kimkat3112k Essai sur la langue bretonne par l’abbé A. Sionnet (Antoine Mathieu
Sionnet) (24-08-1808 Kemper, Penn-ar-Bed / Quimper, Finistère - 05-02-1856 Kastell-Paol, Penn-ar-Bed / Saint-Pol-de-Léon, Finistère). 1830.
16-02-2019
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...
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Nederlands, français, galego, etc)
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llythrennau duon = testun wedi ei gywiro
llythrennau gwyrddion = testun heb ei gywiro
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Essai sur la langue bretonne par l’abbé A. Sionnet
(1830) |
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QUINQUIÈME PARTIE. LANGUE BRETONNE. SECTION PREMIERE. Notions préliminaires. La langue bretonne a donné lieu aux hypothèses les plus
hardies comme aux critiques les plus exagérées; tandis que les uns
la.proclamaient la mère de toutes les autres langues vivantes ou mortes;
d'autres n'y ont voulu voir qu'un jargon informe produit de l'altération du
latin et des idiomes parlés par les divers conquérans de la Gaule. La science
a fait justice, de nos jours, et de ces folies et de mépris; mais elle
attend, pour porter un dernier jugement, que cette langue se présente devant
elle, dépouillée de tous ses emprunts et revêtue, s'il est permis de parler
ainsi, du manteau qui la couvrait aux jours de sa jeunesse. Nous avons cru
qu'il était de notre devoir et de |
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124
l'intererdes etudes philologiques appliquees nationale, de chercher a remplir
cette attente. Nous nous sommes done mis a l'ceuvre, bien con-vaincu de notre
insuffisance, mais fort de la verite des principes qui doivent nous servir de
guide.. Les Bretons se sont fractionnes comme on sait: les uns habitent une
province de l'Angleterre, les autres l'extremite occidentale de la France oil
l'in-vasion saxonne les forca de chercher un refuge. Or, dans ces deux pays
ils ont continue a parler une langue dont la ressernblance, reconnue au
cinquieme comme au douzieme • siecle, a etc confirmee par 1e temoignage de
tons ceux qui, depuis le quatorzieme siecle, ont ecrit sur ces matieres. Ces
temoignages, fort legerement apprecies par une critique frivole, ont etc
constates nagtiere dans une occasion solennelle par un jeune ecrivain que la
Bretagne se plait a reconnaitre pour un de ses ad-mirateurs les plus sinceres
et les plus devoues g. Le biographe de
saint Magloire, qui ♦ivait an commencement du sixieme siecle, dit, en
parlant du passage de ce picux personnage emi-gre dc rile de Bretagne en A
rmorique Ad prcedieandum populo
ejusdem linguce in occidente consisteuti, mare transfretiwit, properans
finibus territorii Doleusis. 2 Guillaume de Malmesbury, parlant des
Armoricains, suppo-sait qpe colonic de bretons insulaires, s'exprime ainsi:
Emeritos et laboribus functos in quddam parte Gallia, ad occiden-tern super
littus Oceani collocavit, ubi bottle posted comm.' inane:11.es immane
quantiun coaluere, moribus linguaque non nihil 1 nostris Bri—tonibus
degeneres. |
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125 •Mais
cette ressemblance, de langage etait-elle due a l'emigration, on
provenait-elle de•l'identite d'origine des Bretons insulaires et des anciens
Armoricains? Si nous consultons la tradition de ces peuples, nous
n'hesiterons pas a nous prononcer pour cette iden-tite. Bede nous dit en
effet que de son temps l'on croyait que les Armoricains avaient peuple 'les
par-. ties meridionales de l'ile d'Albion: a Britannia, Oceani insula cui
quondam Albion nomen fait habet a
meridie Galliam belgicam Htec insula Britones, solum a quibus nomen accepit,
incolas ha-bil& qui deTractu Armoricano, ut fertur Britanniam advecti,
australes sibi partes illius vindiccirunt2. Les Triades historiques
renferment les memes as-sertions, et. Tacite, apres avoir reconnu la
ressem-blance du langage des Bretons et desGaulois3, n'he-site pas a regarder
cette tradition comme infiniment probable 4. Cesar est plus explicite encore
5, car it nous apprend que les habitans de la partie meridio-nale de l'ile
etaient originaires de la Gaule septen-trionale"‘. Or, comme en fait
d'origine it n'est pas perVoyez les Chants populaires de la Bretagne, par
Theodore de la Villemarque, Preface, derniere page., a BADE, Histoire
ecclesiastiq ue chap. ter. 3 Sermo baud multitm divers's,. 4 Proximi Gallis (Britones)
et similes swat seu durante vi seu, etc
In wtiversam tamen,estimanti Gallos
aici-num solum oecuptisse credibile est. (Team, Agric.,dh. XL) 5 Lib.
V, c. 15. 6-14p-atm-Pieces7ustifietttives. |
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126 mis de
negliger la tradition des peuples, tant qu'une preuve directe et certaine ne
demontre pas qu'elle est erronee, nous-nous rangerons a l'opinion 'de ces
an-ciens. historiens, et nous ne craindrons pas d'affirmer avec eux que les
Bretons appartiennent a la race gauloise; que par consequent leur langue, si
nous la possedons encore, reproduit celle de ce peuple celebre, ou du moins
un de ses dialectes. Quoi gull en soit de cette question secondaire, it est
impossible de ne pas reconnaitre quill existe entre le breton de l'ile et
celui du continent une ressem-blance qui trahit une origine commune.
Toutefois nous devons reconnaitre que cette ressemblance n'est pas telle
qu'elle exclue toute difference. Il existe en-effet dans la langue bretonne
des dialectes dont la formation est fort ancienne. Des le douzieme siècle,
Girard de Cambrie en reconnaissait trois princi-paux, dans ce precieux
passage de sa description du pays de Galles: « Notanduin pia in Norda'allid «
(Venedotia) lingua britannica delicatior et ornatior a et laudabilior est
quanta alienigenis terra ilia im-« permixtior esse perhibetur. Cornubienses
verb et « Armoricani Britonumlingua utuntur fere persi-mili, Cambris
(Gallois) tamen propter originenz « et cOnvenientiam in multis adhuc et fere
cunctis « intelligibili. Qute quanta delicata minas et incom-« posita, magis
tainen antiquo linguee britannicte « idiomati, ut arbitror, appropriata. Carob. chap. 6, Descript. |
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127 Des
traces de ces trois dialectes se retrouvent sur le continent on le vannetais
reproduit en grande partie le gallois on cambrien. A cote de ces
particularites de dialectes, it s'en trouve d'autre,s qui ne sont que des
alterations, re-sultat des influences qu'ont exercees sur la langue des
Bretons les peuples avec lesquels ils ont eta en contact. II importe de
-reconnaitre ces alterations. Pour y parvenir, voici la marche que nous avons
suivie: rapprochant les trois dialectes principaux, le gallois, le cornique
et l'armoricain, nous les avons compares entre eux sur les points
fonda-mentaux qui servent constituer le genie d'une langue. I. Lorsque cette
comparaison nous a donne des re-gles identiques, nous les avons considerees
comme appartenant a la langue primitive, telle do moms qu'on la parlait au
moment de la division. Ce prin• cipe de critique decoulait de ce double
axiome qui ne sera conteste de personne: Une langue ne s'al-. tare que par
melange; 2° le resultat destalteration est toujours analogue aux causes qui
Pont pro-duite. Or les langues qui ont pu agir su•le gallois, le cornique et
l'armoricain, sont de caractere diffe-rent, comme va nous le prouver un coup
d'ceil ra-pide jete sur l'histoire des Bretons. Avant le dixieme siecle, les
Scots et les Irlandais avaient pu seuls agir d'wie nianiere constante sur leg
Gallois; car la haine de ces derniers con tre les Anglo-Saxons, vainqueurs,
etait tenement |
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128 lente
qu'ils ne voulaient, nous dit Bede`, avoir avec ces peuples aucun rapport en
quoi que ce fut. Nous ferons remarquer qu'a cette époque l'idiome gallois
etait fixe par des •ecrits'. Un siecle plus tard, des gramrnairiens en
exposaient les regles 3, et lors-qu'au treizieme Siecle, leur isonomie fut
detruite 4, l'autorite des anciens ouvrages etait assez grande pour pouvoir
combattre efficacement l'influence anglo-normande, rette-infiRease, partir de
Ictrt'int," ine epo-Epic, commence neanmoins a se faire sentir,
princi-palement en ce qui concerne l'orthographe, -€0141*Be
iterar4e-.Verrett9-Weilt-et, Quant aux Cornwaillais, ils furent conquis, en
partie, des les premiers temps de Quippe
cdm usque hodii mortis sit Brii07ZUM fidem religionemque Anglortun pro nihilo
habere neque in albino cis magis communicare quam pagans. (Min, Mist. eccl.,
liv. . 11, ch. ao.) Girard en parte en ces termes chap. 3 Description de la
Cambric e hoc etiam milri notandum videtur, quod Bardi Cambrenses et
can-sores seu recitatores genealogiam habent prcediaorum principum in libris
corium antiquis et authenticis, sed tanten Cambria.: script am, eamdemque
memoriter tenent a Roderico magno lusque ad .B,m. et sine usque. ad Silviunr,
Ascarsicun et "Eneans, et /Egged usque ad aliam generationem lincaliter
productst.. Nous avons encore ces poi-sies cites font partie de l' Archeology
of Wales. 3 'rcls quo Minvyn, .Edern Davodayr, c'est-h-dire Edern Bouche
d'Or, qui mourut en 128o; lc pritre Ennian, son contemporaiu, et David dhy of
Heraditig, mort en 134o. 4 La thronique de Mailros.porte, sous Vann& 1241:
a Irallenses, qui et reliquite liritonum, qui a diebus Baal qui primus eorunt
prin-ceps eras, principem super se de genie sud habuerunt sub quo et per
queen suns causas terminabwit, modo coguntur usque Londonias pro-perarc,
ibidem ad arbitrium Anglorum eas detenninarc.... a La mime chronique rapporte
ainsi, sous Fannie 1211, la conquetc de cc pays: a Consimilem stragem rex
Anglia terrain Hibernia: et Wales subjugando papetravit. |
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129
l'invasion anglo-saxonne, et clurent se soumettre plus tard a la domination
des Anglo-Normands qui y etablirent leurs usages civils. De la it arriva que
les anciens habitans du pays, contraints d'employer la langue de leurs
conquerans, perdirent peu a peu l'usage de leur, idiome national, idiome que
l'on a vu s'eteindre vers la fin du siecle dernier. Par une singularite assez
remarquable, ce dia-lecte cessa d'être employe, non parce que, altere dans
ses formes, it etait devenu impuissant a ser-vir aux besoins
defcommunicationA mais parce qu'il n'etait pas compris des vainqueurs. Les
fragmens qui nous restent encore dans cette langue, et dont les deux
principaux Sont un vocabulaire du neu= vieme siecle et une tragedie stir la
passion de Notre-Seigneur' (manuscrit4 du quinzieme sie-cle ); nous prouvent
que, a l'exception de quel-ques alterations dans l'orthographe, de quelques
mots empruntes, le cornique etait en mourant ce que Girard de Cambrie l'avait
trotive de son temps, c'est-a-dire identique a l'armoricain. Ce dernier
dialecte, encore parle par plus de trois cent milk Parcz,iircheology Cornu-Britannic.a, fol. a,
verso. a Ibid. Prgace, fol. a. recto. Cette tragedie a etC publile en
An-gleterre en 1835. 11 faut *quer it ecs:ouvragcs ics fragmens men-tionn4s
par W. Pcyee, p. 4,dc sa Grammaire cornique, et le Landaff Gospel, ruanuScrit
du neuvienac.siecle,contenant.sur ses marges des do-nations it l'eglise de
Landaff, donations derites partic en latin, par-tie'en breton. Ces actes
Bretons out ltd publics par Wanlei, dans son L (en. tra'.`"'
"4"siz Catalo§ue des manuscrits sauas. Davies es a
citeltrestre-mats-Irs "`"t_,h`.(4.. mete-ins DictimmaireLC,e; mots
se retrouvcnt en grande par5e,of, tie dans l'artnoricain, ainsi guy. l'a
remarque D. Pelletier`. e".(4-4
*at. t3 peat Pas,' U. 111411ft e4.or, 4-i4 t4S,t, C' • Pf; • |
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130 hommes,
dont la majeure panic n'entend pas d'autre langue, selon la remarque que
faisait, a la fin du quatorzieme siècle, le biographe de saint Vincent ',
s'est conserve, grace a cette igno-rance volontaire, dans un kat de purete
que nous aurons occasion de faire ressortir dans la suite de ce travail, et
qui nous porte a adopter sur l'armo-ricain le sentiment de Girard de Cambric
rapporte ci-dessus: « Magi's tamen antiquo lingua britannicce idiomati, ut
arbitror, appro' priata. u Les Francs ni les Goths, en effet, ne pouvaient
implanter dans le bre-ton continental le genie de leurs langues qui offrent
des symptomes d'alteration des leur apparition sur le sol de la Gaule et
cessent meme d'etre parlees deux ou trois siecles apres la conquete. De la le
peu de tra-ces que ces dialectes german iques on t laissees dans l'i-diome
dela Dom nonee, on nous retrouvons d'ailleurs un certain nombre d'alterations
romanes ou fran-caises introduites par le clerge dans son enseignement
quotidien de la religion '. Gardons-nous cependant de In Wei Gallia region, dit•il, quo. nostro
tempore Britannia dicitur, fait quidam pope& quos Galli vacant Britones
britonizantes, quorum lingua solis ipsis cognita est. Et quamvis plurimi
eorum Gal-lorum lingua loqui sciant, multi tamen non nisi sud lingua
loquitntur, sed et nullam aliamintelligunt, (Soares, tom. II, p. 532.) a
Ayant considere,dit le P. Maunoir, dans la preface de sa gram-a mairc
imprimee a Kempercorentin en 1659, clue plusieurs cede-a siastiques, ayant
charge dames, Tie savent lc langage de leurs Bre-a his, a qui ils sont
obliges de parler et auxquelles ils doivent prefer-. l'oreille; pareillement
ayant pris garde que d'autres, quoique origi—n naires du pays armorique, ne
savent la propriete de plusieurs mots de leur langue malernelle, entremeslant
des mots francais avec des tertninaisons bretonnes qui ne s'ententlent tic la
plupart des midi- |
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131 conclure
de ce fait que les mots et les formes que nous retrpuvons dans le francais et
dans l'arrneiri-Cain appartiennent a la premiere de ces langues, Cette
conclusion serait erronee, car beaucoup de ces mots et de ces formes se
rencontrent dans le vocabulaire cornique cite plus haut et que nous
reproduisons, vu son importance, a la fin de notre travail; ils sont frequens
dans les anciens monumens de la lit-terature armoricaine. Or cette
litterattire n'est. point aussi moderne et aussi pauvre qu'on s'est plu a Ia
representer. Sans parler iei des, chants populaires dont le fond doit etre
ancien, mais qui, par les modifications de formes qui s'y introduisent sans
cesse, ne peuvent faire autorite en philologie, nous possedons des
dictionnaires composes a la fin du quinzieme siecle des casuistes et des
livres d4eglise encore plus anciens'. Enfin de nombreuses pieces de theatre 3
dont les manuscrits, emits aux quatorzieme a, teurs, j'ai juge it propos de Bonner an
public un dictionnaire armo-a rique, et spree une grammaire et syntaae en
=erne langue. a Un de ces dictionnaires, manuscrit de 1499, est conserve it
Ia Bi-bliotheque royale-Montfaucon, dans sa BilCothique des Bibliotha-ques,
en cite un autre plus ancien, appartenant 1 la Bibliothi:que de Leipsick. 11
faut ajonter a ces ouvrages le manuscrit tie la Bibliothique Cortonienne,
cote N. E. B. 5, 9, contenant des instructions pour parler latin avec
traduction en armoricain. Co manuscrit yenait dc l'Armorique. (Voy.
Archeology Cornu-Britcautica, p.4 et 5.) Le Nouveau Testament avail etc traduit
en bas breton par .ordre de la duchesse Anne. Les exemplaires de cette
traduction, qui est ea-cessivement rare, out passe presque tons en
Angleterre. (Voyezlon-, guenata, page Tat .) . 3 Parrni ces pieces, nous
citerons particulierernent le Buliez Santez Noun, public par l'abbe Sionnet
en 1837, d'apres un mattuscrit du |
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132 et
quinzieme iiecles, nous inontrent la litterature cultivee.en •Bretagne a
tine. époque oh l'influence .franeaise devait etre. Bien: faible, puisque.
cette province etait alors separee de la Franke, et que la phipart des
Bretons en ignoraient langue. -IL Loisque la comparaison que noun avons faite
entie le bretOu et les langttes avec lesquelles.ilfut en contactnous a fait
connaitre des differenees, _ nous: richis sommes efforce de constater si
•ces. dif-ferences etaient de dialecte ouline alteration pro-venatit dh
mélange d'elemens strangers. Pour arri-ver ce resultat, nous avons mis en
regard du gallois le erse et le scot pour la .periode la plus an-Cienne;
l'anglo;normand et l'anglais pour les épo-ques plus rappiochees. Nous avons
ensuite rappro, the du cornique Panglo-saxon et l'anglais, et de
l'arrnOriaain le francisque I, le goth et le francais: Cela fait, nous avons
considers comme emprunt-tout ce que chacun des dialectes bretons nous offrait
de quatorzieme siecle; William Pryce,
dans son Archeology Cornu-Bri-tannica, cite dens very d'un semblable poeme
existant en cornique: la Passion de Notre-Seigneur, ou Mount Calvary, publiee
en 1117 ihez Quillevere,h Paris, d'apres le texts irmericain, et en 1835 par
Pryce, d'apres lc texte cornique, et sur un ancien manuscrit en vein qui
avait appartenu is Lhwyd, et qu'il jugeait du quinzie.me aide. Nous croyons devoir fare remarquer que le
francisque, qui était dam l'origine Ie même que le saxon, se corrempit si
promptement par son melange avec Ic latin et d'autres langues, que sa
grammaire nous offrc dans les monumens, mime les plus anciens, des
differences assez remarquables avec cet idiome; differences dont it faut
tenir compte‘ pour Lien comprendrc la diversite d'intluence que nous
attribuons au sawn et au francisque. |
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133
particulier et qui se retrouvait dans la langue avec laquelle it avait ete
plus immediatement en contact. Nous avons du negliger pour le moment de
re-chercher !'influence du latin, devenu, par l'unifor-.mite de religion,
selon l'expression de 'Bede la langue universelle de.toes les peuples
'barbares, et qui, par une consequence necessaire, a penetre plus ou moins
dans toutes leurs langues. • En resume, lous nous sommes propose de montrer
ce qu'etait la langue bretonne au cinquieme siecle de notre ere, en
comparant; sur les points fondamen-taux, les.trois dialectes principaux '
qui. en .subsis-tent encore, et en etablissant ainsi ce qu'ils ont de commun
comme ce qu'ils ont de particulier, et par suite ce qui pent etre considers
comme appartenant l'idiome primitif ou repute alteration et impor-tation
etrangere. Entrons en matiere sans plus, de preambule.. u Hate (Albion) in priesenti juxta numerum
librorum quibus divina scripta est, quinque gentium linguis, unam eamdemque
summce'veritatis et verve sublimitatis scientism setwatur et confitetur.,
Anglorunt scilicet, Briton= Scotorum, Pictorum et Latinorurn qwe
meditationeScriptuorum coteris omnibus facia est conununis. (BADE, Hist.
eccl., liv. . 1, eh. t, at Preface de son livre de Ratione Tent, potwn.)
C'est pour cela que Gildas appelle le latin sa league mater-,nelle. a Je dis
principaux, car chacun d'eux se divise encore en plusieurs dialectes
sccondaires, dont l'etude, quoique nentre point dans notre plan. |
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134 SECTION IL Do l'Orthpgroplie. Les manuscrits qui nous restent en fatigue
bre-tonne etant tous &tits en caracteres latins, soit purs, soit
entretneles de lettres saxonnes, nous de-Tons en conclure que les Bretons, de
merne que les Gaulois leurs ancetres, n'avaient point d'alphabet qui leur fat
-propre. De la est venue chez eux une orthographe qui a varie selon les
siecles et les con-trees, et qui varie encore tous les jours. Rhesius
n'e-critpas le gallois comme Davies, ni celui-ci comme Owen; les
transcriptions corniques 'de William Pryce different beaucoup de celles des
manuscrits, et chez les Armoricains chaque auteur, consultant son oreille,
adopte l'orthographe qui lvi semble le mieux reproduire sa prononciation. Il
eat ete utile de Bon-ner un tableau de ces variation's par ordre de dates, de
pays et de dialectes; mais le temps et les mate-riaux nous naariquant pour un
tel travail, nous ne pouvons que renvoyer, pour l'armoricain, aux no-tions
placees par dote le Pelletier en tete de son dic-tionnaire, et pour le
cornique et le gallois, a celles rassemblees par W. Pryce, de la page 5 a la
page a2 de sa Grammaire cornique. |
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135 Une
autre cause des varlet& d'orthographe que l'on rencontre patmi les
auteurs bretons se trouv,e dans le &sir qu'ont eprouve quelques-uns
d'entre eux de reproduire pour les yeux les alterations que l'on fait subir
dans le discours a certaines consonnes initiales par tin principe, soit
&euphonie; soft de grammaire.,Plusieurs de ces alterations suppleent en
effet aux desinences grammaticales, et servent Is fixer le role que le mot
jorte dans la phrase, ainsi que le genre de rapport qui l'unit a ceux qui
l'ac-compagnent. Les manuscrits et les anciens livresme tiennent point compte
en general de ces alterations et donnent les mots sous leur forme radicale,
de sorte que les-premiers grammairiens qui ont voulu reduire:en des formules
simples et precises ces al-terations, etant obliges de les deduire des
observa-tions particulieres qu'ils faisaierrt, ntont pu etre aussi complets
que leurs successeurs, .et ont.. meme •quelquefois Stir des points
secondaires poser des principes divers comme les dialectes. qui, ser-Nrcient
principalement de point d'appni A &actin Apres avoir lu ces notions
preliminaires, l'on comprendra facilement pourquoi nous avons Cru inutile 'de
dormer in extenso un alphabet gallois, cornwaillais et arrnoricain; it nous
suffisait de mar-quer ceux des earacteres latins auxquels les Bretons donnent
une prononciation qui s'eloigne de celle des Francais, et les groupes de
lettres qu'ils emploient pour reproduire certaines articulations qui letn'
sopt |
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136
particulieres. Voici done le tableau de ces carac-teres: ceux qui ne sont
suivis d'aucune remarque se prononcent de meme dans les trois dialectes. B se
prononce comme le v. C comme Ch comme tch et x des Grecs. Les Bretons
armo-ricains expriment actuellement ce dernier son par c' h. Cc chez les
Armoricains, dans les manuscrits et liVres anciens, seulement a la fin des
mots,comme z et quelquefois comme g. F comme v. G comme le 7 des Grecs. Th,
dh qui n'existent que chez les Cornwaillais et les Gallois, ainsi que clod
qui n'existe que chez ces derniers, comme le z francais. propre
aux,Cornwaillais et aux Gallois, comme ou. des Cornwaillais et des Gallois
comme e. Le g,1 f, le c, an commencement des mots, semblent n'avoir ete
quelquefois destines qu'a indiquer. tine aspiration, puisqu'ils se changent
en ch et it et se retranchent dans certains cas, suivant la regle qui concern
les aspirees.. Il en est de meme chez les Anglo-Saxons et les Francs, excepte
que ces derniers prononcaient le th comme t, ce que font aussi nos
Armoricains. Les Bretons divisent leur alphabet en lettres ra-dicales ou ne
changeant jamais, et e,n muables ou variables, suivant des regles constantes. |
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137 Les
muables sont chez les Gallois, c, p, t, b, d, g, m; ces muables se changent
ou en celles de meme nature, comme B en Bh et,f, P en 13‘, P en PH, D en DH,
T en D, T en TH, LH en L, G en GH, C en G,'C en CH, GH, RH en R, ou en celles
de meme organe, comme B en M, P en MH, D en N, T en NHi Men BR et F. Ces
muables se classent ainsi qu'il suit: Fortes.
Douce.. ' Aspire.. Labiales P B BR PR
Dentalcs T D DR TH Gutturales ou
palatales C G GII CH LIQIII DES Donee..
Forte.. Labiales M• MR (BH)
Dentales N NH Palatales. LR LH RH (S ) Chez les Corniques comme chez les
Armoricains, ces muables sont b, c, d, g, k, m,p, t, qui, sauf le changement
de I'm en v, se permutent toujours en celles de meme nature, comae le
montrent les ta-bleauu suivans: to Ces tableaux, comme tout ce que nous
disons de la langue galloise, soot extraits de David Rhesus,
Cambro,Britanniece lingua institutiones accurate. Lond., in-fol. 1511.
(Davies, Grammaire gal-loise, !Gat, marque de plus le changement de B en F et
de M en F.) a° Ces changemens dans les substantifs (apres l'article) et les
adjec-ills indiquent qu'ils sont ou du genre feminin ou yetat construit,
comme nous le verrons plus tard. |
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138 Chez les
Cornlvaillais, le B se change en V, le 1) en DH, le Den T, l'F en H, le G en
H, le G en OU, le Ken G, le K en H, I'M en V, le P en B, en F, le T en D et
en TH; ce•clue l'on pent reduire ainsi en ta-bleau: Labiales
Pee change at B., B en V, M:en V, F en You R. Quelquefois.
Denfalds T en D, D en OH et en T.
Palatales K en G; ou H, (le G se
retrenche quelquef) t. Chez les
Armoricains, dans les substantifs apres l'article, le B se change en V, le C
en CH dans les substantifs masculine apres ar on eur,en G dans les
substantifs feminins; le Gen CH dans les substantifs feminins; le G suivi de
ou se retranche dans les sub-stantifs feminins; M se change en V dans les
sub-stantifs feminins; P tin B dans Ies substantifs femi-nins; T en D dans
les substantifs feminins; S en Z apres ar ou eur dans les deux genres. Apres
les partioules, B se change en V, etc., comme pour les aminins. Apres le
pronom possessif ma, C se change en CH, P en F, T en Z; apres 0, B se change
en P, Den T, G en C. Le pronom personnel etant a l'etat de regime, change l'a
lettre initiate du verbe qui le suit de cette maniere: C apres ma se change
en CH, P en F, Ten Z. Ces changcmens
darts les substantifs (apres rarticle) et les adjeetifs indiquent gulls sont
feminins ou hien a retat construit. |
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139 Apres
am, it en est de menie, sauf le P qui reste _ i mmuable. Apres da, toutes les
muables se changent regu-lierement. L'S se change en Z. Apres az, it n'y a
que trois lettres qui se chan-gent, B en P, D en T, G en C. Apres hi
masculin, toutes les muables initiates se per mutent regulierement. Apris hi
feminin, it n'y a •que trois lettres qui Se changent, C en CH, Pen F, Ten Z.
Apres hor, hon, le C se change seul en CH. Apr& ho (vans), it n'y a que
trois lettres qui se changent, B en P, Den T, G en C. Apres Ito (les), it n'y
a que trois lettres qui se changent,. C en CH, P en F T en 2:• • Les
grammairiens armoricains n'ayant commence que dans notresieole expoieri a
l'iraitation des gramtnairiens gallois, les changemens euphoniques
grammaticaux que les lettres initiates eprouvent dans leur dialecte, les
regles de 'ce changement sont peu connues de cettx memes qui
parlent.eedialecte. Nous avons done cru devoir entrer a leur egard dans des
developpemens, qui, qttoique se rapportant principalement a la syntaxe;
sontaSsezintiniement lies an systeme orthographique pour.qu'il soft
ne-cessaire d'en traiter it en: est mention, sau' a y renvoyer an besoin
lorsque nous expose-rons les marques par lesqUelles les Armoricains ref
connaissent si un prenom est sujet ou regime et si un nom est a l'etat absolu
ou cqnstruit.. |
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1,10 SECTION De l'Article. L'article breton est defini ou indefini, et
n'a ni genre ni nombre: Le defini est chez les Armoricains: An devant les
voyelles et devant D, N, T. devant L.. flr devant toutes les autres
consonnes. Dans quelques dialectes on dit an invariablement. II se decline
ainsi: Nom. Genit. Orr pour a an'. Dat. Dan. Les Cornwaillais disent an
invariablement. Its le declinent comme it suit: Nom.. An. Genit. A' n (pour a
an). Dat. D' an. L'article est chez les Galloisy ou edevant les con, On dit quelquefois ems an. |
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141 sonnes
et cv consonne, er ou yr devant les voyelles; it se decline comme it suit:
Nom. Er, yr, e y. Genit. 0 ou o'r (pour o er). Dat. l'r (pour i er, yr).
L'indefini est chez les Armoricains: tin devant les voyelles et les lettres
D, L, N, T., Ur devant les autres consonncs. • Chez les Cornwaillais: A et
quelquefois aussi un sans variation. Chez les Gallois Ein.` L'article, comme
nous l'avons dit a la section de l'orthographe, fait varier la consonne
rnuable ini-tiale des noms feminins, et sert ainsi a en, designer le genre.
Il se met devant tous les substantifs, excepte les noms propres. Lorsque deux
substantifs sont en re-lation de telle sorte que l'un depende de l'autre et
en salt regi, le regissant ne prend jamais l'article, alors meme que le regi
en est accompagne; exem-ple: ti Doue, la maison de Dieu; troet ar vouchal, le
manche de la cognee. t. Ce son s'ecrit
en gallois avec en earactere qui a de l'analogio avec maisque nous n'avons pu
reproduire, parce n'existe point dans la typographic francaise. |
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142 SECTION IV. Du Nom.: Les Bretons ont deux genres, le masculin et
le &min, et deux, nombres, le singulier et le pluriel}ils ont de plus,
pour les mots designant des membres et des objets doubles par nature, un duel
qui se forme en• preposant au substantif singulier _ nal daou, diou chez les
Armoricains, exemple: lagat, ceil;-daou lagat, les deux yeux; diou et deau
chez les Cornwaillais, exemple lagaz pour lagat, selou leur protionciation
corrompue du t: final, deau gaz; deu et dwy chez les GalloiS, exemple
ge-not]; deu genoux. --On reconnalt les genres dans leur langue,. IQ par la
nature de l'objet que designe le.substautif • ainsi les noms d'honime, de
male, et les appellatifs qui leur conviennent, sont du masculin, les noms de
femme, etc.; du feminin; 2° par le changement que Particle fait subir a la
consonne initiale muable des mots feminins. Quoique ces variations aient ete
in-diquees a Particle concernant Porthographe, nous croyons cependant utile
d'en donner ici le tableali 4 Et 4 fe. !vtI c-,1_ e,„1,4p.!..ze 4, |
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143 special.
Ces variations, sont les memes dans les trois dialectes, sauf les exceptions
que nous noterons. B se change en g et en v en' bh ou f chez les Gallois.
Coukeng. D .en dh chez les Gallois et les COrnwaillais, en t chez les
Armoricains. G se retranche; chez les Armoricainsil se change quelquefois en
c'h. F se change en v. M en •47. T en d chez les Gallois et les Cornwaillais,
en z chezles Armoricains. P en b. 3, Par la desinence: Chez les Gallois,. tes
noms terrain& en en, ech, es, ell, sent generalement du feminin, ainsi
que les polysyllabes en ig et la pinpart de ceux en og. Les desinences en
cry, y,toydh, yn, ad, ant, adur, .aPpartiennent generalement des noms
masculins; les autres sont communes aux deux genres. Chez les Cornwaillais,
les aesinences en en, es, appartiennent generalement A des noms fiiminins;
celles en. repondent des Gallois,. en octet en ador k des noms masculins; les
autres sont com-munes aux deux genres. Chez les Armoricains, celles en er, en,
ez, i, sont generalement du ferninin; celles en adur, ed, et en o, du masculin;
les autres sont communes. On voit d'apres ce court expose que la desinence |
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144 seule ne peutindiquer. le genre d'une
maniere sire et constante. Le pluriel se forme, dans l'armoricain, le
cor-nique et le gallois, par addition, 10 De ou, aux singuliers termines en
a, b, c, d, precedee d'une consonne, g, i, 11, rn, nn, p', r precedee d'une
consonne, rr, s, t, v;. 20 De iou aux singuliers termines en f precedee d'une
voyelle, c'h,l,n,o,r precedee d'une voyelle, z. Cette desinence, qui est la
plus reguliere et la plus commune, s'ecrit au, iau, eu, ieu .en gallois. Elk
change quelquefois la consonne rnuable ter-minant le radical en une autre de
meme nature, comme b en p, d en t, etc. En cornique, quelques noms perdent leur
derniere voyelle radicale devant cette desinence; exemple: leyar, pluriel
leyrou; quel-ques autres termines en 1 forwent leur pluriel en you an lieu
d'iou; exemple: cusul, conseil; pluriel, cusulgou; 3" De ez, az, ou ed,
atbsingulier des noms de betes et de ceux qui marquent In qualite bonne ou
man-vaise de l'homme et de la femme. Les Gallois ecri-vent cette desinence
edh, ydh, aid; 40 De ien, chez les Armoricains; on, ion, chez les
Cornwaillais et les Gallois, an singulier des noms marquant possession on
qualite. Ces noms sont pen nombreux et se terininent quelquefois en et, ed,
ez; 50 Enfin de i et oni avec un changement dans la voyelle radicale. Voici
le tableau de ces changemens: |
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145 Fetes
les A rinoileains et les Cornwalllair, Ches les GaBois, dans lee
monosyllabes, a se change en e et en ei. a 'se change en ei, et quelquefois •
en ai. e en a et en i. e ne varie jamais. o en e et en et. o -se change en
y.ou en e. ou en v. Ott en d. ' ae en
ai., ' oua en e. oe en aeon ow. aou en eu. Dans les dissyllabcs qui ont an a
a Ia premiere syllabe et; un a, un e, un ou a la dernierc, I'a de Ia
pre-miere se change en e, et la voyelle de la secontle en y. Nota. Quelques uns des mots qui changent
leur voyelle au pluriel prynnent en outre une des desi-nences d,autres
restent sembla-bles at.t pluriel et au singulier; d'autres erifin for,
ment leur plliriel d'un singulier inusite ou .d'une, maniere anormale que
l'usage seul peut faire con-naitre. Les substantifs bretons sont indeclinables,
c'est-a-dire qu'ils ne marquent le rapport qui les unit aux mots avec
lesquels ils sont en construction par aucune variation dans leur
desinence._Ces rap-_ ports s'indiquent par diverses prepositions placees
devant le Mot qui est a l'etat construit. Voici le ta-bleau des prepositions
servant a exprimer les rap-ports que l'on designe habituellement sous le nom
de nonanatif, genitif, datif, accusatif. Nous ne par-•Ions pas de l'abiatif;
pa•ce qu'il y a un trop grand nombre de prepositions servant a indiquer les
rap-, ports multiplies qu'expritne ce cas. 10 |
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146 Exemple
(ic Is (leclinnison Chez le, Arronri•nin, Chez le, CornwdiDais. Clew les
Gal!oia. . SINGULI ER. SINGULI ER.
SINGS:MIZE. N. al, leer, le livre. N. an levar. N. e G. a'l leer, du livre,
G. a'n levar. G3. o'r (pour a an, cle le). (pour o er, de le). ' D. d'al
levy, au Bare, D. d'an lever. D4. i'r (pour daal, hie). (pour i er, I le).
Ac. at livr,le livre. Ac. an levar. Ac. e PLUM ISL. PLUMES.. PLUMES.. N. at
Zeivy ou les livres. -N. an leer ou N. e lefr eu. .G. a'l leer ou deslivres.
G. a'n icier ou G. o'r left gu. D. d'allevrOu aux livres. D. d'aiz leer ou D.
i'r lefr eu. Ac.al leer ou des livres. Ac. an leer on Ac. e • lefr eu. .A'ota. Dans le Cornique et le gallois, le
mot tetat 'de regime change apses la preposition sa con-sonne initiale
tunable; conformement au tableau 4 que nous avons trace ci7dessus, lorsque
nous trac-tions de la maniere dont les Bretons indiquaient le genre feminin.
Nous avons cru remarquer que la meme chose avait lieu dans le langage park de
plusieurs cantons de l'Armorique, et cette obserPar suite du changement
euphonique d'n en 1, voyez la section troisieme. C'est la forme la`plus
reguliere qui est conservee dans la deelinai son du pronom: a !um oun, de moi;
on dit aussi eus an. Ni les ma—nuscrits, ni les vieux "lyres Wont
rapostroplie que nous mettons apri:s l'a pour indiquer la erase. 3 La
preposition o, avec he sens de de, se retrouve dans he cornique: L'armoricain
ne remploie plus que devant l'infinitif des verbes. 4 Cette preposition sc
prononce e chez les A rmoricains et les Corn-waillais. Les Cornwaillais
changent de plus l'fcn h. Exemplc:J/oh, enfant, a'n hloh, de renfant. |
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147, '
vatibn nous a ete confirm& par plusieurs de nos compatriotes profondement
verses dans la connais-sance de leur idiome national; main coinme aucun de
nos grammairiens n'a parle de cette alteration grammaticale, et que les
livies ne sont point con-stans dans leur orthographe; nous avons cru devoir
ne rien affirmer. Outre cette maniere d'indiquer les rapports au moyen d'une
preposition, les Bretons, dans leurs trois dialectes, marquent le cas genitif
en placant le mot construit, gulls laissent ordinairement sous la forme
radicale, immediatement apres celui qui le regit. Exemple: ti coed on toad,
en armor., maison de bois; march pren, cheval de bois de charpente;
chi.ziour, chien d'eau. Qnelquefois ils changent la consonne initiale muable,
comme dour 2107' (arm.), pour dour inor, eau de la mer; gour dhucr, (gall,),
pour duce, homme de Dieu; ren verch (corn.), pour march; criniere de cheval.
Vous re-marquerez que dans ce dernier exemple I'a est change en e, d'apres un
principe particulier au Cornique, d'apres lequel la voyelle du mot constrnit
• se cha'nge quelquefois, conformement au tableau trace ci-aessus pour les
caracteristiques du pluriel. Lorsque de deux substantifs, dont Pun depend de
l'autre, on forme un mot nouveau, le regissant se met avant celui regit. F.
xemple: di-sul (jour du soleil), dimanche; di-lun (jour de la lune ), lundi,
etc. Cette regle de composition qui se retrouve dans le langnedocien ou
roman, est corn- |
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148
((c.m..6..17...(!iim..,mune aux trois dialectes. lihrries—dit—eeperldast It
a:410,,K:14--",tv,K111, gig ttf
611.4beette-7eefe,t-Puetien,quiest—aaareowite"—triTdestrie
`v441)4,41/4""..i4Ple,ai,4441"141,efifiliaL.. Grand nornbre de
noms bretons, admetient des diminutifs. qui se forment dans .le cornique,
moricain et le gallois, par l'addition, re de la finale. twottrAytqG, IR;
exernple: TAM, nn morceau; taprig, un /„„, jrAtit morceati; TAD, un pere;
taqig, un petit pere; cub c4s-un garcon; paotrik, un petit garcon, etc.; v de:la
.finale EN; exemple: CAOL, un cbou; cool-'
• L 6,1 • unseul chow; EIZ, du froment; eizen, un' grain
cezt""i . . de froment. Les Gallois changent la yoyelle du ra-•
dical cleyant cette clesinence, et au lieu de EN gulls •ecrivent yn, meitent
quelquefois *cyn; exemple: BRYN, colline; brencyn, une petite ctlifif On
trouve dans le breton plusieurs mats euikun-tes au grec et au latin,
moyennant le retranche-ment,de desinence et quelquefois l'adoucisse-went de
la consonne finale. Erivoici quelques exemples: Aradr, de aratrunt, charrue. Aur, de aurum,
• or. • Argant, de argentum, argent .
_ Ber, de versa, une broche. Corn, de come, ' tine collie. Cutel, . de
cutellus, couteau. Discibl, de discipaus, disciple. Ecclys • de ecclesia, eglise. . Fuzes*.,
de.fenestra, fenetrc; etc., etc., etc. |
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149 Nous
rangeons dans cette classe tons les mots qui, radicalement identiques avec un
mot latin sont sans famine dans le breton, lorsque surtout l'equivalent
national se retrouve dans l'un ou l'au-tre des dialectes principauk. Quanta
ceux qui -ser-vent a former, dans ces trois dialectes, des derives plus ou
moins nombreux, leur identite avec le grec et le latin nous semble prouver
uniquement la communaute de te.ur origine. Cette connunaute, M. Pictet viola
tout recemment de la soutenir dans un travail couronne par I'Institut, mais
it l'a fait d'apres des donnees que nous rie pouvons admet-tre en tout point,
comme ce travail le laisse deja soupconner. Cette identite;avait frappe les savans du
douzierne siecle. a Notani .a dum edam (dit l'archidiacre Girard au livre XV
de sa Description a de la Cambrie) quod verba lingua britannicce omida fere
vel vac° a coriverdunt vel latino:Grceci dap aquam vocant, Britones dour;
sa,— a lem 115, Britones halen; eno;, pemp, dee; idem Latini frenum dicunt,
et ..tripodern, gladium et loricam Britonei a froyn, trepet, cledyf, liburic;
unico, unic; cane, can; belua, beleu. a Le mot trepet existait dans la)angue
bretonne des .le cinquieme.siecle. On lit en effet dans Sulpice Severe, he de
saint Martin, dialogue a: -a Sedebat autem Martins in.selldlie 1,usticana, ut
est in usibus' ser, a vorum, quas nos Galli trepedias, vos ut scholastici aut
eerie tu.qu(a de Gravid venis, tripodas nuncupatis. |
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150 SECTION V. De L'Adjectif. L'adjectif a deux genres, le masculin et le
femi nin, qui se distinguent dans l'armoricain par le changement de la
consonne muable initiale; dans le gallois et le cornique par ce meme
changement, plus quelquefois par celui de la voyelle radicale y en e, w en o;
exemple: guyn, Blanc, masculin, fait au fe-mini n guen, etc. 11 n'a point de
nombre en armo-ricain, et it en manque le plus ordinairement dans le cornique
(Pryce, Grammar, page 32), ainsi que dans le gallois i, dialectes dans
lesquels quelques-uns d'entre eu prennent an pluriel la terminaison on, ion.
Ses degres de comparaison se forment, 10 le cam-paratif, chez les Gallois, du
positif, avec change-ment de Y et w en E, w en o, et addition de la syllabe
ach devant laquelle on change ben p, g en c, den t; exemple brwnt, brentach;
Chez les Comnwaillais, par l'addition de la meine syllabe ach au positif qui
reste invariable; exemple pell, pell ach; Voy. Grammaire galloise, edit. de
'Soo,U la page aio, oa,cet auteur fait remarquer que radjectif s'accorde
rarement en genre et en nombre avec son subslantif. |
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. Chez les
Armoricains, enajoutant• och, au positif egalement invariable; exemple: . 20
Le superlatif, dans les trois dialectes, par,Pad, dition de a an positif
\qui' rest•invaIriable chez les • Armoricains et les. Cornwaillais, et
epronve chezies Gallois la meme alteration que pour le comparatif.'. Ces
derniers ecrivent quelquefois A.F au lieu diA, et les Armoricains preposent
ordinaireinent Particle AN an superlatif. Outre cette forme reguliere, le
superla-tif se forme encore Clans les trois dialectes par le redOublernent
dtfpnsitif; exetnple achel-oa uhet, eleve, uchel uchel, tres-eleve. Lorsqu'on
vent marquer Pexeellence en qtielque chose, on joint a PadjectifieS mot nor,
meicor chez les Gallois et les-Cornwaillais; exemple: mor uchel, hautetitent,
•aver hauteur; meur, 'Chez les Armori-cains; exetnple t meur -humbl,
Itimblement, aver beaitemip Li not mater, mew., qui se. change a la fin des
mots en son synonyme Maint chef'. les Gallois,. manou anent chez les
.Cornwaillais et 'les Armoricaini, se placait indiffereffinient avant ou,
Apres l'adjectif. On disait done . meur humbl ou humbl meta. Tel 'est
probablement Porigine de 'nos adverbes -romans ou franais qui se .terminent
en meat.' Cette opinion nous semble d'antant plus ad-missible que les
grammairiens gallois considerent commeAyerp .s les adjectifs qui mint
atcompagnes ft de ce • (voyer Davies,
page 83)., En regle generale, Padjectif se met apres le sub-staritif at-qua
it se i'appOite; les exceptions a cha- |
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52' que
dialecte sont trop particulieres pour que nous les enumerions SECTION VI. Pro nOMS, Afin d'etre plus clair et plus methodique,
nous allons ranger sous 'des paragraphes distincts nos remarques sur chacune
des especes de pronoms. dont nous aurons a nous occuper. 5 cr. — Pronoms
personnels. Ce pronom est different selon qu'il est employe comme sujet,
commeregime direct, comme com-plement d'une preposition, comme affixe ou
suffixe d'un verbe. Le pronom,
eraployd comme sujet, Fait Ch. lea Gallois, Ch. lea Corowaillais, Ch. les
Aro:writ:ail:is, ire person. Sing. mi ou bhi promi, me. mi, oun, off 3.,
noneezfi, vi. Plur. ni. nei. Lorsque
ion vent rnarqucr qu'on est seul, on ajoute hunts,: an pro-. nom. Exemple: me
hunt:, ou Me hunatr, moi seta (gall. ); ma /tic-nun (corn. et armor. ); to
hunan, toi seul, dans les trois dialectes. Nous marquons d'un astdrisque les
mots et les formes que nous cm-pruntons an Vocabulai•e du 'wavier= siecle,
dont it a cite park; el-. dessus. 3 On trouve cet of dans le Bichez oed off,
p. 36; ez off /scat, rescuscitet, p. t 4; maz off duet, mime page etc.; u la
colonne 925. de son Dictionnaire, sous le mot Unan, dom Le Pelletier rapporte
avoi. encore entendu dire de son temps: of noon, moi seal. |
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153 I. person. Sing. ti. • te. te et (az dans is
Buhez. ) Plur. chwi. * chuff., chui. 3 person. Sing. ebh, 'e, mascul. e,
masc. hen, masc. '. hi, feminiri. hi, femin. femin. Plur. writ hwynt, gy • et
y gei, y3, comm. hwy, comm. comm. Comme regime direct d'un verbe, P. person.
Sing. bhi, i, am 4. am. am et achanoun, apres le verbe. ni, an, 4an, en. hon,
hor et acha-nomp, apres /e verbc. 2. person. Sing. ti, di, ath 4. az, oz. az,
da et acha-noud, id. Plur. chwi, ach, 4. • o, oh, ochl ho, och et acha—noch,
3• person. Sing. ebh,o, e, masc. o, e, mast. en, her, o dans le Buhez, masc.
et anezhan apres. le verbe. hi, fem. ' hi; femin. he, fem. et anezi, id.
Plur. hwynt, wy, corn. e, corn. y, comm. anesho, apres lc verbe. Comme
complement ou suffixe d'une preposition, fait: V.person. Sing. bhi i, mi,
bh,f. vi, ino, am, v. n, oun, am; Plur. ni, m. ni, n. m, omp, ho,. 2' person.
Sing. t, ti. thi, z. t,d,te,z,oud,da. Plur. ch, chwi. chui, ch. och. 3.
person. Sing. ebh, o, e, masc. a, e, o5, masc. a, e, en, masc. f6m. i, fem. i,
he, fem. Plur. ynt et unt, corn. e, a, pat, ant, o, comm. comm. troove, clans le Buhez Santez Nonn, p. 3 2;
no of so hoz esper; p. 36, sett: eg: Compares dom Le Pelletier au mot e. Dans
l'usage ordinaire, on dit encore of ia, it va. a Leg ne tient lieu gut: d'une
aspiration; it se retranchc suivant la lettre qui lc precede. On voit par les
affixes des verbes et par l'analogie du gallois et du cornique que
farmoricain doit avoir cu tin pronom de la troisieme personne terming en ynt,
unt au plur. 4 Duw a'm, a'rz, a' th, a'ch Gwnaeth, Dien" m'a tree, nous
a trees, t'a tree, vows a crees. (DAVIES p. 171.) 5 insere quelquefois par
euphonie un t entre l'a, l'e et la prepo-sition. |
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154 . Les
pronoms personnels, comme sujet bu comme regime d'Un verbe; perdent
quelquefois leur voyelle, et, s'unissant, dans la pronooCiation et dans
Peeri-ture, soit a un autre pronom, soli a une negation, snit a une des
particules qui servent a conjuguer les verbes (comme nous le verrons
ci-apres), for-ment un nouveau mot qui conserve la signification-ou la valeur
des deux composans. C'est ainii qu'on lit dans le Buhez, page zo, .mez estono
pour me az estono,je t'etonnerai i page maz safo pour ma as safo, qua to to
levies; (tame page) oz ehanaff' pour o ez ehanaff,lui it repose; meme page,
nem goulene pour ne em goulene, ne, me demandait;, page 18, ma quemeret pour
me a quemeret, que je sois acceptee; et a la page 20, ma peineret pour am a
quemeret, me recevoir; theme page, memem ro pour me am en ro, je:'engage; en
ouem eat une particule verbale, etc. 'Toe's ces exemples. sont tires de
l'armoricain dans lequel les grammairiens natio-naux ont oublie de signaler
ce role singulieri du pronom. Cette lacune n'existant pas dans les gram-,
maires cornique et galloise, nous nousc.ontentermis ' de Texemple donne a la
.note 4 de la page i53, exem-ple qui convient au cornique, si l'on change
duce en duy et gwnaeth en gurd. Pour triieui faire comprendre ce que nous
venons de dire du retranchement qu'eprouvent les pro-noms quand ils sont
places devant le Verbe, •nous en donnerons apres le tableau sous le nom
d'affixes, en y joignant, Sous celui de suffixes, les |
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5, formes
que prennent ces mémes pronoms lorsqu'ils s'ajoutent à la fin d'un verbe pour
indiquer le nombre et la personne. Mais auparavant nous croyons devoir
justifier les formes que nous avons attribuées aux pronoms employés comme
complé, mens 0u suflixes des prépositions par le tableau suivant, extrait
pour le gallois de Rhésius, pourle corni4 que de Pryce, et pour l'armoricain
du père Maunoir., Pronom de Ja première. personne'.. — Gallois. Cornique.
Armoritain. . SINGULIER. — . SIRGULIEA. SINGULIER., mé, bhi, moi2 ou att.a
mi, vi, moli. mé, moli. bh (pron. f.) a o han o bhi, o hon i, alan a y3 ou a
han van 4. de moi: dhort am, de moi. immi, À moi. dhym mo, dho vi, di n., ' h
moi. os heb avv bhi, alhanohan gen euv,agyuhav. guenemeouguenen, av) DRé,
pour moi avec moi. am enep, contre moi. OO PLURIEL. . PLURIEL, PLUBISL. NE,
NOUS OU att om 9. ni, nous. nÉ, MOuS.
" Et Dans les exemples suivans,
j'ai séparé Jes pronoms des prépositions auxquelles ils s'unissent
habituellement dans l'écriture. Si l'on compare . —attentivement la méme forme dans les
trois dialectes, on verra qu'il n'y a ricn d'arbitraire dans la manière dont
j'ai procédé pour cette séparation. Les adverbes se trouvent d'ailleurs dans
le Dictionnaire sous la forme o0à je les cite. os 8 Voy. Davies, p. 89. . t 3 L'a après hanestinséré pour
faciliteriaprononciation, quelquefois on insère un o: tan o y, sous moi,
d'autrefois un e: gen e v, avec moi, que l'on dit aussi, gen e vi. " 4 On trouve, dans le cornique et l'armoricaià,
le pronòm sous sa forme régulière répcté après une préposition suivie de sa
forme altéréc. Exemple: a hanav vi (cornv. ), a hanoun me (armor.). Il enest
de mèmce en gallois..— |
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156: o hano
ni, a hanen. ) a han omp 1. En, digyn ni. de omp. rac am ni, heb avv ni. gen
en ni, rag on ni. guen e omp, avecnous. I: hon enep, contre nous. Pronom de
la seconde personne..— SINGULISA. SINGULIER. . SINGULIER. " té, toi. te,
toi. te, toi. o hanot, o hano tí. —alhanuaz,ahanez. a han oud. Et, i ti. . o
dY 3 Ou de thi. di t. rag ot t, reg ot ti. rag o 3, à canse de toi. guen et,
et gen e te. gen e z, avec toi. — da enep. PLURIEL. PLURIEL. PLULIEL. cÀuvi,
vous. chui, vous. chui. ohan o chyvi, ohanoch. a an o ch. oa han och. i chuvi,
gre ch. dhy ouch. de o ch. " . rac av cluvi. rag o chui, geno ch. gen e
och. och enep Pronom de la troisième personne. SINGULIXA. SINGULIER.
SINGULIER. ebh, lui, hi, elle. €, lui. en, lui. ohanoebh, o hanoe,i,
anodho(m.)anedhi(f) a neza(m.)anes i(f.) et, par crase, o hon o. 1 o d dio
ebh. dhedh o dhedh e (m.) des a (m.) dez i (f.) 7 i dhidi i (f.) gant a (m.)
ganti(f.) rac dho ebh oue, i(f.) rag tu, rag the, gans en enep, contre lui. a,
gyns É. he enep, contre elle. PLURIEL. PLURIEL. PLURIEL. 1vy, eur. 7 y, Cux.
of, eur. o hanynt, o nadh ynt. an nedh a, annedh e. aneza, d'eux. i dhev yut.
dhedh e, dhedh yz 3. a des o, à eux. reg dE ynt. genz ant et gens ynt. gant
o, avec eux. 0 enep, contre eux. On voit par ces exemples que dans
l'armoricain, comme dans le gallois et le cornique, le pronom dé t Le p final
ne se trouve ni daia les livres anciens ni dans les imanuscrits. . i 2 Les
Cornvaillais modernes mettent par corruption un 3 fau dieu du ot final. |
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157 . la
premiere personne s’exprimait autrefois au pluriel par om. La forme en x7
pour le singulier, qui — existe encore dans l’armoricain, se trouvait
également, dans les autres dialectes, comme le prouve . . a . ’ ‘ 2 . ront
ci-apres les paradigmes des conjugaisons. | Les pronoms personnels employés
comme affixes ou suffixes des verbes prennent les formes suivantes: Daws le
gallois. Dans Je cornique. Doas larmoricain. 47¢pers. Sing. m (aff.) m=
(aff.) m (aff:) “ Setn(suf.) v,n (sof.) n(suf.) f. danslesanc. liv. Plur. n
(aff.) n (aff.) on (aff.) 7 m (suf.) n,m (suf.) mp(suf.)m.danslesanc.). | 2¢
pers. Sing. th (aff.) z (aff.) = (aff.) " e (suf.) z (suf.). 3 (suf.) Plur.
ch (aff.) “o (aff.) ch (aff) ch (suf.) t, kh, ch (suf.) tet ch (suf.) 3¢
pers. Sing. ¢ (aff) o (aff.) en, o (aff.) t,o,e(suf.) i, 0, e (suf.) e,a,0,2!
(suf.) Plor. Me (aff.) e (aff.) o
(aff.) nt (suf.) nz (suf.) nt (suf.) Les
paradigmes des conjugaisons justifieront Vexistence des suffixes que nous
indiquons dans ce tableau. . ~ Le réle que le pronom personnel joue dans la phrase
est indiqué, comme nous venons dé le voir, par les formes diverses dont il se
revét, selon qu'il, -est sujet ou
régime. Son état de complément se re' A la page 3 du Buhez, on lit: Diuset ez
aed i, mot 2 mot choisi est lui (pour il a été choisi), proficiet ed i (il a
été prédit). |
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158; > connait
encore par Paltération qu’éprouve alors la consonne initiale muable du verbe,
altération dont ‘nous avons donné les régles, pour ce qui concerne .
Varmoricain, a la section seconde de lorthographe. Nous nous bornerons donc A
renvoyer le lecteur 4 cette section, en le priant de vouloir bien étendre ce
qui y est dit 4 la langue cornique que les mémes principes régissent aussi.
Dans le gallois nous ne connaissons de changemens que pour le c en g apres Paffixe
th (prononcez z). Les formes
principales du pronom personnel que nous avons exposées jusqu’a présent
donnent naissance 4 plusieurs autres par redoublement et addition de quelques
particules, etc. Ceux qui désireraient connaitre ces pronoms dérivés pourront
consulter les divers dictionnaires bretons auxquels nous devons renvoyer
nécessairement, lorsqu’il s’agit purement de nomenclature. 2. — Pronoms possessifs.: . La langue bretonne n’a pas, &
proprement parler, de pronams
possessifs; ce sont les pronoms personnels qui lui en tiennent lieu, en
devenant dle tout genre et de tout nombre, tout en conservant la faculté de
perdre leur voyelle en s’unissant aux prépositions. En voici le tableau dans
les trois dialectes: |
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f 159; .
Gallois. Cornique. ‘ Armoricain.: mau ou fau, mon, ma, mes. ma, a ct ou. ma. tau,
dau, ton, ta, tes. da.: da. ei, son, ga, ses. e(m.) i (f.) — e (m.) he (fém.)
ein, notre, nos. gen", kain. hon. + . eich, votre, vos. gyz', ez?. ho,
hoch. eu, Jeur. ge', get: o. Ge pronom
se place toujours devant le substantif auquel il se rapporte. Mais si on veut
employer dune maniére absolue et de facon qu'il tienne lieu du substantif, on
le fait suivre du pronom démonstratif hyn pour le singulier, rhai hyn pour le
pluriel chez les Gallois; en, henna pour le singulier, remma, renng pour le
pluriel chez les Cornwaillais; hin, hinni pour le singulier, re pour le
pluriel chez les Armoricains; exemple: me hyn (gallois), ma henna (cornique),
ma hinni (armoricain), le mien; me remina (cornwaillais}, mé rhain (gallois
), ma re (armoricain), les miens, etc. Les pronoms possessifs employés ainsi
d’une maniére absolue se placent devant le yerbe, s’ils sont sujets et que le
verbe ‘soit pris personnellement, et
aprés, s’ils sont ré~ gimes ou que le verbe soit a limpersonnel. 1 Le g n'est ici qu'un signe d’aspiration
assez fréquept dans l'ortho‘ graphe cornique. . 2? Le = est Valtération moderne en cornique
de J‘aspiration finale ch; les‘anciens disaient ech, comme on le yoit par le
Vocabulaire du neuvieme siécle de la Bibliothéque cottonienne. |
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160 | § 3. —
Pronoms démonstratifs. Les pronoms
démonstratifs sont, comme nous venons de le dire, hyn ou hen ny au singulier,
et rhai hen ni, rha’ni, rhain au pluriel. chez les Gallois; hen na, au
singulier, renna, rem ma, ren au pluriel chez les Cornwaillais; Ainné au
singulier, re au pluriel chez les Armoricains. Ces pronoms prennent
l’article; exemple: er henny, an henna, an hini, celui-ci, celle-ci; e rhain,
an ren, a re,‘ceux-ci, celles-ci; ils sont composés du pronom de la troisieme
personne auquel on ajoute les particules démonstratives, na, mt, ma, man;
exemple: an bez ma (cornwaillais), ce monde-ci; an ti man (armoricain), cette
maison-ci. Le re, rhai du pluriel est la reproduction par l’écriturede
laspiration rude initiale de he que les Cornwaillais transcrivent ge; cette
aspiration se prononce du gosier et comme s'il y avait un r devant PA, Une
preuve que I'r de re ou rhai rest point radical, c’est que les Gallois
écrivent er hai’n au lieu de e rhai’n, orthographe que Davies (page 87) blame
avec raison, mais qui n’én est pas moins un indice précieux du réle
simplement aspiratif que joue ler initiale dans ce composé. 7 § 4. — Pronoms
relatifs. Ce pronom ést le méme que le
démonstratif; il |
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1 . . . (61 . esi attssi exprimé dans les trois
dialectes par rep, ‘neb, qui est de tout nombre et de téut genre. _, _§ 5. —
Pronoms interrogatifs. Ces pronoms
sont au nombre de deux: pwy chez tes Gallois, pioua chez les Cornwaillais,
piow chez ‘ les Armoricains; il se dit des personnes; pa: chez les Gallois et
les Cornwaillais, pe chez les Armoricains; il se dit des choses. Ces pronoms
s’eniploient dans * Jes trois
dialectes comme relatifs; quelquefois, dans ce cas, on les fait suivre.de
Ayn, hinni, re, rhai. Il est d’autres mots qui sont semblables aux pronoms, tels
sont: = Galois. Coenwaillais. ‘
Armoricain. . . > arall. aral. ar al, l’antre.. x naill. —s an etl. an.
etl, Yautre, le second.: pan tra. pan dra, pe tra, quoi, quelle chose, ete.,
r }: . . . SECTION VI} . . oo,: tu Verbe. ~ § 4 5, _ Les verbes bretons ont
deux voix, activé ey passive, et seulement deux modes, l’infinitif et Pinut |
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162 dicatif;
le conditionnel, le subjonctif, l’optatif s’expriment par les temps de
Pindicatif devant lesquels on met une particule de désir, de commandement, ou
de condition. L’impératif nest autr que le futur. Ces verbes se conjuguent
différemment suivant qu’ils appartiennent 4 la proposition principale ou secondaire,
ou bien qu’ils soient précédés ou suivis de leur complément direct, etc. Pour
ces diverses formes de conjugaison les Bretons se servent d’auxiliaires; le
principal de ces auxiliaires est le verbe substantif, exprimé, a Vindicatif présent)
principalement par des radicaux multipliés et divers qui nous semblent
accuser des emprunts ou entrainer, dans le sens, des modifications que état
de la langue ne nous permet pas toujours de constater. Les Cornwaillais et
les Armoricains se servent de plus, pour conjuguer, du verbe je fais, mi a
gura (cornwaillais), me a gra (armoricain), et de l’infinitif dun verbe
adjectif. Nous n’avons point retrouvé dans le gallois cette forme, d’ailleurs
assez rare dans le cornique et dans les anciens ouvrages en ‘ Jangue
armoricaine. Les différens auteurs auxquels nous devons des grammaires de ce
dernier dialecte, © le décomposant d’apres le francais, ont enrichi leur Jangue
d'un auxiliaire qui ‘pexistdpas; Cest-adire de Vauxiliaire avoir. En effet,
les formes eus, boa, boe, etc., quils attribuent ace prétendu verbe, sont-les
troisiemes personnes (singul.) de deza, comme nous le verrons dans les
paradigmes qui |
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163 . vont
suivre. La méme manieére de procéder a fait inventer aux grammairiens
cornwaillais un auxiliaire correpondant au will des Anglais. ~ Commengcons par l’auxiliaire etre. Ce verbe
se conjugue ou personnellement, c’est-a-dire en ajoutant A son radical des
désinences indiquant la personne et le nombre, ou impersonnellement,
cesta-dire au moyen de la troisiéme personne du singulier de chaque temps 4
laquelle on prépose les pronoms pour indiquer les nombres et les personnes.
Ce verbe peut encore se conjuguer au '
moyen de la troisiéme personne singulier du présent, aprés laquelle on place
les divers temps du verbe au personnel, comme aed oun, aed oud, aed eo. Voici
la conjugaison de ce verbe au personnel. Nous y joignons le prétendu verbe
auxiliaire avoir. . . ‘ ‘ \ Gallois, Cornique. PrétenAnnorcain. — —
laie INDICATIF. |: INDICATIF. avoic. INDICATIF. Présent. Présent. Présent. _
Sing. wybh, pron. wyf. ov et om. oun. wye t. oz. oud. / yw,oes,oedh' si, ez,
*ysy, *otte, yzht', " @€0, €, eus, mae’. ma?,o, €0. eus. ocd’, ez, Plur.
ym, yn. on t, assom, in. omp. . yiweh. “ouch, ich. ach.: ynt. unz 3. tat 4. ' Ces formes ne s'cinplojent que quand on
icterroge ou qu'on adrease ~ Ja
parole.; 4: * Cette forme ne sert qu’a
Pimpersonnel, et généralement que dan*® tes narrations. ! . . 3° Les €ornwaillais modernes donnént au ¢
finsl.la prononciation du 2. ‘ st 4
Hecst A remarquer que ce présent cat composé du provem per_ |
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164 . _
Imparfait. Imparfait, Imparfait. Sing. oedh wn, Pro dous Ia préposition
principale. . NON. ols Etat. CZ en. €2 oan. oedh it. eR es. €2 oas. oedh. o.
boa. ez oa. Plue. oedh ymp. oes yn. €z oamp. oedh ych. — — aezych, et oach. oedh ynt. oezynt. + ez
ount. ‘ . aprés une particule de désir, de . commandenent, aprés une con~ .,
4 Jouction, ou daas ane proposition secondaire. . Sing. éedh wn, par
contraction ba wa. bedhk on, par'contr. de tn. bih en et ben. bedh it, _ba
it. bedh iz be iz. bihez bez. bediat, ba i. bedh e bo. be. bihe be. Plur.
bedhem, baem. bedhen beun. © bihemp bem. bedh ech, baech, bedhech ‘beuch.
’ bihech bech. bedh ent, baent. bedh
ynz be nz. bithent bent. __ Parfait. Parfait. / Parfait. Sing. bu m. by m. .
bi oun. bu ost. be ste. bi out Bue |, be et by e. . boe. bou e. Plor. du om.
by an. bi omp. bu ach. bi oh, pour och. bi och. bu ont. bi ont. . . bf ont. Plus-que-parfait.
. dans Ja prebositton principale, Plus-que-parfait. comme dans la proposition
sePlus-q.-parf. ., condaire, et apyts mne particule et la cunjonction. . Sin.duasswnoulesswn.
beaz en." bis en. buass yt bess yt, beaz ez. bis es. buass ai bess at.
beaz e. bis e. bis e. | Plur. buass em bess ym. beaz em. bis emp. buassechbessych.
beaz eh, pour ech. bis ech.: buass ent bess ynt. beaz enz. bis ent. sonnel
sous la forme de suffixe ajouté au radical eu (gall.) ot, eo (corniq. et arm.
), qui n'est lui-méme que le pronom de la troisiéme personne. On trouve aussi
an présent formé réguliérement du radical bout ou bez, et des désinences oun;
exempl.: bez oun, bez oud, bez, bez omp, bez och, bea ont chez les
Armoricains qui disent encore edomp, edoch, edont Tes Gallois écrivent,
edwibh, edwit, edyw, edym, edych, edynt. Les Cornwaillais devaient avoir
cette forme, puisqu'on trouve | dans te Vocabuluire de la Bibliothéque
cottonienne, edoz, pour edot, tues. |
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165: .
Futor. Futur. . Fater. Sin.bedhwibhoubwybh
beinou bedh av. bein. | bedh y bych. beiz bedh i. bez &, bédh
o bo. bo bedh. bene. bez o Plur. bedh
om bom. bom bedh on. bez imp. bedh och
boch. buch bedh oh. ” bez ot pt och. * bedh ont bont. benz bedhanz. bez int. Impératif.
Impératif. . Impératif. Sing. 2°p. bydh. bedh ou bez. be. bez, _ bydh ed. i
bedh ex, bis. bez et. Pluriel. dydh
wat. bedh on. Lo bes omp., bydhweh. bed oh. bex it.:: bydh ant. bedh anz. bez
ont. Loptatif, le subjonctif, le
conditionnel s’expriment par les particules na, ma, ra, pe, pann, etc., que
lon met devant les temps. de l’indicatif.
. +, \, Galois. Cornique. Prétenda, Armoricain. .: \ _ _ anailiaire
_—.: Iafinitif. Infinitif. avoir. Infinitif. 4 bod, étre. bes et* bos. bez
a?. bout, bot, dans les . . dial. de Vannes et . os de Kemper; bez a,:, . en
celui de Léon. ‘dan ou an bod de dhe Lez. da beza. da beza ou da bot. étre,
ou pour étre., .: ot o bod, en étant e bez et ou bos. o vera. 0 veza ou dot. 1 Cette forme sert quelquefois au lieu du
présent; elle se trouve’ dans !e gallois et répond au bez oun, bez oud, bez,
etc. des Armoricains. “ a Outre cet
infinitif, les grammairiens bretons indiquent cahout, qui signifie avoir,
posséder. La différence qui existe entre te radical decet infinitif et le
reste de la conjugaison aurait di les éclairer, puisqeils reconnaissent
eux-ménies bes-a comme un des infinitifs de es, boa, etc. Leur erreur est
cependant excusable, car Ja forme eus est employée cumme auxiliaire pour
exprimer une action indéfinie d'une maniére qui lui donne de Vanalogic avec
lauxiliaire frangais avotr. |
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166 De Vinfinitif bout, bot, prononcé det et
précédé de oun, oan, bez "in, les Armoricains ont formé des composés
pour indiquer le passé des temps; ils disent donc oun bet (mot a mot, je suis
étre), jai été; oan bet (j’étais étre), javais été; bezin bet (jaurais étre),
j’aurais été. Pour les verbes substantifs, ces composés ne se trouvent ni
dans le gallois ni dans le cornique. Nous croyons pouvoir en conclure quils
ont été créés 4 limitation des formes frangaises (formes venant du
francisque) j'ai été, Javais été; cela nous semble d’autant plus probable que’!’on
trouve quelquefois dans le Buhez et autres livres anciens, pour exprimer ces
temps composés, ez aed oun, ez aed oud, j'ai été, tu as été; ez aed boan, ez
aed boas, j’avais été, tu avais été; exemple: diuset ez aed i, il a été
choisi (Buhez,page 2); aet boan, j’avais été. . On se sert de cette forme personnelle en la
faisant 4 volonté précéder des pronoms personnels, lorsque le verbe
substantif est employé comme verbe adjectif.
Conjagaison du verbe substantif a Pimpersonuel. Sous cette forme les temps sont marqués par
la troisieme personne du temps correspondant au personnel; le nombre et les
personnes par les pronoms . personnels
que l’on met devant; exemple: (arm.) me of (Buh. f° 30), me so oti eo ou me
am eus, je suis; fe s0-0u eo, Ou az eus, tu es; (cornique) me ysy ou |
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. > 167 me
€0, je suis; te eo, tues; ev 0, il est, etc.; (gall.) mi ou bhi ys, di ys,
ebh ys, etc. On met quelquefois la particule a entre le pronom et le verbe,
me a@ so, te a so, etc., bhiays ou ays bhi, dia ys, etc. Cette forme sert
aussi dans les prépositions principales et lorsque le verbe ére est employé
comme verbe adjectif; elle sert de plus, chez les Cornwaillais et les
Armoricains, 4 former la voix passive en Yaccompagnant du participe passé en
et (ez dans le cornique); il en est de méme de la forme personnelle; exemple:
me eo ou me am eus ou me oun caret, je suis aimé; te eo ou te az eus ou te
oud caret, tu es aimé, etc. Nous n’avons point trouvé cette maniére
d’exprimer le passif dans le gallois . qui, de méme que le cornique, posséde
pour cette voix des désinences spéciales et les applique a lauxiliaire,
lorsqu’il se place devant le participe présen€ d’un verbe pour en former le
passif d’une manieére périphrastique, comme nous le dirons ciaprés. Ces
désinences ont entiérement disparu de Parmoricain; mais leur présence dans
les deux dialectes de Vile doit: les faire considérer comme propres a la
langue bretonne; car aucun des idiomes avec lesquels elle s’est trouvée en
contact ne les | possede. Ces désinences passives sont dans les deux dialectes
ir, er, id, wid (que les Cornwaillais prononcent ¢z, yz), assid (gallois),
assiz (cornique ). _ Voici les formes passives de J’auxiliaire chez les’ Gallois.
Nous ne les avons pas rencontrées dans le cornique: indicatif présent, ys,
imparfait, dans la- |
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oo, 168 7: préposition
principale, oedh id; dans la préposition, secondaire ou apres une conjonction
ou une particule. exprimant le désir,
etc., dedh id ou beid; parfait, buwyd; plus-que-parfait, du assid ou bessid;
futur, _ bedh irou bedh er, ba er; impératif, bedher. | Le second auxiliaire,
chez les Cornwaillais et les Armoricains, est gwra, gra; le g et le w
disparaissent presque partout; il se conjugue d’ailleurs réguliérement selon
le paradigme de la conjugaison du verbe adjectif que nous allons donner; mais
auparavant nous ferons remarquer 1° que les verbes adjectifs, chez les
Gallois, n’ont pas proprement de temps présent. Ce temps s’exprime par
l’auxiliaire étre et Vinfinitif précédé de Ja préposition en, ou par le
futur, soit au personnel, soit 4 l’impersonnel; 2° qu’il en est de méme dans
le cornique; "(mais Vinfinitif est précédé de la préposition a répondant
a l’en des Gallois); 3° que les Armoricains n’ont conservé que la forme
simple du futur pour le présent, qu’ils expriment aussi (ce en quoi ils
s’accordent avec les Cornwaillais) parlinfinitif du verbe joint a
l'auxiliaire gura, gra. Nous donnerons d’abord la forme du futur, qui sert
pour le présent, parce qu’elle se trouve dans les trois dialectes, et ensuite
celle particuliere 4 deux d’entre eux. Voix active. . INDICATIF PRESENT. . Galtois
Cornique. Armorivwin. ‘Sing. ‘car abh, pro car av. ear an (aff. dans le furex
ct bes nonews af. vieux livres). car y. care, caves. ear. ear. car. \ |
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160, Goflois.
* _ Coraigue. _ Armoricaine. . . Plur.carwna.
. car on. car omp (le p se retranche dans., . les vieux livres ). _ ear iweh.
°° car oh, pour och. carit'. — ct, . car ant. Gay enz, pour ant caragnt.. . ' A Fimpersonnel, dans les trois dialectes,
on dit: miacaroumiacaro?’,tea car, efacar,niacar, . 0 chuia car, hi ou hwint
a car’, par périphrase, Dans le
gallois et le cornique.: Dans le cornique et Varmoricain. Singulier.
Singulier. Singulier. Singolier. _wybkhencaru. ov acaryoua. guracug ravi
acary. grameacarout.: wyt encaru. oit acary. gra tiacary. gra teacar out. yw
encaru. eo _acary... gira evacary. grakenacarout. | fo ym encaru. in acary.
gra niacary. gratiacar out. ych
encaru. ich a car y. grachuiacary. © grachuiacarout. .to ynt encaru.,
ynzacary. ~ graheiacary. giahiacar
out.: .; Cette forme périphrastiquesiOn dit encore au personnel, cary, guifie
mot 4 mot je suis aimant, a g’reh av, cary a g’r eiz, cary a et celle des
Armoricains, ilfatt g'ra, car y a g’raun, cary a g’reoh, mot aimant ou je
fais mot aicar ya g’ranz (corn.),; car outa, _ mant, selon que, l'on emploie
g’ran, car,out a grez, car out « Yauxiliaire aa personnel ou. & gra,
carout a greomp, car out a: Limpersonnel. L'infinitif, prégrit, carout a
greone (arm.): cédé, selon les dialectcs, de la ~ préposition a ou. en, ferme
le uo oo, participe présent. . Cette,circonlocution, tant celle qui est
propre au ' gallois et.au cornique que celle qui appartient au 1
Adoucissement. de ich, th, que l'on retrouve dans Je cornique. . 2 En prenant
la troisiéme personne singulier du futur (forme régu: liére), cette personne
est terminée en @ dans Ie gallois. Nous avons. déja cu lieu de remarquer que
I’a final de ce dialecte se prononce ordi* nairement o dans les deux aatres. ~
3 Tous les autres temps peuvent aussi se conjuguer par leur troisiéme
personne du singulier et pav Jes pronoms personnels. é y yp Z 4 fue . . be fs
"cde en dae + So bg verbe subs Cnet Je tet ap te ‘aefrves és —— be
‘farticuke €, Ot, at Cor weancke ba Priyohti pre ow f: wt tho Carte Et yt
Catu et yw Oe fa; corm COW’ » on = —— omy CREM pe mere; . |
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170 cornique
et 4 l’armoricain, peut semployer & tous les temps. Il suffit que nous
layons remarqué une * t ., ° fois pour toutes, sans étre obligé d’y revenir a
chaque instant. Continuons notre’ paradigme: Galois.: Cornique. Armoricain. .
‘Imparfait. ‘ Sing. car wn. caren. car
en. car it. car ez. car e2. car ai. cara, car e@. Plur. car em. car en. car emp. car ech, ear
eh. car ech. . car ent. car ens. car
ent. Parfait. Sing. cer ais. car etz. cir et car ts. . cer aise. car etst. _
car zoldd. car odh. _ car yz. car az. Plur.
car assom ou essom. carzon,ontrouveazon. car szomp. . car assoch ou essoch
car zah, car och. car assant ou essont. car sons. car zont'. x oy. Plus-que-parfait. Sing. car asswn ou
esswn. carzenouessenouazzen, car zen.: car assyt ou essyt.
carzezouessezouazzez. car 2€8. car assai ou essei. carzeouessaouazze,etc car
ze. Plor. car assem. car zen. car
zemp. car assech. car zeh. . car ech. car assent. Car senz. car zene. Futur. ° Comme au temps présent, on trouve
encore surtout apres une conjonction: '
Les Armoricains disent encore ment eus caret, te az eus caret, en endeus
caret, ni hon eus caret, chui och eus caret, y od eus caret. Mot i mot, il
est moi ayant aimé, i) est toi ayant aimé, ete., pour j'ai aimé, tu as aimé. Nous croyons
avoir rencontré de semblables formes dans le cornique, mais nous n'osons rien
affirmer, n’ayant pas les monumens sous Ia main, |
|
|
|
lit . Se .
Futur. Sing. car wibh. car ym *. cir, car in. car wit, _ ear ydh, is, i. .
cari, caro et if. car if, o, a, caro (ontrouveaff ~: dansle Buhez). Plur. car
wym.: car on. car imp. car wych. . ‘car oh, o. car ot?, car wynt. car ynz,
on. car int. \— Impératif.: ° Sing. car di. car di. gar at. car ed ebh. —~
car ez e etethe. car et i. . car wn etym ni. caronetaunni. . car omp ni. car
weh chwi. _ car euh et eus hws. car it chui. car ent wy. car enz et, car ent
hi}, “Infinitif. car u caraety. car out. Linfinitif est employé comme
substantif, et dans ce.cas il est régi par les mémes prépositions, pour indiquer
les divers rapports' da, a, pour les Cornwaillais et les Armoricains; ¢ eto
pour les Gallois. Il sert 4 exprimer le participe présent en le fai. b Neo . sant
précéder de la préposition en dans le gallois,: @ dans le cornique et
larmoricain. ~ Le participe passé est terminé en edig dans le gallois,
exemple: car edig; et en e¢ dans l’armoricain, ez dans le cornique, exemple:
car et, car ez. C’est en se servant de ce participe accompagné du verbe * On
troave quelqnefois un f inséré par euphonie entre la désinence et le radical,
guel fym, je verrai. . 2 Ces secondes personnes du pluriel en of, it, etc. se
troavent dans les auciens livres avec la forme réguliére och, ich. 4
Ordihairement les pronoms se retranchent, et l'on dit simplement * car,
eared, etc., x |
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172 substantif
que ces deux derniers dialectes expriment la voix passive, comme nous l’avons
dit ci-dessus. Les Gallois emploient pour le méme objet l’auxiliaire A formes
passives, qu’ils font suivre de l’infi; P q _ nitif précédé de la préposition
en. Ils marquent les nombres et les personnes au moyen des pronoms bg faces
cite SOUS forme de. régime; lauxiliaire est/précédé de h fem tf at la
particule er, au présen}j xeimple: ind, prés. er xs t Vette ' 1 . ° *, ¢ pent
en bhe gar u, mota mot, il est en/aimé&m0}: je 1 ‘a0 itt on, ’ a; wos
suis aimé; erys en de gar u (il est en aim&&Noi), tu es aimé, etc.;
imparf. oedh id en bhe garu (il était en/aim&iit moi), j’étais aimé; oedh
id en de garu (il était en/aim&t\{oj), tu étais aimé, etc., et ainsi de
suite. 4 Outre ce passif périphrastique, les Gallois et les Cornwaillais en
ont yn autre impersonnel dont voici le paradigme: ——— Voir prin . .
Indicatil£. Gallois. ‘ Cornique. Pre feret. (tae Le méme que le futur ) i?
Singulier. Singulier. cer ir bhi, ou fe a’m cer tr i, jesuisaimé. car ir vt
ou ve a’m car ir i. | eerindi, fea'th
ger ir-ti. car ir di ou ve a’th car irds. . eer trebho, (efo) fe a’i cer ir
ef. carir ev ou ve a’ car ir ev. Pluriel. / Pluriel. cer irni, fe a’n cer ir
ni. car ir ni ou ve a’n car ir nl. cer tr chwi, fe a’ch cer wr chwi. cartr
hut ou ve ah car ir hui cer ir hwynt, fe au cer ir hwyat. car tr et ou ve a’i
car ir int. + Le présent de la voix. passive par circonlucution, se fornic
dans le" eornique de la inéme maniére que dans le gallois; Ja particule.
cst es |
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AIS OO _ .
On dit encore mi a cer ir, ti a cer ir, ef a cer ir, ni acer ir,chwi a cer
ir, et hwi a cer ir. Chacun' des autres temps peut prendre ces trois formes. Imparfait.
Parfait. ., Gallois. Cornigqie. Galois., Cornique. i ' _— . oo _ Singulier. “
Singulier. . Singulier. -Singalier., cer id fi. car yz vi. car wyd fi. car
uys vi cer id di. car yz di. = car wyd di. car uy’ di. ‘eer id ef. ear yz ev.
‘car wyd ef. ". ear uys ef. ..
Plariel. * Plariel. Pluriel. Ploriel. . ceridni. ~— carys ni. car wyd ni. car uyz ni. . ‘cer id
chwi. car yz hut. car wyd chwi. ear uys hui.
' cep id hwynt. car yz ei. _ car wydhwynt*. car uyz et, int. Nous
avons donné ci-dessus au temps présent la forme du ‘futur. Aprés une
conjonction exprimant le désir, on dit dans les deux dialectes, car er fi,
di, ef, etc. 7 Plus-que-parfait. —— Impérauit. Galois.’ Cornique. Gallois,
Corniqae. Singolier. Singulier..:.
-Singutfer. ©. Singulier. carasid
ou esidfi. car assiz vt. | y ear asid di. car assiz a., car asid ef. =
‘tar'assiz ev.carer di, ~e@r eb di. ae ey Carer ef.. ” carer ep. _* Ploriel.
_ Pluriel, = —Piluriel. Pluriel. ear asid ni. car assiz ni. carer ni. * car
er ni. car asid chwi. car assiz hu.
car er chwi. car er hui. — car asid hwynt. car assis et. — car er hwyant. car
er ei, au lieu d’er; ez ys a’m cary, ez ys a’th cary, ez ys @i cary, ezysa’n cary,
ez ys o'h cafy, ez ys aicary. dm est pour a am, a’th pour a ath, prononcez
az, etc. © Ce temps est quelquefois
terminé en ed; on lit dans un poéte du quatorziéme sitcle: Are gur goren a
ansd pour anwid, ct aussi en |
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= | 174 oo Nous
avons vu que quelques formes de l’imparfait et du futur ne s'emploient
ordinairement qu’aprés une conjonction exprimant le désir, la condition,
etc., et il est probable que celles si multipliées * et si diverses des
autres temps avaient aussi dans Yorigine un usage propre 4 chacune d’elles;
mais il y abien des siécles que la nuance qu’elles’exprimaient sest perdue,
puisque Rhésius déclarait en 1592 que ni les savans ni le peuple ne la
distinguaient désormais. Nous croyons donc inutile de nous étendre sur ces
nuances, nous contentant de remarquer qu’en général la particule @ ne se
trouve que devant le verbe de la préposition principale. Le verbe de la
préposition secondaire prend ordinairement la particule e, er. Le sujet se
place devant le verbe, et son complément direct aprés. Cette régle générale '
souffre de si nombreuses exceptions que nous n’essaierons pas de les faire
connaitre; il en est de méme de celle qui veut que le verbe s’accorde avec
son sujet en nombre et en personne. Cette regle n’a d’ailleurs son
application que lorsque le verbe est conjugué personnellement. A Vimpersonnel
il est invariable a chaque temps, et l’on ne reconnait qu’a Vexamen de son
sujet la personne et le nombre eedh (prononcez oez), désinence qui se
rapproche de Vwyz des Cornwaillais. . Y mab ydoedh . . . A anydoedh; Dan et
nodan. lit-on dans Baawo Fapawn ap Gwatrer » qui vivail en 1a5e. |
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175 |
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176 ‘ lité,
de désir, etc. Mais lear:nomenclature appartenant spécialement au
dictionnaire, nous ne nous arréterons ici qu’A ceux de ces adverbes dont la
formation peut mériter attention du philologue. Les adverbes de lieu sont souvent composés d'un
substantif ou d’un adjectif, précédé en gallois | ‘de <, ou de 0; en armoricain et
cornique de @ ou da, er; exemple: gall. y maes, i fenu, odhi ema; (arm.) ez
maes, d’an nech, d’an traon. Les
adverbes de nombre se forment en ajoutant au nombre cardinal gwaith en
gallois; gueth encor. nique, guez en armoricain; exemple: un waith’, un neth,
un vez, dvywaith, diouueth, daouvez, une fois, deux fois, etc., et ainsi de
suite. 7 Plusieurs adverbes de qualité
se forment en préposant aun substantif la préposition en chez les Gallois et
les Cornwaillais, ez, gant chez les Armoricains; exemples: gallois en da, en
doeth, en descedig, parfaitement, sagement, doctement; (cornique) en splan,
brillamment, en lannith,en luan; (armoricain) ez ou gant gorre&,
lentement, ez fir, sagement. D’autres
(et c’est ici la particularité la plus. remarqgable que présente le breton
dans la composition de ses adverbes de qualité) se forment au moyen d’un mot
signifiant suffisance, grandeur ou | véhémence, que Yon ajoute a la fin de
celui que Yon veut adverbialiser, qu’on nous passe! expression; > Le g se retranche par euphonic. . |
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1 . 1 37 . ~
. -exemples: de da, bon, on fait, selon les dialectes, da iawn, da rhi, ‘da
lik’, da laur ou laer*, da maur,da mane’, da maint, excellemment; mot a mot,
bon haut, bon suffisant, bon éminent ‘. Cette composition, dont actuellement
les Armoricains ne se servent que pour exprimer le superlatif d’excellence,
en posant meur (grand) ou meurbet {méme
signif.) apres l’adjectif, alaissé dans leur dialecte une nombreuse
classe d’adverbes en ment que l’on retrouve dans les dialectes de Pile,
spécialement dans ‘le cornique.Ces adverbes, dont la formation est conforme
au génie de Ja langue bretonne (cette langue eneffet conserve encore dans
l’usage chaque élément avec la signification qui convient au role quil joue
dans le composé), ont probablement donné ‘ naissance aux adverbes
correspondans de la langue francaise. Ce qu’il y a du moins de certain, c'est
qu’on ne trouve de formes équivalentes ni dans le . . . . e latin, ni dans le francisque, ni
dans le goth, les seules langues qui, avec le gaulois (dont le breton est un
dialecte, comme nous |’avons vu), aient servi x . 1 Ce lik, qui est cornique et ne se
retrouve dans aucun des autres dialectes bretons, vient probablement du dice
saxon, devéenu by en anglais et existant dans le francisque sous la forme dicho.
* . 7.Ce mot cornique répond au lae
armoricain quia le méme sens. 3 Mane,
cest ainsi que les Cornwailisis écrivent le maint gallois, Je ment armoricain
d'ot vient Je matute tranesi _ 4 Sen
citeraiencore pour caemple le mut Aement, également (cedmaint ‘chez les
Gallvis), composé, d'aprés Davies et autces anciens . grammuairiens, de ced
(ke en armor.), wussi, et maiar, haut, Cel adverbe sert 4 cn former Mautres;
exemple: pe guenient, combien (mot & mot, guot aussi haut, ete.) ° 12 |
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78: ala
formation du roman, source du francais moderne. Les mémes principes de
critique nous font penser que c’est encore au gaulois que le francais _ doit
sa négation composée (ne pas, ne point). On _ trouve en effet dans les trois
dialectes bretons ne gueth (corn. et gall.), ne ket (arm.), mot & mot (non
un pas) ne pas; ni muy, non plus, employé avec un verbe entre Jes deux
parties du composant en ne wel gueth, il ne voit pas, an draze ne d’eo quet
mad, cela nest pas bon. La maniére de com_ poser cette double négation,
l'usage qu’on en fait, sont, comme l'on voit, parfaitement identiques dans les
deux langues. Mais cette identité ne peut provenir que d'un emprunt fait par
la langue frangaise, car cette double négation composée ne se trouve ni dans
le saxon, ni dans le francisque, ni dans le | goth. La duplication de la
négation, qui est propre au breton, est également inconnue an goth d’Ulphilas
et aux plus anciens monumens de la langue saxonne | (Voy. Nickes, Gram. sax.,
page 57, 58); son emploi dans des écrits postérieurs est une preuve de Vin| fluence
que les vaincus exercérent sur les vainqueurs, _ influence dont il reste bien des traces,
mais que nous: ne pouvons étudier pour le moment. Tous les adverbes prennent
les degrés de comparaison en ajoutant la finale que nous avons indiquée pour
lesadjectifs, a?exception de ceuxen ment ou meur, en iawd, qui forment 1°
leur comparatif en prenant devant eux, selon les dialectes, en, mor, mar,
mity, guel, signifiant, aussi, plus, et 2° leur su- |
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o, 179 perfatif
en préposant article aux adverbes qui servent pour le comparatif; exemple: ar
muy, le plus. C’est exactement comme en francais et en roman: SECTION 44H. [x,
Des Prépositions et Noms de nombres. .I
Les prépositions de la langue bretonne, ou sim~ ples ou composées de
plusieurs mots, sont trésnombreuses, comme on pent le voir en parcourant — un
dictionhaire ou le chapitre de la grammaire qui leur est consacré. Nous ne
parlerons ici que de. celles qui semploient seulement en composition et influent
sur la signification des mots qu’elles servent & composer. — Les prépositions insdparables privatives
sont: Chez les Gallois. Chez ts Cornwaillais, Cher ira Arm, di, sans;
dibechod, dilwgr. di,dibitti,diougel (sansdoute). di.: dyz ou dez, diz’il,
éfaire. Celles qui marquent augmen| tation et infensiid: de ct des. . dez,
de. . en. én, Cn. Approximation: . dam. dyn. dem. Celles‘qui marquent égalité:
‘ ‘ . kid ked. ket. he. . kof... “ hov, kev. kef |
|
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180 | Celles
qui marquent la facilité 4 faire une action et le bon succés répondant a la
terminaison en dilis (amabilis) des Latins et a I’ss des Grecs. Chez les
Gallois. Chee les Cornwaillais. Ches les Arm. he. ho, he, hegar, aimable; he.
hogu, faisable. Celles qui marquent supério rité ou infériorité: gor.: gor.
cor et gor. La réciprocité: em. . em, om, em. La translation au dela: |: tra,
we. ire, tremor, audela deja mer. tra. TI. Les nombres ne demandent que peu
d’observations de notre part. Les quatre premiers au cardinal ont des formes
particuliéres pour le masculin et le féminin; les autres sont de tous genres.
Les dix premiers sont exprimés par un mot simple, les autres par le plus
petit nombre suivi de la dizaine, devant laquelle on met aprés vingt war,
apres trente HA ou Hac. Voici l’indication de ces nombres dans les trois
dialectes: Gallois. Gornique. Armoricain. | un, un. . onen, unar. daou
m..fém. dwy, deux. deau, f.,on ne
trouve daon, masc., que cette forme. diou, fém. tri, masc., teir, fém.,
trois. i, id. tri, m. tetr,f. pedwar, m., peder, f., quatre.
padzar,m.,pider,f. pezwar, m., pidir, fém, _ pemp, cing.; . pemp., pemp.; chwech,
six wheh. chouech. saith, sept. . setth.
seiz, |
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181 waith, huit., eath. eiz. naw, neuf. _ haw.
nao. deg, dix. deag, deg. dec. un ar-deg ou undeg, onze. ednack. . unnec,
pour undec. deudeg, douze. dow thack.
daduzec. ‘ert ar deg, treize. tre
theck. trizec. pedwar ar deg, quatorze. — peswarthack. pesvarzec. pemp ar deg,
quinze. . vemphachpempzec.: un ar bemtheg, svize'. wheltag.: chuechzec. daou.
ar bemtheg, dix-sept. seltag. seitec ou sets,: tec. tri ar bemtheg, dix-huit.
eatag. tri c’huech®, pedwar ar bemtheg, dix-neuf. nawnzack. |= "
~—naountec. . ugaint, vingt. iganz. ugaine. un ar ugaint, vingt ct un.
wonnanwariganz,etc. unan war'n, ugaint. _ daou ar ugaint, vingt-denx, etc.
dow wariganz,ctc. daow warn . . . ugaint etc. deg arugaint (dis sur vingt),
trente. deg war nigans. tregont 3. undeg arugaint, trentect un,etc. ednack
war nigans, unan a twe. ete. gont, etc. deu gaint (deux vingt), quarante.
duganz. daou ugaint. deg a deugaint (dixetdeurvingt), deg a duganz. |.
antercant(un cinquante. . * demi-cent$ ). tri ugaint ou trigaint (tro ving!),
tri tganz. trt ugaint. soixante. .: deg a tri ugaint (diz et trois vingt) deg
a tri igans, “dec a wi soixante cr dix. ugaint. pedwar ugaint, quatre-vingls.
padwar igans. pezwar ugaint, _' A partir de ce nombre jusqu'a vingt, le
gallois s‘loigne des deax autres dialectes. .’ ® Pour ce nombre, le cornique
seul est fidéle 4 Nanalogie, l'Armoricain dit: trots six, le Gallois trots et
gquinze, le Cornique huit dix. 3 Ce mot est une altération de giginta.
Lianalogie ct la comparaison des autres dialectes prouvent que la véritable
expression bretonne 7 est deg-war ugaint. Voyez le nombre jo.: 4 Cette
maniére d'exprimer cinquante cst aussi en usage vhez lea ~ — Cornwaillais,
ais ja mani¢re correspondante n’existe plus en armoricai |
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82 ‘ deg a
pedwar ugaint (ais et quire. padwar igans ha dec. deca peswar vingt-dis).:
ugatnt. . cant, cent. . kanz. cant. mil, mille. > mill. mil. L’ordinal se
forme du cardinal en ajoutant, comme on le voit ci-dessous, au cardinal ed et
ez en gallois, az et ek en cornique, ef et ez ou e en armoricain; les deux
premiers nombres sont seuls exceptés de cette régle. Galluis. Corniyue,
Acmurtcain, centaf, Ie, kguza (les dctant Palte. Aeste. .: ration connue de ¢
). al, 25,0 essa. etl. trydydh owtrydy, 3°. tredha. * tredes on trie. | vez.
. pedwaredh, —. ae. peswarra. pezwarez, — . _ pezware. permed, Be pempaz.
pempet. chweched, ue, whetthaz. chouechver. + seithfed, 7°. setthvas ou
setthas. | seizvet. wythed, . 8. Ct euthas. etzvet. nawed ounawfed, 9°.
nawas.: nawvel. degfed . 10". deagvas. decvet. arunfedarvdeg, 14 (un
pre. eden degvas *. unecvec., mier sur dix} et ainsi de suite, en ajoatadted
dow degvas,douzicuue., daouzegvet. fed h Panité. tredhegvas, treiziéme.
trisayvet. paswar deg was, quapezvarzegvet. 4 turziéme. penp deg vas, quinpempsegvet.
_ alte. wheh deg vas, seichouechzegvet.: " aitine. . * La formation espla meme que
dans Farmoricain; edd {uack onze en corfnique est pour eden deag. 7 . ng a |
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183 seith
degevas, dix-sepseitegvet. —~ tiéme. |, * wath deg was, dix-luitrichouechvet,
‘, titme. trois sixiéme. .: _ naw deg vas, dix-nennaontegvet.;, vieme. ‘ . ugainifed,
20., iganzvas. ugaintyet., Pour les
nombres suivans, la désinence ordinale se met généralement apres lunité, la
dizaine restant invariable. CONCLUSION.
I] s'en faut assurément que cet exposé
rapide des régles fondamentales de la langue bretonne, dans ses trois
dialectes principaux, puisse suffire 4. ° ceux qui voudraient parler cet
idiome et comprendre les monumens de sa littérature; mais tel n’a pas été notre but, tel il ne pouvait
étre. Miné sourdement par les langues qui l’avoisinent, le breton se
dépouille peu 4 peu de son caracteére origi ~ nal, et il est permis de
conjecturer, en voyant ses pertes récentes, que dans un avenir peu éloigné il _ sera réduit a état de langue morte, du
moins en ce qui concerne son génie grammatical et l’originalité * de son dictionnaite. Or, ce qui intéresse
exclusivement le philologue, l’antiquaire et l’historien, est ce génie, cest
cette originalité qui leur permettent, en remontant jusqu’a l’origine de la
na tion, de classér cette langue dans la famille a laquelle - |
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184 elle
appartient ct dé constater Vinfluence quelle a exercée sur les langues
parlées actuellement dans Jes contrées ou elle domina‘pendant tant de
siécles. Nous avons dit en commencant les motifs qui nous faisaient croire
que ce génie grammatical ressortirait d’une comparaison suivie entre les
trois dialectes et les idiomes avec lesquels ils ont été en contact; il est
inutile d’y revenir ici. Nous serions-nous trompé en procédant ainsi? Que le
lecteur prononce. Il remarquera sans doute plus d’une lacune dans notre
travail; mais il se rappellera, nous Pespérons, que, marchant sur un terrain
inexploré, il nous a fallu extraire par Panalyse tne partie des principes que
nous devions exposer; et qu’enfin nous man-. quions de plusieurs documens
indispensables et que ni des sacrifices de tous genres, ni les sollicitations
les plus pressantes, n’ont pu nous procurer. Si par Ja suite, grace 4
lintervention du nouvel ambassadeur de France 4 Londres, nous sommes plus
heureux de ce coté, nous tacherons de compléter un travail qi’il ne nous est
permis @offrir au public que comme une sorte d’apercu d’un ouvrage plus important
ou nous tacherions de fixer, a l'aide d’anciens monumens, et dans un ordre
chronologique, ce qui est propre a chacun des idiomes parlés en Europe depuis
les temps historiqnes, et de donner par la une base solide aux comparaisons
que'l’on pourrait établir, soit entre ces idiomes, soit avec les langues des
autres contrées. . _ Toutetois, quelque étroites que soient les bornes | |
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85: qué nous
nous sommes tracées dans ce premier essai, nous n’avons pas négligé ce qui
concerne Voriginalité du dictionnaire.
Pour arriver A constater cette originalité, il faudrait tracer Phistoire de
chaque mot et prouver son existence dans le breton, avant qu'il se fit trouvé
en contact avecles . langues qui
possédent ce mot depuis leur origine. Or, un pareil travail est presque
impossible, et il serait surtout téméraire de lentreprendre pour une langue
dont la ehronologie littéraire est loin d’étre fixée. Nous avons donc cru
devoir nous bor| ner a rassembler les matériaux qui serviront plus tard de
base a des recherches plus étendues, en
permettant de constater, pour une époque donnée, l’existence, dans le
breton, d’un mot ou d'une classe de mots.
Parmi ces matériaux, le plus important est un vocabulaire
latino-cornique, écrit en 882 et conservé 4 Londres dans la bibliothéque
cottonienne. Pryce, qui s’en était procuré une copie, !’a insérée. dans son
vocabulaire, en rangeant Jes mots dans un ordre alphabétique. Mais
malhenreusement ce tra _ vail n’a pas, été fait avec toute la conscience que Yon
eit pu désirer. Beaucoup d’expressions citées dans le cours de l’ouvrage,
comme appartenant & ce . précieux
manuscrit, ne se retrouvent pas dans le vocabulaire; et plusieurs fois, dans
la partie éditée, le grammairien, d’aprés on ne sait quel principe de
critique, a altéré Yorthographe ancienne pour lui ensubstituer une autre
purement arbitraire |
|
|
|
186, “4 et sans autorité. Avant de donner une
nouvelle édition de ce vocabulaire, il eut donc été a désirer que lon
collationnat le manuscrit original. Mais, ainsi que nous l’avons dit, toutes
nos démarches a ce sujet ont été inutiles: voici donc la tharche que ‘nous
avons suivie, afin d’y suppléer autant qu’il était en nous. Apres avoir
étudié avec le plus grand soin les regles d’orthographe exposées par Pryce, nous
avons relu, plume en. main, toute son archéo-— logie, et nous avons reporté a
leur place les, mots oubliés. Quant a ceux que ce savant antiquaire avait
altérés ou bien cités de deux facons différentes, nous avons adopté
lorthographe qui était la plus conforme 4 ce qu’il nous apprend touchant celle
dumanuscrit en question. Lorsqu’il nous restait quelques doutes, nous avons
donné les deux transcriptions ou celle que Pryce présentait. De plus nous avons
ajouté 4 ce dictionnaire, en indiquant leur signification, tous les mots
bretons que nous a fournis le dépouillement complet de Béde, de Ninnius, de Girard
de Cambrie, d’Alain des Iles, et de Caradoc de Llancarvan. Nous distinguons
ces mots de ceux du vocabulaire en les faisant précéder d’un astérisque, et
nous indiquons le nom de l’auteur d’ou nous les avons extraits. Enfin nous
terminons cette publication par un choix de donations écrites en Jangue
bretonne dans les | huitieme ¢ ppeuvieme siécles, sur les marges du aaa *, et
par une liste : Publeges Vanicy, Catalogue des manuscrits saxons. gon . 2%9 |
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18h s du nom des mois et des jours de la semiaine
dans les_. trois dialectes. De cette maniére il sera facile de reconnaitre
les altérations que le temps et les circonstances locales ont pu introduire
dans des locutions (un usage si fréquent *~
ft Pov er wt dppesudice—leVoeabuletre—cornique-et_yuehqres autres piteessesezimportantes. 4 \ |
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AM VOCABULAIRE * (&-partie). |
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VOCABULAIRE * (§*-partie). |
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Ail, ange; arch ail, archange. |
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An tromet, ie sexe. |
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Bal, an val, la peste, la contagion. |
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Bistel, fiel. |
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Brodit, un juge, celui qui rend la justice, Bros, \a piqure d'un aiguillon de bouvier;
l'action de bouillir. |
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Brodit, un juge, celui qui rend la justice, Bros, \a piqure d'un aiguillon de bouvier;
l'action de bouillir. |
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Car, un parent. |
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Clewet, maladie. |
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3s Crif, fort, puissant. |
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we ng 7 a Dehoules ) aurone. |
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Dipog,
bisaïeul. |
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Elesfer, Lhuyd écrit elesker (tibia),
os de la jambe. |
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Fer, jambe. |
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Glib, uni, poli.
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Gueli, lit. |
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Guois, sang. |
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Harfellor, joucur de harpe, de vioton,
musicien. |
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Horth,
bélier. Huwel,
haut, écrit, huchel, dans Girard de Cambrie. I. Iach,
sain. J. Jein,
froid. K. Kaffel,
avoir. |
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Kala gueli, paillasse d'un lit. |
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Kydhon, disque, pallet. |
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stastica. |
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Luid, ordre de bataille. |
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Medhec, médecin. |
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Murval, mourir. Mychtern, souverain.
Nebtra, non, aucune chose. O Ober, travail. |
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Ors (ursus), ors. |
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Perseit, pot & anse. |
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Megisten, braise. |
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Sened, synode. |
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Tairnant, fomentation. |
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fungius et se retrahente nudatum. |
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439 / ‘ War, sur. |
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43 War, sur. |
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440
1. |
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; . |
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|
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BS, p. |
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Sumbolau:
a A / æ Æ / e E / ɛ Ɛ / i I / o O / u U / w W / y Y /
MACRON: ā Ā / ǣ Ǣ / ē Ē / ɛ̄ Ɛ̄
/ ī Ī /
ō Ō / ū Ū / w̄ W̄ / ȳ Ȳ /
MACRON + ACEN DDYRCHAFEDIG: Ā̀ ā̀
, Ḗ ḗ, Ī́ ī́ , Ṓ ṓ , Ū́
ū́, (w), Ȳ́ ȳ́
MACRON + ACEN DDISGYNEDIG: Ǟ ǟ , Ḕ ḕ, Ī̀ ī̀, Ṑ ṑ, Ū̀ ū̀, (w), Ȳ̀ ȳ̀
MACRON ISOD: A̱ a̱ , E̱ e̱ , I̱ i̱ , O̱ o̱, U̱ u̱, (w), Y̱ y̱
BREF: ă Ă / ĕ Ĕ / ĭ Ĭ / ŏ Ŏ / ŭ
Ŭ / B5236: B5237: «»
BREF GWRTHDRO ISOD: i̯, u̯
CROMFACHAU: ⟨ ⟩ deiamwnt
ˡ ɑ ɑˑ aˑ a: / æ æ: / e eˑe: / ɛ ɛ: / ɪ iˑ i: / ɔ oˑ o: / ʊ uˑ u: / ə / ʌ /
ẅ Ẅ / ẃ Ẃ / ẁ Ẁ / ŵ Ŵ /
ŷ Ŷ / ỳ Ỳ / ý Ý / ɥ
ˡ ð ɬ ŋ ʃ ʧ θ ʒ ʤ / aɪ ɔɪ əɪ uɪ ɪʊ aʊ ɛʊ əʊ / £
ә ʌ ẃ ă
ĕ ĭ ŏ ŭ ẅ ẃ ẁ Ẁ ŵ
ŷ ỳ Ỳ
Hungarumlaut: A̋ a̋
U+1EA0 Ạ U+1EA1 ạ
U+1EB8 Ẹ U+1EB9 ẹ
U+1ECA Ị U+1ECB ị
U+1ECC Ọ U+1ECD ọ
U+1EE4 Ụ U+1EE5 ụ
U+1E88 Ẉ U+1E89 ẉ
U+1EF4 Ỵ U+1EF5 ỵ
gyn aith δ δ £
wikipedia, scriptsource. org
https://en.wiktionary.org/wiki/ǣ
---------------------------------------
Y TUDALEN
HWN: www.kimkat.org/amryw/1_testunau/testun-ffrangeg_257_essai-sur-la-langue-bretonne_1830_3112k.htm
---------------------------------------
Creuwyd: 13-12-2018
Ffynhonell: http:// []www.archive.org
Adolygiad diweddaraf : 16-02-2019
Delweddau:
---------------------------------------
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