si le ch, comme cela n'est pas rare au IX« siècle et même au XI", ne
désigne
pas ici 1^ spirante gutturale sourde, on peut rapprocher le gallois
afagddu,
extrême obscurité, enfer ? C'est aussi un nom propre gallois.
(4) Amn est la forme faible de la même racine qu'on trouve dans le
gallois
avon, rivière, armoricain aveJi.
(5) Voir J. Loth, VEmigration bretonne, pp. lii et suiv
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(delwedd D5865) (tudalen 097)
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— 97 —
Battha insula, Paul Aurél., 16, l'île de Batz sur les côtes du pays
de Léon — Bathguerran, Vie de Niyinoc, p. 64, Balz près Gué-
rande.
Brehant-Dincat glosé par guUur receptaculi pugnte, Paul Aurél.,
I; d. gallois breuant, gorge, trachée-artère; Di?icat est composé
de din, citadelle, et de cat, combat (1).
Bretowenus, nom de l'un des compagnons de Paul Aurél.,
c. II (2).
Briocus ou Briomaglus, Saint-Brieuc, Vie de saint Brieuc, p. 11.
Brisiaci silva, "Win^valoe, II, c. 12; plus anciennement
Brithiacum,
Briec (Finistère).
Brochana pars, Paul Aurél., 15; Brochanus rex, Vie de Ninnoc,
p. 59 (Cf. le gallois Brycheiniawg, le pays de Brochan, le
Brecknockshire).
Budocum cognomine Arduum, Winwaloe, I, 4 (Cf. le nom actuel
de Beuzec).
Caer Bannhed, Paul Aurél., 8, manuscrit de Paris; villa
Bannedos, manuscrit d'Orléans.
Gatmaelus, nom d'homme, AYinwaloe, II, 23 (Ms. 5610 A) —
Catmaglus , Gart. de Land. (Voir plus haut Brohomagli , Ins-
criptions chrétiennes de Bretagne, et Caturiges, Noms gaulois).
Catouii régis consobrinus Fracan, Winwaloe, I, 2.
Cetomerin, Paul Aurél., 22, compagnon du sainl.
Creirvia puella, sœur de AVinwaloe, Vie de Winicaloe, I, 14 (Ma-
nuscrit du XVIe siècle) ; Chreirhia dans les autres (3).
Coetlann : quod sonat interpretatum monasterium nemoris,
Gilclas, 27. Le texte porte Coetlahem, ce qui est une faute
évidente.
Combronensi regione, Ninnoc, Gart. Quimp., p, 57; Combro-
nensium régis filia, ibid., p. 62; dérivé de '^Combrox, Combrogis,
(1) Blncat (ms. dlcat) a été transformé par il. Cuissard en dicat, ce qui
est
une erreur évidente par le contexte même. Pour Blncat cf. Biinocati
(^Inscrip-
tions chrétiennes). Il y a un Dingad dans le Brecknockshire.
(2) 11 faut probablement lire Bretton-emis ; c'est probablement saint
Breiven,
le patron de Berné (canton du Faouet, Morbihan), supplanté aujourd'hui
par
le saint saxon Brévin.
(3) Il est difncile de ne pas rapprocher ce nom du gallois creirn-tj.
joyau,
perle, épithète pour une jolie femme, et aussi nom propre.
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(delwedd D5866) (tudalen 098)
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— 98 —
compatriote; *Com-broges, les Cymry,\e nom national des Gallois
qui a tant fait divaguer historiens et anthropologistes.
Gonomaglus : Maglus Conomagli filius,Winwaloe, 1,18 (Voir plus
haut Noms gaulois et bretons et plus bas Conmail, Chartes).
Conomorus, nom d'homme, Gildas, 20 (Voir plus haut, Noms
armoricains du VI° siècle).
Coriticiana regio, Brieuc, p. 11, en gallois, Ceredigiaivn,
Cardigan.
Demetia, saint Samson, I, le pays de Dyfed, sud du pays de Galles;
Demelarum patria, Paul Aurél., 2.
Domnonia, Samson, p. 59; Domnonensis patria, Paul Aurél., 22,
division importante de la Bretagne armoricaine septentrionale (1).
Elegium fluvium, Winwal., II, 12, l'Ellé qui séparait sur la grande
partie de son cours les deux anciens évêchés de Vannes et de
Cornouailles (2).
Eltutus, Samson, 8-9, nom d'un saint qui a donné son nom à Lan-
lldut, dans l'ancien diocèse de Léon, et à d'autres lieux en Bretagne
et dans le pays de Galles.
Fracanus, Winwal., I, 2, Breton insulaire qui a donné son nom
à Ploii-fragan, près Saint-Brieuc.
Gellocus, nom d'homme, Paul Aurél., 11 (Cf. armoricain et
gallois gell, brun, châtain-foncé?).
Golban : vadi cui vocahulum Golban, Paul Aurél., 17 (Cf. gol-
hinoc, Gloses).
Guennargant, uxor Gurkejitelu, Vie de Nvinoc, Cart. Quimp.,
p. 59 (Voir plus bas. Chartes, au nom Argant).
Gurgentelu, qui vocabatur llfm, Vie de Ninnoc, Cart. Quimp.,
p. 59; plus bas Gurkenteluo à l'ablatif (Cf. Chartes, Condelu^).
Gyldan, accusatif du nom de Gyldas, Paul Aurél., 3,
(1) Ce nom a été apporté en Armorique par les Bretons Dumnonii dont le
nom se retrouve dans celui de Devon, comté du sud de l'Angleterre. La
Domnonée comprenait au IX« siècle la vaste région située entre le
Couesnon
et la rade de Brest, c'est-à-dire les anciens évêchés de Dol, Saint- Malo,
Saint-
Brieuc, Tréguier, Léon.
(2) Cf. le nom de la rivière Elel, aujourd'hui Ehj dans le Glamorgan
(Car-
tulaire de Laudaiï, pp. 27, OC).
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(delwedd D5867) (tudalen 099)
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- 99 —
Hinuuoret, le personnage auquel est dédiée la Vie de Paul Âurélien
(Voir Chartes, à Hin).
Hirglas, glose longi-fulva, nom de la cloche de Saint-Paul,
Paul Aurél., 17.
Hoiata insula, Gildas, 28; l'île de Houat sur les côtes du Morbihan,
très probablement l'insula Sîata de l'époque gauloise.
ludwalus, nom d'un prince breton, Paul Aurél., 22 (1).
luniavus, qui et ipse britannica lingua cwn illis lux vocitabatur,
saint Samson, 46 (2).
Kemenet-Heboueu, Vie de Ninnoc, Cart. Quimp., ancien doyenné
dont le siège était à Guidel, près Lorient (Morbihan) (3).
Lann monastère; Lanna Pauli, aujourd'hui Lainpaul (Finistère),
Paul Aurél., 13; Lanna Hilduti, le monastère d'Iltut, Gildas, 5;
Lann Ninnoc en Pleumeur (Morbihan), Vie de Ninnoc, Cart.
Quimp., p. 65.
Letavia, Gildas, 16; in armoricam quondam Gallise regionem,
timc autern a Britannis a quibus possidebalur Laetavia dicebalur;
Letavie portus, Vie de Ninnoc, Cart. Quimp., p. 60; Letavia, en
gallois moderne Llydaw, était le nom breton de l'Armorique et
avait probablement le même sens qu'Aremorica, c'est-à-dire de
région maritime.
Locmenech : locus monaclwrum, Gildas, 33, aujourd'hui Locminé
(Morbihan), en breton vannetais Loguneh.
Lowenanus, Paul Aurél., 11, nom d'un compagnon du saint (Voir
Chartes, à Louuen).
Maglus, Conomagli tllius, Winwaloe, 1, 18 (Voir Conomaglus).
(1") Ce nom se retrouve dans le pays de Galles : Lynn Idival ou le lac
de
ludnal (Carnarvonshire).
(2) Ce nom se retrouve dans celui du patron d'une chapelle de Saint-
Aignan
(canton de Clégnerec, Morbihan), transformé en Saint- Ignace ; on
prononce
Sant-Iniaw. Si on Ut Innianns, c'est le nom de SaUit-Innan, transformé
lui
aussi en Saint-Aignan.
(3) Kemenet a été un nom commun, indiquant le siège d'une division
terri-
toriale assez étendue. Le nom étant féminin, on a eu de bonne heure la
forme
ar Gemcne (Guémeué-Penfao, Guémené-sur-Scoi-ff). La dentale finale a
disparu,
ce qui suppose que le f a représenté une aspirante dentale douce. Les
paysans
bretons disent, dans le Vannetais : Er Gemene. Pour Heboneii, voir
Hebgoen,
Chartes.
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(delwedd D5868) (tudalen 100)
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— 100 —
Mailocus, Gild., '■1, nom d'homrno, dérivé de la même racine que
Maglus.
Mediona insula, Paul Aurél., H, parait être une des Molènes,
entre Ouessant et le continent.
Meinin, Paul Aurél., 14, glose lapideam dans Plebem lapideam
(mal lu par Cuissard).
Ninnoca, Cart. Quimp., 57; a donné son nom à Lan-Nenec et
Sainl-Nenec (Morbihan) .
Ossam insulam, Paul Aurél., 11, l'île d'Ouessant (1).
Pull-Ilfin le marais, la mare d'Ilfin, Vie de Ninnoc, Cart. Quimp.,
p. G2 Ci).
Pennohen, caput boum, la tête des bœufs, nom de lieu, Paul
Aurél., I.
Plomorcat ecclesiam, Gild., 40; Plumergat, près Auray (Mor-
bihan).
Plueu-mur, la grande peuplade, Vie de Ninnoc, Cart. Quimp.,
p. 02 : Pleumeur (Morbihan).
Quonocus, Paul Aurél., 11, voir Toquonocum.
Quonomorium , surnom du roi Marc, Paul Aurél., 8 (Voir Noms
armoricains du VI" siècle).
Telmedovia plebs, Paul Aurél., 11; aujourd'hui Ploudalmézeau
(Finistère).
Thopepigia, Winwaloe, II, 3; on trouve aussi Thopopegia, aujour-
d'hui Tibidy (Finistère).
Tigernomaglus, Paul Aurél., 22, compagnon du saint; c'est aussi
le nom du personnage auquel est adressée la Vie de saint Samson
(Tigernomalus); cf. Tiarmailus , Vie de saint Turiaviis (Boll.,
juillet, IV, p. 614).
Toquonocum : Quonoco quem alii sub additamento more gentis
(1) Ossam est bien la forme, en vieil armoricain, d'où dérive le nom
actuel
Eussa. On trouve encore Ossa dans un pouillé du diocèse de Léon du XV1«
siècle
(De Coui-son, Cartulaire de Redon). Le gallois Vc liant est une fonne
savante
forgée sur Uxantis.
(2) Ce nom à.'lljin est curieux. Il se retrouve peut-être dans IfEendic
(commune
d'IUe-et- Vilaine), anciennement llfintie; cf. le nom gallois Eljjhin, du
gaélique
Aljnn,
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(delwedd D5869) (tudalen 101)
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— 101 —
transmarinae Toquonocum vocant (Cf. Saint-Connec, aujourd'hui
Saint-Connet, en Lignol, Morbihan ; et Saint-Thégonnec, Finistère),
Paul Aurél., 11.
Towoedocus, surnom de Woednovius, compagnon de Paul, Paul
Aurél., 11 (Cf. Saint-Touézec, patron d'une chapelle près de
Saint-Brieuc).
Trechmorum, à l'accusatif, Gild., 25, saint Tremeur, fils de sainte
Triphine.
Uueithnoc, Winwaloe, 5610 A; Guethenoc, Cart. de Land. ,
aujourd'hui Gnezennec; de iveith, combat (Cf. Uiieitnoc, Cart.
de Redon, IX^ siècle).
Werocus, Gild., 20; nom du célèbre fondateur du plus belli-
queux des États bretons, Bro-weroc, aujourd'hui Bro-erec ou
Vannetais occidental (Cf. plus haut Verâcius, Inscriptions chré-
tiennes).
"Winwaloeus, 5610 A, préface; Guhigualoeus, Cart. de Land.;
Winwaloeiis, Paul Aurél., préface.
Withur, comte de Léon, Paul Aurél., 15; nom emprunté à un cas
oblique du latin victor (1) ?
"Woedmonus, nom d'homme, Winwaloe, I, 16, 5610 A; Guoed-
monus, Cart. de Land.
Woednovius, compagnon du saint, Paul Aurél., 11; Goueznou,
Finis tèi-e.
Wormawi villa, Paul Aurél., 14 (Pour mawi, cf. le gallois maiu,
serviteur; de la même racine que l'armoricain maoues, femme,
mevel, serviteur).
Wrdisten, auteur de la Vie de Wimualoe, préface, .5610 A;
Gurdes/in, Cart. de Land.; Wrdisten, Vie de Paul Aurélien,
préface (Cf. le gallois distein.^ sorte d'intendant dans les demeures
des chefs gallois).
Wrmonoc, l'auteur de la Vie de Paul Aurélien, préface.
(1) Il est à noter que le génitif latinisé de ce nom dans la Vie du saint
est
Withiiris:
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(delwedd D5870) (tudalen 102)
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- 102
II — Chartes
Les noms bretons qui suivent sont tirés du Cartulaire de Redon
et du Cartulaire de Landevennec, à l'exception d'un petit nombre
que nous avons jugés particulièrement instructifs, extraits d'une
charte originale du XP siècle, conservée dans les archives du
département d'Ille-et- Vilaine (fonds de l'abbaye de Saint-Sulpice
de Rennes, liasse 89), et publiée par M. Arthur de la Borderie
dans les Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-
Vilaine, t. XVII, 1885, pp. 17-19 (1). Le Cartulaire de Redon,
si on excepte les quinze ou vingt dernières chartes, a été écrit au
XP siècle, mais un très grand nombre de chartes sont du IX« ;
trois sont du VHP ; un certain nombre appartiennent au X®. Ces
chartes offrent toutes les garanties possibles d'authenticité. Le
scribe les a reproduites avec autant de fidélité que son ignorance
le lui a permis. Il a commis bon nombre d'erreurs de lecture et il
est parfaitement clair qu'il a eu devant les yeux une écriture du
IX^ siècle qu'il n'a pas toujours su déchiffrer. Il a confondu
le c et le t, Vh et le b, cl, ch et d, etc. Il nous paraît même résulter
de certaines fautes qu'il ne savait pas le breton. On a attribué les
différences d'orthographe pour plusieurs noms bretons à l'in-
fluence de la prononciation du XP siècle. Une étude attentive du
manuscrit nous a amené à la conclusion que les variations dans
l'orthographe ne sont pas le fait du scribe, qu'elles existaient
réellement dans l'original. L'orthographe est particulièrement
flottante en ce qui concerne la transcription des spirantes den-
tales, gutturales et labiales. La spirante dentale sourde [th dur
anglais, th gallois) est écrite t, th, d, même s (Voir Brith). La
spirante dentale sonore, dd du gallois moderne, ;:: armoricain
(1) Cette charte fait partie d'une série de documents publiés par M.
Arthur
de la Borderie, avec un commentaire intéressant, dans le t. XVII, des
Mémoires
de la Société archéologique WlUe-et- Vilaine, sous le titre de : Recueil
d'actes
inédits des ducs et princes de Bretagne (XI<^, XII* et XIII'=
siècles).
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(delwedd D5871) (tudalen 103)
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moyen, th doux anglais) est écrite t, th, plus souvent cl. Le i/i
représente assez souvent une simple explosive sourde t, quel-
quefois même l'explosive sonore d. Le ch n'a pas non plus
toujours la valeur d'une spirante gutturale; il indique parfois une
simple explosive sourde, ou forte c. Enfin, les spirantes sont sou-
vent représentées par des ténues ou fortes. Le b alterne à chaque
instant avec le u=:v, même dans des mots latins {nohembrio,
p. 57, pour novembrio). Le g est souvent spirant entre deux
voyelles; aussi alterne-t-il souvent avec i {i spirant). Pour les
voyelles, ae représente souvent, même dans les mots latins, un
son e (probablement è ouvert français). L'/ sorti d'?" bref
alterne aussi souvent avec e en attendant qu'il passe com-
plètement k e. U représente les sons u et ou français.
Le Cartulaire de Redon a été publié par M. Aurélien de
Courson dans la collection des Docuinents inédits sur Vhistoire
de France, Paris, 1865. Nous avons collationné l'original qui
se trouve aujourd'hui dans la bibliothèque du grand séminaire
de Rennes, et nous avons pu opérer, au point de vue de la
langue, un certain nombre de corrections importantes, que nous
signalons, lorsqu'il y a lieu. Un point important à noter, c'est
que l'index souvent n'est pas conforme aux chartes (1). Les
noms qui dans notre publication, ne sont pas suivis d'une date,
appartiennent à des chartes du IX^ siècle. Pour les noms du
IX^ siècle, nous ne donnons la date qu'au cas où il y a doute
sur la forme réelle du nom ou lorsqu'un changement ou un
flottement dans l'orthographe peut intéresser la phonétique et
l'histoire de la langue.
Le Cartulaire de Landevennec est dans son ensemble du
XP siècle. Les actes qui y sont donnés comme antérieurs à ce
siècle peuvent être considérés comme apocryphes en très grande
partie ou arrangés : ils n'ont de valeur au point de vue de la
(1) Au point de vue de la linguistique bretonne, la publication de M. de
Courson est très défectueuse. C'est un travail à refaire.
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(delwedd D5872) (tudalen 104)
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langue que comme documents de l'époque de la rédaction du
Cartulaire. Les actes du Cartulaire de Landevennec ont été
publiés dans la collection des Dociitnents inédits sur Vhistoire
de France, mélanges historiques, t. V, Paris, 1886. La copie en
avait été préparée par M. Le Men ; les épreuves ont été corrigées
et l'index rédigé par M. Emile Ernault. En tête se trouve une
préface de M, d'Arbois de Jubainville traitant de la description
du manuscrit, de la langue des noms bretons, et d'une chrono-
logie du Cartulaire de Landevennec. Les noms bretons que
nous extrayons du Cartulaire de Landevennec sont suivis de
l'abréviation C. L. Nous réservons pour la période du moyen
armoricain les noms du Cartulaire de Quimperlé dont les actes
ont été pour la plupart rédigés au XIP siècle.
Les actes du Cartulaire de Redon forment en réalité, avec les
gloses, le seul document véritablement important où on puisse
étudier le vieil armoricain, le XP siècle étant déjà une époque
de transition et pouvant être considéré comme ouvrant la période
du moyen armoricain. Il y a dans le manuscrit deux lacunes
principales, l'une du folio 8 verso au folio 51 recto; l'autre au
folio 78 où on passe de la charte 124 à la charte 233. La perte
totale peut s'évaluer à 115 chartes, dont quelques rares extraits
nous ont été conservés par les Bénédictins, Ces fragments et
d'autres documents empruntés à la collection des Blancs-
Manteaux ou détachés d'un second Cartulaire de Redon dont on
a recueilli quelques feuillets ont été donnés en appendice par
M. de Courson.
Les noms qui ne sont pas suivis de l'indication nom de lieu
sont des noms d'homme :
Ab; l'abréviation usuelle pour inap, fils? dans Ab-hrit, 857 —
Ah-gar, 865 (Voir Beuuin).
Abbattabbé, C. L., 50.
Achebui 844 (Achebui, Achiboe, Akeboe 874-876).
Ad, préfixe, identique au latin ad, souvent confondu avec le suffixe
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(delwedd D5873) (tudalen 105)
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vieux celtique ate, qui a à peu près le sens du latin re : Adgan,
Adgant.
Ael sourcil, dans Uiirm-haelon , aux sourcils bruns (1) (Voir
Uurmhnelon) .
Aer carnage, combat : Aer-mitit — Aer-nonne — Aer-uiu 857,
Haerviu 860, appendice, Herueu 869; Haerueu, C. L., 47 —
Haer-ui 868, Hervi 1051-1060 — Haer-uuiu 879 — Her-leuuinus,
C. L., 24, Her-pritt (tribus), C. L., 85 (Voir 7/aer).
Aeth (Cf. gallois aeth, pointe, piquant, au figuré douleur? ou aidd,
zèle, chaleur) : Aelh-lon, avant 797 (Ait-Ion 844 - Aithlon 891-898
— Elhlon 832 — Haethlon 848 — Heslonus 1051 — Helhlon
1100) — Helhrneren, Edmeren, C. L., 24, 18.
Aethurec Rethcar, nom de lieu, C. L., 30 — Aethuric Freoc, Cart.
de Red., 875 — Aethuric Milcondoes 875 (Cf. aeth) (2).
Afroc, seul, et dans Ran-afroc 866.
Al autre'} : Alii villa (3) — Alliou (C. L., 52?) — peut-être dans
Al-nou 797 — Alnodet 857 — Aluuoret 853-864 — Alui 1026 —
Alueus 846, Albeu 859. Dans plusieurs de ces noms, sinon dans
tous, al est pour ait (Voir ait).
Alan, nom propre très commun aujourd'hui encore (Voir Alamnus
à l'article Monnaies) — Halanau (4), aujourd'hui Alano ou
Alanou, en parait un dérivé.
Alt (Cf. gallois allt, falaise, escarpement, armoricain aod, rivage,
Pen-ann-aiU, C. L., XIII« siècle) : Alt-frid 852, Alfrit 871
(Albril 850 — Alurit 879) - Alfret et Altfred 868 — Aulfret,
C. L., 54 - Alt-roen 797, Aldroen 1052-1060 (5).
Alvar-pren, lieu en Crozon, C. L., 8. Le manuscrit du XVJe siècle
donne aval-pren, pommier.
Alunoc 832-860. Alun se retrouve dans plusieurs noms du pays de
Galles.
(1) Wnii ael, est un surnom que le poète Dafydd ab Gwilym donne, à une
de
ses amies.
(2) Aethurec, toujoui's accompagné d'un nom propre est peut-être un nom
commun : le lieu aux ajoncs ? gallois eithin, ajoncs,
(8) Titre 170, le manuscrit donne villa aUi et non aUi.
(4) Halanau a été transformé par M. de Courson eu Balandii, titre 241, p.
192.
(5) Sur Allt voir Rhys, Lectures, p. 416; ù'tiod est dérivé Tarmoricain
autenn,
rasoir; pour le rapport des sens, cf. le grec pny^iç, falaise, et p'rjyvupi,
je brise.
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(delwedd D5874) (tudalen 106)
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Am, préfixe et préposition, en gaulois amhi, autour de : Am-hedr,
G. L., 25 — Amrith, lieu, 841.
An, article dans an Cloedou, G. L., 29 — an Laedti, G. L.,
14, etc.
An, particule intensive dans An-budiat et An-uudiat 868 — Anga-
bolo — Anuuanoc.
Anau inspiration musicale, génie poétique, clianteur; Anau, nom
d'homme 832 — Anauan, Anauhi, Anauhic, Anauuen.
NOMS COMPOSÉS :
Anau-britou.
Anau-hoiant.
Anauuanoc.
-bud.
-hoiarn.
Anauuedoe.
-car.
-hoiat.
Anauueten.
-gen.
-ki.
Anauuian.
-haillon.
-lechan.
Anauuili.
-hiart 1041.
-monoc.
Anauuolou.
-hird, hitr.
-ran.
Anauuoret.
-hocar.
Doithanau (1) 814-825, Doidanau 826 — Dreanau et Drianau —
Gloisanau — Ritanau — Uuinanau.
Angabolo saisie, reprise, charte XI, p. 12 (Portitoe et Gonuual
font donation pleine et entière aux moines de Redon de certaines
terres; la charte se termine par ces mots : « Et ha3c donatio stipu-
latione subnixa inlibata permaneat, sine angabolo (2). »
Anoetoc (Gf. gallois anwydog, d'anwyd, nature, tempérament, ou
d'amcyd, armoricain anoued, froid?).
Anton : Uuor-anton, Guranton, Treanton ou Trehanton.
Antrcar : Bronantrcar 850-866, nom de lieu — Antracar 832-866
(Cf. Antrauual 826-8 iO — Antruual 832-840).
Anu nom : Doithanu 856.
Aostic rossignol, nom d'homme, 864-870.
Aour or^ : Aourkenou Ourken, femme du machtiern làrnhitin 872.
(1) L'index donne à tort Doitanav.
(2) Cf. irl. gaibim, je prends, gall. gafael, action de saisir, de
tenir.
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(delwedd D5875) (tudalen 107)
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Ar, généralement représente la particule du vieux celtique are
(Cependant voir arth et lioiarn).
Ar-bidan. Ar-blant.
-biuan et Arbeuuan 85î>. -chenalt 1041.
-bidoe 875 — Aruidoe 878.
Ar-chol et Arcol aujourd'hui Argol (Finistère), C. L., 7.
Ardian (Tref), C. L., 18.
Ardon, Crue Ardon, Ardon Rowis 878, appendice {Arzon près
Sarzeau, Morbihan).
Argant argent, brillant (Voir le gaulois argento-) : Argantan,
femme de Tethuuiu — Argant, fils de Gustentin — Argant- hael,
femme de Nomenoe — Argant-ken, nom de femme — Argant-
louuen — Argant-phitur — Argant-monoc — lunargant, C. L.,42
— Guennargant, G. L., dans Run Guennargant (Note du XllI^
siècle) (1).
Arth ours : Arthanael — Arth-biu 8t26-8i9, Arthueu 834, Arthuiu
834 — Arlh-lon — Arth-mael 840, Armail 897, Armael 1052,
Armel 1144, Arsmel 1112— Arth-nou 882 — Arl-uuiu — Arth-
uuolou; Artwolau 832-833, appendice — Arrthel 834 (la lecture
est douteuse) — Arhuual 848 (pour Arthuual?).
Arthur, nom d'homme qui se retrouve six fois dans le Carlulaire
de Redon.
Aruuistl gage (2), in aruuistl en gage, 849; cf. gallois arwystl,
gage, armoricain gwestl.
Asoeu, Asoe, Asoui, Asou, dans Ri-assoe — lun-asoe — Asoiu-
car? — Uuorasoe 859-865, Uorasou 832, Guorasou 833, Uuorhasoui
(1) Pour les noms gallois composés à.' argant, voir J. Rhys, Lectures, p.
374;
pour Guennargant cf. le gallois Arian-nen.
(2) M. de Coui-son en a fait un nom de lieu en Mellac, ce que dément le
contexte. Il s'agit entre les contractants d'un prêt sur gage, sur terre,
fait
à Catmoet par Alurit : « Notitia in quorum presentia de illa parte terra
campum
juris mei Eanbuduuere, ego. Catmoet, constat me tibi Alurit dedi&se illam
rem
proprietatis mes hi arnnistl propter solides VI, quod miM bene
complacuit
usque in caput VII annos in ascensione Domini Pascha rogationis, et si
invenitur in ipsa die in Pascha rogationis sol. ad Alurit, reddatur terra
ad
suum heredem, sin perflrmata erit ad Alurit et generationes suas in sine
fine. »
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(delwedd D5876) (tudalen 108)
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826-834, Uuorhasoeu 840, Uuorasoui 850, 846 (1), Wrhasoui 848,
appendice.
Atoeu, Atoi, Atoui, Hatoeu, Hatoui, dans Uuoedatoeu 819 ou 820,
Uuoetatoe 867 — Uuorhatoeu 855, Uuorhatoi 854, Uuorhatohoui
834 (2) — larnhatoeu 826-834, larnhatoe 848-849, larnhathoui
892 (3) (Voir Haithoui).
Atoire, Atoere, Atore (4).
Atr flumen, affluent de l'Ult, aujourd'hui l'Artz {Vit, aujourd'hui
rOuU; voir Ult).
Avaellon, lieu en Kaer 851-856 (peut-être pour mielon; pour
ae = e, cf. aecclesia pour ecclesia, dans le Cartulaire; avelon serait
alors un dérivé d'avel, vent).
Bacb : medietatem Bach Houuori (Lisez hach ou baili) (5).
Baf, le bourg de Batz, près Guérande; Baf 853-859-864, 866; 854
et 855, appendice; salinas Uas 864, p. 64, mais dans la même
charte Baf; le titre de cette dernière charte porte Bhat. Il faut
lire Bath (Voir plus haut Battha, Vies des Saints) (6).
Bal, dans Balrit, nom de lieu (Cf. gallois bal, pic d'une montagne?).
(1) Le manuscrit porte Uiioi'lmsoui et nou fJuorhathoni comme l'écrit
M. de Courson, p. io.
(2) M. de Courson donne Uuorhathoui, p. 89.
(3) Il est peu probable que les formes en asocii, «.v(i«7, etc., et les
formes
en atocn, atoui, hathoui, soient identiques. LV représenterait la spirante
dentale
sourde th; il y a des exemples certains de cet emploi d.e 1'* (Voir Brith).
Les
noms de femme comme Azon ou Hazou, semblent bien remonter à une forme
Hatlwul (Voir Haithoui). Nous avons en vain essayé d'identifier ces noms
eu
asoe avec des noms en Jiatoc, hathoev.
(4) Cf. le nom comique Adoyrc (Whitley Stokes, Maiminùsionson the Bodmin
Gospel, Revue celtique, I, p. 332).
(.5) Le scribe avait devant lui des chartes du IX^ siècle. Or, à cette
époque,
Vh et le h peuvent facilement se confondre : voir Léopold Delisle, Caiinet
des
3Ia>iuscrits, planche 28, n" 5 (Cf. Cart., Bovem pour Houuen, p. 23).
Le c et le t,
dans le Manuscrit d'Orléans contenant des gloses hretonnes, manuscrit du
X<= siècle, et présentant des traits qui le rapprochent de l'écriture
saxonne,
sont également parfois difficiles à distinguer (Ce manuscrit a été écrit
en
Bretagne). Le scribe confond également ch, th et d : Uninmoduat pour
Uuin-
mochiat, Uiiarrodvœ pour JJuarrochiœ, Badoutien pour Ratlonuen.
(6) Il est peu probable que la charte authentique portât Baf. Le scribe a
dû
avoir sous les yeux un caractère qu'il n'a pas su lire, un s particulier ou
le signe
anglo-saxon pour la spirante dentale. Si la charte authentique portait Baf,
cela
montre, avec l'écriture Bas, l'embarras des scribes pour transcrire la
spirante
dentale sourde.
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(delwedd D5877) (tudalen 109)
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Balilakel, nom de lieu, 841, appendice, pars Balacel 841 , appendice.
Barb, dans Barh-difeith 861-867 (barbe inculte). Barb se retrouve
dans Ran henharh 854-865 (deux fois), et non Henhar, comme
Ta écrit M. de Courson; il faut probablement lire Hen-hartJi (Voir
la note pour Bach).
Bastart, surnom de Telent, hâtard.
Bath Uuenran, C. L., 25; voir Baf.
Bedoe, voir Bidoe.
Beduu bouleau, 830 (Dans la même charte, villa Abeduu doit
être corrigé en villa ad Beduu ou villa Beduu) — Lis-vedu 836
(Lisbedu 814-825).
Belstomnus ou Belstonnus? 866 : Salomon dux in Brilannia et
Pascuuethen belstôno.
Benitoe 833 (Bentoe 821).
Benigaud 814-821.
Berth : Bertblec (1) — Berth-uualt, Bertuualt; Berduualt, C. L.,
15 — Berth-uuor; Bratberth, C. L., 34 {Braspartz, arron-
dissement de Cbàteaulin).
Bet pour bed, tombe; dans Bet furie, nom de lieu.
Beuuin dans Bot Beuuin.
Bicham dans Uuin-bicham, superlatif de bich , petit? (Voir
Bihan).
Bidet : Matbidet 833, Matuidet 836 (L'index porte faussement
Maiuuidet); cf. \< s noms en hidoe.
Bidoe : Gleu-bidoe — Hael -bidoe — Hetr-uedoi, Hird-bidoe (2)
866, Hiruidoe 868 — larn-bidoe 845, Tarnuidoe 837 (3) — Loies-
bidoe 848, Loiesuidoe 846 (4) — Mat-uedoe 913, Mat-bidoe 895
— Bis-uidoe — Tanet-bidoe — Uueten-bidoe — Uuas-bidoe.
'Biha.n petit : uadum bihan 1041.
(1) Berthlec se trouve au miKeu de noms germaniques; il est fort possible
que
ce soit un nom germanique, comme Bertuualt d'ailleurs; cf. cependant le
gallois
hertJiaivg riche, et le composé j}ryd-fe?-th beau; Gur-ierth, Cartulaire de
LandafE,
p. 140 ; pour lec, cf. Trilec, Cartulaire de LandafE, p. 190.
(2) M. de Courson donne Hir-hidoe. p. 50. titre 62.
(3) L'index porte larmiidoe. la charte (p. 13, titre 13) larnuuldoe, ce qui
est
également faux; le manuscrit donne laruuidoe. faute évddente du copiste
pour
larn-uidoe.
(•i) L'index porte à tort Loiemuidoe, la charte et le manuscrit ont
Loiesuidoe.
Pour bidoe, cf. les formes aim. e:; bez-, gai!, li/dd, du verbe être.
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(delwedd D5878) (tudalen 110)
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Bili, nom propre très fréquent, seul ou en composition (Cf. gallois
Beli; voir Bilin) :
Anau-uili — Con-uili — Gleu-uili — Guor-uili, Uuoruili ,
Uuruili — Hael-uili — Maen-bili, Maenuili — Rat-uili 843,
Rabili (même charte).
Bilian villa, 826 — Ran Uilian, avant 797.
Bilin dans Ri-vilin 868 (Cf. Cunohelinus, Noms propres de Grande-
Bretagne).
Biscam, de his, doigt, et cam, recourbé.
Biscan et Bescan? (cf. arm. besk, écourtél).
Bit inonde, et aussi peut-être hit pour hilh, gallois hyth en
composition dans le sens de toujours, éternellement : Bit-comin,
Bit-monoc.
Biu et Beu vivant, Arth-biu, Aer-uiu (Voir Arth, aer, hael, tanet,
hoiarn, uueten, etc.).
Blaen sommet : Blein-rin 857, appendice — Bien-lin — Blen-liuet
(Blenluet 1108), Blen-liuuet; Blen-liuet, C. L., 25 — Treu-blen,
lieu, 1066-1082.
Blauued, fleuve, le Blavet (1).
Bledic 841, appendice, dérivé de hleid loup.
Blehuc chevelu, C. L., 31 (Surnom de Pistient).
Bleidbara, de hleid loup, et hara pain (2).
Bod volotité, bon plaisir (gallois hodd), dans Bodan, peut-être dans
Boduuoret 844, Bouuoret 840-847 — Bohoiarnus, 1081-1083.
Boduu et bodu qui se plaît à : Euboduu, Tribodu, Cat-uodu (3).
Boe (gaulois hogio- ?), dans Dosarboe, Erispoe? Riskiboe 814.
Bot résidence, houquet, touffe d" arbres, de plantes, hameau; entre
en composition de beaucoup de noms de lieux, aujourd'hui comme
à l'époque du Cartulaire de Redon.
(1) En breton de Vannes Blawec'h, ce qui suppose en vieil armoricain
Blaweth = *Blavetto-.
(2) On appelle encore Meibara dans le pays de Vannes et en Cornouailles,
ailleurs aussi probablement, les gens d'un appétit inquiétant.
(3) Le manuscrit, comme le texte imprimé, porte Cat-uuodu qu'il faut
corriger en Cat-nodxi. Dans certains cas hodv pourrait bien être une forme
faible
de l)oud, victoire {Jbodu = *budrM).
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(delwedd D5879) (tudalen 111)
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Bothlenus 816 (Boslenus 819 — Botlenus 833 (1) : c'est le même
personnage).
Bran corbeau; nom de sept ou huit personnes dans le Cartulaire;
dérivés : Branoc, Branon; composé : Bran-hucar (pour bran
= bren colline, voir bren).
Bras grand, dans Tret-bras, 860 ou 866.
Bratberth, C. L., 34 (Braspartz, Finistère).
Brech bras, dans Brech-uualt, 843.
Bren colline, dans les noms de lieux : Bren-medno {Société ar-
chéologique d'IUe-et-V Haine, XVII, p. 19) — Bren-Helmelin
375, appendice; apparaît sous la forme bran dans Bran-quassec
1123 (2), et peut-être dans Bran-secan (3), 797-814.
Bre colline, élévation, dans le dérivé : villa Breoc.
Bresel guerre ; Presel, surnom de Guennedat, 1063-1076 ; Breselan,
Breseloc : — Bresel-conan — Bresel-coucant — Bresel-marchoc
— Bresel-ueu — Bresel-uuobri — Preselan, Presel-gar 913 —
Presel-guoret, 897.
Bri dignité, élévation : Bri-uual, Bri-uualt — Uuobri (4); dérivés :
Brian, Uuobrian; Brioc; Brient (5) (Voir Guic-bri).
Brit (Cf. gall. brijd pensée, intention?); Altfrit, Albrit — Sulbrit,
Conbrit — Brithael — Britoei, Britou'^ (6), Loies-brittou, p. 127,
titre 162, et non Loies-brifou, comme l'écrit M. de Gourson.
Brith tacheté, bigarré, Uuenbrit, femme du roi Salomon, 866-869,
nom écrit Uuenbris dans une charte de 864, p. 45, et Guenuureth
(lisez Guen-Vreth), 869.
Bro pays, dans Bro-uueroc; Broguerec, C. L., 40 (le Vannetais
breton).
(1) Comme il n'y a dans les chartes où apparaît Bothlenus que des noms
germaniques, il est peu probable que ce nom soit breton. L'orthographe du
nom
est instructive et nous a paru devoir être relevée.
(2) De Courson : Bran-quasset.
(3) De Coui-son : Bran-scean.
(4) Dans les gloses gvoiriacli, comparatif de miohri glose sapientior ;
guoiri,
glose gravis.
(5) Voir dans les gloses Brientinion.
(6) Il est difficile de dire si Brithael, Britoei et Britou se rapportent à
brit
ou à brith. Il faudrait pour trancher la difficulté, trouver ces noms sous
une
forme plus moderne. Pour Uuen-brit, il n'est pas douteux que le t ne
représente
la dentale spirante sourde. Cf. Gidbi'it et Gulfrit, p. 257;
Sul-urit,2&l; Albrit,
p. 206 : Cartulaire de Landaff.
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(delwedd D5880) (tudalen 112)
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— 115 —
Brochan, dans Ran Brochan (Voir plus haut Vies des saints).
Broen ou Broin, nom d'homme; Broinantrcar, nom de heu,
850-866, mais Bronantrear, 846 et 833 (Voir hron). Cf. Conbroin,
Cartulaire de Landaff, p. 135 (irlandais Briaiil ou dérivé de
• *hrox, *hrogis^).
Bron colline arrondie, mamelle, a conservé ces deux sens dans le
pays de Galles; Bron Arill 854 : le même lieu dans un charte de
-854, p. 369, appendice, est appelé deux fois monte Arill.
Bron-budnou, app.
-boiat.
-budan (1).
-budgen (2).
-concar.
-din, app.
-harch (3).
Bron-hitin. Bron-euuor.
-kirifm, app. -ritiern.
-iuduuocon. -sican.
-mael. -siuuan.
-malin, app. -tro.
-menion. -uuinoc.
Broniou campus, se rattache à hron ou est un pluriel de hroin (le
champ aux joncs?).
Bu hœuf, dans buorth, C. L., 18.
Bud victoire, gain, dans Budic, Budoc, Budican, Ran-Camp-i?i<dan,
nom de lieu; Cat-uud, Hoiarn-uud, larnbud.
Bud-comin.
-hemel {Butheael, G. L. ,
30, note du Xllle siècle),
-hoiarn.
-ien.
-monoc.
-nou (Bron Budnou), app.
-rith.
Bud-uuere.
-uueten (4).
-uuolou.
But-gual 1038 (Tref Budgual,
G. L., 14).
-uuoreth 871 , Budguoret
909 (5).
(1) M. de Courson donne à tort Broti-hndian (p. 143, titre 184).
(2) Lïndex donne Gran-'budgen (p. (în, titre 77) ; le manuscrit porte
Bron
hitdgcn, avec Gran sur hron. Gran seml)le être un autre nom du même
lieu;
il y a en effet, écrit en marge : de Gran et de Caentuen.
(3) Il faut peut-être corriger en Bronharth — Cf. Penhav:. près Quimper
(Finistère).
(4) P. 25, charte 31 — M. de Courson donne But-vneten; le manuscrit
porte Bnd-mieten.
(5) il est certain que le d ou t de hud. représente une dentale spirante
sonore; Butgvoret ou Biid-ininrct, est un nom qui a survécu et se trouve
dans
des chartes plus récentes, sous la forme Buzorct.
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(delwedd D5881) (tudalen 113)
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— 143 —
Budinit, Budinet, de hud ou de hudin troupe; Budin, nom
d'homme.
Buhedoc 892, de hiihed vie.
Buorht et Buort, pour Buorth, étable à bœufs, C. L., 18 (note du
XII'' siècle), aujourd'hui Buhors, commune de Lolhey, canton de
Pleyben (Finistère).
Cad. Voir cat.
Caer forteresse, lieu retranché, aujourd'hui village; C. L., -45 : Caer
Bullauc; Plebs Chaer ou Kaer (Loc-maria-ker, Morbihan); Cher-
mar {Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et- Vilaine,
XVII, p. 18) — Cher-caualloc , ihid. — Cher-loscheit, ibid. —
Gher-cheresuc, ibid.
Kain dans Uueten-Kain, Keinnic'!
Kalanhedre, de kalan du latin calendœ, et de hedre, octobre.
Kaledan (Kaledanus) 1066-1082, de calet dur.
Galon cœur ; Uuin-calon, Guin-calon 833, Guen-calon 1066-1082.
Gallon. Voir Cat-lon.
Cam courbe, boiteux : salina Cham ; Riuualt Cham ou Riuualt le
boiteux (M. de Courson en a fait deux personnes, pp. 246, 275).
Kamoe : Treb Uuo-kamoe, lieu (de cam ?)
Gamp champ : Camp-caubal-hint — Camp-coet — Gamp-hinccoet(l)
— Camp-latr (Voir latr) — Gamp-roth.
Gancell locus, appendice (Gf. gall. canghell, sanctuaire).
Ganham (Gf. cann'>) dans Gredcanham, Ricanam, Gritcanam.
Canhiarh, G. L., 14, surnom d'Alan; Cainard, Gart. de Quimperlé,
p. 11 \°, traduit par bellator foriis, dans la charte de Saint-Sulpice
de Rennes {Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-
Vilaine, XVII, p. 18); cf. l'armoricain actuel kann combat;
pour hiart cf. Anauhiart.
Gann (Tref), blanc ou combat, G. L., 14.
Gap, cap ou tête, pointe : pagus Gap-caval (2); Buduc-cap-caval,
C. L., 17, 19 (aujourd'hui Beuzec-cap-caval, Finistère) — Budoc-
cap-sidum (Beuzec-cap-sizun), Mémoires de la Société archéolo-
gique d'ille- et- Vilaine, XVII, p. 18.
(1) Il faut probablement corriger en Camp hintcoet.
(2) Caial était, d'après Nennius, Hist. Bv'it., 79, le nom du chien
d'Arthur.
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(delwedd D5882) (tudalen 114)
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— 414 —
Gant (i) : Canthoe, Cantoean, Cant-uueten
Cou-cant, Bresel-coucant.
lud-cant.
Eu - cant. Loies-
Hael- Maen-
Hin-cant jusqu'en (2) Mor-
865;Hin-gant909. Ors-
larn-cant. Ris-cant.
Rit-
Uuin-
Uuiu-
Uuor-cantoe.
Uuoret-cant.
Car voiture, chariot : Pen Carhent, G. L., 18.
Car ami, qui aime, parent; Car-munoc:
Anau-car.
larn-car.
Reth-car, (
Garant-car.
led-
Sul-
Gomalt-car.
lud-
Tanet-
Con-car, G. L., 54.
lun-
Uueten-
Hael-car.
Loies-
Uuin-
Hird-
Mael-
Uuoret-car.
Ho- (Voir Ho -car).
Maen-
G. L., 30.
Carant- qui aime, parent, Garanton, dans Ran-Caranlon; Ke-
rentin — Garant-car — Garant-nou.
Karadoc aimable, 1029-1037.
Carn : Rodoed carn, id est, vadum corneum, G. L., 38.
Caroc : Ros-caroc et Ros-caroch.
Caroth plebs, aujourd'hui Caro, canton de Malestroit, Morbihan.
Carrée rocher; sylva Garrec, G. L., 45.
Caruan tribus, G. L., 4 — Trégarvan, arrondissement de Ghàteauhn,
Finistère. Gf. Lan-carvan, pays de Galles; Ran Garuuan, Gartulaire
de Redon, peut-être différent du premier.
Carui : Ran Garui (de caru, cerf?).
Castel château, plebs Gastell. Voir Ploi.
(1) Cant peut avoir plusieurs sens ; dans la plupart des noms, il a
probablement
le sens de Manc ; dans quelques-uns, le sens de centt ou c'est la
préposition
cant avec = xarâ. Il a aussi le sens de cercle.
(2) Aujourd'hui Morgan ou Morgant, nom fort commun dans le pays de
Galles
et en Armorique.
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(delwedd D5883) (tudalen 115)
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— 115 —
Cat combat; Catoc, Catic, Catin (plebs), Catoe, Cate — Ran-
Catoien; Eucat — Maelcal — Sulcat :
Cat-bud.
-cubrat.
Kat-cU 913.
Cat-hoiant.
-hoiarn (1). Voir
Hoiam et Hoi-
arn.
-loiant ou luiant.
-loen ou logen.
-Ion, Gallon,
-louuen et Cad-
louuen.
-moet.
Cat-monoc.
-nemet.
-man (Bot).
Catu-sloiant? (2).
Cat-uuethen.
-uu.
-uualart et Cad-
uualart.
-uuallon. Voir
Uuallon.
-uud (= Calbud)
-uuobri.
-uuodu (= Cat-
bodu).V. Bodu
Cat-
uuocon.
uuolet.
uuolon.
uuoret, jusqu'en
878; Cadoret
1124-1125.
uuotal, jusqu'en
872; Caduudal
840-847; Ga-
dodal 1060.
•uuoton.
■uur.
Cathno renard, si ce nom n'est pas une faute pour Cat-noUy an 1052.
Caubal barque; Camp-caubal-hint, le champ du chemin aux
barques (3).
Caval cheval, dans pagus Cap-caval, G. L., 1; Cher-Caualloc
{Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et- Vilaine, XVII,
p. 18).
Ked, dans Kedgost (Gf. gallois cyd, armoricain moyen quei, préfixe
ayant le sens du latin con-).
Celli bocage, &osgMef;Lis-celli, Kelli-uuenham (Gf. Pencelliguenhuc,
Gartulaire de LandafF, p. 43).
Cembre, G. L., 54; Diles Heirguor Chebre (4), comte de Gor-
(1) Voir plus haut, parmi les noms armoricains du ¥!<= siècle,
Catihernus,
aujourd'hui Cadouarn.
(2) Le manuscrit porte Cat loiant, mais le t de cat est suivi de
l'abréviation
en usage pour vs.
(3) « . . .Petiolam terrœ qute vocatur Campcaubalhint qui est in plèbe
Rannac,
svi)er ripam Carnun, » p. 160. charte de 866 ; canbal est emprunté au latin
eau-
pilus, caupnlus; caubal dans les gloses de Berne glose lembvs.
(4) Le Gartulaire de Quimperlé portant Cembre,OTi a le droit de supposer
que
le scribe de Laudeveunec aura oublié le signe abréviatif sur l'e de cke (Cf.
Non
mamvi Xembre dans Giraldus Cambrensis).
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(delwedd D5884) (tudalen 116)
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— 116 —
nouailles; Cemhre est probablement la forme bretonnisée de
Cambria.
[Cjemer arpent, G. L., 28; glose arepennum (Note du XII^ siècle).
Keminet : Plucgaduc in Keminel 1066-1082. Voir plus haut, Vies
des saints, Kemenet Heboeu.
Kemper confluent, dans Kemperele (Quimperlé) 1081-1082 (Cf. les
noms de lieux actuels, Camper, Quimpero, dans le Morbihan bre-
tonnant, Comper dans la zone française où le breton s'est éteint au
XIc-XII« siècle).
Ken beau; Aourken; Argant-ken 1130-1140, appendice.
Chen, Kent. Voir Cint.
Cenetl race, nation : Cenetlor, Cenetlur, Kenetlor.
Ceneu : Ri-ceneu (Voir plus haut Canao, Noms armoricains du
VJe siècle); Ricenou, Gartulaire de LandafF, p. 162.
Cheroenoc, surnom de Concar, C. L., 54 (Cf. le vieux gallois
Ceroenhou, glosant dolia tonneaux, cuves.
Cheuric.
Ki chien : Anau-ki — Gur-ki — Maen-ki — Pyr-ki — Tan-ki.
Kint avant, premier ; Kin, Cent, Cen :
Kint-uuallon. Ken-guethen 909.
-uuant; Kent-uuanl (avant -marroc 866; Kenmarhuc
797). 1062-1070.
-uuocon; Kent-uuocon,863. -niiscet.
Kin-crit 878. Chen-woret 860, appendice.
-uuoret 892. Kent-laman 857, appendice (en
Cen-bud 913. note); Kendalaman 1051-
-huuant. 1083.
-monoc.
Clat (1) : Clatuuin 903, appendice (en note).
Cleker, villa in Rufiac; Clecher (tribus), C. L., 7, aujourd'hui
Cleguer (Finistère).
(1) Clat pour cladl Cf. gallois, claddu, enfouir, enterrer; cladd,
tranchée
(Voir plus haut, Noms de lieux en Grande-Bretagne, Vindo-cladia),
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(delwedd D5885) (tudalen 117)
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— 117 —
Clegeruc (1), 871, aujourd'hui Cleguerec, arrondissement de Pontivy
(Morbihan).
Cleroc femina.
Cleu, probablement pour Gleu (2). Voir Gleu.
Cloed claie, barrière à claire-voie : Ros meuur (sic) an Cloedou
Caer Cunan, G. L., 29.
Clofion et Clohion (3) : Ran clofio7i et dans la même charte
Ran clohion, 838 ou 839, p. 113, titre 198; le même lieu porte le
nom de Ran-dofhion dans la charte 196, p. 112, an 821 (M. de
Courson a écrit dans tous les cas Randofion).
Cloicerian, locus in Rufiac.
Clot. Voir dut.
Clut renommée, illustre : Clut-gen — Clut-woion, appendice —
Ran Clut-uual — Clot-uuious (4) — Clot-uuoiam — Clot-uuoion.
(1) Écrit à tort Clegneruc dans l'index.
Ç2) On trouve trois noms en Cleu : Cleu-comin, Cleu-louuen, Cleu-marcoc.
Clexi est très probablement pour Gleu dans Cleu-comin : on trouve un Cleti-
comin diacre dans une charte de 868 et un Gleu-comin prêtre en 868-871.
Les
signataires des deux chartes sont en grande partie les mêmes,
Cleu-loxmen
apparaît en 8-12, Gleu-lonuen en 83i : dans les deux chartes, il s'agit de
Gillac.
Pour Cleu-marcoc, l'index renvoie à Gleu-marcoc : or, aucune des chartes
auxquelles on renvoie, ne donne Cleu-marcoc. Cleu pour Gleu est intéressant
:
il montre que devant l. comme devant r (Voir Bresel), les sonores
avaient
une tendance à s'assourdir. Si on admet Cleu, il faut le rapprocher du
gallois
clijw, sens de l'onïe ; arm. clevet, entendre.
(3) Voici le texte exact dans les deux chartes, d'après le manuscrit, charte
196,
p. 112, an 821 : il s'agit dans les deux chartes de la propriété de
Riantcar
(Ran Riantcar) : « A fine Eann melan. don roch. dofosmatuuor cohiton fos
do
imhoir ultra imhoir pcr lannam. do fois, finran. dofhion. do finran.
hael-
morin. cohiton. hi fosan do rudfos. Coihiton. Rudfos. (passé par de
Courson). per lannam do finran Loudinoc. pont, imhoir. » — Charte 198,
p. 113, an 838 ou 839 : « A fine Ean melan ad rocham, a roca ad fossatam
Ma-
tuuor, a fossata ad rispam. a ripa per landam ad finem Ean clofion (et
non
dation), secundum finem Ran clohion (et non dohion) et ortis {sic) Su-
luuoion usque finem Eanhaelmorin , per finem fossatellam usque ad rubeam
fossatam, per rubeam fossatam usque ad pontum {sic) Loutinoc. » Le
scribe
a encore eu ici sous les yeux, dans dofion, clofion, clohion, un mot
qu'il
n'a pas su lire. Nous serions tenté de supposer un mot clodion,
tranchées,
talus, avec le signe anglo-saxon pour la spir^nte dentale ou simplement th
:
clothionl Pour d et cl, ils sont souvent très difficiles à distinguer au IX«
siècle,
par exemple dans le manuscrit à gloses bretonnes d'Orléans ; dans le
manuscrit
du Cartulaire. on hésite aussi à chaque instant entre l'une et l'autre
lecture (Voir
imhoir). A relever encore Coihiton (Voir Cohiton) passé par M. de
Courson.
(4) De Courson a lu : Clotuuions ; le manuscrit porte Clot-uniovs,
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(delwedd D5886) (tudalen 118)
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- 118 -
Gnech tertre, sommet d'une colline, Cnech crasuc, C. L., 14 —
Chei chnech Samsun, CL., 26 — Cheneciurnur (Mémoires de la
Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, XVII, p. 18) (1).
Cnoch villa (2).
Co-, préfixe, gallois cy-, arm. ke, ayant le sens du latin con, com
(Voir cum, con) :
Co-uualcar (3). Co-uuedhic, Co-uuelhic (4).
-uualhobrit. -uuellic.
-uuallon-. -uuiran.
Ke-uuirgar.
Cob mémoire, souvenir, gallois cof, ou gaélique cohh, victoire (5) :
Cob-lon.
Cobrant (prononcez Covrant) : Kobrantgen, 857, appendice, écrit le
plus souvent Courantgen — Cobrantmonoc et Courantmonoc
dans la même charte — Chourentinus (6) dérivé de Covrant, G. L.,
24; — Haelcobrant et Haelcourant; Courantdreh.
(1) Catholicon : « Qyetiech,sns, en hault ; Qnenechenn, tertre, coUis. » Voir
dans
Rosenzweig, Dictionnaire topographique du Morbihan, les noms en Quene-,
au XV«-XVI'' siècle Quenech. Cnech est devenu Krcc'h dans la plus giande
partie de la Bretagne.
(2) La charte de Saint-Sulpice de Kennes, dont nous avons extrait un
certain
nombre de noms {Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et- Vilaine,
XVII,
p. 18), donne Chnchi pour un nom de colline située au-dessus de la ville
de
Quimper et qui s'est écrit plus tard Crughi. Il est impossible d'expliquer
le
passage de Chuchi à Crughi; si on suppose Cnuchi, tout s'explique. Ce
qui
complique le problème, c'est que cette colline porte aujourd'hui le nom de
mont
Frugi, nom probablement altéré : il faudrait savoir comment les paysans
quimpérois prononcent. Si on suppose cniuihi, Vu qui paraît représenter le
sou
n français devient encore une difficulté, à moins qu'on ne suppose une
forme
forte ayant eu la diphtongue ou : Cnoch serait la forme faible / (=
*CnD.cca'!).
(3) Co-uvalcar est peut-être une faute du scribe pour Conalcar qui serait
lui-
même pour Comalt-car (Cf. Marc-coval 850). Cependant on trouve ^^ar*
Cugual-
inonoo, 891-898.
(4) Pour Couuethie, cf. le comique conyth, sodalis, le gallois
cyncithas,
compagnie ; à la page 55 du Cartulaire, on lit Couuetic : le manuscrit a
Couudic
qu'il faut corriger en Couuetic, c'est une faute de lecture du scribe ; on
trouve
dans l'index et la charte 123, p. 93, CoHuenvan : le manuscrit porte
Con-uuenran.
(5) Cf. le gaulois Coblauno ; Zeuss, Gramm. ccltica, 32, 128.
(6) Courentin, écrit aujourd'hui Coreutin se prononce Caonrentin. On
appelle
même habituellement en bas vannetais Caourant {=Covrant), les gens qui
portent le nom de Corentin ; Covrenti pour Courentin se trouve dans le
Cartulaire de Redon, p. 21, titre 25.
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(delwedd D5887) (tudalen 119)
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— 119 —
Coet bois, écrit aussi Coit : Goet-bot — Goet-haeloc — Goith-bihan
(Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, XVII,
p. 18) — Coit-louh, lieu — Coidan, lieu, 1066-1082 — Pen-Coett,
G. L., 42 — Penkoit, lieu, 916 — Penhoet, nom d'homme, 857
appendice (D'après dom Lobineau, Histoire de la Bretagne, II,
col. 58-59, et Blancs-Manteaux, n» 46, p. 416); Trehoit 1051,
appendice.
Gofînoc.
Cofrit. Voir Dicofrit.
Cohiton le long de, jusqu'à (Voir plus haut Clofion); Coi-
hiton (1).
Col coudrier (gallois coli) : Lis Golroet, aula Colruit ; villa
Goluuoretan. Lan-Golvett, villa, G. L., 37.
Coletoc 910 — Goledoc 869.
Com (2) préfixe (gall. cyf, arm. moyen quef) : Gomaltcar; Gomhael
et Gumael; Gomhoiarnt; Comuual; Gom-minan (3); Gumdeloc?;
Cum-delu; Gumhacnan, appendice; Gometoc (Pour etoc cf. Ri-
ethoc?).
Cornait uni, ami : Gomaltcar — Roen-comal — Marc-coual 850.
Comarch : Hael-comarch, Hael-gomarh 910 — lun-gomarc 833(4).
Cotnnit : Gomnit-car, Gomnetcar (5) — Riscomnit — Gomnit-hael,
appendice.
Compot, division territoriale (6) : Gompot Roen-hoiarn; Gompot
Bachin; Gompot Uiiincampt; Gompot Gatlon; Gompot Ruunet.
(1) Coihiton pourrait bien renfermer le pronom possessif infixe de la
ti'oisième
personne, i.
(2) Com dissimule assez souvent la préposition ou le mot con : à côté de
Comalton, on trouve ran Conmalton; à côté de Chimin, Cunmin.
(3) Aux titres 61, 88, le manuscrit porte Côminam et non Comminan ; titre
74
on lit Comminan.
{\)IIaelgomnrch existe aujourd'hui dans le nom assez commun de Helle-
gouarch ; luncomarc est le nom francisé de Ginyomar. Comarch se retrouve
encore dans le nom de la commune de Guiligomar, prononcé Gvelegouarch,
près d'Arzano, Finistère (avant la Révolution dans l'évêché de Vannes).
Pour
comarch cf. gallois cyfarch, salutation ; arch, demande, requête.
(5) M. de Courson a imprimé Connetcar. Le manuscrit porte le signe abré-
viatif sur cô ; il faut très probablement lire Com-netcar,
(6) Le compot armoricain est loin d'avoir l'étendue du cymmn-d gallois.
Le
compot désigne probablement une simple réunion de maisons, un hameau; il
est
composé de com-\-hot : voir iot ; cf. gallois cymmydog (== * Com-hodoc),
voisin.
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(delwedd D5888) (tudalen 120)
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— 120 —
Con, préfixe. Voir com.
Gon ou cun haut, élevé (Voir plus haut les noms gaulois et bretons
en cuno-} : Conan ou Gunan, Conin, monasterium Gonoch, Gonoit,
Ran Conon; sanctus Gonocanus, G. L., 41 :
Gon-brit. Gon-hael. Gon-uili.
-car (bron).
-hoiarn.
-uual.
-deleu.
-iubot, nom de lieu.
-uuoion.
-deloc.
-kin.
Gunauualt.
-deluoc.
-lai.
Gun-min.
-gen.
-mael, Gunmailus.
-uuas (Ran),
-glas,Gunclas,
-marc (1), Gonmarch.
Gunglas.
Cun-diern {Mémoires de la Société archéologique ofl lie- et -Vi-
laine, XVII p. 18) — Gonatam, p. 87, titre 118, Gunatan,
p. 225, titre 278, Gonadam 841, appendice (2).
Conan ou Gunan, seul ou en composition : Rresel-Gonan, VVeten-
cunan, appendice (Gf. Gunegni parmi les noms tirés des Inscrip-
tions chrétiennes de Grande-Bretagne).
Conc angle, coin; Gonc Hinoc, terre en Siz; campum nuncupantem
Unconc (en Rufiac).
Cor : Gor-uueten; Uuethen-cor (3).
Goret barrage de rivière, écluse, gallois cored : Coretloencras,
écluse en Avezac. Gf. Guy cann i choretou, la Wye avec ses bar-
rages, Gartulaire de Landaff, p. 157.
Coric, dérivé de cor, nain.
(1) A la page 6 une charte porte ConnmrcTi ; le manuscrit donne Conmarc.
(2) Quelques-uns de ces noms renferment peut-être la préposition con au
lieu
du mot cuno: Pour Cunatam, il est difficile de dire si Va est une sorte de
voyelle
irrationnelle, comme M. Rhys l'a constaté en gallois. Cela paraît certain
pour
Cunauualt. 11 y a d'autres noms avec la même terminaison que Cunatam :
Riatam
(cf. Riothamus?), Utioratam, Rvmatam : titre 63, le manuscrit porte Rumatâ
\
villa Cnndamti de M. de Courson, est écrit Cimdân.
(3) Page 2, titre II, M. de Coui-son écrit Uucthen-car ; le manuscrit
porte
Uuethen-cor. On trouve Gvethen-car parmi les signatures. On trouve les
deux
noms TJueten-cor et Uneten-car parmi les signatures de la charte 235, p.
183.
Pour cor, cf. gall. Cynghor, conseil ? ; cf. Bangor.
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(delwedd D5889) (tudalen 121)
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— 121 —
Gornic, surnom de Maenhoiarn, dérivé de corn, emprunté
au latin cornu; Ran-cornuc, p. 284, XI*" siècle — Ran-cornou
895.
Corran, nom d'un moulin, C. L., 43.
Goucant, nom d'homme; cf. gallois ceugant, armoricain moyen
cogant ou cougant, certain : Bresel-coucant, G. L., 37.
Coulut, rivière de Morlaix, le Kefleut.
Cran : Castell-cran, villa près Gnescan (Quenecan, près Pontivy,
Morbihan) — villa Cran 1037 — Cran en Beganne, X^ siècle —
villas Crannam et Tinsedio 1066-1082 — Crannes, nom d'homme,
864 — Gran-Kendic, propriété en Plebe-lan (Plélan) — Cran-uui-
kant, Cranquarima 837 (1).
Gras desséché, raccorni. Coret-loencras : V. Corel et loeyi; Chnech
crasuc, C. L., 14.
Grauthon plebs, Grauton, G. L., 8, aujourd'hui Grozon (Finistère).
Grenarth, terre près Quénécan (2).
(1) Rien ne prouve que ci'a», signifie bois. Dans le numéro de la Hevve
cel-
tique (vol. VII, 3), en rendant compte du Celtic Britain de M. Ehys, M.
d'Arbois
de Jubaiuville citait ponr le prouver la charte XIII. p. 13 : (f Xotum sit
omnibus
quod dédit Portitoe et Conuual Cranuuikant et Cranquarima, et quicquid
po-
tuissent eradicare de silva. » — Il ne résulte pas de ce passage que la forêt
portât
les noms de Cran-Kendic et Cranquarima ; c'est le contraire qui est vrai.
Portitoe
et Conuual donnent en efEet Cran-Kendic et Cranquarima aux moines de
Redon
en toute propriété, ^j??;.? tout ce qu'ils pourraient déraciner de la forêt;
si
Cran-Kendic et Cranquarima formaient la forêt, c'était une clause
incompréhen-
sible, puisque ces deux teiTes allaient appartenir aux moines. Cette question
a une
certaine importance. Si cran, en effet, signifie iois, c'est une foime
gaélique, la
forme bretonne étant pren. Aussi M. d'Arbois de Jubainville a-t-il
attribué
Cranquarima et Cran-Kendic à des Gaëls mêlés aux Dumnonii, émigrés en
Ar-
morique. Or, Cran-Kendic et Cranquarima sont en Pleucadeuc, pays de
Broweroc
et non sur le territoire des Dumnonii. De plus, il y a un grand nombre de
noms
de lieux en cran dans le Morbihan et le Finistère ; il serait de la dernière
incon-
séquence de les attribuer à des Gaëls et surtout à des Dumnonii. Il n'est
pas,
d'ailleurs, bien certain que ce terme soit breton, peut-être est-ce un reste
gallo-
romain. M. Le Men avait, lui aussi, cité Cran-Kendic et Cranquarima,
pour
prouver que cran signifie bois. Son travail est un chef-d'œuvre
d'imagination,
mais non de linguistique (^Société archéologique du Finistère, 1878-79, p.
61).
(2) Les noms de lieux en cren sont assez nombreux en Bretagne. Le sens
de
ce mot dans les noms de lieux n'est pas clair. Krenn a plusieurs sens :
rond;
a-grenn. absolument, assurément; Krenard ou Krenn-haotr signifie
adolescent
(Cf. gallois cryn) ; Cren avec é prononcé long a le sens de tremblement.
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(delwedd D5890) (tudalen 122)
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- 122 -
Crialeis, id est, Enes manac (1), l'Ile-aux-Moines dans le golfe du
Morbihan.
Cristian, du latin Christianus.
Crit : Kincrit, Gritkin, Critcanam, villa Gritoc (2).
Croch, gallois croch, violent; Rimeren croch {Mémoires de la So-
ciété archéologique d'Ille-et- Vilaine, XII, p. 19).
Cron rond : salin cron en Wenran (Guérande).
Crue : ad acervum, id est crue (crue au-dessus d'acerviim, mais de
la même main que la charte), p. 198, titre 247, an 871 — Grue
Ardon, appendice.
Cuach dans Bot-cuach.
Cubrat? Catcuhrat.
Gum doux, affable : Riscum, Maenkum; Gum-car, appendice;
Guman; Gleu-cuu,G. L., 30 (note du XIII" siècle) (3).
Cun. Voir Con.
Custentin, du latin Constantinus, 869.
Cuth vieux : Goit cuth (p. 285, Xle siècle).
Cuton pigeon ramier, en gallois et armoricain; Botcuton, nom de
lieu, appendice.
Da bon : Dalitoc (4); Damarcoc et non Glamarcoc (5).
(1) Voici le texte avec la ponctuation du manuscrit : « Hsec carta indicat
atque
conservât qualiter dédit Erispoe illam plebem que vocatur Chaer, cum massis
et
manentibus et pertinentibus, id est, Avaellon et Clides et Vilata, cum vineis
et
pratis et insulam que vocatur Crialeis id est Enesmanac. ad fabas
monacMs
sancti Salvatoris in elemosiua pro anima sua et pro regno Dei. » II y a un
point
après Enesmanac, il n'y a pas de signe de ponctuation après fabas. M. de
Courson a supprimé le point après Enesmanac et a introduit une virgule
après
fabas. Il ne résulte pas du texte que Crialeis soit interprété par Enesmanac
et
sm'tout Enesmanac ad fabas. Cette île portait deux noms, comme ce n'est
pas
rare pour certains lieux dans le Cartulaire (Titre LXX. p. 55, an 851 et
85fi). Ad
fabas signifie très probablement ^^o»/' les fèces : Erispoe donne l'île de
Crialeis
aux moines pour leurs fèves.
(2) Cf. gall. cnjd, tremblement?
(3) Le nom de Cnnff est encore aujourd'hui fort commun, ainsi que celui
de
Goitrcuff, Kerdunciiff.
(4) Voir Litoc ; cf. Ker-dalidec, en Locmaria (Morbihan) '(Rosenzweig,
Dic-
tionnaire tojpograjjhiqne).
(5) Le manuscrit porte bien Clamarcoc, p. 01, titre 78, an 863, mais il
n'est
pas douteux qu'il ne faille corriger en Damarcoc. Clamarcoc n'offre pas de
sens
satisfaisant; pour Damarcoc c'est le contraire; d'ailleurs, le nom existe :
on le
trouve dans une charte du XII* siècle concernant Fougères, publiée dans
les
Mémoires de V Association bretonne, II, p. 197 : Damarhoc, Le scribe
confond
continuellement cl et d.
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(delwedd D5891) (tudalen 123)
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— 123 —
Dabat brebis? : Caer Dabat, C. L., 45.
Dalam.
Dant dent : Dant-enes, C. L., 30; Maeluc Dant-hir, G. L., 30.
Datl discussion, controverse : Datlin (1).
Degol, surnom de luthel, an 1100.
Delehedoc (,2).
Delu image, statue, viole: Con-delu (3); Condeluoc; Uuor-condelu;
Cumdelu; Lan Gurdeluu, C. L., 41.
Demett vicarium, G. L., 45 (4).
Der, préfixe intensif : Der-munuc 868; Dergen (5).
Derch clair, évident : Trederh 867 (Voir drich).
Dereic,G. L., 24.
Deroc (6| : Deroch, p. 143, titre 184, IX^ siècle; Deroc 1037.
Detuuid heureux (7) : Detuuidhael — Haeldetuuid; Haeldeduid,
p. 43, titre 53, an 846 — larndetuuid, larnnetuuid (8) — Ride-
tuuet, G. L., 24 — Uuordetuuid ; Gurdetgued, p. 223, titre 274,
an 963.
Deur vaillant : Deuroc — Deurhoiarn.
Di, préfixe séparatif et négatif (Voir dicofrit, dtfosot, dicomhit).
Dicofrit sans contribution : ...sine censu, sine tributo et sine cofrito
ulli homini (p. 29, titre 35) — ... In alode comparato, dicofrito et
sine uUa renda (p. 69, titre 91) (9).
(1) Cf. Dation, Cartulaire de Landaff {Liber Landacensis, avec
traduction
anglaise et notes, par W. J. Rees, Llandovery, 1840), p. 150 ; armoricain
moderne,
dael.
(2) Cf. le gallois dyly avoir droit à.
(3) P. 125, titre 16. le manuscrit porte Cûdelu que M. de Com'son transcrit
par
Cundelu ; p. 146, titre 188, le manuscrit donne Condelo decano, et non
Cum-delo,
comme l'écrit de Courson.
(4) Il est évident, quoique les éditeiirs du Cartulaire n'en disent rien,
qu'il
s'agit de Plozevet, près Quimper ; le pouillé de Cornouailles de 1368
(Cartulaire
de Redon, p. 530) donne la forme intermédiaire Ploe-demet.
(5) Il est possible que Dergen soit le même personnage que Dorgen.
Dtirgeii
BBt presbyter da.nB une charte de 913, p. 222. De même Dergen, p. 46, titre
62,
an 864. On trouve un dwconns du nom de Dorien en 879, p. 157, titre 201.
(6) Cf. gallois derog obstiné?
(7) Cf. gallois dedn-ydd heureux ; p. 112, titre 146, le manuscrit porte Hael-
dettuud et non Haeldetund.
(8) P. 37, titre 45, M. de Courson écrit larnetnnid; le manuscrit porte
larn-
netuuid, forme de transition qui explique larnetvuid qu'on rencontre
quelquefois.
(9) Di joue ici en réalité le rôle de préposition plutôt que de préfixe.
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(delwedd D5892) (tudalen 124)
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— 124 —
Dicombit sans participation (Voir dicomit dans les gloses) ; dans
le Cartulaire de Redon, la formule habituelle est : in dicomhito,
accompagnée souvent de : in alode {discumbitio et dicumbiiio,
G. L., pp. 10, 23).
Difosot (de di et fosot = fossata?).
Digrinn : Uurdigrinn (1).
Dihudgar 913; Diudgar 910.
Dilec (2) : Gur-dilec 910.
Dilis sûr, certain (Voir dilisid}.
Dilisid (3) garant, caution : a le même sens que fidejiissor; on
trouve une fois adlisidos : et alligo vobis fidejussores vel adlisidos
in securitate ipsius terrœ, p. 170, titre 220, an 843.
Diloid.
Din forteresse : Bron-din? 851-857.
Dinan, dérivé de din : Dinan en Crauthon, aujourd'hui Crozon
(Finistère), C. L., 2.
Dinaerou.
Diost (4) : in alode comparato, diost, dicofrit, diuuohart, et sine
ulla re ulli homini sub cœlo nisi Maenuuobrio (p. 132, titre 171,
an 840).
Diri chênes (5) : Diri muur, C. L., 26.
Discebiat : ran mab Discebiat 857-858, appendice.
Distin : Uur-distin (6) (Voir Vies des Saints).
(1) De Courson Uurdigrin. Si digrinn est pour di crin, le sens est celui
de
sans peur, sans tremhlement.
(2) Cf. Cartulaire de Landaff : Gurdilic, p. 137; cf. Mamimissions on
the
Bodmin Gospel, Whitley Stokes, Revvc celtique, I, p. 332; le texte est suivi
d'un
glossaire-index des noms propres : Wr-dylic (Cf. sur les mêmes noms du
Bodmin
Gospel, Haddan and Stubbs, Conncils and ecclesiastical Documents relating
to
Ireland and Grcat-Britain, I, appendice); cf. Cyn-ddilie, lolo
Manvsci-ipts,
p. 108.
(3) Cf. gallois ddysydd garant. Dilisid se présente généralement dans le
manuscrit avec une terminaison latine ; on le trouve cependant sous la forme
bretonne, p. 152, titre 196 : Uuolethec dilisid et non ddisidus.
lunetuuant
dilisid.
(4) Diost est décomposé par M. de Courson en di privatif et ost armée .'
(5) Cf. Cartulaire de Landaff, p. 127, Deri Emreis ; le singulier est
dar.
(ti) De Courson, Uurdisten, p. 72, titre 96.
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(delwedd D5893) (tudalen 125)
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— 4'25 —
Diurth (1) préposition composée de di+urth et indiquant mouve-
ment pour s'éloigner de : ... in rivulo qui venit quasi diurth
Gnescâ, p. 198, titre 247.
Diuadoc (2).
Diuuoharth sans empêchement (3) (p. 1-13, titre 148), et
diuuohart.
Do (4), préposition marquant mouvement vers, attribution à : do-n
roch à la roche (Voir Clofion).
Dobr eau ? : Dobroc — villa Dobrogen ? — Ran Dobrocar (Voir
duiir).
Doeth sage, habile : Doet-car — Doet-gen — Doet-uual — Doitha-
nau — Doithanu.
Doithal (5) : Uuordoetal, Uuordoital, Uuordoutal, Uurdoital,
Uurdotal — Heu-dotal (6).
Don (Voir dumn).
Dor, préfixe composé de do, et de ro = latin pro.
Dorgen (7) et Dorien (Même personnage, même charte, pp. 23-24,
an 832-868).
Dosarboi, p. 84; Dosarboe, p. 83; Desarui, p. 225, titre 278,
an 909.
Dre, dri (8), probablement pour tre, tri : même sens que le latin
per : à travers, tout à fait (Voir tri et drich) : Dreanau, Drehanau
— Drehanthon, 895, p. 217, Treanton, 859-865, p. 58 — Drebodu,
appendice, p. 358, an 839-844 (Voir Tribodu) — Drehoiarn;
(1) Gallois diwrtk, vannetais dioc'h, ailleurs diouz et dioc'h.
(2) De Courson, Dluuadoc, p. Q8, titre 102, an 867.
(3) Cf. gallois diwahardd ; même sens.
(4) Aujourd'hui dans le Vannetais, le Trégorrois et la plus grande partie de
la
Cornouailles de, ailleurs da (Cartulaire de Quimperlé da).
(5) Le Uuordotal de la page 107 est le même personnage qu'on retrouve
sous
les noms de Unordoutal, Uuordoital; cf. le nom comique Ourduythal
{Bodmin
Gospel, Whitley Stokes, Revue celtique, I, p. 332).
(6) De Courson, Eudotal, p. 208, titre 258, an 865).
(7) Dorgen, p. 206, an 866, est suivi des mots fili Anan. M. de Courson a
lu
Dorgen. FUI. Anan.
(8) La variation pour le même personnage entre e et / montre que Vï est
bref
(Voir Gramm. celt., p. 867).
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(delwedd D5894) (tudalen 126)
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— 126 —
Trehoiarn (1), Trihoiarn — Drelouuen, Drilouuen — Dreuuallon,
Driuuallon — Drihuualoe, p. 136, titre 177, Drehuualoe, p. 138,
titre 178, Driuualoe, p. 139, titre 179 (2) — Dreuueten, Driuueten,
Trihuueten (3) — Dre-uuobri, Dri-uuobri, Dri-huuobri (4) —
Dre-uuoret, Tre-uuoret, Trehoret (5) — Drihuualt, p. 156, titre 200,
p. 92, titre 122 — Driuin — Driuinet (6), Dri-huinet — Dri-monoc
— Dre-uuoion — Dri-uuolou.
Drecon : cf. drich.
Drehoc, Drihoc (Voir drich).
Drem regard, visage : Daniel Drem-rudd (au visage rouge), C. L.,
54; cf. Rhun Dremrudd (lolo Manuscripts, p. 121).
Dreon.
Drian.
Drich (7), drih, dreh : Drich-glur, Drihglur, Dreglur (8) —
Drihlouuen, Trehlouuen (9) — Drichguoret, p. 227, titre 280,
an 904.
(1) Trehoiarn, p. 202, titre 241, paraît bien être le même personnage que
le
Drenhoiarn de la page 202, titre 240, an 820 : tous les deux signent dans
des
chartes concernant MoUac. DreuJwiarn est le même personnage assurément
que
J)re1u)iarn, p. 202, titre 242, an 827. Drevhoiarn est une faute du scribe ou
une
graphie particulière dont on trouve d'autres exemples ; cf. Ker-drehouarn
eu
Gourin, Ker-dreovarn en Kervignac (Morbihan).
(2) Drivualve est le même pei-sonnage que Drehuualoe.
(.3) Pp. 85, 172, 173, Dre-mieten; pp. 5, 73, 174, Driuueten : Drimieten p.
174,
et probablement p. 73, est le même que Dreuueten des pages 85, 172, 173.
Pour Trihuueten, p. 149, titre 193, an 856, on ne peut l'identifier avec
Dreuueten
ou Driuueten. Il est possible que tri ait là un sens différent de celui que
nous
lui avons attribué.
(4) Le même personnage signe Dre-vuobri, p. 170, titre 220; Dri-huuobri,
p. 105, titre 138; Dri-uuobri, p. 108, titre 141.
(5) Treuuoret, p. 85, an 895 ; Trehoret, p. 272, an 1075 ; à la page 126 on
lit
Duiu-uuoret que l'index a transformé en Dri-uuoret.
(6) Pp. 5, 14, 16, 86, 92, 129, 147, 153, Driuinet; p. 70, titre 91, la
charte porte
Druunet ; on peut lire dans le manuscrit Driuiuet ; p. 99, titre 131, la
charte
et probablement le manuscrit portent Drihiunet : il faut lire Drihuinet,
(7) Drich paraît être la forme faible de la racine dont la forme forte
est
dereh (grec Ssjox-o-ptat, s-Spanov).
(8) Le nom du même personnage apparaît dans la charte 46, p. 37, sous
ces
trois formes. Au lieu de Drohglur qu'a lu M. de Courson, le manuscrit
porte
Drihglur. On trouve Glur seul.
(9) Drihlouven, p. 93, titre 123, an 833, est le même personnage que
Trehlouuen,
p. 6, titre 5, an 833 ; le sens de Drih ici n'est donc pas sûr. Si la forme
radicale
était treh, trich, cf. le gallois et l'armoricain treeh supérieur à, plus
fort que.
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(delwedd D5895) (tudalen 127)
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— 127 —
Drid (1) : Driduuallon — Driduuoret — Drid-uualt (Cf. Trid-
boud).
Drihic : Drihican (Voir drich).
Driken : cf. drich.
Drioc.
Dronuualoe 895; Drongualoe 1038-1041, Droaloi 1050 (2).
Du noir : Galdu 913; Gabdub (Galdubo, à l'ablatif), an 1084.
Duil.
Duiu Dieu? : Duiu-uuoret (3), p. 126, titre 162, an 854.
Dumn profond, élevé (4) : Dumnouuallon, p. 74, IX^ siècle,
Dumuuallon 844, Donuuallon 1105 — Dumuual 846, Donuual (5)
1066-1082 — Dum-uualart — Dumuuorel (6).
Dur, préfixe identique à dor^ : Durgen (Voir Dorgen et
Dergen).
Dur (7) : Duroc — Durui.
(1) Srid-unoret, p. 86, titre 113, an SU, paraît être le même personnage
que
le Bre-iiuoret de la charte 111, p. 85, an 843. Driduuallon ne fait
probablement
qu'un aussi avec Dreuuallon, p. 81, titre 107. Il est fort possible que le
scribe
ait lu drid pour drick : cf. TJuarroduae pour Uuarrochiae. Uuinmoduat
pour
UuinmocMat. Si on n'avait pas la forme Tridboud, p. 88 (l'index ne donne
que
Triboiid), il serait plus simple de supposer que le scribe a lu Brldmtoret au
lieu
de Bri-huvoret, Driduuallon au lieu de Dri-huualloti : Imu se trouve
souvent
au lieu de uu pour exprimer le v initial du second terme des composés
(Voir
Tridhoud).
(2) Cf. drogn glosant cetus pour cœtus réunion, troupe (Gloses de Luxem-
bourg) ; irlandais drony. Droaloi, p. 341, titre 38.5, est qualifié de filivs
Fredoris
Migueronis castri et par conséquent le même que Drongualoius de Migron,
p. 256, titre 304.
(3) Pour les composés en Duiu, cf. Doenerth, Cartulaire de Quimper,
Bibl.
Nat., fonds latin 9890, fol. 7, charte de 1250 ; Due-nerth, Cartulaire de
Quim-
perlé, p. 40.
(4) Voir les noms gaulois en Duhno-.
(5) Cf. Dunnagnal, Annales Cambriœ, à l'année 760 (apud Pétrie,
Monvmenta
historica britannica). Il faut peut-être lire Dnmnagual , comme l'indique
la
variante Dumn-arth à côté de Dumgarth (= Dtunn-garth). Cf. Dyfnwal, lolo
Manuscripts, p, 106.
(6) Au lieu de Dum-uual, Dum-uuallon , Dum-mtalart , Dum-uuoret il est
à peu près certain que le scribe avait sous les yeux Dumnuual ou
Dumnual,
Dumnuuallon ou Dumnuallon, etc., ou tout au moins Dunnuual, etc. On ne
peut s'expliquer autrement le passage à Donuual, Donuuallon, formes aux-
quelles ne pourraient mener Dum-uual, Dumuuallon.
(7) On ne peut traduire dur par acier; c'est une forme galloise; la
forme
armoricaine est dir. Cf. le gallois duryn bec, pointe .'
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(delwedd D5896) (tudalen 128)
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— 128 -
Duran : Rin-duran (1).
Durm? appendice, p. 380, an 1051.
Duur eau : Duurti, C. L., 43.
Ebol poulain : Maenhoiarn, qui et Ebolbain (c'est-à-dire le poulain
de Bain; Maenhoiarn était de Bain, p. 91, titre 121, an 846)
(Voir Epetic — Marchébol).
Edern vicarium, Plebs Edern, C. L., 46 {Edern, canton de Châ-
teaulin, Finistère) (Voir Eterni, Inscriptions chrétiennes de
Grande-Bretagne).
Edmeren, G. L., 35 (Voir plus haut Aeth).
Ehoarn, C. L., 52 (Voir Eu).
Eleoc : Ran Eleoc ; Eleuc, G. L., 1.
Eluri : Lan Eluri, G. L., 27.
En, article défini : pagus En-Fou, le Faou, canton de l'arrondis-
sement de Ghâteaulin, Finistère (Voir do).
En, préfixe (Voir in).
Enep visage : Enep-uuert, mot à mot, vente du visage; don com-
pensatif fait par le mari à sa femme à l'occasion et sans doute
primitivement après la consommation du mariage (2).
Enes ile : Enes-manach, l'Ile-aux-Moines, golfe du Morbihan (Voir
Crialeis); Enes mur, la grande île, an 931 (en Lanmeur, Fi-
nistère); Dant Enes, G. L., 30; Eneshir, près Grozon (Finistère),
C. L.,10.
Eneuuor (3) : Plueu Eneuur, C. L., 43, plebs sancti Eneguorii,
G. L., 1 (Plonéour, arrondissement de Quimper).
Enoc.
Epetic 849, Ebetic 858 (Dérivé de ep, cheval ?).
Er, préfixe intensif : Ermor.
(1) Ce nom se retrouve parmi les noms comiques de Bodmin {Manwtmsions
on the Bodmin Gospel; Whitley Stokes, Revue celtique, I, p. 332).
(2) Enep-gverfk, C. L., 44, glose ditatione que les auteurs ont
vraisemblablement
raison de vouloir corriger en dotatione. Le mot a survécu dans encbarz
douaire.
Dans les lois galloises, le mot gn;yneh-werth a un sens plus étendu (Voir
Aneurin
Owen, Anciefit Laivs and InstiUdes of Wales, II, p. 206).
(3) Ce nom doit être rapproché de Eneulri que porte, d'après M. Ehys,
Lectitres, p. 401, une inscription dont il ne donne pas la date, mais bien
posté-
rieure au VI« siècle, conservée dans une chapelle à Goodrich Court.
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(delwedd D5897) (tudalen 129)
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— 129 —
Ergentet, nom de lieu.
Erispoe, roi de Bretagne, fils de Nomenoé.
Ermeliac plebs, C. L., 29 (Aujourd'hui Irvillac, arrondissement de
Brest, Finistère).
Erthiau 840.
Et, préfixe (Voir gaulois ate) : Ran Etcar — Treb Etuual —
Uuoetuual ?
Eu (1) :
Eu-boduu. Eu-monoc.
-cat, C. L., 27. -sorchit 860-866, Eusorgit
-doethal, Heudotal. 829-830, p. 117, litre 152;
-hocar. Eusurgit.
-hoiarn, Heuhoiam, Euhuarn, -tanet.
C.L.,46,Ehoarn,C.L.,52.
Eudon (2).
Euuen (3).
Fabr : Tigran Fabr.
Fau, fou hêtres : Fau villa — Fau-bleid, Foubleth, lieu — Fau-
moetcar, lieu — Fau-mouron, lieu — pagus En Fou, C. L,
(Voir En).
Fest (4) : Fest-gen 851, Festien 859 — Fest-uuoret — Fest-
uuore.
Fidlon (5) loyal, sûr.
Fingar (6) : Treffingar 990-992.
(1) Cf. gaulois avi- dans Avi-cantm; Orelli, 2033 (= Eucant ?). Le sens
d'avi
est douteux.
(2) P. 70, titre 91, M. de Courson a transformé Eudon en Ludon. C'est à
ce
nom q ae remonte le nom armoricain moderne usité en Léon et transcrit en fran-
çais par Yves : Eozen.
(3) Cf. le nom gallois Owen qu'on trouve dans le Cartulaire de Landaff
sous
les formes Luguen, Ignein, Yvein.
(4; Emprunté probablement au latin Festus.
(5) Mot à mot jjlem de foi : de Jid, avec la spirante dentale sonore, du
latin
Jides, et de Ion plein, servant de suffixe : gallois jfyddlon, même
sens.
(ô) Fingai- est le nom d'un saint irlandais qu'on suppose avoir vécu vers
460,
et dont le nom est devenu en Cornouailles insulaire Givincar. lia donné son nom
à Plvvigner, arrondissement de Lorient, Morbihan (en 1327, Flea-vingner,
Rosenzweig, Dictionnaire tojwgrajMqiie du Jfo?'bika7i).
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(delwedd D5898) (tudalen 130)
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— 130 -
Finit (1) : Finius, Finoes, Finitan, Finithic, Finilit.
Finit-ger (pars). Hael-finit.
-hoiarn. Jarn-
-uueten. Loges-
-uuoret. ■ Main-
Firinan (2), appendice, p. 357, an 838.
Flam, du latin flamma (3), surnom d'un comte Gradlon de Cor-
nouailles, G. L., 54.
Fonus (4), Fomus, Fumus.
Fos fossé, tranchée : do fos matuuor, au fossé de Matuuor; rudfoss
le fossé rouge; do fois (5) à la fosse (Voir Clofion).
Fosan le 'petit fossé : traduit dans la charte suivante par fossatellam
(Voir Clofion).
Fosot, emprunté au latin fossata, dans di-fosot'^
Fracant, appendice, an 850; Fracan, p. 6, titre 5, an 833 (Cf. Plou-
fragan, près Saint-Brieuc).
Fradleoc, surnom du comte de Cornouailles Fragual.
Framuual 833-840, Fraugal 834, Fraual 1092, Fragual, G. L.,
54 (6).
Freoc (7).
(1) Ce nom a été aussi regardé comme gaélique : son sens est aussi obscur
que
son origine.
(2) S'il n'y a pas erreur du scribe, comme c'est à craindre, nous sommes
cette
fois en présence d'un nom gaélique, dérivé de _^r vrai = breton gn'ir. Il est
porté par un manant cédé avec la terre de Lisin aux moines de Eedon, par
Rithgen.
(3) Flamm est employé aujourd'hui pour renforcer particulièrement les
adjectifs
nevez, iaonank : nevvz flamm tout neuf, iaouank flamm tout jeune.
(4) P. 30, titre 36, on lit Fonvs et non Fomun; ailleurs Fomus et même
Fumns.
Il est à craindre qu'on ne soit encore ici en présence d'une erreur du
scribe.
(5) Il est probable que le scribe a lu fois pour foss; dans un autre
passage,
il a écrit /o,?c linni (p. 107, titre 141) pour foss linni. D'ailleurs, dans
la charte
qui nous occupe, on a deux autres fois do fos et non do fois. Il ne faut donc
pas
songer à y voir une trace de cas. Tout au plus pourrait-on songer à y voir
l'indice
d'une prononciation particulière. Dans une partie du nord du pays de Galles,
on
prononce à peu prèsfl'ues avec accent fortement marqué sur o pour Jfôs.
(6) Nom propre d'homme encore fréquent sous la forme Fracal : cf. Kev
fraval (Rosenzweig, Dictionnaire topographique du Moriihan).
(7) Friocl Cartulaire de LandafE, p. 140.
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(delwedd D5899) (tudalen 131)
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— 131 —
Freudor (1), 859, Freodor 1084, Fredur 1047, Fredor 1100.
Frut, Frot ruisseau, courant : ... do fin Loeniou cohiton frut
usque ad Ult : à la limite de Loeniou (ou des buissons, voir Loin)
le long du ruisseau jusqu'à l'Ult (p. 163, litre 212, an 814-821)
— Frot-Eginoc, ruisseau, 845-860 — pons Frot-guiuuan 846 —
Frodic? nom d'homme (Cf. monasterium Kamfruth, Vita Turiavi,
Boll.,jul.,III, p. 614).
Fuenant pagus, C. L., 43 (Aujourd'hui Fouesnant, avec un s de
trop, près Quimper).
Funton fontaine : Funton maen la fontaine de pierre, p. 284,
Xle siècle.
Furie (2) : Bet-Furic.
Gablahplebs (3).
Gabol (Voir angabol).
Gai force, puissance : Gal-budic et Galuudic 871 (même personne)
— Gal-con — Gal-du; Galdubo (ablatif) 1084 — Galuiu 832-
868, Galveu, C. L., 39 — Gal-uuoreth {Société archéologique
d'ille-et- Vilaine, XVII, p. 18) — Rosgal (4) 814-825.
Ganet né : Mat-ganet.
Ganoe (dérivé de la même racine) : Madganoe — larn-ganoe —
— Ganoean (5).
Garth, haie ou plutôt talus élevé garni de buissons ou d'arbustes (6) :
Bot-garth — Hirgard (Tref), C. L., 11 (Aujourd'hui Hirgarz
commune de Crozon).
Gauale : Stergauale, ruisseau, affluent de la Vilaine, p. 284,
Xle siècle; plebs Gauele super Visnoniœ flumen, p. 259, an 1008-
1031.
Gauan? : Uuorgauan 1^7).
(1) M. de Coui-son a mal lu Frendor (p. 57, titre 72) ; cf. Freudnr,
Cartulaire
de LandafE, p. 186. et Frendubur, p. 115. Pour /re?/, cf. gallois ffreu,
ffrau
courant, torrent ; la forme faible de cette racine se présente dans/r«^ ^
*srûto-.
(2) Cf. l'armoricain /«/• habile, sage, du latin fur.
(3) Titre 2tiO. p. 210, et non 250 comme le porte l'index.
(4) Dans Ro.sgal, gai a probablement le sens de ennemi. En armoricain, il
a
un sens plus restreint qu'en gallois et en gaélique, il ne désigne que les
Français.
(5) Titre 281, p. 227. et non 226.
(6) L'auteur du Dictionnaire dit de V Armerye dit qu'on désigne par^ar/t
un
talus de 7 à 8 pieds, mais que quelques-uns réservent ce mot pour un
talus
recouvert d'arbrisseaux (Voir au mot haye).
(7) Et non Uuirgmian, p. 37, titre 46.
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(delwedd D5900) (tudalen 132)
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— 132 —
Gellan (1) (Tref), C. L., 35; villa Gelloc, Cartulaire de Redon,
p. 105.
Gen, gent (Dérivé de la même racine que le latin ^enris, grec yévoç) :
Anau-gen — Bud-ien — Con-gen — Fest-gen 851-856, Festien,
857 — Hoiarn-gen 858, Hoiarnien 895 — Indel-gent — Moet-
gen 859, Moetien 857 — Pritient 869 (2) — Rid-gen 840,
Ridien 833, Ritgen 850, Ritien 878 — Torith-gen et Torithien
(Voir To-) — Urb-ien — Urbm-gen, Urumgen (Voir urh) — Uur-
gint (3).
Gennai.
Glan rivage ou glaneur ; portus Glan-ret 1101.
Glas azuré, vert, pâle : Cunglas, Cunclas (Voir Cuneglase, noms
tirés de Gildas).
Gleu vaillant (4) : Gleuan ;
Gleu-bidoe 859-865, Gleuuidoe Gleu-hel.
875, Greubidoe (5) 874- -hocar, Gleuhucar.
876. -hoiarn 924, Glehoiarn
-cornai. 1037.
-comin. -louuen.
-courant. -marcoc 859, Glemarhoc
-dain 851-857, Gleudaen 1084, Glemarroc (X^-
916, Gleuden 1101, Gle- XII^ .siècle).
dennus 1089 (6). -monoc (7) 895, Glemonoc
-dalan. 1055.
(1) Cf. Gellan, Cartulaire de Landaff, pp. 138, 14*i, etc.
(2) Dans la même charte, pp. 192-194, titre 242, on trouve les formes
Pritient,
Priaient, Prigent. Pricicnt s'explique par le fait que le c et le ^ ont
souvent
été confondus par le scribe. Le Cartulaire de Landevennec ne présente
que
Pritient, pp. 25, 30, 31, 32. Reste Prigent qu'il faut probablement corriger
eu
Pritgent.
(3) Cf. le nom gallois ancien Bled-gint. M. Rhys, Lectures^, p. 405,
rapproche
ingénieusement ^i/t!' de l'allemand k\nd enfant, qui a la même origine.
(4) Cf. gallois glem vaillant.
(5) On trouve Greubidoe, non à la p. 213, comme le porte l'index, mais à
la
p. 211, titre 261. Greubidoe, envoyé de Paseuuethen, signe, dans la même
charte,
p. 212, sous le nom de Gleiàdoe (lég. Gleu-vidue).
(6) Ou trouve Glecn, p. 295, an 1080. Si c'est le même nom que Gleden, il
faut
y voir un fait de phonétique française. Gleen est de Marzac
(Loire-Inférieure);
le breton y aura disparu dans le courant du XI» siècle.
(7) P. 205, an 826, on trouve ijartem Glemonoc; à cette date, on peut
regarder
Glemonoc comme une erreur de scribe pour Gleumonoc.
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(delwedd D5901) (tudalen 133)
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— 133 —
Gleu-uueten(l) 888, Gleu- Gleu-cuu, G. L., 30 (Note du
guethen 1038-1041. XIII« siècle),
-uili. -louen, G. L., 18 (Note du
Gleuuoret (pour Gleu-uuoret). XIII^ siècle).
Gloes, glois, beait, pur {'2) : Gloes-anau, Glois-anau.
Gloeu, gloui brillant, limpide (3) : Uueten-gloeu 848-849, Weten-
gloui 842, appendice.
Glur : seul et dans Drichglur.
Gnauet connu (Voir gnou).
Gnit (4) : predium Vurgnit.
Gnou, nou, connu, notoire ou qui connaît (5) : Gnuou-mael,
appendice, p. 377 (note), vers 903 — Arth-nou — Bud-nou (Bron)
— Carant-nou — Gur-gnou — Hael-nou — Uuant-nou.
Gof forgeron : Rangof (6) 832-868 — Ri-uuorgou 837 —
Uuorgouan 860.
Goel : Uuorgoel.
Golbin bec : Randremes Golbin (Voir Golbinoc, Gloses).
Gorth (Voir Buorth).
Gost (7) : Uuorgost, Uurgost.
Gouidnet oies? : Pull Gouidnet la mare aux oies.
Grad degré, rangl : Gral, nom de lieu (8); Ran Gradou — Tangrad
— Grad-lon (9) 840-846, Gratlon 904, Gradelonus Crosleboc 1062-
1080, terra Graalendi presbyteri 1124-1125.
(1) P. 201, titre 249, on lit Glemtethen, faute de scribe pour
Glen-nuetheii.
(2) Cf. gallois gln'ys.
(3) Cf. gallois gloyw.
(4) Cf. le vieux gallois gnl-m œuvre, tâche (poème du IX« siècle, chez
Skene,
Four ancient Books of Wales, II, p. 2) ; cf. irl. ro-gniith, gl. factum est,
Gramm.
celt., 477.
(5) Catholicon : gnoti uide in haznat, cest tout ung (aujourd'hui hanat
connu) ;
gneuiff apparoir.
(6) L'index donne faussement Rangob; la charte porte correctement Rangof,
(7) Gost est identique au latin gvstns; cf. les noms gallois Guorgust,
Gurgust,
Cingust, Ungust (Voir Rhys, Lectures, p. 394).
(8) M. de Courson a lu à tort Groit, p. 142, titre 183; cf. Gradd, Mo
Manuscrijyts, p. 126 ; cf. Pierre de Grazou, charte de 1258, abbaye de
Lanvaux,
archives du Morbihan.
(9) Cf. Grathnin. Cartulaire de Landaff, p. 244; dans les chartes du
XII«-
XlV^e siècle, en Armorique, en pays bretonnant, on trouve Grazlon et
Grallon
(Voir plus bas, armoricain moyen, Chartes).
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(delwedd D5902) (tudalen 134)
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— 134 —
Gred : Gretan — Grettanet.
Gred-canham.
-uuobri.
Gred-uuocon.
-uuoret.
Grocon : Menehi Grocon, villa Grohon (même charte, p. 107,
litre 141, an 842); villa Grocon, titre 142.
Groecon.
Groikin 797-814, Groekin 865-866, Grokin 859-864.
Gron : Groniar — Gronuhel 1063.
Gu- : pour tous les mots commençant par gii = v vieux celtique,
voir uu, à l'exception toutefois de ceux qui ne se trouvent que
sous la forme gu-,
Guic, du latin vicus : Guic-hri (Voir bn), aujourd'hui Guipry
(lUe-et-Vilaine).
Guolch, action de laver : Guolchti lavoir, G. L., p. 30.
Gulugan, p. 2, titre 2, an 834 (cf. le nom gallois Gwelwgan).
Hael, hail généreux : Haelican, Haelin, Treb Haelan (1), Ran
Haelon.
Hael-bidoe, Hael-uidoe (2).
-cant.
-car.
-cobrant, Hailcobrant, Hael-
courant.
-comarch, Helgomarc 1063.
-cornes,
-detuuid.
-difoes, Haellifoes.
-finit,
-hobrit.
-hocar.
-hoiarn.
-homeit.
-houuen.
Hael-min.
-moeni.
-monoc, Helmonoc 1062-
1080.
-morin.
-nou (Tigran).
Haelouuri.
Hael-rit.
-tiern.
-uili.
-uualart.
-uuallon.
-uualoe, Hailuualoe.
-uuicon.
-uuobri.
(1) Cf. Haligan, village en Concoret; Ker-helegan en Langoelan
(Morbihan);
la ville- Helaii en Brehan-Loudéac (Morbihan).
(2) De Courson a tort, Hael-uiddoe, p. 218, titre 269.
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(delwedd D5903) (tudalen 135)
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— 135 —
Hael-uuocon, Helogon 1100. Heu-hael.
-uuoret. ledec-hael, ludicaei.
-uuorint. lud-
Hail-gugur. lun-
-guntius (1) 913. Merthin-
Hel-marc 1063. Nod-hail.
-melin (Bren) app., an 888. Pasc-hael.
Helorius (2) 1066-1082. Sul-
Arthan (3) -hael. Tutahel (4).
Con- Uuin-hael.
Cum- Uuoret-hael.
Detuuid-
Haeloc (5), dérivé de hael : Haeloc; Heloc, appendice, an 1051
— Sulhaeloc.
Haer (6) (Voir aer).
Haithoui (7) : larn-hailhoui 834, larnhaitou 833, larnhaethou 821,
larnhatoe 848-849, larnhatoeu 833 — Uuorhatoeu, Uuorhatohoui.
Ham (8) été'? : Hamuc, G. L., 26, aujourd'hui Hanvec — Ham-
car — Hamoion.
(1) Pour Hael-cnn.
(2) Eelori, nom qui existe encore aujourd'hui, serait au IX' siècle
Eael-uuori.
(3) Cf. Arthan. Mo Manuscrijjts, p. 108.
(4) Écrit à tort Tiitael dans l'index, charte 271, p. 220, an 892.
(5) Aujourd'hui Helec, Hellcc {Heleuc, Helleux en pays non bretonnant
depuis le XI« siècle).
(6) Certains noms en haer ont peut-être une autre origine que aer et se
rattachent au gallois liacru affirmer.
(7) Haitoni, haethou, hatoeu, hatoe, ne sont que des variantes d'une
même
foime. L'index pour ces noms est très fautif. Au lieu de larnhaetou,
larn-
haitoiil, pp. 3, 8, lil, 155, 220, il faut mettre : larnhaithoui, p. 3,
larnhaitou,
p. 8, larnhathoui, p. 220, larnhatoeu, p. lil, tit. 181, 182, larnhaethou, p.
99.
larnhatoeu est de Bain; or, à la page 220, larnhathoui est donné comme
un
prêtre attaché à l'église de Bain; il est vrai qu'il signe en 892 et
larnhatoeu
en 833. Plusieurs des cosignataires de larnhaethou et de larnhaitou signent
aussi
en compagnie de larnhatoeu. Il est fort probable que ces noms désignent
le
même personnage. On trouve des variations analogues dans l'orthographe
d'un
nom comique du Budmin Gospel : Morhaythu, Morhauo, avec le caractère
anglo-saxon pour la spirante dentale, Morhaeththo, Morhaedo (Whitley
Stokes,
Revue celtique, I, p. 332; cf. Haddan et iStubbs, Councils and ecclesiastical
Doevy
nient.<! rclatln'i to Ircknid and Grmt-Britain, I, appendice).
(8) Se retrouve peut-être encore dans Tanttham, Uurinham, à moins que ce
ne soient des superlatifs.
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(delwedd D5904) (tudalen 136)
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— 136 —
Hamal semblable (1) : Uurhamal (2) — Uuiuhamal.
Hamn, C. L., 2, la rivière de Ghàteaulin, l'Aulne (Voir plus haut,
Vies des Saints).
Hamoi (Cf. ham) : RanUurhamoi.
Karn (Voir hoiarn).
Harth : Penharth, lieu.
Harthoc : Tref Harthoc, C. L., 13, aujourd'hui Landrevarzec
(Finistère).
Hasoeu, hasoui (Voir asoeu, asoui).
Hebet (3) : Hebetan — Roenhebel.
Hedr (Voir hitr) .
Heirguor : Diles Heirguor Che[m]bre, C. L. (Voir Chembre).
Hemel semblable à : Bud-hemel; But-heuel, C. L., 30 (Note du
Xllle siècle) — Leuhemel — Uuoret-hemel.
Hen vieux : Hen-car — Hen-lis, lieu — Henbont (Hugolinus de)
1037.
Hent (Voir hint).
Hep : Heb-goeu (4); Hebuuou, C. L., 24, Heguoeu, C. L., 18
(Note du XlIIe siècle).
Heth (Voir aeth).
Heu (Voir eu).
Hidinuc (5) : Ploe-hidinuc 1037.
Hidr, hedr, hitr, hird, herd audacieux, vaillant (6) : Hirdan,
(1) On serait tenté de rattacher à hamal, Riaual sans la forme Riagual,
p. 226, an 910. Cf. Keriaval pour Ker-riaval, village en Locmariaquer
(Morbihan).
(2) Cf. Gurhm-al, Cartulaire de LandafE, p. 137.
(3) Pour Hepetani cf. vieux gallois hepp, gl. inqnit; à moins qu'on ne
préfère
rattacher ces mots à la racine *.<ieqv suivre. Cf. Gurthebet, Cartulaire
de Quim-
perlé, p. 11 v° (copie Maître).
(4) Le sens de hep ici est incertain. L'index donne Hebgoen, la charte
porte
correctement Hebgoeu, p. 74, titre 97. Ce nom a été fort maltraité par les
histo-
riens et les scribes dans les chartes concernant le Kemenet dont le siège
était
à Guidel (Morbihan) : Kemenet-Heboe, D. Morice, Preuves, I, 874, an
1037;
Kemenet- Hebgoen 1160 (i6t<^., p. 638); Kemené-Theloe 1265 {ibid., I, p.
996);
Guémenè-Theboij 1301 {ibid., I, p. 1176); enfin le doyenné des bois!
(5) Pp. 327-328, Cartulaire de Quimperlé, Plebs Ithinuc ; Ploezinec
(abbaye
de la Joie 1283, Archives du Morbihan); Ploeijzinei(c. 1320, D. Morice, I, p.
1297;
aujourd'hui Plouhinec, canton de Port-Louis (Morbihan). Il faut noter que
dans
la charte des pp. 327-328, on trouve un David de Ploihinee. Hitin doit
être
séparé de hidinuc (Voir hitin).
(6) Armoricain moyen hezr, hardi ( Catholicoii) ; gallois hydr.
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(delwedd D5905) (tudalen 137)
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— 137 —
Hidran, Hidric, Hedroc 1062 — Hird-bidoe (1), Hird-uidoe, Helr-
uedoi 909 — Hird-car — Hird-hoiarn, Hirt-hoiarn, Hetruiarn 869
— Hird-marcoc, Hirt-marcoch, Hedremarhoc 910 — Hird-uuallon
— Hird-uueten, Hirt-uueten (2) — Hird-uuoion, Hedr-guoion
913, Hetruuoion 909, Hederguion 910 — Hird-uuoret — Herd-
monoc, appendice, an 860, Hedromonoc 1051-1060.
Hil race, semence dans Hilian.
Hlmhoir (Voir Imhoir).
Hin (3) : Treb-Hinoi; Hinoc.
Hin-cant, Hingant (4) 909. Hin-uual (Ran).
"Clialt. -uualart.
-cunan. -uuallon
-hoiarn, Hinuarn (Soit), -uueten.
C. L,, 11. -uuoret,
-moi.
Hint, Hent chemin : Camp Caubal-hint (Voir Caiibal), Ponit
Caupal-hint, appendice, p. 358, titre 11, an 839-844 — Car-hent,
CL.
Hir long : Eneshir, C. L. — Maeluc Dant-hir, C. L. — Hirgard, C.
L. — Hir-huueten, p. 58, titre 74.
Hirlan : Kaer Gleu-hirian, 1037.
Hitin : Hitin, Heden (5) — Villa Bron-hitin — larn-hitin; larnhi-
thin 866, 849; larnhiten 837 — Gur-heten (6), p. 225, titre 278,
(1) L'index et les chartes sont ici également défectueux : p. 50, titre
62,
an 866, au lieu de Hirbidoe, lisez Hlrd-bidoe ; p. 188, titre 240, an 868, au
lieu
de Hirvidoe, lisez Hird-uidoe; p. 87, titre 113, lisez Hird-uidoe ; p. 102,
titre 134 ;
p. 124, titre 160; p. 52, titre 65, Hird-bidoe.
(2) P. 92, titre 122, an 834, Hirt-uneten ; p. 124, titre 160, an 846,
Hird-uueten;
p. 58, titre 74, an 859-865, on trouve un Hir-huueten; hir ici est
probablement
exact et signifie long.
(3) Cf. gallois hin température, Mnon beau temps ? Armoricain moyen
hijnon
clair (CathoL).
(4) Hingant est encore aujourd'hui un nom fort répandu en Armorique.
(5) M. de Courson a écrit à tort Eden, p. 18 ; cf. Hedyn (Bodmin Goapel,
Haddan et Stubbs, Couneils, I, appendice, 33) ; cf. Hedennec, moulin en
Ingui-
niel. Morbihan (Kosenzweig. Dictionnaire toj)ograj)hique).
(6) Gur-heten suppose au IX<i siècle une forme Uuor-hitin. Ce nom a
donné
aujourd'hui Gonrden. Coat-gourden. Le t représente donc l'explosive
dentale
sourde ou ténue dentale t, et hitin ne doit pas être confondu avec
hidinuc,
Ithinuc.
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(delwedd D5906) (tudalen 138)
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— 138 —
an 909; Guorheden, p. 302, titre 350, an 1128; Guorreden, p. 280,
titre 328, an 1063-1076; Gureden, p. 259, titre 306, an 1063.
Ho, hu, préfixe ayant le sens de bien :
larn-ho-bri, larnobri 864-870. Ho-urantes.
larn-ho-brit. -uuel (Voir Houuel).
Ho-car, Hogar 1120. -uuen.
Ho-cunan, Hucunnan 909. Hugunnan -uuis.
913,Hogonanus 1029-1037. -uuoret.
-dric 1084. -uuori.
-ledrus 931 . Hu-dreth 866.
Hocar (1) qui aime bien, aimable (Voir Ho-) — Anau-hocar —
Hael-hocar (Ran) — lud-hocar — Mael-hogar 834 — Uuor-hocar.
Hochic : Uuod-hochic (Cf. Guodm.ochus, C. L., 14).
Hoedigen.
Hoedl (2) âge, existence, durée de la vie : Hoidlan — Villa Hoethlor
— Hoedl-monoc — Lan Hoitlleian? C. L., 14.
Hoel (3), hoil : Hoil-uualart, 857-858; Hoel-uualarlh, 868, Holuua-
lart (4) 858 — Hoel-uuallon, app. — larnhoel — Sulhoel (Ran).
Hoiam (5) : Hael-hoiam — larn-hoiam — Posidhoiafm] — Roen-
hoiam — Uuiuhoiam.
(1) Cf. gallois Hygar, armoricain Hegarad.
(2) Cf. le nom gallois Gn-ynn-hoedl := Vende-sëtli et Venrii-setli,
Inscrip-
tions chrétiennes de Grande-Bretagne (J. Rhys, Lectures, p. 212). Pour
hoedl,
cf. armoricain moyen hoazl : Catholicon. hir-hoazhts âgé, armoricain
moderne
hoal âge.
(3) Il est invraisemblable que nous ayons affaire ici à Ho-uuel qui voit
bien.
Cf. plutôt le gallois hwyl élan, course, voyage.
(4) Hoel-intalarth, Hoihtnalart, Hol-uualurt paraissent désigner le même
per-
sonnage, un notable de la suite de Salomou.
(5) L'index et les chartes sont encore ici également défectueux. Pp. 113,
114,
titre 148, on lit Hael-hoiam et non Haelhoiarn : la même femme est
nommée
p. 115, titre 150, et, cette fois, M. de Courson écrit avec raison Hael-hoiam
—
M. de Courson a. suivant son habitude, confondu et mêlé les personnages
divers
portant les noms de Rotnhoiarn et Roenlwiam. On trouve Ruenhoiarn, p.
28,
titre 34; p. lui, titre 134 (Compot Roeuhoiarn). Le Roenhoiarn de la p.
86,
titre 112, est différent du Roenhoiarn preshyter de la p. 167, titre 217, et
du
Roenlwiarn colonns de la p. 214, titre 263. On trouve Roenhoiarn p. 6 et non
5,
titre 5; p. 7, titre 6 (et non Roenhoiarn); p. 121, titre 152 : c'est le même
person-
nage (le nom est écrit Roianhoian, p. 37). La pereistance dans l'écriture
hoiam
pour le même personnage, le nom de larn-hoiam, la forme Posidhoia pour
laquelle le scribe a probablement oublié le signe abrévialif de Vm sur â
{Posidhoia), ne permettent pas de supposer une erreur du scribe pour hoiarn
fer.
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(delwedd D5907) (tudalen 139)
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— 139 —
Hoiant(l).
Hoiarn fer : Hoiarn, Haiarn 1037 (2).
Anau-hoiarn. Pasc-hoiarn
Cat-
Con-
Deui-
Dre-
Eu-hoiarn, Heuhoiarn 843,
Heoiarn (3) 1101, Eu-
huarn (4), C. L. (Voir Eu).
Finit-
Gleu-hoiarn, Glehoiarn 1037.
Guisc-hoiarn (Kaer) 1037.
Hin-
Lat-
Loies-
Mael-
Maen-
Merthin-hoiarn, Mertinhiarn (5).
Mor-huarn 11'28.
Ran-
Ral-
Rit-
Roen-hoiarn.
Saus-hoiarn 8 iO, Sausoiarn 1026,
Sausoyarn 1055.
Sul-
Tan- hoiarn, Tanoarn 1060.
Tri-hoiarn 834, Tre- hoiarn 849.
Uueten-
Uuin-
Uuiu-
Uuo-
Uuoel-
Uuor-
Uuoret-
Uur-
Hoiarn-comhal — Hoiarn-gen (6) 858, Hoiarnien 895, Hiarn-gen
859 — Hoiarn-min — Hoiarn-scoet (7) 851-856, Hoiarscoet
(1) Probablement pour hoiarn ou hoiarnt, Anau-hoiant presbyter paraît
être
le même personnage que Anau-Juiiar/t presbyter de la p. 23. Cathoiant, p.
37,
paraît ne faire qu'un avec C/if hoiarn, p. 122, titre 152. Cathoiant est
probablement
Catluiant, nom très fréquent. De même, Bcnhoian, p. 93, titre 123, est le
même
personnage que Roenhoiam, p. 6, titre ô, même année 833, même lieu.
(2) De Courson, Hoiarn, p. 329.
(3) Le manuscrit porte Èeoiar.
(4) On trouve aussi Ilehoiarn dans le Cartulaire de Landévennec, 51. Il
est
certain que en- et heu- sont des variantes d'une môme forme : le même
person-
nage signe Heu-hniarn, p. 139. titre 179, et JEti-hoiarn, p. 140, titre
180.
(5) P. 101, titre 33, le manuscrit porte Jlertinhoiarn et non Merthinhoiarn
;
p. 28, le manuscrit porte Merthinhoiarn, Mertinhiarn et non 3Ierthinhoiarn,
et
aussi Mertinoharnus.
(6) Cf. Cartulaire de Landaff, Haern-gen, p. 197.
(7) L'index donne pour la p. 82, Hoiarn-scoet ; le manuscrit et la
charte
Hoiarscoet; à la p. 55, titre 70, index et charte portent Hoiarn-scet, le
manus-
crit paraît donner Hoiaruscoet : dans les deux cas il faut corriger en
Hoiarnscoet.
En eiïer, appendice, p. 378, titre 43, on voit figurer parmi les témoins
d'Eiispoë,
un Hoiarn-scoet ; or, p. 55, c'est aussi Erispoë qui est le donateur.
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(delwedd D5908) (tudalen 140)
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- 140 -
847-854, Harscoit 1038-1041, Harscuid 1050, Arscoet 1145,
Arscuit (1) vers 1000 — Hoiarn-uueten, Huar-uuethen, C.
L., 24.
Hoiernin (2) plebs 860-866; Huiernim (sic) 833.
Houuel qui voit bien, de ho+uuel (Voir uuel) : Houuel, G. L., 25;
Hoel, dans le Cartulaire de Redon dès 1062.
Houuen (3) : Houuen — Hael-houuen — Hun-houuen — larn-
houuen — lud-houuen — Ri-houuen — Roen-houuen — Uuor-
houuen.
Hu (Voir ho).
Huel élevé, haut, pour uchel, uhel (Voir uhel) : Huelin 1084 —
Huel-ueu (4) 868.
Hud (Voir Dihudgar).
Hun sommeil : Hun-houuen — Hun-frid? — Lan Huncat, C. L., 18
(XlIJe siècle).
lacu (5), du latin lacobus; lagu dès 833.
lahan (Voir lohann).
larn (6) fer : larna 865, nom de femme; larnn, larnt; Ran
larnoc; larnican; Ran larnedam (plutôt que larnetlam?);
Hiarn-cren.
(1) L'orthographe Arscoet indique déjà une prononciation française. Ce
nom
existe encore aujourd'hui. Dans les pays bretonnants, on prononce
nettement
Harscoet.
(2) La charte et le manuscrit, p. 8, titre 7, donnent Huiernim et non
Huernim,
comme le porte l'index. Plebs hoiernin est aujourd'hui Pluherlin, canton
de
Kochefort-en-Terre (^Morbihan). On trouve, dès 1387, la forme Ploeherlin
(Rosenzweig, Dictionnaire topor/raphicpie du Morbihan).
(3) Ce nom apparaît huit fois seul dans le Cartulaire avec la même
ortho-
graphe : cf. le gallois hy-wên qui rit volontiers .'
(4) P. 188, titre 2i0, Huel-ueu se trouve répété deux fois dans la même
charte.
Pour le second Huel-ueu, M. de Courson a écrit Hueluncnt. L'index signale
aussi
un Huellifoes, p. 107 ; la charte porte HaelUdifoes.
(5) M. de Courson a mis arbitrairement sous les lettres i etj des noms
écrits
invariablement / dans le Cartulaire.
(6) Il est très remarquable que larn n'apparaît jamais comme second
terme, et que d'autre part, il n^ entre jamais en composition avec hoiarn
:
il est donc sûr que iarn diffère ici pour des raisons d'accentuation
de hoiarn, mais a le même sens; à remarquer l'orthographe hiarn dans
Hiarngen.
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(delwedd D5909) (tudalen 141)
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— 141 —
larn-finit. larnnomen?
-ganoe. larn-tanet.
-grinn. -uualart.
-hailhoui (Voir -uuallon (2).
haithoui). -uualt.
-hebet. -uuahaunt.
-hirt. -uucant.
-hitin. -uuere.
-hobri. -uueten.
-hobrit. -uuiscid.
-hoel. -uuocan.
-hoiam. -uuocon, larnogon
-houuen. 1062.
larniuuin. -uuoret.
larn-kenet.
lar pour larn dans : lardet 833-834 — lardrion 820 — larlios 860-
866 — villa larmanac? 826-834 — lartiern 842.
latoc (3).
lau : Gulet lau, G. L., 26 (Voir lou).
Ibiau, nom de femme.
led (Voir iud).
lestin (Voir lostin).
Iglur : Sent Iglur, G. L., 22 (Gf. gallois eglur clair?).
Ilisoch, de ilis église? {Société archéologique d'Ille- et -Vilaine,
XVII, p. 19).
Illoc 913.
Imhoir (4) = latin emporium (Zeuss, Gramm. celt., 2« édition,
p. 113 : imhoir = emmoir = empoir).
larn-bidoe 845, larn-
uidoe (1) avant
797.
-bud 814, larn-
uud avant 797.
-budic.
-cant.
-colin et larn-
coglin 832
(même charte),
-con 814, larcun
846.
-conan.
-detuuid (Voir
detuuid).
(1) P. 13, titre 13, le manuscrit porte larmàdoe ou laruuidoc, et non
larnnuidoc ; il faut lire larnnidoe : le scribe a pris l'a pour un v.
(2) Cf. larnwallun. Bodmin Gospel, 45 (Haddan et Stubbs).
(3) Cf. gallois iad le devant de la tête, le crâne?
(4) P. 12, titre 12, .an 834 : de uno latere flumine {sic) quod vocatur
Itmtuor;
p. 113, titre 146, an 821 : do imhoir..., ultra imhoir..., pont Imlwir (p.
114,
titre 147, an 838-839. la traduction latine répond à imhoir par ripam.
Voir
Cohiton). P. 119, titre 155, an 830, super ripam Hemlwir ; p. 120, titre
156,
an 834, de uno latere flumen {sic) quod vocatur Himboir. La forme
imhoir,
emhoir est garantie p.ir la forme actuelle; on trouve encore en Ruffiac,
dans
le Morbihan de langue française, le pont à' Emoi.
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(delwedd D5910) (tudalen 142)
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— 142 —
In, préfixe : In-conmarc — Indelgent — Ennoguent, femme, 1052.
Inis (1) île : Ran Inis-louuen — Inisan (Voir Eues).
Init (2) : Init-car.
lodica villa (Voir iud).
lohan, du latin lohannes; lahan (3) 838-848.
lona.
lostin, du latin lustinus; lostin 868; leslin 1063 (4).
Iscummarc, fils d'un certain Nominoe 1047; Excomarcus 1072;
Escomar 1060.
Istomid, id est trifocaliuml (5).
lou (6| : louuan — lou-monoc — louuelet — louuoion.
Iud combat : ludon.
lud-cant (7). lud-lin; Iulin. lud-rih, lud-reih.
-car 864-870; lus- Id-loen,dansZeridfoe»i, -rid; ludrith.
car (8) 837. lieu, 1066-1082. -uual.
-condoes. lud-louuen. -uuallon.
-cum. -min. -uueten.
-her. -morin. -uuocon.
-hocar. -nimet. -uuoret.
-houuen. -re (9). led-car (10) 862.
(1) L'index donne, pour la p. 163, une insulaia iSi». Or, p. 163, titre 212,
on lit ;
ad insnlam que est in sin uillœ ecclesiœ. Il faut lire : que est in xinv illœ
ecclesiœ.
(2) Cf. gallois Ynyd commencement ; ynyd y Gran-ys initium quadragesimae
;
mawrthynyd mardi gras ; armoricain enet le mardi gras et les deux jours
pré-
cédents : dlsul énet le dimanche gras.
(3) P. 146, titre 186.
(4) Cf. lestln, cartulaire de Landaff, p. 202; Ker-isthi, en Marzau
(Morbihan),
(5) Appendice, p. 354, titre 4, an 833, d'après dom Lobineau, Histoire
de
Bretagne, II, col. 68, et Blancs-Manteaux, p. 398 : Conwoion monachus
scripsit
istam carticulam per commeatum et voluntatem Alvriti Mactierni, sedente
super
trifocaliuni, id est, istomid, in fronte ecclesine, stante Rethvroret in
dextera eius.
On ne connaît pas mieux le sens de trifocalhim que celui de istomid.
(6) Probablement de lov emprunté au latin lovis, à moins qu'on ne le
rap-
proche du gallois ien plus jeune, armoricain inonhcr le plus jeune des
fils.
(7) Cf. KQY-iezcant, 1447, aujourd'hui Kericant, en Grandchamp
(Morbihan),
(8) Il est fort possible que Ivd-car et luscar soient composés
différemment.
(9) L'index est ici encore très défectueux et confond des noms
différents,
pp. 24, 26, 56, 92, 127, 167, 181. Indre (p. 92, luddre); p. 58, liulrih et
non
ludrich; p. 144, Indreih; p. 160, Indrih; p. 38, ludrld; p. 43, Indârith et
ludrith;
p. 47, Ivdrieh (lege ludrith). Indre. Ivdrili, ludrith, sont des formes
différentes
désignant des personnages différents.
(10) Cf. Eericar, village en Crach (Morbihan); a passé par lez-car comme
Kericant par lezcant (Voir la note à Ind-cant). *
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(delwedd D5911) (tudalen 143)
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— 143 —
ludhael (1), de ivd et hael.
ludic (dérivé de lud) : ïudicar 851-857, lodicar 821 ; villa lodica
864-870 : ledec-uueten — ledec-hael (2) 869; ledicael 875,
ledecael 866, ludicael 1080 (pendant le XP siècle ludicaelus ou
ludicalis).
ludicael (3) (Voir ludic).
lun (4) : luna — lunam.
!un-anau.
lun-hael.
I
un-uuallon.
-asoi.
lunham.
-uueten.
-car.
[unedoe.
lun-monoc.
-nimet.
-uuocon.
-uuoret.
[uneprit.
-tiern.
[un-keneu
(5).
-uual.
net (6) (d
érivé
de lun) : lunet — lunet-
•monoc
— lunet-hui
lunet-uuant — Uur-iunet.
lustin (Voir lostin).
Laedti (8) laiterie^ de laed pour laeth lait, et de ii maison, C. L.,
39.
Lai : Conlai — Killai, 1108; Kyllai.
Laian (9), C. L., Treb-laian — Tnou Laian, C. L., 43.
Lalocan.
(1) ludliael 859; ladahel 820; luthail 915; ludaeC 1069; luthel 1100;
luhel
9.31. Ce nom existe encore aujourd'hui sous les deux formes Jutcl et
Juhel.
(2) Cf. le nom comique Gy<ticcael (^Bodmin Gospel, Revue celtique, I, p.
332).
(3) ludicael, au XP siècle et bien plus tard, représente la tradition
officielle :
ce nom avait été porté, depuis le YV siècle, par des princes et des
personnages
très importants. L'évolution naturelle du nom se retrouve dans ledecael
qui
existe aujourd'hui sous la forme Gicqitel et la forme lezeqiiel que j'ai
entendu
prononcer Izikcl; cf. Bod-iqnel^Gn'^ojaX-VowtxYj (Morbihan). Pour /«<?
donnant
■iz, cf. Coet-lzec (= Coet-ludoc), village en Inguiniel (pron.
Coet-Iec').
(4) Cf. Vie de saint Samson, 40 ': Imiiavns qui et ipse britannica lingua
cum
illis Inx vocitabatur (Voir plus haut. Vies des Saints).
(5) liniJicneii, 1029-1037; linikueneit, 1026; lungenen, 1040; lunguenex,
1061-
1075. Ce nom se retrouve dans le nom actuel de Ginguené.
(6) Cf. Innet, Cartulaire de LandafE, p. 140.
(7) P. 205, titre 215. Iitnet-hutiant etnou lunetmiaiit ; demême, p. 160,
titre208.
(8) Cf. Laithty Teliaii. Cartulaire de Landaff, p. 119.
(9) Cf. gallois leian religieuse, armoricain leanes, vannetais lianes,
cor-
nouaillais laines; ou laian âdelis, dislaian infidelis (Vocabulaire
comique,
Gravim. celt.. p. 823). Ce nom se retrouve dans celui de la commune de
Treflean. au XVP siècl • Trevleyan, canton d'Elven (Jlorbihan). Le
Treb-laian
du Cartulaire désigne, il est vrai, un autre lieu, probablement en
Kufiac.
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(delwedd D5912) (tudalen 144)
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— 144 —
Laman (1) : Kentlaman — Raclaman.
Lan monastère, lieu consacré : Ploi-lan (Plélan, Ille-et-Vilaine) —
Pen-lan — Lan Bertuualt, C. L., 151.
Laoc campus.
Lath vergffi? : Lat-hoiarn; Lathoyarn — Lat-moet.
Latr voleur : Gamp-latr.
Lebrant : Uuiu-lebrant.
Lechan? (2) : Anaulechan.
Leiham le moindre, le plus petit, superlatif de lei, gallois liai :
Salina leiham (3).
Leisou (4).
Len (Voir lin).
Lergen, appendice, p. 367, an 852. Cf. Lerian , Treslerian portus
(Voir Treith}.
Les (Voir Lis).
Let demi : Lettigran demi Tigran (Voir Tigran).
Let (5) : Lel-monoc.
Lethoc (6) : Clolethoc pour Glot-lethoc?
Leu lion : Leuhemel semblable à un lion.
Leuuer (7) lumière.
Libr (8) : Librcoot, lieu, 846 (Probablement pour Libr-coet).
Lillan, appendice, p. 377.
Lilloc.
Lim aigu, pénétrant : Lim-uuas.
Lin étang : Run-lin, lieu — villa Lenguennoc 837.
Lin : Lin-woret, appendice, p. 374.
(1) Kendlava7i (Cartulaire de Quimperlé, p. 82, XIII« siècle) ; cf. le
gallois
llafanad faculté, intelligence?
(2) A corriger peut-être en lethan large : Anau-lethan ; cf. Clo-lethoc.
(3) Les salines sont souvent désignées autrement que par des noms propres
:
salinam maorrem — salinam permet — salinam medianam.
(4) Cf. gallois liais voix / Cf. le nom comique Sul-leisoc [Revue celtique, 1
p. 332,
Glossarial index).
(5) A rapprocher probablement du suffixe gallois lyt ayant idée
d'abondance,
et de litan large.
(()) Dérivé probablement de lit comme litan.
il) Cf. gallois llevfer.
(8) Cf. gallois llyfr qui sert à traîner, dans llyfr car partie du traîneau
qui est
sur le sol ; vieil armoricain lihirion vel stloltprenou , glosant :
lajjsussive rotnnda
ligna qiiœ rôtis s7ipponnntur (Gloses de Berne).
;-coet.
Lis-nouuid(3)844,Les-
-colroet.
neuueth 826.
-fau 834, Les-fau-
-penfau.
832.
-prat.
-fauin.
-rannac.
-iarnuuocon.
-ros.
Ran-lis.
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(delwedd D5913) (tudalen 145)
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— 145 —
Lios (1) fréquent, nombreux : Liosic ; Liosoc — Lios-hoiarn — Iar[n]-
lios — Pritient Liusuc, C. L., 30.
Lis cour, dans les noms de lieu :
Lis-bedu, Lis-uedu.
-bidioc.
-bison, app., an
846, Lis-uisonn
(2) 834.
-broniuin.
-celli.
Liuer (4) dans Liuerin — Caer Liuer, C. L., 26.
L.iuuet coloré {b) : Liuuet-lon — Blenliuuet(6); Blenliuuet, C. L.,25;
Blenliuguet, G. L. , 46 — Morliuuet (Cf. Blinluet, hameau en Peillac,
Morbihan français).
Loc (7) cellule, monastère, lieu consacré : Loc lunguoret, C. L., \9
— Locus sancti Wingualoei, C. L., 19 (Cf. Locunolé, Finistère).
Loch, traduit par pastus (8) (Voir luh).
Logen, Loen : Cat-logen 839-844, Cat-loen 869 — Loen-gil 876.
Loen (Voir loin).
Loes (Voir loies).
Loiant : Cat-ioiant 833; Cat-luiant 913; Catusloiant (9); Catloant
1052-1060.
(1) Cf. gallois lliajvs, armoricain moderne lies,
(2) P. 92, titre 122, et non Lli-uxinson, comme l'écrit M. de Courson. P.
61,
titre 79, on remarque im lieu appelé Bessonn.
(3) P. 133, titre 177, aulam Xouuid.
(4) L'écriture avec un seul w = v ne permet guère de rattacher ces
formes
à lia couleur. Cf. gallois llif, llifer flot, inondation? ou, peut-être dans
Liuerin;
le gallois llif scie!
(5) Cf. le vieux gallois liii, glosant gratia (Gloses à Juvencus).
(6) P. 10, Blenliuet; pp. 77, 9,S,2\&,2\% Blen-liuuet; y>.'^'22
BUnUuet {\\0\);
p. 329 Blenliuet (1037^; p. 333 Blenliiet (U08).
(7) Cf. Monach-logeu monastères {lolo Mannscripts, p. 114).
(8) P. 40, titre 50 ; p. 60, titre 78 ; on trouve la fonnnle : sine censu,
sine
tributo, et sine jtastii caballis ulli liomini sub cœlo nisi... ; p. 195,
titre 242 : Ipse
Pritient opus et angarium et pastum canum vel caballorum querebat ; p.
95,
titre 126, sine pastu caballi vel canum: p. 217, titre 278, sine loch; p.
365,
titre 29, appendice : sine loch caballis.
(9) P. 133, titre 172, Catloiant. mais avec l'abréviation ordinaire pour
us
accompagnant le t de cat. Le scribe aura eu devant les yeux CatusUda7it.
mais
aura pris xts pour la terminaison latine du premier terme.
10
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(delwedd D5914) (tudalen 146)
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— 146 —
Loies, loes : Loieshic, Loiesic — Loiesoc; Loiesou.
Loies-auual. Loies-louuen.
Loies-bidoe, Loies-uidoe 846. -min.
-britou. -uuallon, Luiesguallon 909.
-budic. -uuaroei (Voir WMrtroe).
-cant. -uuelen, Loes-uuethen 833.
-car. -uuotal.
-hird, Loieshitr (1); app., -uuotan.
p. 377. -uur.
-hoiarn, Luieshuarn 910. Uuorloies.
Loin buisso7t : villa Loin (2) — villa Loin-prostan — Ran Loin-piket
— do fin loeniou cohiton frut usque ad Ult (Voir frut).
Loit : Ran Loitan.
Lon (3) 'plein, sert aussi de suffixe indiquant plénitude (Voir
Fidlon) : Aeth-lon (4) — Cat-lon et Gallon (5) 867-871, p. 160,
titre 208 — Fid-lon — Grad-lon (Voir Gradlon) — Haeth-lon
— Urb-lon.
Loscan (cf. loschelt) : Tonou-loscan, lieu.
Loscheit brûlé : Cher-loscheit (Société archéologique d'Ille-et-
Vilaine, XVII, p. 18).
Lou lumière 1 : Lou-morin — Uuo-louan.
Loutinoc : pont Loutinoc — Ran Loudinoc (6).
(1) P. 50, titre 62, M. de Courson a écrit Logesirc ; le manuscrit porte
Logexic
avec un r sur le c. Le c étant souvent confondu avec le t, il est probable
qu'il
faut lire Logeshitr.
(2) P. 122, titre 159, nous trouvons une villa Luencetnocli ; il faut lire
Loen
et Onocli. Voici le texte : Hirdhoiarn donne : Ran que vocatur Bothgellet
sitam
in plèbe Rufiac et aliam mllam que nmicupantiir Loencetcnoeh, Il faut
corriger :
et alias villas que. . . comme le montre la charte 111, titre 145 : Nominoe
fils
de Noli, donne : duas villas que uuncupantur Loin et Cnoch.
(3) Gallois llawn, armoricain moderne leun.
(4) P. 75, titre 99, le manuscrit porte Aithlon et non Arthlon.
(5) Callon dès avant 797. Le scribe aura peut-être lu Callori dans
plusieurs
chartes portant Cation. On trouve Cation jusqu'en 897. 11 aura peut-être
été
influencé aussi par le mot calon cœur.
(6) Aujourd'hui Lodinevx, village en Ruffiac. Lodineux a passé par la
forme
Lodineuc. Beaucoup de noms en oc, figés sous la forme eue, prononcés eu
en
français, ont été écrits eux en zone française ou euf (Rotheneuc écrit
Rothcnenf.
lUe-et-Vilaiue).
— Ul —
Louor, surnom d'Even, p. 333, titre 376, an 1108 (1).
Loutoc, ruisseau.
LtOuuen joyeux : Louuenan (2) — Louuen-car — Louuen-hoiarn.
Argant
-louuen.
lud-louuen.
Uuiu-l
Cat-
Loies-
Uuor-
Dre-
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(delwedd D5915) (tudalen 147)
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Rat-louuen (3).
Uur-
Drih-
Tanet-
Gleu-
Uuuen-
Louuern renard : Bot-louuernoc (Voir Lovernaci^ Inscr. chrét. Gr.-
Bret.) — Ker-loern 1066-1082).
Louuinid (4) joie : Rann-louuinid.
Ludre (5) sirfic, lieu, C. L., 14.
Luh étang, pour luch : Luh-guiuuan : per Frot-guiuuian ad Luh-
guiuuan(6) — Coit-louh? (Aujourd'hui Goet-leu, en Saint-Congard,
Morbihan français).
Luh (7) : in luh (in luth, p. 155, titre 199), expression accompagnant
les actes de donation pleine et entière.
(1) M. de Courson a fait d'Evenns et de lotior deux personnages
différents.
Pour louor (= lovr .'), cf. le vieux gallois lohtir glos. anhela (glos. à
Juvencus),
gallois moderne Ibvfr, féminin llofr, timide, lâche.
(2) Cf. Lowenan {Bodmin Go-ipd, Revue celtique, I, p. 332). Laouenan a,
dans plusieurs parties de l'Armorique, le sens de roitelet. Par une
singulière
coïncidence, le roitelet porte dans le pays de Galles le nom de dryw, qui
paraît
bien être le même mot que l'armoricain drev, joyeux, vif.
(3) On trouve dans la même charte Katlouuen et Radouuen. Dans ce dernier
cas, le scribe a confondu tl et d.
(4) Cf. gallois moderne llawenydd, armoricain lèveriez, vannetais
lehniné.
(5) Ludre, saline, étang et moulin à eau sur le Morbihan, en Saint-Armel
:
Luzré 1474 (Eosenzweig, Dictîmmaire topographique du MorbiJiari).
((3) P. 123 et non 120, titre 150.
(7) M. de Courson a confondu Inh, loch (Voix loch). P. 69, titre 91 :
Tradi-
dimus... in luh, in dicombito, in alode comparato, dicofrito et sine uUa
renda
ulli homini sub cœlo... — P. 113, titre 148... In hih, in alode
dicombito,
sine redemptionem {de) unquam dicofiit, difosot, diuuoharth, et sine ulla
re
ulli homini sub cœlo. . . — P. 123, titre 160. . . Sine censu et sine tributo
et sine
opère et sine ulla re ulli homini sub cœlo... in luh, et alode comparato,
sine
redemptione unquam... — P. 132, titre 171... In luh, in dicombito, in
alode
comparato, diost, dicofrit, diuuohart, et sine ulla re ulli homini sub
cœlo... —
P. 155, titre 199... In alode comparato in luth, jure proprio, sine censu,
sine
tributo ulli homini sub coelo... — P. 156, titre 200... ilaneat (la
donation)
inconvulsa. . . in luh, in dicombito. . .
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(delwedd D5916) (tudalen 148)
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— 148 —
Luhet (1) : Luhet-hoiarn 888; Luet-hoiarn 878 — Luhedoc (2).
Lun (3) image, effigie, reproduction d'une figure : pars Lunen 910
— Lun-monoc.
Ma (4) champ, lieu : villa Cranquarima.
Mab fils : Ran mab Encar; mab Discebiat; mab Achibui; Ran mab
Omni (appendice, p. 372).
Maban, diminutif de mab.
Mabon (5).
Mach caution : Bot-machlon — Machtiern.
Machtiern chef, prince (6).
Macoer (7) mur, muraille : Macoer alio nomine valium (leg.
vallum) Medon, in plèbe Coms (8), p. 41 — Ran Macoer Aurilian
— villariae Macoer — Moguaerou, C. L.
Mael (9) prince, chef : Mael — Maelon, Mailon — Maeloc, Maelhoc
Maelocan — Ker Melennan? 1066-1082 — Ran-Melan (10)?
Mael-car. Mael-uueten, Maeluuethen(ll).
-cat (plebs). -uuorelh.
-hogar. Maelucun,G. L. (=*MHel-uuocon).
-hoiarn. Mel-chi 859.
(1) Cf. armoricain luhet éclairs, gallois llnched.
(2) P. 126. titre 162, plutôt que Lnhetloe adopté par de Courson.
(3) Gallois Ihm.
(4) Voir les noms gaulois en Ma g us.
(5) Cf. le nom gallois Mabon, Inlo Mami.^cripU, p. 116, et le nom de lieu
Llan-
fabon; le nom propre armoricain actuel d'homme et de lieu Ker-mabon
(Voir
Rosenzweig, Dictionnaire tojjograpMque du Morbihan).
(6) Voir J. Loth, V Émigration bretonne, pp. 218-221 ; le mot est composé
de
mach caution et de tiern chef. On trouve pour la dernière fois le mot
Machtierti
en 1066, p. 311, titre 350 : Daniel filius Eudoni Matthierni (sic).
(7) Du latin macêries ; gallois inagwyr; vannetais magoer et inangoer,
ailleurs onoger.
(8) Transformé en Bourg-des-Comptes ! (lUe-et- Vilaine).
(9) Irlandais mal; ne pas confondre avec lïrlandais mael, maol tonsuré,
serviteur, qui a pour équivalent en breton moal chauve, vannetais moél,
gallois
muel (Voir Maglo, Inscriptions chrétiennes de Grande-Bretagne).
(10) Pour Melan,ci. Maglagni, Inscriptions chrétiennes de Grande-Bretagne,
conservé dans Rhos-maelan (J. Rhys, Lectures, p. 380) ; cf. Saint-3Ielan,
en
Guern (Morbihan), confondu, je crois, avec Saint-Melaine. Pour Maeloc,
cf.
Coet-Melec, en Ploërdut (Morbihan), et en zone fi-ançaise le nom
Saint-Meleuc.
Pour Maelocan, cf. Pont-Melegan, en Ploërdut (Morbihan), et le nom
propre
£er- Velegan.
(11) Et non Maenmiethen, p. 207, titre 256.
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(delwedd D5917) (tudalen 149)
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— 149 —
Mel-houuen (Rann) 846. lud-mael.
-ran parochia 1124, 1125. Tanet-
Con-mael 854, Cummail (1), Tud-uael (Ran) 861.
IXe siècle. Uuin-mael.
Ri-mael.
Maen (2) pierre : Maen.
Maen-baud. Main-monoc 827.
-bili,MaenuilietMenuili(3). Maen-uuallon,Mainuuallon,892,
-cant. Menuuallon 866.
-car, -uuedet.
-chi (4). -uueten, Men-uueten 859-
-clu. 864.
-comin. -uuocon.
-coual (5) 874-876. -uuolou.
-cum, -uuoret.
Main-finit, Menfînit 859. -uuoron.
Maen-hoiarn.
Maes champ : Ran Maes, G. L.
Maginsin, uxor Arthuuiu,
Maioc : décima sancti Maioci 1101 (Cf. Les-mayec 1416, aujourd'hui
Lesmaec (prononcez Lesvec) en Locmalo (Morbihan).
Mair (6) préposé à : Houuori mair in plèbe Catoc 814, 825.
Mairos (7) presbyter.
(1) Conmael = * Cunomaglos, ou a pour premier terme le préfixe con,
comme
semble l'indiquer ici Ciinimail et comme c'est le cas dans Commet
conservé
dans le nom de lieu Saint-Caradec Tre-gomel, canton de
Guéméné-sur-Scorflf
(Morbihan).
(2) Il est douteux que dans tous ces composés maen représente le mot
maen
pierre.
(3) P. 112, titre 146, an 821 ; l'index porte faussement Men-indU.
(4) Maengi 868, Maenki 1026, Maengui 1066-1082, actuellement Menguy.
(5) La même charte, pp. 211-212, titre 261, donne pour le même nom les
formes Jlaet-coital et Maen-coval.
(6) L'index confond sous Tuair les formes latines et bretonnes de ce
mot.
(7) Faut-il lire Mair rosi cf. Jilethros (^Manumiss'wns on the Hodmin
Gospel. Rcvve celtique, p. 332, glossaire). Il est difficile de voir dans ce
nom
le suffixe diminutif gallois os qui ne s'ajoute guère qu'à des pluriels et
des
collectifs.
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