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400
LES MOTS LATINS
lectio, mais lectio est peut-etre une forme demi-savante. Cependant
revolution de Ve accentu^ en i a pu etre aid^e par la finale -fo.
L'armoricain pr^sente e, excepts dans le cas ou e est suivi du groupe -nrf;-:
arm. dispign = dispendium; pign, d^riv^ de pendeOy etc.
3^ d. En vieux gallois, d en monosyllabe, infecte par f , /, final, donne ei,
en gallois moderne at (mais encore ei quand a est precede de r -f consonne ou
/); en armoricain partout e: gall. braichy arm. brec'h = brdcc(h)ia; gall,
rhaidd = rddjus; prain = prdndium; Mair = Marja; yspaid (une syllabe), =
ispdtium; reib-io enlever, arm. rebus [d'embleCy impetueu^ sement) emprunt6s
h rdpio. Si le mot devient polysyllabe, at devient ei: gall, braich plur.
breichiau. En polysyllabe, a gallois dans le groupe an +; donne ei, ai:
Cysteint = Co[n) stantius (1). Dans Tint^rieur du mot, j ou i suivi de
voyelle, a sembie produire ^penth&se: Meirchion = Marcidnus\ la forme la
plus ancienne parait avoir et6 Merchjon, que donne le TAber Landavensis. Les
stapes paraissent avoir et^: a-;; e^j; ei'j. La langue montre une certaine
incertitude en dehors des cas pr^cit^s en ce qui concerne df infects en
polysyllabe (2).
4° 6 et u. Infect^es par i, j finals, ces deux voyelles deviennent en
monosyllable, et mSme en polysyllabe devant n, ei puis ai: yspaill = spolia;
sail — soljum. Cependant own^u^ coin, ou mieux cunjus (Schuch., VokaL, I, p.
479) ne donne que cyn. En position, meme en monosyllabe, on trouve y: myllt,
pluriel de mollt belier = multo, ffyrch pluriel de fforch fourche. En polysyllabe,
le resultatde Tinfectionesty, en armoricain partout e: escyb pluriel escob,
arm. eskeb = episcop'i\ mercher,
(1) En vieux-gallois cette
diphthongaison n'est pas toujours marquée dans l’écriture: Priten pour Pryten
(Généalogies du Xe siècle J. Loth, Mabin., p. 317).
(2) C'est ainsi qu'on trouve pour le pluriel d^aradr charrue, treidr et erydr;
llygaid et llygid yeux. Les dialectes varient (voir Dosparth Edeym Dafod
aur., ^. ah Ithel, pp. 256 et suiv. %%
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(delwedd B8207) (tudalen 101)
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DANS
LES LAN6UES BRITTONIQUES. 101
merchyr = mercuric dans dydd-mercher^ arm. dimercher mercredi; gall, myvyr =
memoria; gall. Emrys = Ambros- jus. La forme galloise la plus ancienne de ce
nom se trouve dans le nom de lieu Tref Meibion Ambrus, le village des enfants
d'Arabrosius ( Liber Landav., pp. 571, 584). Ce nom est 6gale- ment conserve
dans Tanglo-saxon Ambres-byrig (1).
Une remarque importante k faire c*est que Tinfection ne s*arrete pas, dans
les polysyllabes, k la syllabe imm^diatement pr^^dente; elle atteint aussi
rantepSnulti^rae: gall, cestyll^ plur. de castell, castellum, etc. Quand les
deux syllabes con- tiennent a, le premier devient e, le second ^i,
dialectalement y. L'armoricain pr&ente uniformtoent e.
L'^ infects sort parfois d'o final en passant parw. Get o, est de- venu il
avant que Vii celtique ne fut devenu i et a suivi le sort non d'o mais i'u
(en gaulois 6 final est devenu de bonne heure u): gall, dreic = *dracl =
*dracu = draco: gall, lleidr = latrl, latrp; Selyf, v. gall, Selim = Salomu =
Salomg. L'armoricain ne connait pas cette infection, vieil arm. lalr^ arm.
moy. lazr, arm. moy. laer = latro.
Vu sorti d'o dans I'interieur du mot ne produit pas d'infection: V. gall.
Colun = Colgnia dans Cair^Colun Colchester. Cet ii etait assez voisin
cependant de i comme le montre le Lindo- Colina, Lincoln, de B&de.
Remarque. — Vz et lej finals ne produisent aucun efiet sur les voyelles
longues: lonawr = landrius; achaws= occdsio;
(1) Les lois de rinfection ont st6 formul^es k peu pres de la inSme fagon par
les grammairiens gallois. lis ont suivi, en g^n^ral, Davies. Pour les mono- syllabes,
ils posent ei^ a% excepts pour <?, u en position qui donne y. Dans les polysyllabes,
voici leurs principales regies:
Les mots qui ont a en p^nulti^me, et a, e^ w en ulti6me, changent Va de la p^nxdtieme
en c, et a, e, w, de I'ulti^me en y: aradr^ erydr^ mais anciennement ereidr,
Les mots qui ont e dans I'ultieme sans avoir a en p^nulti^me changent e en y:
cyllell couteau, plur. cyllyll.
Quand on a o en p^nultieme et w en ulti^me, o devient c, w devient y,
en p^nulti^me et w en ultieme deviennont respectivement d et y: cogn*rn petit
crabe, plur. cegyrn,
en penultieme et a en 'ultieme donnent e-y; ffollaoh brodequin = ffellych. %%
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(delwedd B8208) (tudalen 102)
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102
LES MOTS LATINS
hesiawr — sextdrius; callawr == calddria; caws = cdsius^ cdseus; cyihrawl =
c(mtrdrius] estron= extrdniicSj extra- neus. i)maz> suppose dendrius. La
seule exception parait etre Rhufein Rome = Romani ou Romania^ c'est sans
doute un cas d'analogie, les pluriels en ein = ^dni stant frequents; (le brittonique
poss&iait les deux suffixes -e^n-, -(zn-); en effet, Yd est long dans
Rhufawn, v. gall. Rumaun = Romdnus.
B. — Infection par d final {d latin et d long celtique). a final change ^ en
e,u en o:
gall, et arm. maneg = mantca; gall, et arm. astell = asttlla; gall, et arm.
pel=ptla\ gall, et arm. ioch = Jwcca; gall, et arm. forch = furca; gall, torv
= ^wrma; porphor = purpura (1), etc. Sur e Ta ne parait exercer d'autre
eflFet que de le d^fendre de TaflFaiblissement en y.
C. — Infection produite par l conserve, — En vieux gall., vieil-arm. et
vieux-cornique, cet ^ n'exerce encore d'influence que sur a precedent, que
cet d remonte ^ df ou qu'il provienne d'^ reduit: v. arm. en'tic = anticus,
mais molln = molina (2).
Pendant la periode de moy.-gall., moy.-cornique, moy.-arm., I transforme o, u
en e, L'armoricain change dans certains dialectes cet e ainsi que Ve bref
veritable en f , sous Tinfluence d'^: gall, melin, arm. melin, milin; gall,
pedi prier, arm. moy, pediff, pidiff, arm. mod. pedi^ pidi (3). %%(1) Le
gallois doit k la distinction qu'il fait entre f et ?, u et 5, de pouvoir distinguer
encore le genre des adj. qui ont Tet fi ^ la p^nultieme: gwynn blanc =. vindo-8,
grcenn blanche = vinda, brith tachet^ = hricto-it, mais hraith = *breetdf
*brfctd,
(2) Pour les mots indigenes, cf. Jorfm, gall. moy. byddin, bodiniou, cocitou;
mais lemenic, buemon.
(H) On en trouve quelques exemples d^]k dans les gloses armoricaines du X«
siecle: hnisicmt gl. papvlas, gall. mod. chwi/sig-en, grvying-en, arm. mod. chwizig-ell^
gwezegell; du latin vesica; pritiriy arm. mod. pridiri et prederi, gall. mod.
pryderi. %%
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(delwedd B8209) (tudalen 103)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 103
Ex. d'infection par I: gall. Cystenhin, v. arm. Custeniin = C6{n)stantlnu$;
gall, selsig^ arm. silsig (en passant par selsig) = salslcia; gall, et arm.
cegin = cocina gall, et arm. me tin = mollna.
Get l semble avoir exerce quelque influence sur Ve pritonique pr6c^dent et
avoir contribu^ k revolution de cet e en i, son dont il stait d'ailleurs
tr&s voisin, dans le gall, siric = sertca, ciniaw souper, d^riv6 de cma.
Cependant, le gallois ancien et moderne aimant dans les mots la suite e-i, il
est probable que d^r^poque de I'emprunt, on stait en prfeencede^mea, cin-are.
Vy, dans gwysig-en = vesica est un afiaiblissement de e non accentu^ (voir §
3) .
D. — Infection produite par i: d devient e: en gall, plegyd =placUum\
cebystr, arm. cabesi = capuirum, etc.
Vt final parait avoir exerc^ une certaine action sur Vu de la syllabe
pr^c^ente et Tavoir rapproch^ de lui d'un degr6 en le transformant en o: both
= buttis; cf. le gallois bod etre = *buti'. L'o, il final de multp a
peut-etre eu un efiet analogue siivu: on a en efifet molU, tandis qu*on a
swllt de soldus.
§ 2. — Voyelles breves accentuees.
1 bref.
Jbref latin accentue, en position ou non, hors le cas dUnfection vocalique,
subsiste en gallois moderne sous la forme y: e'est un son assez voisin de Vi
fran^is. En cornique et en armoricain, vers le X* siecle t tend a passer k ^:
en vieux-gall. cepister, gall, mod. cebystr; arm. cabest = cdplstrum; gall,
cyff^ arm. keff= ctppus; gall, ffyrf, arm. moy. fer/f^zftrmus; gall, syck,
arm. sech = siccus; gall, erlhygl = artic'lus; gall, ffydd = fides, vieil-arm.
Fid-Ion (gall, ffydd-lon fidele, plein de tii); arm. moy. fez, feiz\ gall,
ynyd, arm. ened — tnitium; gall, gicyg, arm. giceg = vtcia.
Rernarques, — Le vieux-cornique corruui, gall. mod. %%
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(delwedd B8210) (tudalen 104)
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404
LES MOTS LATINS
carrai (1), souleve une question int^ressante. Les deux formes supposent
directement non corrtgia mais corregia. II semble done qu'on soit en presence
d'une Evolution d'? en e. Le gall, swyn, corn. moy. ^ona (soena) benir,
supposent aussi segnum. Ici, il est vrai, on peut se demander si on n'est pas
en presence d'une Evo- lution spontanee de^(latin class, stgnum ), en e,
analogue k ce i5l.'"p^ui s'est passe dans paradesus, dans cerena
(carina). L'armo'^nu ricain bennoz i^bennoeth), malloz {*malloeth) doivent
faire pr6ferer revolution par z, e, Benedtco ou mieux berCdlco a donne benniga,
binnig-a b^nir (gall, bendigo); rriaV dic-o ^ ionne milltg-a, gall. melldJg-o;
benoeth, malloeth ne sauraient done avecvraisemblanceremonteri
bendictio,maVdlctio\ onnecom- prendrait pas un traitement different de Vl
accentuE dans des mots empruntes k la meme Epoque; il vaut done mieux
supposer pour cesioTvaQ&.benedectio, maledectio=^benedzctio,
7naledtctio(2). Le sens religieux de sioyn doit nous faire voir dans ce mot
un emprunt relativement recent, du V®-VI® siecles, par exemple. Le gall, gwyl
fete, arm. gwel suppose aussi vigelia (3).
L'e bref latin accentuE a disparu dans le gall. corn. arm. escob =episcopus.
Ce mot a ete traite suivant les lois de I'accent brit- tonique escob =
episcopus (voir § 3).
Pour ^ devenant z dans le groupe -?c^-, voir plus haut.
e bref latin*
E bref latin accentue, en position ou non, hors le cas d'infection, reste
intact, gall, ped-i, arm. moy. pediff, pidiff\ arm. moy. ped'i, pedi = pet'0;
gall. arm. porchell=^porcellus\ gall, et arm. gwers=^ versus \ gall, et arm.
gwener = veneris (dies);
(1) Le gallois carrai a pass^ par corruni: cf. grvarai, vieux-gallois guarai dans
gimroiov, quaroi-maou. Le son i amene o pr^c^ent k a; cf. cymraeg la langue
galloise = *comhra£c = *comhrogica,
(2) L'armoricain possede un repr^sentant de hendicti&nem dans binnizi^n.
(3) La diphthongue dans corrnui, gwgl, ne peut etre attribute i C, ^ + ^: le vieux-cclt.
*tegos a donnd partout fy, ti. %%J, %%
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(delwedd B8211) (tudalen 105)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 105
gall. yffem=iinfemum, arm. iffern=tnfernum; gall, dec'ma, degwm=^dec'ma\
gall, meddyg, arm. moy. mezec^=^medicum.
E bref accentu6 se pr&ente aujourd'hui change en a devant des liquides et
des nasales en position. Pour les syllabes accentu^s, Texemple A'iffern doit
faire supposer que la forme latine avait a dans: gall. arm. carchar =
carcarem (1); calann = kalendae; ysplann, arm. splann = splendens; gall,
sarffzz. "serpens ou "serp'S, vieil-arm. sarphin dans le nora de
lieu Bot-sarphin.
Ce changement de e accentu6 en a, en dehors des cas ou Yd existait dej^ en
latin, ne parait pas tr&s ancien: les Genealogies galloises du X*
si&cle donnent encore Patern devenu en moyen gallois Padarn (2). II est,
au contraire, ancien dans les mots non accentues (voir plus bas, § 2).
Remarques, — Le mot gallois tyst-=^'' testis peut devoir son y, c'est-i-dire
e non accentue ou infects, k Tanalogie du pluriel qui a ste anciennement
tystiou avec Taccent sur o (cf. vieil arm. testou), k moins qu'on ne suppose
que ce mot a st& emprunt^ tardivement, k un moment ou z bref n*existait
plus et ou I long final affaibli commengait k infecter les voyelles, ou, ce
qui revien- drait au meme, qu'il a 6i6 refait sur testis: c*est un mot en efifet
de la langue du droit. Les mots comme tymher-u = temper^o, tyner:=^tenerum^
doivent leur y pour e latin accentu^, au trans- fert de Taccent sur la
p^nulti^me: c*est la place qu*il a gard^, dans ces formes, jusqu'^ T^poque
moderne.
\^e accentue de vesper ou mieux vesperus a disparu dans le gallois gosper,
arm. gousper, gorper. Son absorption est due au transport de Taccent, k un
certain moment sur ^per-. Le pluriel gousperou vepres, est d ailleur^ plus
usit^ en armoricain que le singulier. Vesperus a donn6 * vesper^ vospir,
gosper. Le prMxe gaulois zer~ a pour correspondant en vieux-galL et
vieil-arm. vor,
*
auj. gov-, gour-.
(1) Schuch. Vokal,, J, y>, 2^fii: aarcar/'Mt 1*1 iipr/;i* J,-C.; da grw
xifmc^pr/y; goth. harkara. Ou irjurt* ("i'^nl'mittii *U'* tiXtsmpUin »Jc
cala/tdae,
(2) GfirhaierrtHf ibi'i. %%
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(delwedd B8212) (tudalen 106)
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106
LES MOTS LATINS
Pour e devenant z dans le groupe -ecti", voir plus haut § 1, A. Pour le
mot diflScile gall, cadeir^ arm. cadoer, cador chaire, chaise, voir le
vocabulaire.
6 bref latin.
6 accentu^, en position ou non, hors le cas d'infection, est con- serve:
gall, et arm. corff:=z corpus \ gall, porth^ arm. porz (vieil-arra. porth)=
partus; gall, et vieil-arm. torih, arm. mod. torz, vannet. torh= iorta
(pain); gall, et arm. foss = fossa; gall, et arm. loc = locus; gall, nod =
nota; gall, modd = modus.
En position devant / + consonne, 6 devient u: gall, cwlf = coVpus; swllt =
soVdus, II y a quelque chose de semblable en armoricain dans Tarmoricain
coulm pigeon, gall, cwlwm, C'est le report de I'accent sur la p^nultifeme
galloise et armoricaine actuelle, qui a mis Yo initial en position. Le
vannetais qui garde I'accent sur la derni&re a clam: cf. v.-corn. colom =
columba; gall, colomen colombe. Quant k la raison de cet assourdissement de
Vo devant I en position, elle doit etre cherch^e dans la pronon- ciation
gutturale de cette liquide: / en armoricain, devant les dentales, se vocalise
en u vers le XIP sifecle.
Remarque. — Le gall. corn. arm. poni represente la quantity classique pontern
et non celle du latin vulgaire pons, pontis. [,■-,,.<,-,., Le
vieux-cornique ancar ne saurait remonter, comme on I'a dit, au latin
anachoreta: c'est Tanglo-saxon ancra.
En gallois moyen et moderne, o accentu6 a ^te quelquefois assimil6kp=:^, et
diphthongu6: prawf de jord6-o; tymmaior = tempore.
u bref latin.
Z7 bref accentue, en position ou non, hors le cas d'infection, reste en
gallois w (u), mais devient, vers le X®sifecle, le plus sou- vent en
armoricain: gall, sadicrn, arm. sadorn = saturnus; gall, fwrn, arm. forn =
furnus. %%
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(delwedd B8213) (tudalen 107)
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DANS
LES lANGUES BRITTONIQUES. 107
Remarques. — u bref, accentue ou non, de certains mots latins, a ^t^ traits
comme u latin et o celtique et latin, c'est-k- dire se prononce w. Ces mots
sont: gall, cufydd = cubzdum^ cuddigl pour cufigl z= cubic' lum; sustarnn =
substernium, ou d6riv6 de subs(ern-o; gall, et arm. casul = cdsula; gall. achuhy
arm. ac'hub-i ^= 6ccup-o {v'leW arm. ac[h)upet)\ gall. ufyll, arm. uvel =
{h)umUis. Ces mots, ^ Texception des deux derniers, sont ^videmment des
book^words. Q,\is.ni k achub et ufyll, ils ont 6i& sans doute emprunt^s k
Tepoque de I'unit^ brit- tonique, et doivent etre consider^ comme ayant pass6
dans la langue entre le commencement et le milieu du V® sifecle (sur les voyelles
pretoniques, voir plus bas, § 4, c).
Numerus a donne en gallois, corn, et arm. niver. Son u a done ete traite
comme u celtique et quelques u longs latins, qui ont ete empruntes au moment
ou allaitseproduire revolution i'u celtique en I {cip = cupa\ arm. criz =
crudiis), Aucune langue romane ne pr^sentant une forme numerus j il est' pro-
bable qu'on se trouve en prfeence d'un ph^nom^ne analogue k celui que
Schuchardt {VokaLj I, p. 193, remarque) signale dans le provengal: ttmol =
esp., port., ital. tumulo. Ce change- ment d'w en i est favorise dans cette
langue, par le voisinage d'm et n. II faut done faire remonter niver non k
numerus ni a numerus, mais k nimerus. C'est un mot imports probable- raent de
bonne heure par des marchands du sud de la Gaule, peut- etre avant la
conquete de Cesar ou tout au moins avant Textinc- tion de la langue celtique
dans la Gaule du Nord.
^ bref latin.
d accentue, en position ou non, hors le cas d'infection, est intact: gall, et
arm. arch = drca\ gall, et arm. carchar = cdrcdrem\ gall, cdldf = cdldmus\
gall, et arm. maneg = mdnica\ gall, et arm. par = pdr, pdrem, etc.
d + gu donne en arm. mod. eo: gall, aicst (le mois d aout), arm. 16onard
cost, ailleurs est. %%
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(delwedd B8214) (tudalen 108)
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108
LES MOTS LATINS
A + j donne en arm. eo: gall, baiol, arm. beol = hajula cuvier; arm.^or,
vieil arm. aior =: dgora {ancora). Pour d+ ct, a + V, voir chap. iii.
§ 3. — Voyelles tongues accent uees.
1 long.
t long, accentu6, en position ou non, est intact: gall, cyflin, arm. moy.
queffin = cofinium\ gall. arm. cegin = cocina; gall, gwatn (en passant par
gwpin), arm. gouhin = t^og'ma; gall, et arm. gwiber = vipera; gall, et arm.
gwin = vznum; gall, et arm. me/m = motlna; gall, et arm. ^^/^egr = satstcia; gall.
gwesigen, arm. gwisig-el = vesica, etc.
Le gallois yspryd = ispiritu, Tarmoricain spered supposent egalement un
transfert d'accent. Les formes obliques comme spiritui y ont sans doute
beaucoup contribue. L'irlandais qui accentue sur le premier dans les noms a
sptrut.
Le gallois Nadolyg k cste de Nadotig = Ndtdllcia Noel, s'explique par un
^change entre les suffixes -?c?- et -^c-, tous les deux celtiques. De meme
pour Tarmoricain Nedetec, vieil arm. Notolic. Le changeraent en armoricain
n'est pas vieux; il est post^rieur k Tinfection vocalique par Yl du suffixe.
La forme la plus ancienne a st6 pour les deux groupes Nototic = *Notatic.
Les mots qui presentent un changement spontan^ de f en ^ sont: paradwys =
pa7'adesus y cerwyn coupe, tonneau = {?er^na pour carina. Le mot se retrouve
en armoricain, dans I'^pithfete de Cheroenoc qui accompagne le nom du comte
de Cornouailles Concar, dans leCart. de Land^vennec (1). Le son oe ne produi-
sant pas infection, cerena a pu etre pr6c6d6 par carina. Pour signunif
benedictio, maledictio, voir plus haut h ^.
Le gallois castwy (AikiimQXiX, est probablement tout simplement %%(1) Schuchardt,
Vokal»^ II, p. 67, signale dans les dialectes gallo-ital. -ew pour •ina;
ital. et esp. carena; port, cerena. %%
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(delwedd B8215) (tudalen 109)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 109
le vieux frangais castoiy et castwyo est emprunte k castoier. L*armoricain
easti est une autre forme frangaise.
e latin accentud.
e long latin accentu6, se diphthongue en oe: gall, poen, arm. mod. poan^
vannet. poen = pena {= poena) \ gall, cwyr, arm. coar, vannet. coer = cera:
arm. coan, vannet. coen^ corn, con (coen) = cena; d6riv6 gall, cwynos,
Le gallois et arm. presep est un book-word \ praesepe exit donn6
r^guliferement presoeb. L'armoricain creiz suppose "creda.
Le gallois llith = lectio est isoll. Aucun autre mot ne donnant i pour
^accentu^ (1), il est probable qu'il faut remonter k une forme demi-savante
lectio. Le gdMois prid cher, prix {W. Laws, II, 766) a pu Stre influence par
le latin, mais remonte probable- ment k une forme celtique: on trouve prid en
gallois, k cst6 de prynu acheter, comme en irlandais crithid emax k cst6 de crenim
j'achfete (Zeuss, Gr. Celt, p. 21), k moins cependant qu*on ne veuille le
consid^rer comme un emprunt isol£ et relati- vement tardif au latin de la
Gaule (2).
Pour le changement d'^ non accentu6 en i, voir plus bas.
5 latin accentu6.
6 dans les mots populaires, en position ou non, devient u {it): ex. le
suffixe latin -osus a donn^ dans tous les dialectes brit- toniques un suffixe
-us aujourd*hui encore en pleine vigueur; %%(1) Le gallois gidtm sole ne me
paralt pas remonter k seta, mais emprunte k I'anglo-saxon side au plutdt au
v.-h.-a sida, k une 6poque assez r^cente. L*arm. seu = *seda. Le mot gidan
existe peut-Stre dans le nom propre Le Sidaner,
(2) Pritum pour pretium dans les Inscript. de Lyon (de Boissieu, XVII, 60, ap.
Schuch., Vokal,, I, p. 418). Le latin de Gr^goire de Tours pr^sente un grand nombre
d'i pour e en toute situation (Bonnet, Le latin de Ghrigoire de Tours, Paris,
1890, pp. 106 et suiv.). 11 ne faut pas perdre de vue d'un autre cst6, que i
exprime quelqnefois dans les noms propres notamment, plutdt | que i: Isca donnant
Wyso = esca. %%
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(delwedd B8216) (tudalen 110)
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110
LES MOTS LATINS
gall. Anhun = Antgnius\ gall, punt = pgndo; gall, urdd; arm. t«r;2, vannet,
urh = orcfo; gall. fpurf= forma.
Dans les mots savants empruntes anciennement, 6 prononce p a ^te traits comme
a celtique gall, addoli, arm. azeulif adorer = adgr-o; gall, nat^n = ngna\
gall, ai^rf, awd-l = pc?a; gall. A^'at^-n = Arpn.
Remarques. — Le vieux gall, legion j lleon dans Cair- Legion, Caer-Leon doit
son d k Tanalogie du suffixe -on- trfes r^pandu dans les langues
brittoniques. De meme pour lladron; arm. moy. lazron; auj. laeron = lairones.
L'arm. et corn, flour est un emprunt k un vieux frangais flour; le gallois Ta
aussi dans fflwr fleur de farine. Le nom propre Flora a 6volu^ reguliferement
en gallois dans le nom de personne Fflur et dans le "nom de lieu Ystrad
Fflur {Strata florida).
Dans les syllabes finales actuelles, en armoricain oe abandonn^ par Taccent
est r^duit & e, dans moger, plus anc. macoer et *mocoer. Le vannetais a
toujours magoer et mangoer (1).
a long accentud.
A long accentu6 donne en gallois comme en armoricain d'abord g. Sous
I'accent, en vieux gallois, il se diphthongue en aw; en armoricain, des Je XP-XII®
sifecles, il devient o 6crit w, eii. Lorsque Taccent, en armoricain, I'a
abandonn^, ce qui est arrive dans les syllabes finales, cet eu est devenu e
[o]: gall. lonawr = Idndrius; armor, genveur = lanudrius; cependant le bas-vannetais
leneurdsLUs mis-eneur suppose comme le gallois land- rius. Gall. Trindot,
arm. Trindet (par *Trinddi, *Trintst)^ = Trinitdtem\ gall, ciwdod et ciwdawd,
arm. moy. queudet = civitdtem; gall, pechod arm. pec'hed = peccdtmn. %%(1) Le
haut-cornouaillais connait aussi la forme mugor^ inangor (voir J. Loth, Chrestom,
hret., p. 148, 219). %%
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(delwedd B8217) (tudalen 111)
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DANS
LES LANGDES BRITTONIQUES. ill
Remarques. — Le gall, llafn^ Tarm. laoun = Idm'na et non lamina. L*ann. et le
gall, aboii = abbatem^ ayec quantity indiffereote pour Va p^nulti&me, est
un emprunt relativement r^nt. L*armoricaio liam se denonce par sa quantity,
comme par son consonnantisme, ainsi que par le £But qu'il n'^apparatt ni en
gallois ni en cornique comme un emprunt roman: voir le Tocabulaire.
u long accentu^
Dans les emprunts probablement les plus anciens, u latin a suivi le sort d'w
long brittonique, il est devenu t: gall, et arm. cib = cupa; arm. criz =
crudus; arm. dir = durus^ gall. dur = durus; gall, misgl? = musc'lus moule
(1).
Ce sont des exceptions: u sl ^i& habituellement traits comme u
brittonique sorti d*o celtique (= ou^ eu, au dans la meme syllabe): gall, et
arm. mur = murus; gall. pur= purus; gall, astud = astutics; gall, et arm. fur
sage, habile = furem; gall, et arm. mud = mutus; gall, et arm. fust=zfustis;
gall, et arm. fun = funis; gall, mudo changer = mut-o.
Remarque. — Legall. ffnoythy I'arm. frouez, vannet. freh pour froeh supposent
fructus et non fructus.
y latin.
Les mots latins avec y sont peu nombreux et Yy s'y montre avec une valeur
diflf^rente. Le gall, merthyr, arm. merzer^ remontent k une forme martirius,
C'est probablement un mot tir^ des livres, y grec donnant en latin f, quand
le mot est popu- laire ou bien plus anciennement u {merthyr^ merzer peut
cepen- %%(1) i pour w, devant les labiates, est frequent sur une partie du
territoire des langues romanes, notamment dans la France du sud et la
Haute-Italie (W. Meyer, Gra/inm, rom., I, § 6 B). Le galL niwl^ haut vannet.
ivUenn pour nivl'cnn =. nibulta ou nlcultis. %%
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LES MOTS LATINS
dant remonter k marturius). Le vannetais groh suppose ^^ro^^a, plus
anciennement grupta (x/auTrra) (1).
Le gall, pabwyr = *paperus = papyrus. Vy a st6 traits comme e. Le v grec
jusqu'au VIII® sifecle a eu la valeur de o, e,
§ 4. — Diphthonques accentuees.
ae.
Cette diphthongue est devenue ^ vers le I? sifecle aprfes Jesus- Christ (2).
II n'y a gufere qu'un exemple d'a^ accentu^ dans les emprunts: c'est le gall,
praidd, betail (frangais proie), Tarm. preiz butin. Le gallois ne peut
s'expliquer par pr^da: on eut eu predd. II faut done voir IJi un eflFort pour
traduire la diph- thongue. Le gallois aer h^ritier est un emprunt savant, on
ne le trouve pas avant le XV^ sifecle.
oe.
oe accentu^ est devenu e k T^poque oil ae devenait g (3).
Aucun emprunt ne montre trace de la diphthongue: voir pour
les exemples e.
au.
au a persists et s*est maintenu dans une grande partie du ter- ritoire roman.
Au latin donne en gallois mod. au (ail), en arm. aou: gall, aur = awrwm, arm.
aour (vieil arm. our)^ moy.-gall. eur.
§ 5. -^ Voyelles non accentuees ou atones.
A, — Voyelles finales breves ou longues.
Les voyelles des syllabes finales, suivies ou non de consonnes, tombent
toutes, les braves d'abord, les longues ensuite (voir
(1) W. Meyer, Oramm, rom,^ I, p. 31.
(2) Grober, Vulgarlateinuche substrate roman, mdrter, II (Wolflin, Arohiv filr
lutein, lexiooqr,^ 1884).
(3) Ibid, %%
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 113
chap. I, §2): lonawr = Tandrius; ynyd = initium; rhaidd= rddius; cythrawl = conirdrius;
cusyl = dosUium, etc. (1). Les mots qui ont i = jo, ja doivent etre
consid^rfe comme em- prunt^s aprfes la chute des voyelles finales: en arm.
menehi, minihi = monachia (2); ou, comme assimilfe pour la termi- naison k
certains mots brittoniques terminus en i. Pour les monosyllabes restes
intacts, voir consonnantisme.
B. — Posttoniques: Pinultiemes.
Les longues p^nultifemes, quoique accentu^es, ont subi, en ar- moricain-raoyen,
au raoins a et e, une certaine reduction par suite du recul de Taccent sur la
p^nultiferae moderne: arm. Trinded =: vieil arm. *Trmist, en passant par
*Trind6d; arm.-moyen moger = mdceria, vieil arm. macoer et *mocoer = mdceria^
mais vannet. magoer, mangoer.
Les brfeves posttoniques, qui n'avaient pas disparu en latin couranty
b^n^ficient de Taccent brittonique. Les degradations qu'elles ont subies sont
relativement recentes et peu importantes, plus sensibles dans la
prononciation que dans T^riture. Elles sont dues ^galement au report de
Taccent sur la p^nulti^me ac- tuelle. Ce recul a m notamment favorable k
certaines assimila- tions. L'alt^ration n'est jamais all^e jusqu'k la
disparition. Pour les exemples de la posttonique brfeve conserv^e (voir chap.
I, § 2).
C. — Prdtoniques:
I. Preionique initiale, — La pretonique initiale est con- serve, mais elle
apparait assez souvent dans nos textes, avec des modifications attribuables
les unes au latin vulgaire, les autres au brittonique.
(1) Dans les mots brittoniques, toutes les voyelles des syUabes finales,
moins o-\-n8 Qfurthdo contra eos, arm.-moy. onto; of. iri. impu)^ et io
accentu6 (vieil- arm. nouid = novid-s), tombent ^galement.
(2) La voyelle m^diale atone des paroxytons stait tomb^e d6s le latin vul- gaire
entre r et vi; r et d; I et m; I et d; I et^f; s ett (W. Meyer, Qramm. des
langues rom.j I, § 28, 325). Le gallois calaf chatime montre d atone entre I
et m conserve.
8 %%
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114
LES MOTS LATINS
D'aprfes les theories aujourd'hui en faveur chez les romanistes, en latin
vulgaire, k en juger par les langues romanes, a serait la plus resistante des
initiales; I serait intact, u ^galement; e^ e, t se seraient fondues en e; g,
dy u enp (1).
Les emprunts brittoniques sont d'accord avec ces theories pour t et u. 1 long
est intact: gall, priawd, arm. pried = prlvdtus; gall. Trindod, arm. Trinded
= Trlnilatem; gall, ciwdawd = clvitdtem (2); vieux gall. Guitol = Vitdlis
(3); Guitoliawn = VUalidnus. Swynogl = signaculum a suivi swyn eisuffose en tou
t cas segndc'lum. Le gallois dewin devin, dewis'i choisir, nous ramene k
devlnus, demso pour dlvlnus, dlvls-o, mais le latin vulgaire preferait dejk
le groupe e^l h i^l: cf. frangais devin, devise (divisat).
u n'a subi aucune alteration: gall, undod = unilatem; arm. luzeo = ludeus,
gall. Iddew.
Les emprunts brittoniques, au contraire, ne se plient pas k la \oi: e =^ e,
ey i; p = (?, d, i^. Tous ces sons, sont parfaitement distincts les uns des
autres: gall, ynyd = tnUium; estron ^ea:- trdneus; ^initial non accentu^ n'a
pas st6 diphthongu^, mais a evidemment conserve d'abord sa quantity et son
timbre different d'^ initial prstonique; ce qui le prouve, c'est que e et non
e est arrive k I sous linfluence de i suivant conserve dans le corps du mot:
gall. ciniaw = *cenidre (4), a cdt^ de cwyn dans cwynos; siric = serica (5)
(cf. arm. hlizien2iHneQ, acst6 de bloaz). Pour o, d, u la difference entre la
brfeve et la longue est plus facile k saisir: %%(1) W. Meyer, Gramm, des
langues rom., I, §§ 349-354.
(2) IHd.j § 358.
(3) Conserv^e probablement dans le nom de la commune de Guidel (Mor- bihan),
au XII® siecle Ghiidvl z= *witol = vitdlis.
(4) e initial pr^tonique avait une tendance plus ou moins grande 4 6voluer en
i: di-^ dis- pour de-, des- dans les emprunts brittoniques, sont dues cepen.-
dant plus probablement a I'influence de I'analogie di- dis-, existant d6j4
exi. %%brittonique. Cependant, cf. v. arm. grvinod-roitou venatus-retia; cf.
arm. moy guinhezr = *vieil arm. wlnotr = vendtor, nom propre modeme, Le
Chiinei" V. arm. gwinvclou ^omx gwindclmi=. venae' la (venabula). (6) II
est peu probable que sirig soit emprunts a ranglo-saxon syric. %%
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 115
gall. Rufawn=zr6mdnus; llurig = lortca; vieil arm. funton, gall, fontctna,
mais gall, dolur -= dolorem; offeren = offe- rendu; olew = oleum, etc.
En general, les longues initiales pr^toniques, sont entrees en brittonique
avec leur quantite et leur timbre distincts. Pour d on remarque un certain
flottement. Quelques mots t^moignent encore du changement de « en 6: gall.
lonaior = Idndrius; V. gall. strotur^= strdtura; arm. gouhin gaine = *wohin =
vdglna. D'autres mots se pr^sentent avec d et 6: gall, magwyr et mogwyr;
nodolic et nadolic. II n'y a done pas de raison de supposerici une
diflference dans T^poque des emprunts. Le timbre a pour o = d est du au
retrait de Taccent k une certaine ^poque; ce retrait s'est opere plus ou
moins vite suivant les cas, sans qu'on puisse toujours en donner la raison;
pourquoi, par exeraple Sadwrn = sdturnus, en gallois, kcot^ Aelonawr (1)?
Cesdeux mots ont st6 evidemment emprunt^s k la raeme ^poque (voir Introduction,
p. 44). II faut tenir compte ici aussi des influences dialectales. En
general, Tabregeraent des longues pr^toniques est post6rieur k Tepoque des
emprunts.
Parmi les voyelles braves, ?, e, 6 subissent le plus Tinfluence des consonnes
environnantes.
On trouve a pour ?: gall, amhar, arm. ampar^=imparem;%i\\. amherawdr =z
imperdior, athrywyn = interven-io. L'l initial a passe par e pour arriver k
a. Etait-il a k I'^poque des emprunts? On en a bon nombre d'exemples en latin
vulgaire (2). L'accord entre Tarmoricain et le gallois pour ampar (3) semble
indiquer qu'on est en presence d'un fait de latin vulgaire; lorsque
Tarmoricain montre d pour ^ initial, le gallois repond parfois par y: arm.
ama- nen, amonen beurre, gall, ymenyn (cf. irl. im). En brittonique, pour d
initial suivi d'm, 11 faut le reconnaitre, il y a flottement.
(1) A moins qu'on ne suppose un rapprochement entre Satumus et a&ta qui existait
en brittonique, comme en latin.
(2) Schuch. Vokal, I, pp. 208-211, 217.
(3) L'orthographe gall, actuelle anmhar repose sur une fausse ^tymologie: an
privat. -f par. %%
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416
LES MOTS LATINS
a pour ^. Pour rarraoricain, et gall, alusen, on peut songer tout aussi bien
k une forme alimosina (1) qu'^ elemosina. Quant au changement dV initial
pretonique en d, devant les liquides et les nasales en position, devant s en
position, il est aussi britto- nique que latin vulgaire: Tadia Vallaunius
{Inscr. Brit, lat.j n° 126); mulier Catuallauna (JEphemer. epig., 1879, n® 718,
inscription de la fin du IP ou du commencement du IIP sifecle); au t^moignage
de BMe, les Bretons disaient Garmani pour Germani: cf. Garmawn, saint
Germain, dont le nom est con- serve dans le nom de Llan-armon pour
Llan^Garmon; arm. asienUy gall, estynn pour astend-U de exiendo. L'a de
I'arm. aviel = "evagelium est imputable peut-etre au brittonique.
Le changement d'ae en i dans I'arm. kizell est latin. Ailleurs, ae donne e:
v. gall. Etern et arm. Edern = Aeternus, cf. Llanedern, Lanedern,
a pour g dans achaws = occdsio peut etre un fait d'assimi- lation latine,
mais il est plus probable que c'est un fait brittonique eu egard a des
exemples comme achub = gccupo.
En dehors de ces faits et des phenom^nes qui ont pris place k Tepoque des
emprunts, les alterations qu'ont subies les voyelles brfeves initiales
pr^toniques sont recentes et ne remontent pas plus loin que le IX°-X°
sifecles.
La decoloration des voyelles prstoniques initiales a commence plus tot en
gallois qu'en armoricain (2). A, le plus souvent, est intact; i, e, o, u, non
en position actuelle^ s'altferent en vieux-gall. en i (3), en gall. moy. et
mod. en y: syberw =^ super- bus; pydew =puteus; cymhwys (4) = compe(n)sus,
etc.; mais
(1) Ibid.
(2) Gloses: gall, citnadas; arm. cemadas; gall, cihutun; arm. cohiton. Gall, du
Xe siecle Cincenn; gall, du VllJe Concenn. Dans les gloses je ne vols gu^re d'exemple
d'w, o^ arm. pretonique initial affaibli que he- dans helahar lihar (Jie = hv
^ ini-\
(3) I vieux gall., y gall. mod. =: 0, a, g infect^s ou affaiblis; t, et
voyelle irrationnelle (vieux gall, lestir^ gall. mod. llestyr ou llestr).
Fmod. repr^sente aussi w, mais alors le timbre est different de celui de y
non accentue = o, w, e, ij infect^s ou affaiblis.
(4) JUh ne peut former position, ^tant la sourde de m. %%
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 117
porchell = porcellus. En position raeme, quand I'accent quitte Tinitiale,
TalBFaiblissement a lieu: vieuic gall. cilchet^Qu, gall. mod. cylched =^
culcita. L'armoricain conserve mieux To, u pretonique initial, en position:
porchell; contrell, gall. cyihrawl = contrdrius; compoes, compes = ga\\,
cymhwys(l); bonzell-ou boyeaux, ventre = btidell-i,
Uu produit un effet d'assimilation sur z pretonique dans munud = mznutuSj
corame sur ^ posttonique, en arm. mod. dans cuzuly vieux gall. cusil=
c6{n)silinm.
II. Protonique. — J'appelle protanique la voyelle non initiate prec^dant
immediatement la syllabe accentu^e. Les protoniques sont soumises aux deux
lois suivantes:
les brfeves tombent;
les longues s'abrfegent.
V breves: Ex., gall, cardawd = carttdtem; gall. Trindod; arm. Trinded =
Triniidtem, etc. Parfois, la protonique brfeve a du sa conservation ou un
semblant de conservation aux diffi- cultfe de prononciation que sa
disparition complete eut araenees: dans le vieux gall, posioloin = postUenay
Vo n'est pas i propre- ment parler, le remplagant de Vi, mais une nouvelle
voyelle 6close en stQil\ gall . mod. pystylwyn, Dans amherawdr ou ymherawdr z=
zmperdtor, Ve doit sa conservation k sa place dans le groupe mh^r, et aussi
peut-etre k un rappel frequent ou k un souvenir chez les ^crivains de la
forme latine primitive. Parfois, la brfeve avait dijk disparu en latin:
I'arm. bennoz, malloz, vieil arm. "^bennoeth, malloeth supposant
bendectio, maldeciio. Cae~ thiwed =: captivitas est un mot hybride; caeth--
est fait d'aprfes caeth gallois = *cactoSy captos; Vi pour z indique une
formation savante.
2° Longues: Ex., gall, pechddur = peccdtorem, k cote de pechod = peccdtum\
creddur = credtura, h cdte de creawdr = credtor; mynwent = iuonumentum;
sagrafen = sacra--
(1) Mais armor, kempenn; galL cymhenn; arm. kempcr; gall, oymher; vieil arm.
coinper: en g^n^ral, les prefixes co-^ co-m, ont la voyelle affaiblie. %%
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LES MOTS LATINS
mentum, Nadolic et Notolic ont du etre pr^c^des par Notolic, notalic =
ndtdllcia (irl. notlaic), Cet alBFaiblissement de la protonique longue est
post^rieur k T^poque des emprunts, comme, en g^n^ral, la chute des brfeves;
Notalic en est un indice (1). Le gallois paratoi pour parotoi, formation
britto- nique sur parot, parawi = parcttus, le prouve. Les emprunts latins ne
nous donnent pas d*exemple clair de protonique longue, en dehors de d. %%(1)
Le Coroticns de Patrice =: Cdrdtioo'S, avant de devenir Ceretic, a passe par Caratic,
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DANS
LES LAN6UES BRITTONIQUES. 119 %%CHAPITRE III %%Gonsonnantisme des emprunts
latins. %%§ 1. — Consonnes initiales.
Les explosives initiales sourdes ou sonores sont intactes. Les deux seules
exceptions sont: gall. hefiSy arm. hivis — hamtsia; gall. chwarthawr= quart
arius.
Pour chwarthawr, le son ciia, dans le nord, etait tres voisin de chwa-, Dans
le plus ancien manuscrit des lois de Gwynedd, le son chW" est souvent
rendu dans I'^criture par cw-. Aujour- d'hui encore, de prime abord, en
entendant chw- initial, on croit parfois en Nord-Galles entendre cw^.
Garawys pour carawys ou cwarawys = quarages'ma est du k la composition
syntactique: Tarticle forme avec le nom un compost. Si le nom est
f^minin/l'article feminin se terminant primitivement par une voyelle, la
consonne initiale suivie d'une voyelle se trouvait en quelque sorte plac^e
entre voyelles et subissait les ph^nomfenes dont il va etre question plus
loin; la sourde devenait sonore; la sonore, spirante. Carawys stant fifiminjn,
son c devenait g. Ce mot stant g^n^ralement accom- pagn^ de I'article, la
langue s'est habituee k consid^rer la forme compos^e comme la forme radicale.
L'armoricain corals, coarais k cote de carawys remonte k une forme coarawism
= quara^ ges'ma.
Parmi les consonnes initiales, les spirantes seules, comme nous Tavons vu
(chap. I, § 3) subissent des changements importants.
aS initial est intact, excepte dans hestawr =• *sextdrius.
St deyient s ou st (voir chap. I, § 3): gall, swmwl; vieux corn, sumpl =
stum' his = stimulus; gall, sovl, arm. saoul = %%
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120
LES MOTS LATINS
"siuVla = *stupila = stipula; mais strotur = stratura\ arm. steuv-en,
gall, ystof = stamen.
Sporadiquement, en armoricain, st initial devient sc: sligna et ^Azgrna
dissiper, etendre^eor^^nrf-z-, cf.corn. sky dny a iomhev'i J' est intact,
excepts dans le gall, chwefror, arm. c'houevrer = febrdrius. Ce changement
est du k ce que febrarius stait g^neralement pr^c^de de mt5 mois; on a du
avoir d*abord mi chwefroT; ce serait le groupe sfe-^ sve-^ qui aurait produit
chice-.
Le gallois montre dans les mots indigenes aussi bien que dans les mots
latins, un i vieux gall., y mod., analogue k IV du bas- latin QikVe vieux
fran^ais, devant s combing. Get y en gallois n'a jamais eu la valeur d'une
syllabe. En moyen armoricain, il n'apparait pas (1). II a existe en vieil
armoricain (i-scartholion, i'Stlinnii): gall, yspail = spolia; gall, ystof,
arm. steuv-en = stamen. En latin on a des exemples d'i prosth^tique depuis le
IP siecle aprfes J&us-Christ (Schuch., VokaL, II, 365).
— V initial devient gw, en gallois, au IX® sifecle, en armoricain, k la fin
du IX° sifecle; gall, et arm. gwin = vtnum; gall. gwyrdd = vir'dis\ gall.
gwydr\ arm. moy. gwezr, arm. mod. gwer =^ vitrum, etc. En armoricain moderne,
partout excepts en Tr^guier et dans une partie du L^on, gw se prononce gil, devant
f , e, mais gw devant a, e long ancien: l^onard, tr^g. gwin, vannet.
cornouaill. guin; leon. tr^g. gwener = veneris, vannet. corn, gilener, etc.
Le gallois Fferyll^ Fferyllt Virgile, d'ou fferylltiaeth alchimie ne pent
guere etre du k Tanglo-saxon qui a I (FirgilJ; il est vraisemblable qu'^ un
certain moment le son roman initial t? a &te traduit en gallois par /
(2).
(1) Le seul exemple oh X serait rest^ est le moy. arm. espet; gaJL yapaid = spatinm,
Mais tout d'abord k en juger par les exemples que donne M. Emault, la lecture
n'est pas certaine; les quatre exemples cit^s par lui donnent respet, herr
regpet^ Turn respet (notre sejour). Dans les deux cit^s par M. de la Ville- marqu6
{Poemes bretons), il faut probablement en consequence lire non pas en herr
espet mais e/i her respet-, et y voir le fran^ais respit,
(2) Sur le u initial, devenant spirante labio-dentale en roman, voir
Seelmann, Auspr. p. 231. %%
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 121
B pour V initial ne se trouve que dans certains mots emprunt^s au vieux
frangais: bescont = viscont; berzud, burzud = *vertut\ gall, bilain = vilain,
etc.
— /initial est conserve: iu7i = iunium == jujunium'i =zjeju' nium'i Januarius
doit son g actuel probablement k Vs du mot mis mois, dont il est
ordinaireraent pr^c^d^ (1); le gallois a;: lonawr.
§ 2. — Consonnes finales,
Les consonnes finales, r^guli^rement, ont toutes disparu. II n'y a
d'exception que pour quelques monosyllabes, qui ont jou^ en quelque sorte le
rdle d'enclitique (2): croes = crux; armor. peuch=:pdoc (ce mot serait parrai
les premiers emprunts, a; ayant ete traits comme cs brittonique et non comme
cs latin); quelques noras propres chr^tiens A^^awn = Arpn, Beinioel = Daniel.
A r^poque du moyen-armoricain, s final est quelquefois change en h en
vannetais: morht frangais mors; fork, ailleurs forz, du frangais force. Si
fbrh, forz (arm. et corn.) avaient m tirfe de fortia^ on eut eu *ferth^
*ferZy ferh.
La dentale, k la meme ^poque pr^c^dee de r, est conservee et changee en
spirante: vannet. plabourh =platbord.
§ 3. — Consonnes mediates une a une:
A. Explosives sourdes: les explosives sourdes intervocaliques deviennent
sonores; p, t, c deviennent J, c?, g: gall, cebystr et arm. cabestr =
capzstrum; gall, cadwyn, vannet. cadoin = catena; gall, etarm. cegin= cocina;
gall. c7/bydd = cuptdus; gall, et arm. gwiber = vtpera; gall, magwyr, v. arm.
macoer = maceria; gall, tturig = torica, etc.
(1) Cf. guien pour ien froid, dans avel guien (Gr^g. de Rostr.). Le
bas-vanne- tais mii-eneur peut remonter k mis kenenr pour mu geneur.
(2) On en a quelques exemples dans les mots indigenes: Cf. arm. chwech, gall.
cJiwe^ chwech:= *svex; gall, tj'os = trds; cf. trans. Trach ne remonte nuUement
4 trans; trach est dfi 4 une illusion de la langue et a st6 extrait de formes
comme trachefn:=.*tras cefn; tra:= *tras est une forme proclitique de trds,
11 est possible que I'arm. lec'h (lex?), dec'h soient des nominatifs et le gallois
lle^ doe des formes obliques. %%
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LES MOTS LATINS
Chaque fois qu'en armoricain, on trouve la spirante sonore k la place de
Texplosive sourdeintervocalique, on est en face d'un emprunt roraan: arm.
creiz = creda et non creta.
L'explosive sourde qui se trouve entre voyelle et liquide, 6u nasale,
generalement par suite de la chute d'une voyelle atone, est trait^e comme si
elle stait entre deux voyelles: gall, bagl = bac'la; arm. et gall.
pobl^=pop'lus; arm. cebr, gall, ceibr = crtpno chevron.
Sovh arm. saoul supposent stuVla et non stup'la.
Qu est devenu w dans le gallois relyw = reliquiae.
B. Explosives sonores: les explosives sonores J, rf, g, deviennent spirantes
sonores v d j (i spirant); gw devientt^; m devient V: gall, avwyn = [h)abena
(1); gall, addurn = adorn-o; gall, meddyg, arm. moy. mezec^=^mediciis; vieux
gall. poullor-awr = gall, pugillar-es; vieil arm. ^ow = pagrw5 (2); gall,
calav = calamus; arm. et gaW. gevell = gemellus; gall. Rhufawn^ vieuX gall.
Rumaun = Romdnus; vieil arm. Sala- mun = Salpmonem, auj. Salaiin; arm.
sizun^^'^sextivona = septimdna.
L'm suivi immediatement de I'accent et pr6c6d6 dV est intact: Garmawn =
Germdnus, conserve dans le nom de la commune galloise de Llan-armon; mais
ffurfafen = firmamentum* Son maintien dans siomwl est du au degagement d'un p
entre w et /: vieux corn. sumpL Le gall, cwmwl nuage, arm. coumoul supposent
6galement cumbulus (3). %%(1) Devant H, b semble descendre sporadiquement k v
et disparait: gall, niwl, haut-vannet. ivl-enn pour nivl-enn (Cillart de
Ker., Diet,) = nihdus pour ny- hUvs. Cependant, il est possible que la forme
emprunt^e fiit d^j^ nivulus (W. Meyer, Gramm, rom., I, §§ 28, 58).
(2)- Cf. poo sur une monnaie m^rovingienne (Schuch., Vokal.^ I, p. 149).
Entre deux voyelles larges, a, o, v, g disparait; autrement, il laisse comme
trace i: mail ■=. *magilo8f inaglos; gall, ffo = fuga,
(3) Schuch., Vokal. moy en latin combrvs.
Quelques mots, emprunt^s apr^s T^poque romano-bretonne, montrent g con- serve
par le dcigagement d'une nasale: gall, lleng legion (mot savant, comme le montre
I'absence d'inf ection); fflangell k cst6 de frewyll^ form6 sur Jfagcllnm.; cf.
arm. entoff stoffe, ingal (5gal. %%
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(delwedd B8229) (tudalen 123)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 423
Entre deux a, m et J disparaissent: gall. /fa= faba; faw = fdma.
C. Liquides et spirantes: On remarque dans quelques mots un ^change entre I
et r, g^n^raleraent par dissimilation: gall. cythrawl, arm. contrel =
contrariuSy vieil arm. controliaht controversia; mais addol-i, azeuli-ff ^^^
ador-o; gall, cysur^o consoler = cd[n)s6l''0r (17 pour r de addol-i a pu etre
amen^ par les formes ou r se pr^sentait deux fois comme adorare).
S reste partout entre deux voyelles: arm. asen^ gall, asyn pour esyn= asinus;
gall, caws, arm. moy. queus^ = cdseus; gall, achaws = occdsio; gall, eglwys
== ecclesia, etc.
F a donne i^, mais la nature de la voyelle qui le precfede influe sur sa
prononciation surtout en gallois: 6v devient en vieux gall, ou, gall. moy.
eu, gall. mod. au {an): fau = fovea; lau, vieux gall. lov = lovis; arm. laou,
II disparait dans: gall, priawd, arm. mod. pried =privdtiis.
Un u so d^gage dans le groupe eu-: gall, pydew = putewus; arm. luzeo; gall.
Iddew — ludewus (1); rewin = ruwina; lew vieil arm. ^^m dans Leu-hemel = levo
(2).
Le son t? frangais pour r intervocalique d^nonceun emprunt de Tepoque romane:
aviel = evagelium; gall. Dafydd k cot^ de Dewi,
Le son i; labio-dental devant I parait etre devenu 6 dans gall, et arm.
cabins, gall. cabl=^cav'la=: cavilla; arm. W6/, bord, rive = riv'la (3) ?
— jP intervocalique a disparu dans bual = bufalus.
— J a disparu dans iun = jejunium, en passant par juju- nium% %%(1) Cf. latin
YulgoixQ posuvit^ Au vidua, jf over n (Schuch.. Vok,, II, p. 620).
(2) En vieux brittonique -ev- accentue ne devient pas -ov, mais reste ew-: en
gall, clyw = m.'kiF'og arm. clevet; seul, semble-t-il, -ev- non accentu^
devient 'OV': gall, et vieil arm. nowta = novios = indo-eur. *nevid8 (veio^).
(3) r (w) interne devient sporadiquement i? labio- den tale en armoricain entre
deux voyelles; il est plus souvent ii consonne en vannetais. %%
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(delwedd B8230) (tudalen 124)
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124
LES MOTS LATINS
§ 4. — Consonnes groupees:
A. Explosives squrdes: P Doubles ou deux k deux: cc donne ch; tt = th
(1);/)/) = f (gall, ff): gall, sych, arm. sech = siccus; gall. boih= buttis;
gall, llythyr = Ittterae, arm. lizer= lltterae; gall, cyff, arm. keff=^
cippus.
II semble que les explosives sourdes ne se doublent, en britto- nique,
queprecMeesde raccent: arm, bock=bucca; mais bougen une joue; brech =
bracc(h)ia, mais embrega =.*imbraciare; cf. c«cA =: c^cc- et cagal; arm. wacA
nier, gall, nacau.
ct comme ct celtique donne *x^A, e'/A, ^^A; gall, llaeth, arm. moy. /a^^,
arm, mod. leon. leaz, vannet. lec'h = lacte; gall. doeth, vannet. duah =
doctus, elc. Le gall, pleth, arm. plez suppose pletia et non plecta, Tt pour
ct se trouve de bonne heure en latin vulgaire: Benedilus, 204 aprfes J.-C.
C5 (a?) , devant les explosives sourdes, devient -5-: gall, estron^ corn,
estren, arm. estren = extrdneus; gall, estynn, arm. astenn = exiend-o. Le
latin ^tait ddjJt arriv6 Jt -e^- dans le groupe^^ 4- consonnes, mais eut-il
conserve lagutturale dans ce groupe, que le r^sultat eut ^t6 le meme (2).
Le mot manach, monach moine = monachus, est une forme venue des livres; on a
donn6 k ch la valeur du ch brittonique.
Pt: en gall, pregeth = *praeceptum =^ prcecettum. Est-on en presence d'une
forme basse-latine en tt = pt ou d'un chan- gement brittonique? Le bas-latin
montre dfes le IIP sifecle des exemples de tt, t = pt: setimus (IIP sifecle)
(3), De plus, le
(1) Th final, en armoricain, est devenu dans I'toiture, au XII I« siecle, «, plus
tard, *, z; en vannetais, k I'^poque modeme h, c^h.
(2) La proposition ex celtique devient en brittonique, entre deux voyelles, eh';
devant une explosive, es-: arm. escar^ corn, et gall, esgar ennemi=tfa? +
car-\ arm. moyen esgoar douleur (de ex -\-goar)\ cf. gall, c^^or faire sortir
de, mettre au jour (de ex-^-cor-)^ etc. Cette proposition se trouve sous les
deux formes ec-et ex-: gall. eithyi\ irl. echtar =z ectr-; I'arm. estr,
vannet. estr-oc'hy de plus (que), remonte k extr-.
La forme du nominatif nos doit probablement son 8 (vieux celtique nos = nod's
ou latin nox)^ k la composition syntactique, a sa presence dans certaines formules,
comme le gallois nos da bonne nuit (=:*nox dago).
Pour cs -\- c\ cf. mysgu =n viic'sc-.
(3) Schuch., Vokal., I, p. 133. %%
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DANS
LES LA.NGUES BRITTONIQUES. 125
groupe pt etait Stranger et antipathique au brittonique: lecorn. seiihen,
sythen, Tarmor. sizun = sextimana. Mais ici sepii-^ a pu etre influence par
le vieux celtique sexten sept.
2° Pr^c^dfe de Z, r, les explosives sourdes subissent le merne traitement
quequand elles sont doubles, le groupe /^ excepte (voir plus basD): en gall,
porthy v. arm. porth, arm. mod. porz. vannet. porh = partus; gall, et arm.
carchar = carcarem; gall, cylched, v. arm. colched = culcita; gall, etarm.
mercher = mercurl (dies); gall, et arm. corff=^ corpus ^ etc.
B. — Explosives sonores.
P Doubles ou deux k deux:le seul exeraple latin estabbatem. II a donn^ en
gallois et en armoricain moderne abad, ce qui suppose une forme apat en
vieux-gall. et vieil armor, (cf v. gall. aper = *abber= *ad'ber); or, les
Inscripi. chret. de Bretagne nous Font conserv^e: Samsoni apati (Hiibner,
Inscr, Brit, chr. n**62; inscription vraisemblablement de la premifere
raoitie du IX« sifecle).
2° Prte^d^s de r, /, les explosives sonores deviennent spirantes: 6, rf, Qj
6voluent en v (gallois f) d (gall. mod. ddy arm. z) (1), excepts dans le
groupe Id (v. plus bas D); m devient t?, si I'm n'est pas pr^c^d^ de r et
suivi imm^diatement de Taccent: en gall. urdd, arm. urz, vannet. urh = grdo;
gall, barf, arm. barv, baro ^=barba; gall, ffyrf,, arm. moyen ferff =z
firmus, mais Garmawn = Germanus; gall, syberw = *superbus (suivi de ^^, le 6
devient w); arm. co/o = culmus,
G, a commence par elrespirante gutturale sonoreet a conserve ce caractfere en
gallois; en armoricain cette spirante s'est durcie en oh: gall, gwyry (une
syllabe) arm. gwerc'h = virgo; gall, llary^ liar a (une syllabe) = largus;
arm. sorch-a se lever =5Mr^-o.
3° Suivies dV, /: gr donne ir, er (IV repr^sente la spirante
(1) Ce 25 spirant a dispani actuellement k I'int^rieur et ^ la fin des mots
de toas les dialectes armoricains, moins le dialecte de L^on, oil il est
descendu a z fran9ais. %%
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(delwedd B8232) (tudalen 126)
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126
LES MOTS LATINS
gutturale et a M longtemps spirante): gall, fflaer, arm. flae7\ de flagro,
fragr-Oy v. gall, Aircol = Agricola.
Br devient vr: gall. Evryw = {H) ebraeus.
Tr, dr s'arretent en gallois k dr; en armoricain descendeut k dr^ mais pas
avant le XIP siecle (1), arm. moy. zr^ armor, mod. er^ r: gall, gwydr, arm.
moy. gwezr, arm. mod. gwer=^vitrum; arm. moyen coazrell semelle, arm. mod.
koarel = quadrellum.
Legall. carawys^ divm. corals, coarais ^xxi^^o^Qni quarage- sima. En latin
vulgaire le chute de i et d, devant r et meme entre voyelles est assez
frequente: ex. quaraginta (2).
4°mn devient vn: gall. colovn= columnar v. arm. scamn dans scamnowid (Cart,
de Redon). Arm. mod. scaon.
C. — nasales + consonnes:
P nasales + gutturales: nc\ ng,
nc devient cc, ch ou nc: gall, trwch, arm. troueh = truncus ? gall, rhwncian,
arm. roc'hal de runc-o, mais arm. ronkellai r^ler, surtout en parlant des
moribonds, en haut vannet. sporadiquement rohqennein.
Le vieil arm. aior, arm. mod. eor; vieil arm. ailf arm. mod. ealy el,
supposent a(n)gora, a(n)gehis; de meme aviel= eva- gelium. Le gallois a
conserve la nasale: angor^ angel, Ng pour nc est un phenomfene bas-latin: ex.
congordia (3).
ng entre deux voyelles: Tarm. fait 6voluer -ngu^ en nWy w: Ex., ouenn (noweww
par rattacheraent de ndeTarticle precedent) unguentenn; Farm, spoue suppose
spogia; Ye repr&ente i spi- rant sorti de g; gall, yspwng (cf. arm. moue
criniere, gall. mwng; arm. stoui, gall, ystwng^ etc.) (4).
(1) Les noma de Saint-BroladrCf en Dol et Jersey, le montrent. Dans la region
de Saint- Broladre^ en Dol, le breton ne s'est vraisemblablement pas steint
avant le XII® siecle: Broladr = Bra(n)ivalatr. Ce nom est devenu en l^on
Brevalazr, Brevaler dans Loc-Brevalaire. Le mot cadr est rest^ fig6 dans le
Morbihan frangais dans le nom propre Le Cadre.
(2) Schuch., Vokal.y I, p. 130.
(3) Schuch., VoJfal., I, pp. 133 et suiv.
(4) Cf. Cart, de Redon: Bronrvaloe en 895; Drongvaloe, en 1038; Droaloi en
1050.
Pour -ngu' brittonique, cf. gall, ewln, arm. i/oin = *enguina. %%
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(delwedd B8233) (tudalen 127)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. 127
2^ Nasale + dentale: nt, nd, suivis immediatement de Tac- cent, donnent en
gall, nh: gall. Anhun (Geneal. du X® sifecle, An- thun) = Antdnius; gall.
ffynhon=f6ntdna; gall. canhwyl=can- dela; plus tard, Taccent s'^tant reports
sur la p^nultifeme actuelle, on a eu ffynnon, cannwyl. L'armoricain r^pond
pour nt, ndsni- vies immediatement de Taccent k la sourde du gallois par nt: V.
arm. funton, arm. mod. feunteun = fontdna; cantoel, can- tol^
cantoul=:candela.
nd precede de Taccent devient nn: gall, et arm. calann^^ca- lendae; gall,
discynn, arm. diskenn'= descend -o; gall, pramn = prdndium (1).
3** ntr: intact en armoricain, devient thr en gallois, comme pour les mots brittoniques:
cythrawl, arm. contrell = contra- rius; gall, cythrudd = contrudo; athrywyn =
interven-io (2).
net est r^duit k nt dans le gall, sunt, arm. sant. Mais la forme plus
ancienne 5anc^W5 a laisse des repr^sentants: gall, seith:^ *sactus pour
sa(n)ctuS'(3) {Liber Land., f. 200); Saith Pedyr saint Pierre (Skene, Four
anc, books, II, p. 120, cit6 par Rhys, Lectures^ p. 371). De merae, gall.
pwyth=^ pu(n)ctum.
4° Nasales + labiates: mp suivi immediatement de Taccent devient en vieux
gallois et en gallois-moyen mA; en armoricain 7np: gall, cymhioys, arm.
compoes, compes = compe{n)sus; gall, cymhar-u == compar-o; gall. cymhell=^
compello.
mb est devenu ?nm, m dans Emrys = Ambrosius, vieux-gall. Ambrus. Dans les
mots brittoniques m6 est traits comme nd: suivi immediatement de Taccent, il
devient en gallois mh; en armor, mp: gall, cymher, vieil arm. comper, arm.
mod. kem- per = *combe7^' confluent (En brittonique, s'il n'est pas suivi im-
mediatement de Taccent, mb devient mm: camm =*cambO'S), %%(1) nn pour nd est
^galement frequent en latin. Plaute: dispennite (Schuch., Vokal., I, p. 146).
(2) Pour le britt., cf. gall. ervythVy arm. contr oncle; gall, niathru, arm.
mantra briser; gall, cathl chant, d^riv^ arm. kentel.
(3) Les formes arm. sent, sint saint semblent bien aussi avoir conserve trace
de la gutturale; peut-Stre, il est vrai, ont-elles st6 influenc6es par le
fran9aiB saint. %%
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(delwedd B8234) (tudalen 128)
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128
LES MOTS LATINS
5° Nasales + spirantes: Vn disparait dans les groupes n/, ns: arm.
iffern=^infernum, gall, yffern, uffern = vnfernum[\); gall, cyffin, arm.
Ae/?n = co{n)finis; gall, pwys, arm. jooe^ = pe[n)sum, etc. Le pMnomfene est
brittonique et latin vulgaire.
En armoricain -ndj-, nnj-, donne n mouillee: dispign = dis- pendium (2).
D. — Liquides + consonnes: pour fc, re, r^, rp, rci, rb, rg, Irriy lb, voir
plus haut B.
I dans It, Id, en armoricain moyen, se vocalise: aoter = altare; caoter =
calddria (3); maout =. miilto. Le gallois change /^, W suivies immediatement
de Taccent en II, pr^c^des de Taccent en lit; allawr, callaior = arm. aoter,
caoter; mais swll = soVdus, mollt = multo.
Le vannetais moderne aaut [=o et ao) pour -aW-; ^w^ pour w//-, o/^-; auter,
gauterr [altare, caldaria), mais meilt, (multo), queudr (cultrum).
E. — Spirantes + consonnes: 5^ 5c, ^jo restent: gall, astell^ arm. a^^e// =
astUla, arm. spoue, gall, yspwng = spongia; gall, cysg^u, arm. coicsket =
qu{i)esC'0.
St parait etre devenu 5 dans le gall, cew = *cestio (quaestio); 5/r- est
conserve dans les mots estron = extraneus; astrus = abstrusus; castr =
castrum (castrare); v. arm. estr, arm. estr = ostrea,
Dans le gall, trawst, arm, treust = trd{n)sirum, la dispa- rition de IV dans
-str- est due k la pr&ence de deux groupes -tr- dans une meme syllabe.
(1) /, en vannetais moderne est devenu ii consonne: ihuern-=^ifem; henh/uec ontil,
V. arm. Mnfic = beneficium. Entre deux voyelles, / descend, sporadi- quement
k v.
(2) Pour le gallois, voir plus haut, chap. II, § 1, A.
(3) Avant de se vocaliser, Id suivi d'accent a dd devenir It en armoricain, comme
le montre la forme caoter. La vocalisation de I suivi de dentales, en armoricain,
ne s'est pas faite partout; notamment ^ I'lle d'Ouessant et a d'autres points
de I'extr^mit^ du littoral occidental: leon. geot, yeot; ailleurs gSotj yod.^
k Oues- sant guelt =r gall, gwcllt (Gr6g. de Rostr. Diet.), Cf . le nom de
rocher Goaltock (galL gwallt ?\ en mer, non loin de Corsen; celui de
Goueltoc, au large de Ploun6our-Trez. %%
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(delwedd B8235) (tudalen 129)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%429 %%DEUXIEME PARTIE %%VOCABULAIRE ET
COMMENTAIRE %%Les mots gallois stant les plus nombreux, ce sont eux qui ont
ete mis en vedette. Les mots armoricains ou corniques qui different de forme,
sont I'objet de renvois. Dans I'ordre alpha- b^tique, le f gallois = v
fran^ais, vient apris u; chw vient apres c. Pour les abr^viations, voir la
premifere partie. L'abr^- viation Part, Zrenvoie k la premifere partie de ce travail;
corn, signifie comique; arm. = armoricain; gall. = gallois, Quand I'emprunt
est douteux, ou meme lorsqu'un mot a 6ie repr&ent^ k tort comme remontant
directement au latin, lors- qu'il vient du vieux-frangais ou d'une autre
source, ou qu'il appartient au vieux-celtique, il est prfc^de d'un
asterisque. %%abad abb6: voc. corn, abat; moy. corn, abad; arm. abad = ABBATE
(v. ch. Ill, § 1 B). L'irlandais abb = abbasj g^n. abadh = abbatis (Stokes,
Lives of Saints frovh the book of Lismore). L'indiff^rence de la quantity de
Va accenta^ d'abbate indique un emprunt post^rieur k r^poque romano -
bretonne ( Kort . , Lat.-rom.: dhbCiH, ahbdteiri). Pour p vieil-arm., b mod.
= hb^ v. Part. I, ch. Ill, § 4 B.
absolven (armor.) absolution; gall. moy. absolfen: « absolfennu absolvere,
medd y Brython o Ffrainc: absolfennu^ absoudre, disent les Bre- tons de
France (Griff. Rob., Oramrnu, p. 104). D Absolven est une forme %%savante et
cl^ricale k terminaison armoricaine ou imit^e des fonnes comme le.n =
legendnm.
abostol apotre: variante ebostoly voc. corn, apostol^ moy. corn. abostol;&Tm.
abostol; irl. apstal = AP5ST0LUS (Kort, Lat.-rom,^, Plur.: gall, ebestyl,
ebystyl; arm. ebestel = apostolT.
aches sm.f cause, occasion, accu- sation, et sp^cialement relations 1116 - gitimes
entre homme et femme, adul- t6re (W. Laws, acans, I, 98; ibid., ac'haus; cf.
Wotton, Lcgfs Wallicae, Olossar.'); en terme de grammaire,c<w (Griff.
Rob., Gh'amm., p. 6). Achaws, achos remonte sans aucun doute a occSsio
(Kort., Latrrom.y^ le plurlel achosien reprodait occasiones^ avec cette
particularity que le suffize -dn-
9 %%
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(delwedd B8236) (tudalen 130)
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430
%%LES MOTS LATINS %%ach
da latin a ^t^ remplac^ par le suffixe plus commun en brittonique -Ori' (cf.
lladron •=. latrdn-es). Mais les sens divers d^aclios semblent indiquer une confusion
entre occasio, casus, causa,
Le gallois a une autre forme, achuisson (Bl. B. Carm., 61, 2); acJiwysson
(Skene, Anc. books, Taliess., II, 106,2; 135, 19). Le coTuique ahozon 87n.
sur lequel on a form6 un pluriel ahozonmv,cit6 par Pryce, est identique k
acUwyson, Le moyen-corn. acheson ( Orig. Mundi^YQTB 1835) paralt, au con- traire,
repr^senter achosion.Achwyson ne peut s'expliquer par occasio ni occasionevi,
wy supposant e. Une forme occisio avec d infects est pour plusieurs raisons
invraisemblable. II est pro- bable que achwyson, achwys remon- tent k
accessionem, accessus. Le sens de ray port, relation criminelle est en faveur
de cette hypoth^se. II faut ajouter que, en latin, accessus a st6 confondu
avec a^cesus = acce(n)sus (Bonnet, Le latin de Or^g. de Tours, p. 268),
accident qui n'a pas dii ^tre Stranger k certaines nuances de sens de achos,
et achwyson,
11 n'est pas non plus impossible que le vieux-franQais achoeson, ochoison, achoisCy
soit pour quelque chose dans cette modification de fonne et de sens. Ocoison
a, en effet, le sens de poursuite judiciaire, querelle.
II est inutile de supposer accasio, forme qui a pu exister en latin vulgaire
(W. Meyer, Oramm. des lang. rom., I, p. 304) pour expliquer achos (v. Part.
I, ch. II, § 5, C 1.)
achub inf., s'emparer de, pr^venir, sauver, de Occuyo (v. pour ii z=i U Part.
I, ch. II, § 2). Le vieil-arm. acupet pour achupet glose occupat (Glos.de
Lux.). L'armoricain moderne a conserve un verbe ac'hubi occuper, embarrasser;
eiibi dans Gr^g. de Rostr., Diet., a le sens de embarrasser une rue, un
chemin, par exemple, de bois, de pierres; di'eiibiy le sens de d^bar- rasser.
%%ael
achusiaid accusatif (cas gram- matical): terme savant d^ri v6 d^accns-o (Owen
Pughe, Welsh Diet.).
ach^eyddo tomber, ichouer. Achwydd'O parait remonter k occ ed-o ou ACCEDO. La
confusion entre les composes de cedo et de c<i^o,constat^e dans Gr^goire
de Tours, a dii se faire de bonne heure (Bonnet, GrSg, de Tours, p. 423).
Peut-Stre achwyddo est-il un compost de cwyddo, tomber.
ach-wys, ach-wyson: v. achos.
*adfan stranger. Silvan Evans, Diet, of the welsh lang., fait remonter ce mot
a advena. S'il en est ainsi, c'est un mot savant, f orm^ au moyen-S,ge, et
pass6 dans la langue courante par I'interm^diaire de bardes pedants et lettr^s
(v. Part. I, ch. ill, § 3 C).
Meme remarque pour adfanty action de retourner ou de ramener, et qui, suivant
le mSme auteur, remonterait a adventus. 11 me semble beaucoup plus probable
qu'on est en presence d'une forme faible de la racine qui signifie aller dans
les langues britto- niques: arm. rnonet, gall, myned.
adfant: v. adfan.
Addaf, Adda Adam.
addoli adorer; moy.-arm. azeuliff; arm. mod. azeuli: z= AD-yB-0. Pour Q, V.
Part I, ch. Ii, § 3. M. Whitley Stokes ( On the metrical glossaries of the
mediaeval irish, p. 39), regarde le mot comme celtique et compare I'irlandais
dilim je prie, qui est form^j en apparence, de a^, ce qui r^pondrait
exactement au gallois oZ-, arm. eul = *dl-. Cette hypoth^ est s^duisante,
mais il est fort probable que I'irl. dl- est identique au galL iol-i prier,
v.-arm. iolent gL precentur, et a perdu, suivant la r^gle, j initial. Une
autre pr^somption s^rieuse en faveur de I'emprunt, c'est qu'on ne trouve 'ol-
que dans ce mot compost, en gallois et en armoricain.
addurn action d'omer, ornement: = AD-pEN-o (Kort., Lat.'rom.f ornv).
ael: v. angel. %%
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(delwedd B8237) (tudalen 131)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%131 %%air
affaith «/. = APpycTus, appec- Tio et BPF JCTUS. Les principaux sens de ce
motsont: affection^dUposition; effet^ consequence; affaire, cas; parti- cipation
a un acte criminel , a un complot (Dans les Leges Wallicae, affeyth, est
traduit par affinia; cf. Du Cange: dffecttis filii consanguine!, nepotes;
affectus = affect atns li^, d^vou^ i) L'exemple le plus ancien de ce mot se
trouve dans le Bl. B. of Gaerm., 59, 19: affeith,
affo (armor.) vite, en hS,te: v. fo (ardeur, feu).
affyg^O inf.; donn^ par Griff. Roberts, Chramm., p. 104, et d6riv6 par lui
d'SfficSre, C'est un mot savant.
agarw rude, raboteux = acebbus, en passant par acervus. L'irl. acarhh (Stokes,
Lives') paralt emprunt^ an brittonique et fait pencher pour une origine
latine. Cependant agarw pent Stre indigene et Stre compost de ad + ga7'Wj ce
qui donnerait en vieux-galL ou vieil-arm. acai-rv, et k, r^poque modeme
agarw. Si la glose aceruission QOld Breit. gloss.) gl. Mr- sutis serra dent
thus contient acerw, il faut decomposer le mot en acerw -{- mssion aux doigts
aigiis.
agroesenn: v. egroes.
agwyddor, egwyddor sf, dbe- cidaire^ SUinent, d'ABECEDARiUM; cf . irl,
aihghitor. Du Cange donne: abecedarium, ahequctorinm, ahgato- ria,
abgetoriwn. La forme galloise a dtl ^tre influenc^e par I'id^e que le mot avait
pour fondement une racine ffTvydd- ayant le sens de savoir.
*ahel: v. echel.
aior: y. angor.
Aipht I'Egypte: = JSgIptus pour aegyptus; forme savante cr^^e k une dpoque
relativementr^cente. La forme la plus ancienne a ^t^ eipt: le gi spirant a
dii entralner le j> suivant.
Aircol Agricola: v.-gall. Air col (^OSnSal. du X« si^cle, ap. J. Loth, Mabin.j
II, app.); Tal. ap. Skene, Anc, books^ II, p. 173, 6, Aerooh %%alus
*alc'houeder, ec'hueder; c'hueder, c'huedes (arm.) alouette (Gr. de Rostr.,
Diet.); van net. huidS et htiider (Gill, de K^r., Diet.), Ges mots ont st6 k
tort tir^s d' alouette ou d'alauda. Chuedes, huidi (= huedez) est pour
e&hoiieded, forme assur^e par le comique ewidit plutSt qa'ehi- dith
(Lhwyd, ewidydh). Les formes en -er ont un suffixe different. Quant ^ Z de
alc'houeder, il peut Stre venu d'une influence frauQaise ou d'une confusion
avec un autre mot de sens voisin. Le gallois ehedydd est proba- blement pour
ehwedydd et doit son Evolution k ehed, ehedeg s'envoler; hedydd yientd'
ehedydd comme c^houe- dez de ec'hmiedez (cf . le nom propre si commun Le
Hu6di pour L'EhuSdi, au bourg de Batz). Le gallois a mSme une Variante
'uchedydd qui accuse une autre tentative de I'^tymologie populaire (^uch plus
haut, uchell haut).
allawr^ allor */., autel, arm. mod. aoter^ oter = alt am A (cf. Kort.,
Lat-rom., altdre). Pour II gall. = Id , arm. aot- = alt-, v. Part. I , ch.
II, § 4 D.
*allt sf., colline, mont4e,flanc d'une colline; le bord de la mer; cf. voc. corn,
als gl. litttis; arm. mod. aod bord de la mer. Dans le sud du pays de Galles,
allt sl aussi le sens de bois, bosquet; on a dt dire d'aboid, comme cela se
fait encore, allt o goed col- line de bois, colline bois^e (Lhwyd, Arch.; cf.
Silvans Evans, Diet.). Ce mot n'est pas emprunt6 au latin altus, mais
appaitient k la m§me racine, et a pu §tre influence par lui.
aluson, elusen, al^vysen sf^ au- mone; corn. alusyo7i plur. (^Beun. Mer., V.
538, alesonow, ibid., v. 1829); arm. mod. et moy. aluson, aluzon, aluzen; van
net. alizon, alezon. Elu- sen et alusen supposent Ueinosina:
aluson =. ELEMOS^NA ou iLIMOSijNA.
Alwysen remonte k SlemosITna en passant par elwyfsen? (Grober, ArcK^ %%
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(delwedd B8238) (tudalen 132)
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132 %%LES MOTS LATINS %%alv
I, 238, almosina; Kort. , Lat.'Tom.^ HSeinOsynd = eXfijfxoffvvij).
♦alv6en, elven sf., jantelle, palette autour des roues d'un moulin,
pour recevoir I'eau; elf^ bardeau, pi^ce de bois (Le Pelletier, Diet,).
Cillart de K^r. k, inoulin donne melin alvatt (plur.) ou alvatt et traduit
par moulin k volet, Ce mot fait souvenir du fran9ai8 auvent dont I'^tymologie
est d'ailleurs incertaine , mais dont on trouve une forme basse-latine alven-
nu8 (Carpentier, Qloss, nov,; charte de 1213), qui aurait elle-mSme besoin d'etre
coiTobor^e par d'autres ex- emples. Quant k alvatt^ elff ce sont des formes
qui peuvent s'expliquer par une erreur de la langue, voyant dans la
terminaison -en un singulatif. Mf n'a probablement que I'homophonie de commun
avec le mot elf^ elo (corn. elaw^j pour evl = ezl^ tremble. II y a eu
confusion de sons aussi avec evlao'h ormeaux.
ambrus: v. emrys.
amhar adj.^ impair = YmpXbbm; I'arm. ampar semble remonter au mSme type latin
(pour avi-^Y, Part. I, ch. II, § 3 C), mais il se pent aussi que ce soit un
emprunt frauQais: ampar peut repr^senter une prononciation comouaillaise et
m^me tr^gorroise ou 16onarde d'impair: cf . par^ dispar,
amheraTvdr, ymhera^vdr em- pereur = Ympebatob. Les formes comme amherawdrvr
ont une voyelle irrationnelle qui s'est developp^e entre t et r.
ami adj,j frequent = Xmplus (cf. Kort., Lat.'vom.y, le vannetais gour- hamhl{c)
avide, est-il compost avec amhl = ampl = ampins? (pour ce mot, Gr. de Rostr.,
Dict.^ k avide),
Le gallois ami a aussi le sens de beaticoup de.
ampar: v. amhar.
amplec (arm.). Je n'en connais qu'un exemple en moyen-armoricain, cit6 par Le
Pelletier: querz da Jeru- salem ha BezUm drouo ampleo» Le %%anh
Pelletier traduit: <r Va 4 Jerusalem et k Bethl^em mal connu, » Traduc- tion
rejet^e avec raison par M, Emault qui suppose que amplec pourrait bien toe
pour amplet {drouc amplet pi- teux ^tat). Si le mot amplec ou emplec (que
demanderait la rime dans le passage cit4) a exists r^ellement, il faut le
rapprocher du latin impUc'O, ce qui donnerait un sens satisfaisant. Le
gallois ammhlyg enroul6 autour, remonterait k implic-o ou serait un compost
de plyg = plica, mais je ne le connais que par 0. Pughe.
amws: v. emys.
^ancar: dans le voc, corn, est tra- duit par anachoreta. II est clair que ancar
ne peut reproduire en comique ni en aucun dialecte brittonique anO' choreta.
C'est I'anglo-saxon ancra (Pogatscher, Zur LautUhre, p. 117). Le gallois I'a
aussi emprunt^: agkar dans les W. Laws; aiUeurs ancr (Silv. Ev., Diet,).
aneval: v. anifaiL
aner: traduit dans le Catholicon de Lagadeuc par corvSe et rapproch6 par M.
Whitley Stokes ^Middle Bre- ton hours) du bas-latin angarium, Le mot n'est
gu6re employ^ que dans I'expression en aner inutilement(Gr^g. de Rostr.,
Diet,). Si aner reproduit exactement la prononciation, il est impossible de
le tirer d'angarium ou plutdt di^ angaria (Kort., Lat.'rom., angSrid ou
angdria): angdria ellt donn6 soit aier, aer, ear (cf. ail = agelus pour
angelus, arm. moy. aely arm. mod. eal), soit agner.
angel ange: = XngElus (Talies, Anc. books, II, 143, 28, ag el r=^ angel). Le
corn. moy. ail (voc. corn.), corn, mod. eal, el; arm. moy. ael; arm. mod.
l^on. eal, ailleursgZ; =Xqb- LU8 (Du Cange, agellus nuntius, Gloss. Bitur.
Eccles, ms.).
angraiff, anghraifft: v. en- graiff.
Anhun Antoine = Ant0nius; v. gall. Anthun (J. Loth, Mabin.y II, %% i %%
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(delwedd B8239) (tudalen 133)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%133 %%anl
app. 6hnedl.'); gall. moy. Annhun (BL B. C, 13, 15).
anifail, anifel sm., animal; gall. moy. anyfel, Talies, Anc. books, II, 175,
16; anyeeyl, W. Laws, 1, 20. Ce sont des formes semi-savantes, faites sur dnimaliwn
(Kort. , La^-rom., animal, Snimutlium; inimalia, d'oii le v.-franQ. aumaille).
Le corn, eiiexal f., Tarm. aneval ms.y ne sont pas non plus dcs repr^sentants
populaires d'animal , animalu.
anteiih: reprodoit, suivant M. Whitley Stokes: ante tertiam QLives of
Saints).
n serait pr^f^rable, ^ cause des ex- pressions irl. et ^coss. eadartrathj eadarihrath
d'y voir intra tertium, ou intertertiam, Le temps que designe anterth, malgre
une assez grandc variation dans I'emploi de ce mot chez les terivains gallois
, paralt bien Itre dans son sens le plus precis, le temps de tierce et
s'etendre de neuf heures a midi; dans son sens le plus large, comprendre la
matinee presqueenti^re de six heures ^ midi (v. Silv. Evans, J>i€t.), Ce
mot s'est confondu avec un mot brittonique ajiterth, ayant le sens de milieu
du jour, apres-midi.
L'armoricain moy. endertt, arm. mod. enderv, vannet. anderib a le sens d!
apres-midi, veprSe, La difference dans la spirante finale n'est pas un obstacle
k Tidentification du mot gal- lois et du mot armoricain; la spirante dentale
passe quelquefois k la spi- rante labiale. La difficult^ serait plutdt dans
le d arm. en face du t gallois. Le mot gallois a pu avoir d'aiUeurs </,
comme semble le prouver la forme anglaise du dialecte du Lan- cashire
oandurthj si du moins cette forme est hybride et doit sa terminal- son k une
influence brittonique (cf. Silv. Ev., Dict.\ et avoir pris son t k V anterth
du latin ecclesiastique. Si le mot latin n'^tait pas semi-savant, d'origine
ecclesiastique, on aurait eu anteirth ou enteirth. %%arm
aour: ▼. aur.
aoter, oter: v. allaivr.
""apert, ampert (a r m.) adj. et adv., agile, actif; ouvertement:
emprunte au frauQais apert ouvert , visible; habile, poss^ant toutes sortes
de qualit6s (Godefroy. I>lct. de I'anc. frang.): Moult par estoit Maus et apers
(La Charrette).
*aradr charrue, a ^\^ regarde au- trefois comme emprunte au latin ara- trvm;
mais, sans parler de la diffe- rence de quantity, la racine ar existc dans
toutes les langues celtiques , ainsi que la formation par le sufl^e 'tro-:
aradr, arm. moy, arazr, aruL mod. arer-=. *ardtro'n: cf. taradr, arm. moy.
tarazr = tdrdtro-n.
arawd sf., pri^re = grdtio; se d^- nonce par le timbre Q comme un mot d'origine
savante. Arawd apass^ par Qra7vt comme le montre I'irlandais oi'oit et le
vieux-gall. orant (Poeme du IX« si^cle, ap. Skene, Anc. books, II, pp. 2, 4).
arawdr oi-ateur; emprunt d'origine savante = ^^-^^^^j comme le montre le
timbre o (arawdr, Myv., Arch., p. 352, col. '2).
arch rf., coffre, boite, bi^re; arm. arc'h; corn, arch =. XBCHi (Kort., Lat.'rom.').
Cf. vieux-fran^ais arke coffre (Merlin, II, 39, dans la collection Anciens
textes frangais'),
arch- = ABCHi-: gall, et arm. arch-escob archev^que; gall. archan- gel
archange; voc. corn. archail^= arm. archael, archelz=*archagelus; gall,
archdlagon et archddiagon (archi-diaconus), arm. ari^agon (Gr. de Rostr.,
Diet.).
archant: v. ariant.
armell: ce mot dans les Gloses d'Oxford, glosant annella, est ramen^ par M.
Whitley Stokes ^Middle bret. hours), avec le moyen-armor. arm^l, au latin
armarium. Seul, le moyen- arm. pourrait y remonter. Le vieux-gallois armell
avec sa terminaison -ell n'est pas rdductible k armarium: on %%
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(delwedd B8240) (tudalen 134)
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434
%%LES MOTS LATINS %%arf
etlt eu en vieux-gallois armeir, armeil. Le latin armella repr^sente non one forme
apparent^e k armarium, mais tr6s probablement armilla, ce qui donne
r^guli^rement en vieux-gallois armt'll. II y a eu d'ailleurs confusion de
sens entre armarium et armilla, cx)muie le montre le fran^ais armaire dans le
sens d^agrafe, L'arm. armel est vraisemblablement un emprunt fran9ais
(armaire).
arf sf,, anne; corn, aro = irmd (Kort., Lat.-roirC), Le moyen-gallois araf,
aj'j^^ pr^sente une voyelle irra- tionnelle. L'arm. pluriel armou a ^to emprunt^
an frauQais ou ref ait sur lui.
Assaph n. pr., Assa, Asaph.
*asc, a8g sf., entaille, 6clat de bois; arm. ask. Ce mot ne pent remonter a
a^cla pour (?i)astla, hastula, qui a donn6 les formes romanes qu'on pourrait
en rapprocher pour le sens (Grober, Arch., 1884, p. 244; Kort., Lat.-rom,').
Asc doit ^tre rapprochd du latin a^cia pour la racine et repr^- sente
peut-^tre un vieux-celtique ac'sca (ascia est probablement une forme
dialectale pour acsia),
ascell, asgell aile; corn, ascall, a^caZ; arm. askell-=^^^'kLijA.{a8cella ap.
Isidor., Orig., II; MarcelL Emp.; Gr6g. Tur.: cf . Du Cange).
Le gall, escyll (Tal. ap. Skene, Anc. hooks, II, pp. 199, 9; 168, 15), esgyll
(TF. Laws, I, 718); arm. eshell = *ascelli: i celtique = *ai en syllabe finale.
*assedda, asseddu inf., s'asseoir; corn, ysedha; asedh siege, sulst.f; arm.
aseza. On fait venir ces formes d^assido ou asstdeo. Mais dssido eiit donn^
essidd-a et asstdeo^ en gallois , essydd-u. Assed pent parfaitement remonter
a un vieux-celtique adrsM-.
ascenn: v. escynn.
ascla^vd, asclodyn sf., attelle, copeau; arm. ascloed, ascloedenn, ascleud
(Gr^g. de Rostr., Diet.; pour 'Oed, -eud, cf . roeg, reug, rog). Asclarvd et
ascloed d^rivent avec des suffixes %%asw
diff^rents de a^cla pour (Ji)aMula. n a exists en bas-latin une forme a^clatium
qui, avec d long pourrait ^tre le prototype du gallois, mais le sens n'en est
pas tr6s clair: Quid est aselatium^ ascella os»is in super Jioie facta acuta,
cum m-aneat in suo loco OS (Soran., 225, d^apr^s Ott, Addenda lex. lat.,
Archiv. fiir lat. lex., 1885, p. 114: Ott le traduit k tort, semble- t-il,
par luxation).
asen: v. asyn.
aseza: v. assedda.
*asper hardi, corn. (Orig. Mund. vers 2203), du vieux-f ranQais aspre.
*ass'wyn sf, excuse pour absence ou non-comparution en justice, ab- sence;
emprunt^ k Tanglais essoin, tir^ lui-m^me du franfais essoine: V. aswyno*
astell sf, attelle, planche; corn. astel planche = i^-ST^LLA (v. Part I, ch.
II, § I B). En armoricain a>«tell a aussi le sens de bd.ton dans Tex- pression
a^stell youd, bd.ton k mSler la bouillie. II est possible que le fran^ais astele
ait ici exerc6 son influence. M. Rhys d^rivait le gallois astell d'astula:
astula eilt donn^ astol ou ast'l. Plur. arm. estell d^vidoir (ins- trument k
deux branches, Gr6g. de Rostr., Diet.); galL estyU = *astell'i (i celt. = al
final).
astenn: v. estynn.
astrus embrouill^, embarrass^: = XbstrOsus.
astut attentif, diligent; du latin astUtus ou du vieux-franQais astut, astud
rus6, habile. M. Rhys fait re- marquer que I'^tymologie populaire associe ce
mot k Tanglais study et steady qui a dti influer effectivement sur lui pour
le sens.
aswyno 1. Invoquer, adjurer; moy.-gall. asswyjiaw (Mahlnog,, 6d- Rhy8-Evans,p.205);a««wy7MMO
(=a*-' smjnaf) Bl. B. C, pp. 40, 20, 24, 28; 41, 1,5, etc.
2. Se mettre sous la d6pendan<5<^ d'un seigneui-, se recomm/inder k
Id-"*— %%
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(delwedd B8241) (tudalen 135)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%135 %%asy
CMahin,, dd. Rhys-Ev., p. 107, 1. 21; cf. W. Laws, I, p. 104). Ce sens est d6riv6
de I'autre.
3. Cr^er par encJiantement (Mabin., 6d, Rhys-Ev., p. 73); m6me sens dans le
Bl. B. of C, 9, 3, dans un dialogue entre le corps et I'^me qui a, je ne sals
comment, dchapp^ ^ I'attention de ceux qui se sont occupy de ces dialogues.
asnyynOy dans les deux premiers sens, paratt emprunt^ k assSgn-o. Dans le second,
il a siirement ^t^ influence par swyn = segmim qui a le sens de sortilege,
enchantement: cf. swyn serch amorous potion (Silv.-Ev., Engl.- W, Diet, k
ainorovs): v. S'wyn.
asyn sm., Itne; arm. asen; voc. corn, aseriy aslnus vel asina; arm. asatn =
XSlNus. Le gallois a eu sans doute esyUf mais ce mot ayant k l*oreille une
id^e de pluriel, a ste remplac^ par dsyn (cf. amws, pahell, etc.). Asen en
gall. ■=. X^sina.
athrywyn, athre^wyn, ethre- "wyn rni. et inf., arbitrage, action de
s'interposer entre deux parties: = tNTlE-VEN-io (Rhys, TK If'.). Pour gall.
tUr = ntr, v. Part. I, chap, ill, § 4 C 30.
avain: voc. corn, gl, imago vel agaZma; avain = jtMAGlNEM, aveca indifferent,
ce qui d^nonce un emprunt relativement recent, post^rieur en tout cas
il'^poque romano-bretonne (Kort., Lat.'Tom., inidgOf Xmuginem').
Avely nom propre, Abel (Gr. de Rostr., Diet,).
aviel (armor.) 6vangile; corn. a^ell (^Bewn. Mer., 393) = eva(n)- GELIUM
(Stokes, Beitr., V, 220): V. Part. I, ch. ill, § 3 B).
Afraham Abraham: Bl. B., I, 16, ArvraJiam(iv=f); Efream', Yfraham,
dS'TryXL sf.^ r^nes; var. awyn, a wen; c o rn. a V07i4 (^Bcwn. Merias, vers
3492) = (h)Abena ou mieux (h)abenae, en songeant que -ae latin a et6 souvent assimiie
k i celtique z= at final.
a'wd sf.j ode, rime; mot d'origine %%aws
savante = Uda et non oda; a-wdl est form^ d'od'la^ odula ou deriv6 d'awd (cf.
tymhestlf tempestas"), Bl. B. C, 5, 21; 6, 28, autyl (= awdl avec
voyelle irrationnelle).
a^vdr, awdyr, awdwr auteur = AU(c)TOE. AWDWB, avec voyelle iiTationnelle,
remonte k awdr. La langue as8imil§,nt wr k la terminaison wr des noms
d'agents, a form6 sur awdwr un pluriel awdwyr.
awdur auteur, dans les divers sens de ce mot = au(c)tore. Cette forme est
plus fr^quente, anciennement que awdr (v. Silv. Ev., Diet.).
a-wdurdawd «/. , autoritd = au(c)toeItate. Awdyrdaud2i.^Q\xt' etre pr^c^d^
awdnrdawd, ou awdur- dawd a st^ influence par awdur (Lib. Land., awdur daiit^
p. 113).
aTVP a/., heure; corn, ur^ er; arm. eur = (h)5ea. L'accord des dialectes
brittoniques sur le timbre de o d\1i)6ra est tr^s remarquable. Aucune des
theories par lesquelles on a cherche k expliquer I'adverbe frangais ore^ or
avec q ouvert: a{d)' horam^ ha(c)?wra , ou hoi'a par I'influence de oi =
hodie (Grobei*, Arch., 1886, p. 139; cf. Kbrt., Lai- rom.') ne saurait
expliquer le brit- tonique. La glose vieil-armoricain annaor quandoquidem
(^ann aor r heure, lors, alors que) pourrait remonter a aora Qhahora), mais I'expression
aurait alors dispaiii, car an ou au ne pent donner eu (p) en armoricain.
L'armoricain peur^ corn, jpur (^Bewn. Mer., 1263, 1896) = peQpi) + 07'a
rappelle le rh^tique euj'a = che -\- ura (^qua hora) et le provengal qu'ora.
Le cornique des derniers temps owr, own' repr^sente I'anglais hour.
aws d6fi: de au^-o? Cf. vieux-fran^ais os, oser (Gild., Excid., I, humanis
auslbus).
awssen absence: yn y awssen en son absence (W. Laws, I, 674); ibid., %%
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(delwedd B8242) (tudalen 136)
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436
%%LES MOTS LATINS %%a been, I, 118: ce sont des formes savantes d'absentia;
arossen ou av8en est accommod^ dans une certaine mesure k la prononciation
galloise.
awst 8ni.f aoiit; corn. moy. east {Betvn. Mer., 2073, 2197, esf)-, arm. mod.
host^ est, Eost, est^ a pris, en armorique, le sens de moisson. Arost^ cfl^f
= AG^STUS (Grbber, Arch., 1884, 237; Kort., Lat,-rom.,Sgfistus; Schuch., Vbk.f
II, 303, depuis II« siecle apr^s J^sus- Christ ngvsUis).
Awstin Augustin = AgustTnus.
awydd ardent, avide. Les Celtes poss^daient une racine av' conserv^e en
irlandais avec le sens de sauver (^connoi qui servat), mais le sens ici est
different. Arvydd a en tout cas ^t^ influence par dvidus, Nennius, Hist., XL
VI: Guorthemir quatuor bella contra eos avide gessit.
azeuli: v. addoli.
Azvend (arm.), I'Avent (Gr^g. de Rostr., Diet.): forme cl^ricale et se
rapport ant & adventns: mis an avent ou mis du, le mois de d^cembre. %%B
%%*bad (arm.) stupeur, saisissement, ctourdissement: vieil arm. bat vel crit
frenesim (Gl. Orl.); voc. corn. badus lunaticus (le corn. mod. bad se d^nonce
comme un emprunt: indi- gene, il aurait eu s final pour f). Thumeysen penche
k croire que ce mot pourrait bien stre empmnt^ au latin (^Keltorom., au mot
badare). Si Silvan Evans (^DietJ) a eu raison de rapprocher du bad armoricain
le gal- lois bad plaie, peste, cette opinion deviendrait difficile k
soutenir.
badez, badeza: v. bedyddio.
baelec: y. bagl.
bagad svi., ce mot a deux sens, en gallois: l** celui de touffe, bouquet; 2<»
celui de troupe, bande. L'armoricain bagad n'a que ce dernier. Le comique
bagas (bagas eithin touffe %%barf
d'ajoncs, Pryce') a le premier. Thur- neysen (^Keltor., p. 40) le croit
d6riv6 du latin bacca, mais est oblige, en consequence, de supposer une forme
bSca, dont tout ce qu'on pent dire, c'est qu'elle n'est pas impossible (cf, Schuch.,
Zeitschr. f. vgl. spraehf., XXI, 451; cf. Grober, Arch., 1884, p. 247; Kort.,
Lat.'rom.; la forme reguli^re serait bdcaf bacca").
bagl sf., baton, en particulier b&ton pastoral (bagl ac efengyl pedum
pas- torale et evangelium, Wotton, Gloss.) = BAC'LUS pour b&cultis, avec
mu- tation de genre, par suite d'analogies fort probablement.
L'armoricain moyen baelec, armoricain modeme belec pr^tre, est g^- n^ralement
d^riv^ de bacl k Taide du suffixe -dco': = *BACL-ACO-S. II est cependant
surprenant qu'on ne trouve jamais en moyen-armoricain la forme interm^diaire
bazlec (cf. dazj'ou = *dacrou de dact"). CJn document de 1302 nous donne
mime belec (J. Loth, Chrest., p. 189). Cela ne laisse pas que d'inspirer des
doutes sur cette etymologic, k la place de laquelle il est difficile de rien
pro- poser. Le moyen-gallois poss6dait un mot baloc ou balawc ayant le mime sens,
qui ne pent se rMuire k bacloc, mais qui est ^galement s^par^ de belec par
son a.
baiol mulctrale, dans les W, L., II, 792; cf . II, 804; arm. moy. beaul, bed
cuvier = bajula (Rymer, IX, p. 279: bajula, vas aquarium). Of. baiol dans le
voc. corn., traduit par enula pour enulum qui a le sens de caldarium ( Gloss.
Isid. ap. DuCange).
baradoues, barazoes: v. para- dw^ys.
barthus: v. gwyrth.
barf sf., corn, barf (voc. corn. barf barba; baref barbam); arm. baro {baiHi,
en vannetais) =: bXbbX (Kort., Lat.'7'om.). La forme la plus ancienne de ce
mot en armoricain se trouve dans le nom d'homme compost %%i %%DANS LES
LANGUES BRITTONIQUES. bas bend %%
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(delwedd B8243) (tudalen 137)
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137
%%Barlhdifeith barbe inculte, du Cart, de Redon (charte de 861-867). Cf. Barm'truch^
J. Loth, Mabin., II, 317.
bas bas-fond; corn, has = bassus. Le gallois, & cst6 de bas, a une forme ball
qui remonte k BASSIUS (Grober, Arch., I, 249, bSssns, bUssins).
bas: V. bath.
bathu inf. J battre monnaie; bath sf., fi*appe, impression; batJiodyn monnaie,
m^daille (sens d6riv^: bath ressemblance; bath eep^ce, genre); bathoriaeth
(Lib. Land., p. 113) monnayage, art de frapper la monnaie, fabrique de
monnaies; voc. corn. bat (= bath^ numisma; bathor tra- pezeta. Bath-u et ses
d^riv^s viennent du latin batt-o, batt-erb (Grober, Areh., I, 249).
L^armoricain baz, vannetais bahsf., a la m^me origine que le bath gallois et
comique, mais n'a que le sens de baton, Le vannetais bahein (Gr. de Bostr.,
Diet.) frapper, d^concerter = batt-ere (Thumeysen, Keltor., fait venir par
erreur le vannetais bah, bahein de la racine bacc- qui donne partout bac'h).
ba^v sm. et ^dj., boue, sale; bawa vider ou ^vacuer des ordures. Baiv a-t-il
la m§me origine que le *baha qui a donn^ Titalien bata, le f ran^ais bave?
Borw remonte k *bava ou k hdba: bdba, k en juger par ffa =ifdba eilt donn6
ba.
L'armoricain bao (Gr. de Rostr. , Diet.) bave, paralt emprunt^ au f i-an^ais
ou influence par lui (pour o, cf . hrao brave, beau; cao = fran9ais cave).
baz, bah: v. bathu.
beaul: V. baiol.
bedyddio inf., baptiser; corn. bedidhia, bysydhia, bysydha; arm. dadeza,
badezo: = *batId-io: pt etit donn^ tt et par consequent th (v. j^regetK).
Pour di' z= z, cf. cato- fnidiflj gargaridiOf obsidio, Amu' diones, etc.
(Weise, Oriech. Wort., p. 25); septidoninm pour septizonium %%(App. Probl ap.
Keil, Gramm. lot.,
IV, 197). On ti-ouve baptidiata dans les Inscr. Chr. (de Rossi, ap. Weise, Chnech.
Wort^. Du verbe paraissent avoir ^t^ tir^s les subst. signifiant baptSme:
v.-gall. betid (poeme du IX® siecle, Skene, Ane. J., II, p. 1,
V. 3); gall. moy. bedit (== bedydd) Bl. B. C, 9, 27; a r m. badez. De badez on
a tir^ en aimoricain badiziant, bas-vannetais badien, bagen; cor- nique
bedidhians, bedzhidian.
begel: v. bogail.
*begin, megin sf., soufflet; arm., au pluriel m-eginou, souffle ts. Begin pent
remonter a bucina (Grober,-4?r/t., I, 253, bucina et bucina; Kort., Lat.- rofn.,buctndet
bucina'); ft^^mpourrait, il est vrai, ^tre un celtique *beclna, beeclna,
derive de becc- (Pour cv donnant c en vieux brittonique, lorsque I'accent
suit, cf. boch, van- netais bovgucn; each, cagal. etc.)'
*bel, sm., guerre, tumulte, car- nage. Comme ce mot ne se trouve que dans des
textes du moyen gallois, on serait tented de supposer que c'est une imitation
p^dante du latin bellum. Mais il y a un verbe belv, se faire la guerre,
outrager, qu'on ren- contre dans le Oododin, vers 283 (Valpan vel medel ar
vreithin, comme lorsque les moi^sontwnrs rlvalisent par une iclairoie; la
variante del n'est pas vraisemblable); cf. belydd taon; bclydda courir,
bondir comme le b^tail poursuivi par le taon. Bel est done indigene et doit
etre rapproche du gaulois bello-, mieux belo', dans Bello-vesus; cf.
BelatU'cadrns.
II est probable qu'un rapprochement de sens s'est op^r^, par suite d'une certaine
homqphonie, entre le mot indigene et le latin bellwn. Cf . ryfel.
bendigo inf., b6nir = b1nd'ic-o (Kort., Lat.'rom.). Le corn, benigia, participe
heneges; I'arm. beniga, bl- niga, part, beniget, biniget, remontent k
bSndiC'O: bendigo pour henddigo: V. Part. I, ch. I, § 4, note.
bendith sf = ben'dictio. L'arm. %%
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(delwedd B8244) (tudalen 138)
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138
%%LES MOTS LATINS %%ben
moy. hennoez^ */"., arm. mo y. henoHf van net. benoac'h, benoec'h; com. bennath,
benneth (bcne-tn-gana = beneth dn gana la benediction do Dieu avec toi. en
cornique recent; cf . bcncstou en Cornouailles ann.) = BENDI^CTIO (v. Part.
I, ch. II, § 2), cf. Kort., Lat.-rom., bSn^dtcttM^.
L'accusatif benedictioncm se re- trouve dans I'armoricain binnlzwti action de
b^nir (avec ^change des suflSxes 'sti' et -on). Le pluriel gallois bcndithion
rappelle benedictimies.
benffyg, benthyg «m., prSt ou empnint = b^nepIcium; v. -gall. binflc gl.
bcneficium (Gl. Oxf.), benfyc pr^t, dans lea W. Laws, I, 606. BENFPY& a
evolue en benthyg par suite d'un ^change de spirantes assez frequent. C'est
la forme aujourd'hui courante. L'armoricainmoyen benhwc outil a ete identifi^
par M. Ernault QMem. de la SocUU de ling, de Paru^ VI, 1889) avec bevffyg. Au
point de vne du sens, il n'y a pas de diflSculte s6rieuse (Jbeneficia,
j^'^'^^i^^ria, pre- carlo), L 'Evolution de / en v, hu- s'explique facilement
en vannetais et dans d'autres parties de la Bre- tagne, mais on s'attendait k
trouver quelque part une forme de ce mot avec /.
beniga: v. bendigo.
bennooz, benos: v. bendith.
beol: V. baiol.
ber8 prohibition; gwel berzet f^te defendue, cbom^e. Du Cange donne un mot
bersa qu'il explique ainsi: crates viminea seti sepes o palis vel ramis
grandioribvs contextay quibiis silvcB vel parci undique in- clnguntvr. Le
vannetais berhet d^- fendu, dans gouil berhet ne per- mettrait pas de
rapporter le berzet des autres dialectes au latin benta. Aussi Thumeysen se
demande-t-il si Vs arm., h vannet ne represcntc pas th^ et compare avec
hesitation le gall, perth. Perth existe, en armoricain, dans le nom de lieu
Perz-gv^n^ %%boes
probablement aussi dans Bratberth, Brasparzy etc.; cf . v.-frauQ. bert
panier, claie (Godefroy, Diet, ancfr,"). Si Greg, de Rostrenen donne
berhein, Ch&lons donne pour le vannetais berzehiy ce qui assuierait Vs,
Je n'ai pas entendu prononcer ce mot.
* berzud, burzud: v. gwyrth.
^bescont vicomte, du vieux-fran<jais visconte,
beuzit (arm.), endroit plante de bulB = BU8IT0 forme du latin merovingien
pour bnxetwm; moy. arm. bvsit (Cart, de Land.).
bevin, (arm.) , boeuf; b a s- v a n n e t. h^ihin; corn., bowin sm,f boeuf (Lhwyd);
bmven, boen (Polwhele, Hist, of Cornwall, 1, 159)= BovlNUS.
♦bloc'h, biTVCh: bloc'h, bloiKfh, en armoricain, a deux sens: celui de tout
eniier, entUrement^ et celui de en bon etat, bien portant.
Le gallois blwch signifie petite caisse, bolle, souche. Il y aurait eu, d'apres
M. Rhyd, dans le gallois blwch souche. la m§me evolution que dans I'anglais
trunk, Blwch est emprunte au vieux-haut - allemand bloh {Bl. B, of Carm., H,
17, coed iti i Much du bois dans la souche).
L'armoricain blonc'h a probablement la mSme origine, quoi qu'il ne soit pas
facile de decouvrir le rapport exact des divers sens et leur evolution, n y a
encore un adjectif blovc'h sans barbe , qu'U semble difficile de rappeler k
bloh, quoique ce ne soit pas tout & fait impossible avec un peu
d'imagination; lI y a cependant une variante irreductible boulc'h (toezen
boulh epi sans barbe. Gill, de Ker.y Diet.).
boch joue; corn, boch, boh^ arm. bnc'h = BUCCA (Grbber, Aroh,^ 1,253, bucca,
joue, bouche). Le mofc' du voc. corn, envoch facies, doit s^ decomposer en
en, I'article, et vocfB^ pour boch, ef. Le vannetais bougnen ^ singulatif de
boch, est tire de bucca ^ a I'aide d'un suffixe -en = -ina qu:*-
devait Stre accentue (cf. brech, em
brega; each, cagaV).
boestol: v. bwyst. %%
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(delwedd B8245) (tudalen 139)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%139 %%boff
bogely bogall,/. et ms.,1'* nombril; arm. begelt corn, hegel;
2° hogail tarian^ hogel olvoyn^ renfiement du bouclier, moyeu;
3° hogail y forvoyn , hogail Chvener (Cotyledon umbilicus, Silv, Ev., Diet,),
Thurneysen (^Keltorom., p. 40) croit ce mot d^riv^ de huc(ji)ella^ buc(c)ello'.
On attendrait dans ce cas, en gallois, au moins bogell. Un Change de
terminaison n'est pas impossible, mais est d'autant plus invraisemblable ici
que la terminaison -^Z2^taitfamiliereau brittonique. De plus, c'est huoollla
(ou ses d^riv^s) plutdt que huccella qui a donn6 le terme de bouclier dans
les langaes romanes (Kort., Lat,-rom.'), L'emprunt au latin semble done
invraisemblable. L'irlandais hoccoit bouclier, citti par Thurneysen ,'parait
bienempnint^au brittonique et repr^sente huc(jci)dtu8,
* bogail , bogal sf.^ voyelle; terme savant tir^ de vocalis ^ une ^poque oii
on pronon^ait le v latin initial V f Tan9ais; hogail est venu probablement du
pluriel hogeiliaid, Le vannetais connatt un mot analogue, xogalen (Cill, de
K6r.j Diet.'),
bols^ bolz (arm.) votte. On ne pent tirer ce mot de volta, pour Toluta: It'
ett donn^ -ot, d'autant plus que la vocalisation de -It en armoricain est
post6rieure a celle de I en frauQais (Elle n'a pas eu lieu en Armorique,
avant le XII «- XIII® si^cle), Le h pour v est un indice d'emprunt au moins roman,
sinon fran^ais. Bolz remonte probablement a une forme fran^aise Tolse? cf.
vouiseallf voussure, qui suppose vowser.
*boliiogeth, bloiiogeth(corn.) volenti; pour bolongeth, holonteth = arm.
holontez, du fran^is volo7itcd, et non de rolnntdtem. Pour z final, cf. arm.
dinitez,dignit^. Le bas-vannetais a holantd^ avec an non nasalise: 'on- donne
dans ce sous-dialecte -an- Qz=z an fran^ais + rC): Kaer-wallon %%bouz
donne Kerwallan-n; Riwallon: Riwaldn-n; funton: *fentan'n, vantau'ii^ etc.).
bor bure,stoffe grossi6re:=B^A« n a pu y avoir confusion entre hura et hurra
(Kort., Lat.-rom.),
borcli .v/., bourg; anprunt^ a hurgm^ (latin d'origine germanique qui se
trouve d6j4 dans Vegece). Le vieux-fran9ais horc montre aussi o ouvert. Le
gallois hwrch est emprunt^ au moy en-anglais Intrgh; autrement on aurait
hwry^ hwra (cf. grvyry, arm. gwero'h=virgo; gwala, arm. gwalc'h = valg-;
eira^ elry^ arm. crc'h = *argiO'j etc.). La spirante gutturale sonore finale
sortie de ^ a fini par se durcir en sourde en armoricain. Le vannetais
hour(fh a dft subir I'influence fi'an^aise.
borzevellec (arm.) grive (Greg, de Rostr., Diet.); d6riv6 en -eo = -rca,de*hortivellum=Yom!XBELLVii,
Grober, Archiv., 1884, p. 260, donne les formes bertivellnm pour un plus ancien
vertihellum (cf. hartavelU'^ perdi'ix rouge du sud). B pour v indique un
emprunt roman. Variante l^narde marzevelloc.
both bouteille = blittis cuvier, outre (cf. Grober, ^rcA.,1, 254; vieux-fran^ais
bote).
bouguen: v. boch.
bourchis (arm.) bourgeois. Bourc'his est un emprunt post^rieur k r^poque
romano-bretonne, et a stc fait sur le continent; autrement, on eflt eu
hourc'hoes z= hurgeQfi)si8j a moins que le pluriel hourc'hisieyi^ hoitrc'hision
avec transfert de I'accent n'ait influ6 sur le singulier (cf. hhaz (hloes) et
hlizieti):
bouzellou (arm.) boyaux, ventre, j)lHr. = bud|lli •poMTbutelli (Kort., Lat.-rovi.y
bOtHlns; Du Gauge, hotellns intestin); cf. pro v. hudel-a; ital. hudello;
vieux fran9ais hoel. Le z de hoiizellou suppose un d dans le mot emprunt^; ce
qui suffit a d^noncer un emprunt roman. %%
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(delwedd B8246) (tudalen 140)
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140
%%LES MOTS LATINS %%brag
Le gallois bol^ holy a ste rapproch6 a cause d'nne certaine homophonie du
bas-vannetais bolo7v, mais cette derni^re forme remonte a bozplloii, tandis
que boly = *hulga. Le haut-corn. connait une forme sg. hod.
bragou (arm.) braies, emprunt^ au bas- latin braca pour hracca (Grober,
Archiv., 1, 252). Schuchardt, ZelUchr, f. rom. Phil.y IV, 148, a montr6 que
braca remonte k un vieux-celtique *vraca (de cette racine, derive le gallois
gwreg-U ceinture, armoricain. gouri^s). Si *vraca avait eu un ddriv6
armoricain r^gulier, au lieu de bragou, on aurait gragou ou groagou,
braich xf. bras; voc. corn, brech; arm, brec*h = bbaccia (Grober, Archiv., I,
253; cf. vieux-fran9ai8 brasse; classique bi'dchiuvi). Le nom propre Brech-walt
du Cart, de Redon (charte de 843) semble pouvoir fitre traduit par
braahiumvalduni,(\Vioic^Q wait puisse avoir un autre sens et Stre indigene.
Cf. evihrega,
Bryhut, vann. brahat une brass^e, plein le bras, est form6 sur hrec'h ou imite
d'une forme romane (braclatum herbidi horti, Form. Merov., p. 278, 18,
d'apr6s Ott Addenda lex. lat., Arcbiv.y 1885, p. 268). Le gallois breichiaid
sf. brass^e, a une terminaison indigene.
brec'h: v. braich.
bresych choux. Ce mot remonte a bi'assiea^ mais avec un changement de
suffixe. II apparait pour la premiere fois dans I'ouvrage de medecine galloise
Meddygon Mydfai. II existe en outre une forme breswg, avec un singulatif
bresygen^ cf. irL praiseach. II est possible que bresych ait etc d'abord
bressyo = brassiccB et que le changement de suffixe n'ait eu lieu qu'apr^s:
brassica devait donncr brasKcc.
*brug (arm.) bruyere. Schuchardt (Zeitschr. f. rom. Philol., IV, 148) ramene
1$ fran9ais bru k un celtique %%YsvTY
*vroica. De cette racine sortent en effet le yieil-iTl.froeeh, gall, grvg, corn,
grig; en armoricain on aurait eu, si le mot stait indigene, grvg (Thurneysen
fait remarquer avec raison que Schuchardt n'^tablit pas que oi est devenu u
en celtique continental et apr^ I'^poque romane en brittonique).
bual sm., corne k boire et baffle (Bl. B., of Carm., 52, 23); arm. buffle: h'zr
bual cuir de buffle (Gr6g. de Rostr.,2?ic/.)=:BUBXLU8ou bUfIlub (Kort.,
Lat-rom.}, cf. irl. hnahall.
''^buddai: v. mydd.
*bugad (arm.) sm, lessive, d*nne forme basse latine bucato- (Du Cangc, hugada,
vox hispanica). On le felt d^river du vieux-bas-francique bukdn^ bauchellj in
heisser lauge waschen (Kort., Lat.'rom.'). Le mot armoricain bugad semble
cependant difflcile k s^parer du gallois bugadUf bvgad vocif^rer, faire un
bruit confus (Silv. Ev., Diet.). II existe en bas-vannetais, sur les bords de
I'Ell^, en Priziac, nne forme bigoad qui supposerait hucoata (cf.en Guiscriff
(Comouailles) hugoale pour bugale, enfants, forme qui pent d'ailleurs
s'expliquer).
*bulzuii (arm.) sf. navette, vann. bulzun, gurzun (^scaotiaennr-burzunn volue
, cm. de K6r.), cf. vieux-franQ. bolzon, bulzon, grosse fl^che dont Textr^mit^
se teiminait en t^te , verrou ? Dans le Morvan, il a le sens de traverse de
fer.
M. de la Villemarqu^ (^Pohnet brc' tons du moyen-dgey trouvant dand le Catholicon
bulzun navet (de texier), I'a traduit par navet^ ISgume),
burgolion (arm.) glose Imrgos, burg I (Gl. du X^; Whitley Stokes, Bezzenb. Beitr.,
XVIl®, p. 140. adj. plur, derive de burgus, par le suffixe 'Ol' = all',
b-wyst sf. b^te = bestia; d6riv6 vieil-arm. hoestol et bostol gl. heh luina
(^Old. Bret. Gl., p. 19, n« 92) cf. irl. blast. %%
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(delwedd B8247) (tudalen 141)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%Ui %%cad %%(armoricain C, K, Q)
cab hutte de forme conique, fonn6 de branches d'arbres fix^es dans le sol et
relite par le haut, diminutif cahan, da roman eapa avec un seul p {Isidore,
d'apr^s Thurneysen, Keltorom., p. 63). Le gall, cap ms. est emprunte au
franQais cape. Le corn. capa a m§me repr^sent6 la terminaison feminine
fran^aise par a. Le corn, et arm. cabel supposent capellua avec un seul p,
cab t§te, bout: conserve dans des noms de lieux comme Bettzec-Cap- Caval^ SOT
la cste, non loin de Quimper: Cap- Caval tete de cheval ? (J. Loth, Chrest.);
employ^ encore dans certaines expressions, comme dans le tr^gorrois war gab i
rer sur le bout de ses fesses (Emault, Olossaire moy.-hret, dans les Mem, de
la SofiietS de ling., 1889). Cdb = CAPUT ou mieux *capum (Kort., Lat.-rovu),
L'existence de ce mot dans la langue courante est attests par le changement
de cabestr en ^enrestr,
cabestr: y. cebystr. cabidwl chapitre, maison du chapitre = cXpitulum, mot
savant (v. Part. I, ch. I, § 4); W. Laws, cahidyhdy maison du chapitre.
*cablu irf., incriminer, calomnier; corn. mWy = c AV'LL-ARE ? L'armoricain cablvs
reprehensible = cav'l- /o«j/^(cf.vieil-arm. ccple gl. reprelien- sibilitem),
Le gallois cabl (Bl. B. C, bl, 21: Kabil: ny haetaw kabil je ne m^rite pas
d'accusation: kabil z= kabyl, kebV)', corn, ca JaZ ne peuvent xemonter
directement 4 cavllla qui edt donn^ cawell , mais k une forme car'la, k moins
que le simple n'ait ^t^ tir6 de d6riv6s comme cabins. Tous ces mots supposent
v labio- dental. %%cablyd dans dydd Ian cablyd le jeudi-saint; arm, deiz laon
gainblid, gemblid; diriaou kamblid; corn, dvyow hamlos et aussi Mbhjs. M. Whitley
Stokes apr^s avoir tir^ cablyd, caiMid de capitHavium, ce qui est
phonstiquement impossible, suppose comme forme latine capillatio {Lives of
Saints'), C'est soutenable par I'irl, caplait, mais non pour les formes
brittoniques, k cause du vocalisme: capUlatio ett donn^ en gallois cablawd,
arm, et corn, cableud. D'ailleurs le capitilacium d6signait le dimanche des
rameaux.
Le comique camblos a ^t^ pr6c^6 incontestablement par une forme cambloet, qui
pourrait bien remonter k completus. Le jeudi saint s'est appel6 au moyen-S.ge
en latin dies Jovis absolutiis; en fran§ais,le jeudi absolu (Phil, de
Beaumanoir, v. 6809-6647 joedi absolu), C'est ainsi que Greg, de Rostr.
traduit encore yaou guemblyt. Y aurait-il eu une variante plus ou moins
exacte completus k absolutns? L' armoricain remonterait k computus (cf .
vieux-fran^ais complir). Le gallois cablyd resterait isol6 et serait
peut-Stre emprunte k I'irlandais. II semble qu'il y ait eu ici confusion
entre deux foimes d'origine difE6rente. Les formes hablys, hamblid s'expliquent
facilement pour cablys, camblii par 1' influence de 1'* du g^nitif Jovis.
Camblid a st6 influence par retymologie: on y a vu camblid le c6nacle, la
chambre de la solennite (Grr6g. de Rostr., Diet,),
cabol dans cabol'faen signifie pierre
k aiguiser = capula, cf. capidare.
*cabon (arm.) emprunte au fran
9ai8 capon et non au latin (Kbrt. ,
Lsit.-rom,y cappo, cdpponem).
cadan: v. cad^v^yn.
cadeir sf., chaire, chaise. Lib.
Land., p. 126, cateir; vieux.-gall.
catteiravl gl. curulis (Mart. Cap.)
corn. mod. cadar, cader (Polwhele,
Sist, of Corn.); avm, moy. cadoer, %%
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(delwedd B8248) (tudalen 142)
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142
%%LES MOTS LATINS %%oad
cadory&TJxi, mod. cador, haut-cornouaillais cader^ vannet. cadoer. Ces
formes seraient mieux expliqu^es par cdtigra que par eSt(h)Sdra: cf. limousin
cadlegro (W. Meyer, Gramm. des langues rom., I, p. 446).
cad"wyii */"., chaine; arm.-vannetais cadoin chaine de la charrue
(Cill. de K6r. , Diet, k charrue); haut-corn. caden ailleurs cadan (= cadoeii).
Tous ces mots = catIna.
L'armoricain chad en, cornique ch/i- den (Borlase, Corn. VocJ), remonte 4 un
vieux-franQais *chadene (cf. pro v. Boece, 147, ehaden; ap. W. Meyer, Grmm.,
I, 358).
*caer sf., remparts, foi-t, cit^ fortifi6e; corn, caer; arm. moy. caer; arm,
mod. kear^ her^ en compos k^r. L'armoricain n'a plus que le sens de village,
et mSme de maison, p^nates, dans I'expression mont far gear aller k la maison
(v. J. Loth, Chrest., p. 113); caer, v.-gall. cairz=*ca8ra: V. Part. I, chap,
i, § 4,
caethi'^ed , mieux ceithi^^ed captivity, est un mot savant remontant k
captivitas, avec cette particularity qu'il a st6 influence par caeth prisonnier
= vieux-celtique *cacto-8 (captO'S). L'origine savante se d6nonce par I'l de
ceithiwed.
cafat: voc. corn, vas: M.Whitley Stokes (Miscell. Corn., Beitr., V, p. 446)
le tire de cappa, mais dans aucun dialecte roman ce mot n'apparalt avec ce
sens. C'est peut-§tre un d6riv6 de scapha mensurae aridorum species; cf.
scaphium bassin, cuvette (Kort., Lat.-rom^. Cette hypoth6se est confirmee par
I'existence d'un moy. arm. scaf, vaisseau de bois fait comme un petit seau,
avec manche, pour vider I'eau des barques (Zc Pellet.).
call ^/'.jbercailir: CAULAE (Lhwyd).
caladur (arm.) sm., d^vidoir k roues (Gr6g. de Rostr., Diet.) = *calatqrium:
cf. calare laxare, demittere (Du Cange). %%cal
calan calendes; corn, calan sm.: arm. calan, vieil-arm. Kalan-hedre (J. Loth,
Chrett.) = CALANDA. L'irl. Xallain =r calenda.
En composition, dans la prononciation, calan est arriv6 k eala, call; cal-
.-mo y.-c o r n i q ue calamae; moy. arm. calan mae premier mai, mais dans
leschartes kaleinay. Gemot n'a pas st^ compris par Godefroy , Diet, de Vane,
fr., qui le traduit par Chandeleur: Gr^g. de Rostr., Diet.: kal premier jour
de chaque mois, mais ne s'emploie plus gu6re que pour Janvier, mars, mai,
novembre (^kal guenvetir, kal meiirZf kal mae, kalgoafi), Le mois de novembre
s'appelle, surtout en vannetais, mi« kale-gonnv, kalan gouyanv. Cf. corn,
cleme {Bemn.' Mer., 338). Kale goanv, corn, calan gudv, gall, calan gauaf,
pour le' l^' de novembre est int^ressant. La f^te de Samain, le 1«' novembre,
en Irlande, ouvrait I'ann^e celtique.
Kalanna , en armoricain , signlfie aussi Urennes,
calaf sf., chaume; Bl. B. C, 47, 16 calaw (^^ calaf); v.-gall. calamennan;
corn, cala sm.: voc. corn. cala gueli stramentum: calaf, cala =: cdldmus.
Pour l'armoricain v. colo, Le gallois et le cornique n'ont d'6quivalent r^el
que dans le vannetais calavr paille de bl6-noir (CilLde K6r., Diet., calavre,
ou colo, colon), L'r, a priori, semble une addition post^rieure (pour des
faits analogues, cf • canifle canif, Cill. de K^r. , Diet.) , mais il serait
t^m^raire de I'afltoaer devant la forme galloise celefrydd, qu'on decompose,
il est vrai, en celef-rhydd: stipula post culmos a pecoribus alienisdepastos
in agro manens (Wotton, Gloss.). Thomas Richards cite aussi des formes
celeurad, celyfrad, oelyrfedd, sans en donner le sens.
calch^T/i., chaux; corn, ealch -= CALCEM sf. (Kort., Lat.'rom.).
call ras^, habile; voc. corn, cal astntus; ces formes qui paraissent %%
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(delwedd B8249) (tudalen 143)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%143 %%cal
emprunt^es, STipposent*c Allus plutst que cairdiis •=. callidus. Vraisemblablement
call'dus edt donn^ callt; It pr6c6d6 d'accent donne, en effet, en gallois
lit, Le vienx-franQais palle suppose aussi *pallus , de pallidus (Kort.,
Latrrom.f ix^-x® fasc, p. 813, no 6834).
callawT «/., chaudron; v. -gall. callaur (Po^me du IX« si^cle, Skene, Anc,
J., II, p. 2,5); voc. corn. caltor caxiSihus; arm. caoteVy Yannet. epter
(Cill. de K^r., gautaerr): = gXldabia (Kort, Lat.-rom.^.
"^callod, callodr; a ^t^ d^riv^ par M. Rhys de callum, Le mot suivant lui
Indiqnerait I'^corce dure des plantes. Mais Pughe lui donne le sens de tige
noueiise et aussi d'agaric; Davies le traduit par mtiscvs arborum. L'emprunt
est done douteux.
camblid: y. cablyd.
camp champ, apparatt dans des noms de lieux: v.- arm. Camp-latr., Camp
Caubal'hint , Camp-Coet (J. Loth, Chrestoin.') ■= cXmpus.
Le gallois camp exploit est emprunt6 au germanique (cf . arm. camp combat,
d'apr^ Gr6g. de Rostr., Diet.),
camps (arm.) «/., aube; v o c. c o r n. ca^ns alba. Thurneysen. Keltor.^ p.
51, y voit avec raison, un mot emprunt^ ik la langue de I'^glise, c'est un
mot savant (Grober, Arch., 1884, p. 541 cdmisi'; v.-frauQ. en use , cainse, chainse;
pro v. camsil): v. hefis.
Le gallois oanise est form6 sur cafiiUia comme kemhre sur camhna: c'est an
emprunt qui a eu lieu apr^s la chute des voyelles finales longues.
canab (arm.) sm, = cannapis (Kort., Lat,'rom,.y cannabis f. ou cannShani). Le
vannetais ignore ce terme et ne se sert que du mot coarc'h, gall. cywarchy
corn. kHer (= kuercK)\ le mot a exists autrefois en armoricain de
Cornouailles (J. Loth, Clirestamathie, p. 199, charte de 1327).
caua'wly cena'wl centre, miUeu = Canalis f, (Kort., Zat'rom,') ca%%can
nawl a aussi, comme terme juridique, le sens d'arbitre (Wotton, Gl.).
L'arm. canol dans Canol Is (I'lroise entre Sein et Ouessant) parait repr6senter
un vieil-arm. canolzzzcdndlis; dans cette zone <> = a stant conserve ou
plutst sorti k nouveau d!dc dans la terminaison -oc (ailleurs ec) = dco, il
est possible que la prononciation 'ol n'y soit pas inconnue {canol ikcatial,
Gr^g. de Rostr., Dict,^, que ol soit n6 4 nouveau de o bref rMuit -\-l: cf .
contrell et controll,
''^canastell (arm.) sf,^ vaisselier. Le vannetais camistrell voli^re est emprunt^
au vieux-fran^ais canestel QBomania^ X, p. 609), tir6 de cantstrnm
{canastrum^can&strd^ cantstrnm, Kort., Lat.'rom.). II existe en armoricain
un mot canastr sm. bois ou tuyau de chanvre ou de lin, qui ne parait avoir
aucun rapport avec canastrum et §tre indigene. A-t-il le m^me sens que le
gallois canastr dans I'expression juridique cyhyryn caiiastr objet , fraction
d'objet, viande vol^e et qu'on a le droit de rechercher juridiquement
jusqu'au centi^me d^tenteur ( Wotton , Gloss, ) 1 Les commentateurs gallois y
ont vu cant cent, ce qui pourrait bien Stre I'origine de cette explication.
Son rapport avec I'armoricain canastr pourrait se comprendre k grand renfort
d'imagination.
cancher, voc. corn, cancer (Kort., Lat.-rom,, cdncS7'); d6riv6 ar m. cangr-en7i
glande (Gr6g. de Rostr., Diet); haut-corn, , aujourd'hui cranken.
canghell sf., sanctuaire; Bl. B. C, 12, 9, 10, cagell (= canghell^ •=. CANCELL^fs:
le changement de genre est dfi k la terminaison -ell, assimil^e au gallois -
ell =: -Xlla. (Kort. , Lat.- rom.f cdncSlluSy cdncSlli treillis, grillage,
espacft derri^re un grillage); xjf. v.-frauQ. chancel espace entre la balustrade
et le mattre-autel. Cf. vieil- arm. cancell locus (J. Loth, Chresf). %%
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(delwedd B8250) (tudalen 144)
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144
%%LES MOTS LATINS %%can
canghella-v^, cynghella-v^ =
CANCELLABIUS (Kbit., Lat.-rom.}; L. Land., p. 113 cygJudlanr (j^yngJulIwr:
cynghellarvr fuit vir legum peritus, qui vassallorum regis ab aula longe
distantium, lites dirimebat. .. vectigalia quoque et census regis cum praepositis
(meiri) procuravit et collegit. Wotton, GI088.').
cannwyll sf.j chandelle; v.-gall. cannuill (gl. Oxf. 2, Gravim. Celt., p.
1063, 44 J); caimill Bl. B. C, 11, 2; 45, 5; 61, 6; voc. corn, cantuil; cantul'
hren candelabrum; corn, moy. cantal; arm. moy. canto el, arm. mod. cantol
surtout dans cantolor, van net. cantulcr chandelier. Cannwyll pr^c^d^e par
canJiTvyll, cantuil , cantoelf cantol = candela on peut-^tre k cause du
double II gallois, CANDeLi'la pour candelula (Gi6g. de Tours, Vita S.
JUartin, 3, 50, d'apres Ott, Archiv., 1885, p. 269).
cant cercle, circonf^rence, jante; cant y lloer, lloergant I'orbe de la lune.
En armoricain le mot a tons ces sens, ainsi que celui de 'van, bois de crible,
tamis; cant at loar, loargant ou loargann pleine lune; cornique cann-gleinQ
lune; van net. corn cann rectangle (Diet, de Chalons).
Lc gallois cantel ms. cantell f. est sitrement emprunt^ au frauQais cantel,
chantel, chantele: nt etlt, dans le cas contraire , donnti nh, nn (Thurn., Keltor.,
p. 53).
Diefenbach, Grig. Barop,, p. 279, et Thurneysen, Keltorom., p. 53, croient le
mot emprunt^ au latin. Suivant ce dernier, si ce mot est d'origine celtique,
il remonte k *cambtto8, *cammitos abr^gd, ou vient directement de cam{h)tos.
La forme *camhitos ou plutdt *camblta a un repr^scntant, en armoricain, dans
camuied af. jante, piece de bois courbe qui fait une partie du cercle de la
roue d'une charrette, carrosse, etc. (Le Gonidec, Diet, hret.'fr.). L'emprunt
de la part du brittonique semble confirm^ par ce %%car
doublet. N^anmoins, 11 y a encore place au doute: quel est, en efEet, le sens
des cant- que Ton rencontre dans des mots comme CantO'henna, Cantium? (Pour
ce dernier, il est k rapprocher du gallois caint = *cantio-, plaine, pays
ouvert, d'apres Silv. Ev. Engl.- welsh Dlct.y
canval (arm.) cbameau; mot d'origine savante (Grober, Archiv.y I, 540,
cdmelus ou c&mUlus), La nasalisation pour -at"-, -avi- accentu^ est r^guii^re.
caonn: v. comm.
caot (arm.) am, bouillie de gruau, bouillie de mil = cal'dus pour cdlidui
(Kbrt., Lat.-rom,; cf . esp. caldo bouillon, sauce); pour aot = aid, V. Part.
I, chap, ill, § 4 D.
caouded: v. ceudod.
caoued (arm.) sf. cage; de cari-^ tas? (Ernault, Mint. 80c. ling., VI, 1889).
caoulad: v. caul.
caoutr: v. cwlltr.
carawys of. car^me; arm. mod. coraissm., v an n e t . coarais: = qua- (d)eages'ma.
Caran^ys a pass6 par cwaratvymi. Le gallois a voulu 6viter la spirante -to-
deux fois dans le mot, en sacrifiant la premiere, I'armoricain, en sacrifiant
la seconde. (Joarais a dfi passer par coaraoesm, coaraesm, coarais. II est
possible que le g soit pour quelque chose dans le timbre i. On pent aussi
supposer un emprunt armoricain et continental k qvaragisXma . Cf. irl.
corgais (Kort., Lat.-rom., quadragesimS; Grober, Arch., 1888, 126, gud{d)ragesim
of).
carchar sm.; corn, carhar; arm. car char = ♦cabcIrem (Griff. Rob., Gramm,
p. 103. career). Bl. B. C, carcharu, 5, 10; karcharaur prisonnier, 48, 2. La
persistance de Va dans les derives et dans tons les dialectes brittoniques est
un siir indice qu(; Va est ^tymologique (v. Part. I, chap. II, § 2).
cardawdy cardod sf, charity =: %%
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(delwedd B8251) (tudalen 145)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%145 %%car
caritdtem (Kort., Lat.-rom., cdrXtda^ cdrltatem), L'a long de cara dd son affaiblissement
soit k I'analogie du brittonique car = *c3ras, cam aimer, soitirafEaiblissement
par suite d'atonie (v. Part. I, chap, ii, § 5 C 11). Sur cardod a 616 form6
le verbe eardotta mendier. Cf. v.-irl. cartdit, moy.-irl. carthdit pieux.
carg «/". charge; aoTTi.carg; arm. rtfr^=CARE'CA; arm. carga charger, sp6cialementun
chariot = cXbb'care = cSrrfC'dre (cf . carcatus gl. onustus, Gloses de
Reichenau, Bibl. Ecole des hautes etudes, fasc. V).
carol chant; voc. corn, carol chorus; le gallois car awl (= carql^ ainsi que
le comique semblent emprunter au vieux-franQais carolc par Tanglais carol ,
de chdravlo, -dre (Kort., Lat.'Tom^. L'armoricain coroll sf. danse = c5e5ll A
(Kort. , Lat.-rom. , oOrHUd). Vannet. coroll et croll; corollat et crolat
danser.
carraicourroie; v o c . c o r n . corriil gl. corrigium (Gl. d'Oxford, Or.
celt., p. 1062,43 a) = c5RREaiA (Lhwyd, Arck.^: V. Part. I, chap. 1 1, § 2. Les
langues romanes supposent cor' rXgia (Grober, Arch., I, 552; Kort., Lat.'rom.),
mais la quantity classique est §: Hesych.: nopvyioc (v. Marx, Hul/sJmcMeiii).
Le gallois carrai a pas86 par corroi: v. Part. I, chap. Ii, p. 86, note 1.
''^cass (arm.) envoyer, chasser, empmnt^ non au latin cajptiare, mais au vieux-franQais
casser, chaffsery prov. cassar, tir^sde captiare (Grober, Arch., I, 542).
castell sm.; corn, et arm. castell; irl, caisell: z= cXstSllum (Kort.,
Lat.-rom.'). Le neutre a pass6 an ms.; le pluriel m^me est en -I: gall,
cestui (cestyll). Lib. Land., p. 163; corn, cestel; = *ca.stell'l.
casti, castizaff: v. castwy.
castr: castr march penis equinus; arm. castr ^en nerf de boeuf; haut-corn.
easten ijen. Den castret'inad %%cau
homme vigoureux, un mS,le (au figure ): castr = *CASTRUM (Kort., Lat.-rom., ciistro
chatrer): comme le fait remarquer M. Emault (^Mem. Soc. ling., VII, p. 97),
il y a la mSme distance (en sens inverse) entre castrare et castrum qu'entre
plumatus et plume. II se pourrait aussi que castrare ne ftlt pas d6riv6 d'une
racine cas couper, comme on le suppose (sanscrit, gdstram).
* C a s t "w y chS,timen t; non de castig-o , mais du vieux-franQais castoi;
castwy o ch§,tier est emprunt^ ^ castoier. L'armoricain castl est emprunt^ k
une autre forme du vieux-fran9ai8 casti, chasti r^primande. Costlier,
castoiier {Phil, de Beaumanoirf 185).
casul chasuble; v.-gall, casidheticc gl. penulatiis (Mart. Cap., p. 402, fo
13); vannet. casul (Cill. de K6r., Diet., casule sf.): casul estun terme d'6glise,
semi-savant, tir6 de cXstJLA: V. Part. I, ch. I, § 4).
cath sf. chat, chatte; corn. eat ?i=: cXtta; I'arm. caz, cas, vannet. cae'Ii,
sm. = cdttus (Kort., Lat.-rom., cattns, catta, Nachkag, 1740). Sur I'histoire
du chat, V. Sittl, Archiv., V, 133.
*cau creux, profond; arm. keo, vannet. ceil profond, creux (qtieu, Chfilons,
Diet., Cill. de K6r., Diet.'), Cdcus ne saurait expliquer le vannetais, ni
covus les formes des autres dialectes. Reste *covios qui ne pent §tre que
celtique (Grober, Archiv., I, 554, cOws et camis): cf. Part. I, chap. I, p.
74). L'armoricain cao cave est le frangais cave (pour (', cf. hrao beau, hao
boue, etc.).
caubal: v. ceubal.
caul pr^sure, lait caill6: = CO ag'lum (Lhwyd, coagulnm j.Grober, Archiv., I,
548, cOdg'lare, cSdg'lum. Cddgl'um a pass6 par *coogl, *o6gl, *coul, cenl,
caul (Rhys). L'armoricain caoulad est un d6riv6 du meme mot. Le vannetais
c&ulein, prendre par pr^sure, remonte directement k
CoAGL-AEE. %%10 %%
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(delwedd B8252) (tudalen 146)
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146
%%LES MOTS LATINS %%oav
oaf all cheval. Je n'en connais qn'un exemple en gallois, dans le Qorchan MaelderWf
po6me dont la redaction primitive remonte il'^poquedu vieux-gallois: Ouall ar
geuin e gavall Cuall sur le dos de son cheval (Skene, -4 w^. J., 11, p. 103);
arm. cavall rou8sin,dans le Catholicon. Ce mot se retrouve vraisemblablement
dans cap-caval (tSte de cheval) ^ pagus Cap-caval; Beuzec - Cap - Cavall. Cap
cavall pourrait dtre nn legs aux 6migr6s Bretons du roman d'Armorique; le breton-armoricain
en a I'^uivalent celtique dans Penmarch, Cavall suppose cdhdllns et non
oabdllus (Koit., Lat.-rom.^ cabdllUs). On trouve Cohallos sur une monnaie
gauloise, mals il n'est pas prouv6 que ce nom est le sens de cheval^ non plus
que Cavall, nom du chien d' Arthur. Le mot est probablement celtique.
cafn: v. comm.
caubal: v. ceubal.
ca'well s/., panier (Tal. ap. Skene, Anc, b., II, 203, 6; kawyllj ibid., 203,
7; v.-arm. cauel gl. cqfinns (gl. de Berne); mab-cauuelou gl. conabnla,
ibid.; caguel gl. corbem (Stokes, The glosses from Turin and Rome, Bezzenb,
Beitr,, XVII, 140, gl. du XII« si6cle); corn, cawel corbeille; I'armoricain
cawel n'a plus que le sens de berceau: cawell ■=. cXuella (gl. de
Cassel, CauuelUC).
ca'Wg w., coupe (Talies. ap Skene, Anc, J., II, 134, 24; 143, 24, kawc') = caucus.
On attendrait plutst en gallois caug. Aussi est-il pr6f6rable de tirer cawg
de cgcns = CAUCUS.
ca'wl chou; arm. caol, et col, Ik ot. la contraction s'est faite; corn. cawl
=r CAULis. Au lieu de carvl, on attendrait en gallois caul. Peut-Stre cawl
a-t-il st6 modifi^ d'apres I'anglais (^cauliflower); peut-Stre aussi remonte-t-il
k cnlis pour caulis,
ca'wn chaume (Bl. B. C, 47, 16, crin caun) = cana. A-t-il exists h cdt^ de
carina un doublet cdna? Cela %%oei
n'a rien d'improbable. On ne peat gu^re, en effet, snpposer une racine celtique
dans ce mot qui paratt emprunt^ par le grec xflevva aux langues s^mitiques.
ca^w^s sf. fromage; voc. corn. caus caseus; arm. ceus dans queuS' vez m^gue
(Cat hoi.'); v.-arm. eosmid gl. serum (gl. de Berne); caws, ecus (Kos) =
CASEUS avec la quantity classique (le roman suppose edsHui: Kort.,
Lat.'rom.),
ceau, c^o: v. cau.
ceaudet: v. ciwda^^d.
cebr: v. ceibr.
cebystr sm. , licou , chevStre; gall. moy.: kebystreu plur. (W. L., 1, 648);
v.-corn. cepister (gl. Oxf., 2); arm. cabestr et par etymologic du peuple
voyant dans cab' le mot courant cab tSte, bout, penvestr: cebystr, cabestr =
capIstbum (Kort., Lat.'ram.);ct. vieux-f lan^ais cavestre, kevestre (Aiol
(Anciens textes fr.), 4933, 5802).
cefesta (arm.) stre parasite (Le Pelletier, Diet.), de ce = coet de fest
=ifesta banquet.
caff: V. cyff.
cefin: v. cyffin.
cegid sf., cigUe; vieil-arm. cocit'Ou gl. intiba (gl. de Berne); corn, ceges
sm.; gall. mod. cegid; cegid, cocit = cuciTA et non ciouta.
cegin sf, cuisine; corn, cegin; arm. cegin, kigin = c5clNA (Kort., Lat.-rom.).
ceibr sm.,, chevron; voc.-oorn. keber tignum; v.-arm. a nin-ou vel cepriou
gl. laquearibus (gl. de Berne); cepriou gl. tignae (gl. de Lux.); arm. mod.
cebr, plur. cebrou, van net. cebriatt (sg. haut-vann. quibr): = cXpbio (cf.
capriunz, gloses de Cassel).
ceiros, ceirios des cerises: suppose une forme cBRliSA pour cSrdsia (pour
ceiros, cf. teirthon = tertjana) (Grober, Archiv., I, 544: cerSsia; Arch.,
1890, 36; sarde %%\. %%
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(delwedd B8253) (tudalen 147)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%147 %%oei
cariasa; Kort., Lat'rom.y cSresius, cSreaia^ cSrSsia; Nachtrag^ 1805, cerdsevs;
cf. W. Meyer, Gramm.f I, § 273); Thomas Richards ( A British Dictionary,
Dolgelley, 1816) donne line forme ceiroes qui supposerait *ciriesa, cSrettja?
si ce n'est pas une formation analogique post^rienre k eeiros.
9
♦ceis recherche, enqu^te = cgSTio (^quaestio). Ceis dans les Lois a le sens
de cristas pads (Wotton, Gloss.'), L'emprunt n'est pas certain. II est possible
que ceisio chercher, doive ^tre identifi^ avec I'irlandais oeisinij et eeiSy
avec I'irlandais ceis circuit, visite. Si I'irlandais ceis vient de *ked'ti,
on attendrait, en gallois, ces, mais Vi a pu s'introduire par ceisio, eesjo
(L'irlandais ceist semble emprunt6 en revanche k qaestio) (Stokes, on the
Metrical gloss., p. 51). Pour quaestio , on attendrait d ' ailleurs hmeist. ceithi'^ed:
v. caethi^^ed. celadur (arm.) sm., doloire = ♦C^LAToBlUM pour capiat
drinm , d^riv6 de caelare; haut-corn. celad polir avec le doloire. celcli: V.
cylch, celeguell: voc. corn, traduit par calix; corn, celegel sm., d^riv^ de
cSlfc-; cf. irl. cailech.
cell sf., compartiment , cellule, appartement particulier; dans les Lois, 11
est traduit par camera CW, Laws, II, p. 864).
Kn armoricain il a le sens de compartiment, particuli^rement dans une stable,
Gr. de Rostr., Diet.: logement des veaux, retranchement dans une stable;
kaelyad liieou plein ratable de veaux; Gr^g. de Eostr. restreint trop le sens;
or htcll en haut-cornouailles et bas-vannetais indique compartiment dans une
Stable pour veaux, moutons, cochons: cell = C|5LLA.
*cellid contribution, revenu; tir cyllidus terre soumise k un cens %%cem
{W, X., I, 168); M. Rhys a voulu tirer ce mot de collati, ce qui est phon^tiquement
impossible: v. collot. Oyllid paralt celtique; en armoricain ki lid a le sens
de germe, ce qui fait germer.
Kembre Cambric, mot savant tird d'une forme qui n'a exists que dans I'imagination
de lettr^s: Cambria (d'apr^s Cymro, *comhro). Mon mam Kembre Mon (Anglesey),
m6re de la Cambrie (Girald Cambr., Itin.). II est assez curieux de retrouver
ce terme dans la liste des comtes de Cornouailles du Cartulaire de Quimperl6:
Diles Heirguor Cemh'e, Diles le porte- parolede Cembre (J. Loth, Chrestom., p.
115; la liste du Cart, de Landevennec porte chebre que j'ai corrig^ en
chembre d'apr^s le Cart, de Quimperl6). Cembre ici, il est vrai, pourrait tr^s
bien representer le gallois Cymry (= *6*5w b^rHg-es), ce qui f erait supposer
qu'il a pu y avoir, en Cornouailles, un petit clan de Cymry proprement dits.
On pent se demander aussi s'il n'y a pas eu chez le r^dacteur de cette liste
une confusion avec Cambro: ar Gambro la rade d'Audierne, et probablement
autrefois, le pays circonvoisin. II semble, en effet, que les comtes de Cornouailles
aient st^ parfois distingu^s par le nom du pays qu'ils habitaient ou d'oii ils
^taient originaires: Gradlon Ploeneuor, Gradlon de Ploneonr. Gr^g. de Rostr.
qui donne ar Gambro pour la rade d'Audieme, appelle cette rade la Gamelle et
fait venir cambro de cambr 'Vor ! Cambro paralt bien compost de camm et de
bro. On attendrait camvro, mais le compost peut dater d'une ^poque oix on pronon^ait
camb et ou le b final appuy6 sur le b initial de bro aura dt6 un obstacle k
I'affaiblissement. cemenn: v. cymmyn. cemiaty cimiad (arm. et corn.) sm.,
adieu, cong6; corn, ovmmyas, cemeas, cibmias (Lhwyd); de COM- %%i %%
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(delwedd B8254) (tudalen 148)
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148
%%LES MOTS LATINS %%oem
MEATUS avec a bref, ce qui, joint au fait que le mot n'existe pas en gallois,
indique un emprunt post^rieur k r^poque romano-bretonne (Kort., Lat. - rom. ,
aihnmSdtns).
*ceiniii: ne m'est connu que par une delimitation de champs du Liber La7id.y
p. 126: dyr hyr cemyn^ au long chemin ? Si le mot avait ce sens, il faudrait
le faire remonter a un vieux-celtique *cammtno- (v. sur le mot roman
correspondant , Thurneysen, Keltor., p. 52).
cemma (arm.) ^changer =: cambi ARE (Grober, Arch.^ 1, 641; Kort., Lat,- rom.).
Le mot est donn6 comme gaulois dans le Gloss. d'Eiidlicher (^Beitr. ,Y1 J
227). N^anmoins, le gallois et le cornique ne le poss^dant pas, il est stir
qu'il a et6 emprunte au latin: v. escemm.
cengl sf.f sangle, ceinture; teii- keghil tres cingulas; hron-gegil cingulum
pectorale; torgegil cingulum sub ventre (TT. Laws, II, 888): keghyl = cengyl^
cengl. Cf. v.-corn. tor-cigel (Oxf., 2). Cengl = cingula. L' a r m. cenclenn
(c = s") est emprunte au fran^ais sangle.
centel: v. contell.
centr: v. cethr.
cenf aint sf. , troupeau , reunion; kenveint greges ( W. Laws^ II, p. 863); mot
savant, comme I'indique la persistance de Vn devant/et la prononciation/=r r
latin; du latin cOnvSntio. La forme cyfaint a un cachet plus populaire, mais
1/ indique aussi uh emprunt roman.
cerch: v. cyrch.
cerchat: v. cyrchu.
cerc'hen: v. cyrchyn,
1. cern (arm.) */. .- Kern ar vilin (Gr. de Rostr., Diet.) tr^mie du moulin
ou on met le bl6 == *cerna; cf. esp. zaranda, port, ciranda crible k ble, de
cernenda; c^rnXculum crible (Lucil., 27, 7) (Kort., Lat.-roni.'). Le haut-corn.
cerlen remonte 6videmment k cernen qui est ou un %%ces
singulatif de eern ou un repr^entant de cernenda,
2. cern (gall.) cst6 de la tdte; cernio donner de la tSte, comme le taureau; arm.
cern couronne de prStre, tonsure; qern an penn le sommet de la t^te (Gr. de
Rostr., Diet.). On a tir^ ce mot de corona, cq qui est impossible: V. coryn.
II semble bien qu'il ait exists, en latin vulgaire, une forme *cerna avec ce
sens; cf. I'italien cernecchio touffe de cheveux, de c^mtculum. Ce mot ayant
aussi le sens de crible, il est fort possible que la forme arrondie de cet
instrument ait determine cette Evolution curieuse de sens; ^Cf^rna aurait eu ainsi
les sens successifs de instrument a separer le bU, crible, couronne. Pour revolution
de sens, cf. arm. cant, van, bois de crible, dont le sens primitif etait
cercle du van, du crible. Si cern etait celtique, il fe.udrait le rapprocher
du gaulois cernunnos.
cemigell (arm.) sabot, toupie qu'on fait tourner avec un fouet (Gr. de
Rostr.,2?ic^.)=*CORNTCELLA, derive probablement de comic -, cormx qui a ete
confondue avec cdronis petite couronne (Kort., Lot,' rom.),
certhu lutter, concourir = certo, -are (Kort., Lat, -rom,').
cerwyn sf, , coupe , tonneau; v.-gall, ceroenhou gl. dolea (gl. k Juv.); voc.-corn,
heroin cupa; le mot se retrouve, en armoricain, dans le surnom du comte de
Cornouailles Concar: Concar cheroenoc ( CaH. de Land., v. J. Loth, Chrest,), Cerwyn
represente cerena {carina). II semble qu'il y ait eu confusion de sens entre
carina et carenum, caroenum, du grec xotjootvov vin doux, cuit (sur carina,
Kort., Nachtrag, 1665).
cerz (arm.) certain, certes =r CERTUS, CERTE (Grober, Arch,, 889 , 381).
cest sf,, ruche, panier d'osier, %%V %%
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(delwedd B8255) (tudalen 149)
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DANS
LES LANGUES BRTTTONIQUES. %%149 %%ces
panse; arm. ce^t ruche = cIsta: cf. cist.
cesten, cestin (arm.) chS,taignes; singulatif cist in -en; cesten r= cisTANEA
(Kort., Lat.-rom.^. Le gallois castan est modeme.
*cethr grand clou, pointe; plur. cethron (Tal. ap. Skene, Fovr anc. hooks,
II, 122, 7; Ket{h)rawl foret (JW. Lares, 6829;) corn, center; arm. centr
^peron; kentramri ^peronner, aiguillonner; irl. cinteir: oeth, centr =
cbnteum ou un vieux-celtique cenQf^tro-n, grec xsvt/)ov. Le latin est
emprunt6 au grec (Kort., Lat.-rom., c^ntrUm aiguillon). II n'est pas siir que
le celtique soit un emprunt.
ceubal bac, gabarre; v. -gall. eovpal dans Covpal-va, Lib. Land., p. 142;
v.-arm. caubal gl. lembint (Gh de Berne); Camp cauhal'hint (Cart. de Redon,
J. Loth, Chresto7n.,-p. 115). Oavbal, coupal =: *caup1lus (Aul. Gtelle, I,
25, 5, cavpuli; cf. Isid., Orig.f 19, 25, caupilvs^.
ceudawd, ceudod sf., creux, concavity, poitrine; arm. moy . coudetf caovdet
esprit, coeur; v a n n e t. ceudaitt concavity (Cill. de K6r.,
J)ict."): = CAVITATEM.
ceudet, keodet: v. ci^^da^^d. Christ: v. Crist, christeii: v. crista^vn.
cib */"., coupe; arm. cib coque, pot; cercle de fer en forme de boite qui
garnit Tinterieur du moyeu d'uiie roue; de mSme les cercles de fer sur lesquels
toume la traverse d'un puits cib = CUPA (v. Part. I, ch. Ii, § 3).
cibell (arm.) cuve, baignoire (Gr. de Rostr., Diet.) = cUpella.
cibellyn ciboule: ne peut remonter k cepUlla, mais suppose cep-Hla. Cependant
i pour e est douteux en gallois (cf. cinmfv),
ciniaw, cinio inf. et .mbt., souper: = *cenia-re ou ddriv6 de CTvyn = cena:
v. coen (cf. Part. 1, ch. II, § 5, C I). On peut se demander %%cla
si le voisinage de;/- n'a pas eu sur e un efEet analogue & celui qu'a produit
le contact avec une gutturale en frauQais: brebis, gSsir (sur e dans cette
situation en franpais, v. Cornu, Romania, VII).
cis soufflet =: CISUM (cisuvi pour ccBsum, Grober, Arch., I, 546). Dans les
gloses d'Orleans cis glose adustio' nem. Ce terme ^nygmatiquc est ^clairci
par un passage de la vie de S. Lupicinus (^Acta SS.): aceisio semble
^quivaloir k adustio (Otto, Addenda lex- lat. Archiv., 1885, 110). Cis, il
est vrai, dans les gloses peut porter sur tout le passage, cf. gall, mod.
chwarau cis cas jeu oh la personne frappe, poursuit les autres jusqu'^ ce
qu'elle touche quelqu'un.
cis&U (arm.) ciseau = cisJllus (Grober, Arch., I, 546).
cist boite, coffre = *cTstX. Le latin ne connalt, je crois, que cXsta qui a
d6j& donn6 cest.
ci^vda^vd, ci^v^dod sf., cit6: = cIv(i)TATEM: arm. moy. queudet; eoz-quendct
vetus ci vitas, charte de 1497 (J. Loth, Chrest.), le Coz- Yaudef pr6s
Lannion; ar Gueaudet (Gr. do Rostr., Diet.).
Ciwed af., cit6 = CIVITAS.
♦claou (arm.) ferrement, bout de fer = CLAVUS ou mieux CL9VUS (Grober,
Archiv., 1886, 547). La forme clean (cleo) (Gr. de Rostr., Diet.) tout
I'attirail de la charrue = clov-i (Cill. de K^r., Diet., clehnage). Gall. clew-yn
tumeur douloureuse, clou (citd par Rhys, W, W.) Si le mot n'est pas emprunt^,
il a sfirement st6, au moins dans ce sens, influence par le latin.
♦clasc (arm.) chercher. Ce mot a €t6 rapproch^ par Le Pelletier du gallois
easglu, recueillir, ramasser; Davies donne en effet un doublet cla»gu. M.
Ernault {Mcmoire de la societe de ling., VI (1889) tire ces mots de
quaesicnlare, ce qui n'est pas h la grande rigueur en soi impos- %%
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(delwedd B8256) (tudalen 150)
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150
%%LES MOTS LATINS %%ole
sible. Mai8 sans parler de d pour ^ , du fait qu'aucnne forme analogue n'a
st^. mentionn^e dans les langues romanes, la forme claso qui paralt confirmee
par le doublet clasgu (cf. gall. mod. clasg amas, collection) ne s'y pr^te
gu^re. De plus, il existe une forme cornouaillaise clas^ vannetais clac'h
avec le mSme sens, avec cette difference que clasc est un inchoatif . II
semble done qu'il ait exists en brittonique deux verbes, I'un simple derive
de clatt-, I'autre d6riv6 de la meme racine et incboatif k I'aide du suflBxe
-SCO:
*cledr jj/., barri^re, grille, bardeau, cledr llaw la paume de la main; cledr
y ddwyfroa le sternum; arm. moy. clezr barres transversales, sp6cialement
d'une charrette (Gr, de Rostr., Diets); haut-corn. clerad barres du fonds de
la charrette; arm. mod. cUren principale piece de bois dans I'assemblage des
perches dont on fait les claies. M. Rhys le tire de clatrl (du grec x^adpa)?
On attendrait en gallois cleidr, ou mSme clawdr = cldtri.
Clemuis n. propre = Clemens (Lib. Land.); emprunt eccl^siastique, postdrieur
a la chute des syllabes finales.
Qleteirou: v. -gall, glose crotvlarum (Mart. Capell.); cleteirou suppose
crotalia (Kort., Ldkt.-rom.. crO' talum hochet, cr6celle).
clezr: v. cledr.
clew^yn: v. claou.
cloch */"., cloche =cl5cc A; corn. cloch^ cloh sm.; voc, corn, cloohy clocca;
arm. cloch sm. L'origine de ce mot est obscure.
cloarec (arm.') clerc; voc. corn. cloircc clericus; irl. cUirech: =
CLEBlCUS.
cloed, cloued: v. clwyd. cloer (arm.) leclerg^, irl. cliar:
= CLERUS.
cloff boiteux; v.-gall, clopp (orthogr. stymol.) MaHguic Clopp (Ge%%coe
nM. dv X« gieclCf J. Loth, MaHn.f II, append.); voc. corn, clqf clsiudua: =
clSppus (Kbit., LaL-rom.), Le comique cloppec est form^ ou refait sur le f
ran^ais eloper. . cloge: V. cogloa.
clwyd sf., claie, barri^re & clairevoie: dor-glwyi porte k claire-voie (^W.
Laws, I, 721) dor-clMit (Lib. Land., p. 146); voc. corn, cluit cleta; arm.
cloed, cleud claie, ouvrage d' osier k claire-voie servant k fanner I'entr^e
d'un champ; cloed-clezr (Le Pelletier): clwyd = CL^ta. Schuch., Vok., I, p.
192, tire le moyen latin cleta de crates, ce qui paralt fort douteux.
L'origine de cleta ^tant obscure, 11 est difficile d'etre affirmatif sur la
question d'emprunt.
coal^ein: v. coaza.
coan: v. coen.
coar: v. cwyr.
coarais: v^. carawys.
coarell: v. coazrell.
coaza (arm.) i»/., diminuer k force de bouillir se consumer; vannet. coahein
s'^vaporer, s'en aller en vapeur (Gill, de K6r., JHct.):• = c5cT-ARE (Kort.,
Lat.-rom.; cf .vieux-fran^ais coitier cuire avec soin).
coazrell, coarell (arm.) sf., semelle, piece de cuir qui fait le dessous d'un
scalier (coazrell moy. arm.): = QUADRjcLLUM (Kort., Lat.-rom.; cf. ital.
qiiadrello, vieux-fran^ais carreau),
cobyr cuivre; corn, coher; emprunt^ k I'anglais copper, ou plus probablement
k cdprum pour cuprum (Kort., Lat.-rom., c6priim).
coch rouge: emprunt^ au latin? Coccvs se trouve dans les Inscr, Brit. Lat.
cochl: V. cougoul.
coen (arm.) */"., souper; corn. coyti, c6n: z= cena; d^riv^ gall. ewyfi'Os;
compost an-cwyn friandise, desseit, repas.
coer: v. c"wyr.
coes sf., jambe = OOXA (Grbber, %%
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(delwedd B8257) (tudalen 151)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%151 %%ool
Arch., 1889, 383): v. Part. I, ch. i, § 3.
coeth raffing, aa physique et au moral; anr coeth aumm coctum; Kymraec coeth
du gallois raffing (jB/. B. C, 6, 13); coeth = coctum (Kort., Lat.-rom.') cf.
coahein,
coezaif: v. cwydd.
coff corps creux; d'apres Pughe, ventre; Silv. Ev., Engl.-W. Diet, ne donne
que le premier sens. L'arm. cofff cov n'a que le sens de ventre. On tire ce
mot de cGftnus, ce qui est impossible: cofimis etlt donn^ en gallois ceffyn,
et en armoricain ceffen ou coff en, L'armoricain co^pourrait Stre emprunt^ k
un frangais populaire eoffe pour coffre, mais pour le gallois, cette
etymologic d^j^ hasardeuse est pen probable.
coffes: V. cyffes.
cog cuisinier: v.-corn, coc gl. pistor (j^, Oxf., 2); voc. corn, cog cocu8=c9cu8
(Grober, Arch., 1, 749).
*COgloa «/". (arm.) cuiller k pot; var. cLoge, cogle (= cogloe^. II est possible
que ce mot remonte 4 c6c(h)Udre. II a pu Stre d'abord cocloer, cocloar (cf.
crouadvr --=. creatura), mais I'^tymologie populaire s'eu est mS16e et a vu
dans la terminaison le mot indigene loe, loa cuiller; de 14 Torthographe
kok-loa. Haut- cornouaillais er ghgad, la cuiller k pot.
colc'hed: v. cylched.
collel: V. cyllell.
COllot: vieil-arm. glose trihulatorio ( Old- Bret, gloss.): = coll Jta impst
(Du Cange).
COlo (arm.) svi., paille, tuyau de bie. Le vannetais a cot^ de calavr a aussi
colo et colon que Gill, de K6r. traduit par paille de bl6-noir. Colo, colon
doivent Stre rapprocb^s du gallois colof sf., tige de bl6, plur. colof-au.
Colof et colon ne peuvent remonter directement k cnlmns ni citlmen. A-t-il
exists une forme culun\us on *columen, influenc^e peut- %%oom
Stre par columna? Le vieux gallois calamennou appuie I'hypoth^e de columen;
calamenn-mi pluriel suppose un sg. calamen, imitation de columen (Cf. arm.
moy. Caer-goloff, J. Loth, Chrest., p. 199; charte de 1249) ?
colomen 4/1, pigeon; arm. colom; van net. clom sf.: = col^mba. L 'armoricain
coulm sf. remonte aussi au mSme mot, mais doit I'assourdissement de son d 4
sa mise en position ( - / »i - ) par retrait d'accent (v. Part. I, ch. II, §
2). Le nom propre Columha est conserve dans le nom de la commune de
Plou-goulm (Finist^re).
colof: V. colo.
colof n sf. colonne; gall. moy. colof yn (Bl. B. C, 40, 5, colowin^, plur.
colof neu (Tal. ap. Skene, Fmir anc. hooks, II, 174, 7; 110, 24): = Columna
(Kort., Lat.-rom.),
Colroet (arm.) nom de lieu: Lis Colroet (Cart, de Redon, IX« si^cle) colroet
= cOlyretum pour coryletum 1 (Kort., Lat.'rom., cOlyretnm, cOryli' tvmy, cf.
Le Couldroi en Tint^niac (Cart, de I'abbaye Saint-Georges).
colun: Cair colnn, probablement Colchester: = c5lonia. Collna chez BMe
(^Hist. Eccl., II, 17; dans Lindocolina (colonia Lindum) repr^sente la
pronoociation galloise de il tres voisine d'i: cf. Dinoot chez B6de = gall.
Dunot = Dondtug (v. Part. I, ch. I, § 1 B).
*conim (arm.) sm., auge, piene ou pi^ce de bois creuse pour donner k manger
aux chevaux. Comm ne saurait §tre rapproch^ du gallois cafn, comme lefait
Thumeysen, Keltor., p. 55, note. L'^quivalent de cafn est caoun qui a le m§me
sens. Comm n'est pas emprunt^ au roman comho. Ce mot se retrouve en
anglo-saxon sous la forme cumh dans une charte d'Offa. de 791- 797: cumh
fulne wellsces alod une mesure pleine de biere galloise ou bretonne (Earle,
Handhook to land %%
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(delwedd B8258) (tudalen 152)
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152
%%LES MOTS LATINS %%com
charters^ p. 311). II est clair que c'est un mot empmnt^ au brittonique. Comm,
cumb ont un rapport certain avec le gallois cwm valine, et sont bien
celtiques. L'armoricain coinb valine est emprunt<i au roman on au fran^ais
combe. Cf. irl. cum, que M. Whitley Stokes traduit avec hesitation par vessel
(^On the metr. gl., p. 58).
commazr (arm.-moy.) comm^re^ forme savante, eccl^siastique, tir^e de commuter
QcOtnmdter); coumaer (Gr^g. de Rostr., Diet.).
compazr (arm.-moy.) compere, forme eccl^iastique et relativement r^cente de
c&mpdter; arm. mod. compaer (Gr6g. de Rostr., Diet.). Cill. de K(5r.,
Diet., p. VII, cite comme exemple de mauvais breton compadr (com padre) usit6
a Quiberon, k cste de la forme selon lui correcte de compaire (pron.
eomp(ir). La forme eompadre a peut-Stre st6 emprunt^e par les marins a
I'espagnol.
compoes: v. cymniTvys.
cone (arm.) coin: campus nuncupantem uneonc ( Cart, de Redon , J. Loth,
Chrestovi., p. 120). Un texte de fc79 donne concns dans le sens ^angulus ( Du
Cange ) cf. gall. congl = cone(^C)lus.
conicl, connifl sf. (arm.), lapin, cunie'lus (Grober, Arch., 1889, 384). Ce
mot a ^t^ probablement influence par le f ran^ais connil:fl dans connifl reprdsente
pcut-Stre la spirante g (jDonigV) qui a exists avant la reduction du groupe
gl k il. Le haut-vannetais coulin repr6sente le vieux-fran9ais eonnin; le bas-vannetais
covniff est pour eounifl.
contell (arm.) sf,, couteau. Ce mot ne pent remonter k cultelltis qui etlt
donn6 caoutell (cf. caoutr z= cultrum). La forme du haut-vannetais quentele
(pron. kentSl, Cill. de K^r., Diet.) prouve aussi que contell ne sort point
du franQais covtel. II ne reste gu^re qu'une hypoth^se pos- %%cor
sible, c'est que contell, Jtentell, repr^sente
ellntSU%is,ioTm^cojixixx.e{Append, Probi, Keil, Gramm. lat., IV, p. 97). Le bas-vannetais
et le haut-cornouaillais coutel sont empruntes an fran^ais.
contrell: v. cythra^wL
cordd se trouve avec le sens de mouton dans le compost cordd-lan pare k
moutons; corgi chien k moutons; corn, corlan sf, bercail, bergerie; cordd =
c(h)5bdus (Grober, A rchiv., 1890, 52; chez Varron, ehordus est un agneau n^
tardivement).
corff sm., corps, cadavre (Davies: corps sans la t§te, tronc); corn. corf; arm.
corf =r CORPUS; cf. irl. corp.
corn sm., come, come k boiie, angle, coin; v o c . corn, tolcorn linthuus;
corn trompette; vieil-arm. corn gl. scipho (Old-Bret. Gl.); irl. corn: z=
c5rnu (Kort., Txit.'rom,, classique cOrnu). La forme celtique correspondante
avaita: xa/ovov trom- l)ette gauloise d'apr^s Hesychius; gall, et arm. cam
come de pied de cheval.
comicell sf, chalumeau, yanneau: = *C0BNiCELLA ( Owen Pughe, Diet.); cf.
'cyrnicyll encom6, cocu; bas-vannetais comigell, cernigell vanneau.
cornigl: vieil-arm or. gl. comix (Gl. de Berae) = c5bnTc'la, Cf. eernignell.
coroll: V. carol.
corof, coref ^., arQon; le second de corof est une voyelle irrationnelle;
cor^dans les Lois indiqtie une division de la salle (W. Laws, I, 20). Corof,
corf repr^sente corbus, eorHs ou *curba, Le latin du moyen-d,ge corbum a ce
sens. Est-ce un sens derive de cor bis ou de curmis, corbus?
II a existe en fran^ais un mot corbel avec le sens d'ar^on, comme le prouve
I'emprunt armoricain cot' bell ar9on (Gr. de Rostr., Diet.),
coron: v. coryn.
corphorol corporel; corphori former en un corps: derives de eHr^ pOre: cf .
pour le cas oblique, tymmo'Tm %%
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(delwedd B8259) (tudalen 153)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%153 %%oor
corruui: v. carrai.
coruziy coryn tonsure, sommet de la tSte; moy. gall, corun corona sacerdotalis
(Wotton, fi'^o^*.); variante cyryn (Lhwyd, Arch,); voc. corn. ciirun ruy
corona regis; ar m . cnrun: = COBoNA. Ourun a st6 pr^c^d^ par corun (cf.
cusnl et eiisily mn^ul et nie»iir; munut et minut). Cf. irl. cardin. On a
ramen^ aussi a corona le mot armoricain curvn tonnerre; la forme cndurun (Gr.
de Rostr., Le Pellet.), rend ce rapprochement invraisemblable.
costady vieil-arm. dans costad
alt gl. CBditui CBCclesiarum ( Old-Bret.
Gl.'); mot d'origine savante, cl6ricale,
tir6 de custodem (Kort., Lat.-rmn.,
eustosj custodenC): v. Part. I, ch. i,
§4-
* costio m/., coiiter; emprunt6 d'assez bonne henre au fran9ais par I'anglais
(Tal. ap. Skene, Anc. hooks, II, 190, 11). coucHi: V. cwch. coudet: v.
ceudawd. coueza: v. cwyddo. cougoul (arm.) am., coule (Gr. de Rostr., Bict.,
cape d'homme) 3r c ij- CULLUS (Kort., Lat.-rom., cuculla, cucnlliis et
cuculld, cucullus); cf. irl. cochuil au sg.; cocaill nom. plur. (Stokes,
Lives of Saints), Le mot est d'origine gauloise (Juvenal, 8, 145), mais est
certainement venu aux Bretons par le latin, I'Eglise. Le gallois possMe un
mot cochl manteau, qui suppose *cScc'la. Aurait-il quelque relation avec
cucullusj coulm: y. colomen. coultr: V. cwUtr. coumoul: V. C"wmrol. cousc:
V. cwsc. ♦couzoing (arm.), coing (fruit); emprunt^ au prov. cozoing ou
k un vieux-fran^ais *codoing (^codoing de rOtmeus = cydonia (mala), d'apr^s Kort.
, Lat. - ram. , ou cotonia = xu^wvta, Weise, Griech. worter m lat,). %%ere
cova (cornique^, inf., = ci^b-aBE (Stokes, Miscell, Corn. Beitr., V, 448,
tir6 de Gfvr, an hys v. 1848: le sens est douteux). coveint: v. cyfaint. *cras
raccomi, dess^ch^, corn, et arm. eras. M. Rhys le fait venir de crassns. Le
sens qui pent k la rigueur se rappracher du sens latin, ne plaide pas en f
aveur d'un emprunt (lat. classique crdsstis; lat. vulgaire^ crassus Kort.,
Lat.-roni.).
cravaz (arm.) sm., civi^re, brancard; vannetais gravah (sf.) cravacz'rodellec
brouette (Gr^g. de Rostr., Bid.)] comique gravar roz (= grarach, gravath
rod); cravaz, <?rflt'ac A = vieil-arm. * cravat h^^CRAB ATT DM (Gr^g. de
Tours, grahatto, Bonnet, Le latin de Grig, de Tours, p. 136, 3); lat. class,
crahbatus; lat. vulgaire gr&hdtus, d'apr^s Kort., Lat.'rom.; il a dii
exister une variante populaire cr&hdttujt). Le mot est donn6 comme ins.
par Le Gonidec, mais en haute-cornouailles il est f^minin et suppose
grahatttis comme le vannetais. L'erreur de Le Gonidec, si e'en est une, vient
de ce que dans certains endroits il est difficile de distinguer entre le son
e'h du mot masculin commen^ant par o pr^c6d6 de I'article, et celui du g spirant
dans le mot f^minin 6galement pr6c6d6 de Particle; il faut une oreille
exerc6e pour distinguer entre les spirantes surtout suivies d>: nr a'hraou
(masc), ur c'hramjaz (f4m.). Dans la plus grande partie de la Bretagne
cependant, les deux sons different sensiblement.
creadur sm., crdature, homme ou femme = cbbatuba (poui* 9 =d non accentu6. Part.
I, chap. 1, § 5, C. II). Le changement de genre est dfi a une confusion entre
les deux suffixes -atnra, atqrium, aboutissant egalement k adur; pluriel
gall. moy. creadnre\i (Bl. B. C, 42, 16); creadwt^yeu (Tal. ap. Skene, Anc.
hooks, II, 159, 16); voc. corn, croadur %%
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(delwedd B8260) (tudalen 154)
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154
%%LES MOTS LATINS %%ore
Cloture; arm. croadnr^ crovadur, van net. croedur: M s'est contract^ en oe^
oa. En armoricain actuel, eroadur a surtoat le Bens di^enfant. Le mot est
^galement mascnlin.
crea^rdr cr6ateur; moy. gall. • creawdir (Bl. B. C, 8, 18); creawdyr (Talies.,
Arte, books^ II, 159, 6) = creawdr = crkLtob,. Le mot du voc. corn. creadoTf
creator^ est de formation savante ou est pour creadrvr avec terminaison
brittonique.
crehyllys (corn.) participe , 6branl6; var. cryhyUys, M. Whitley Stokes le
fait venir de cOrrOtHldre ( Kort . , Lat. - rom . ) par cerytlyg , * cryyUys.
La forme interm^diaire manquant, il est assez difficile d'etre affirmatif sur
I'origine de ce mot.
creiz (arm.) crale; ne vient pas de creta (Kbrt., Xrt^-r<»OT.),mais d'une forme
romane *creda (v. Part. I, ch. I, § 4).
♦cretat (arm.), cautionner, garantir; n6 par suite du rapprochement du
celtiqne crSdi avec le latin credit-are {cred*tare). Une formation purement
celtique est cependant possible: la sourde s'explique devant 'Ot^ cf. lacat^
etc.
cretuis, cr^toise, v.-arm. gl. cressa (^Gl. A Eutychius) = cebte(n)si8.
creu, inf,^ cr6er = gbe-are.
^crisa, criza (arm ) raccourcir, retrousser, froncer, rider; crisa ar goeliou
prendre un ris (Gr. de Rostr., Dict.y, ride de cr^pe grUereah (Cill. de K6r.,
Diet.). Ce mot a-t-il quelque rapport avec crhsare ?
cris crodte = cbusta? Je ne le connais que par Owen Pughe.
* criski, creski, crescat croitre; cresk croissance. La quantite diffdrente
de la quantity latine {crescat suppose crSsc' et non cre-sco) est une premiere
pr^somption centre I'emprunt. II faut cependant lemarquer que ni le gallois
ni le comique ne possMent ce mot. On pourrait peutStre songer, au cas od le
mot serait celtique, pour la racine, 4 un rap- %%oud
prochement avec le gallois crys rapidity; crysiOf dychrysio se h&ter,
dont Torigine n'est pas claire.
Crist Christ; corn. Crigt; arm. Crist = Cristus. Le vannet. Orau&t a
peut-§tre pass^ par Christ, Crwist. cristawn chr^tien; moy. gall. cristarcn
(Bl. B. C, 12, 6; oristonogion les chrstiens, ihid,^ 37, 4); var, cristiawn;
corn, cry sty on, cry sty en; plur. cristoniony eristenyon, eristU' nion^
crestiuLnian; arm. ertsten ' (= criston = criston): haut-vannet. cricheine;
bas-vannet. crtttan: cristawn, cristen = CRIST jSnus (bas-vannet. an (a
nasal) = on vieil-arm. i fantan '^xir fentan ^ f ant on; Ri-walan:=r
RirvaZlon; KeV' oualan = Xaevgrvallon, etc.).
criz (arm.) era, cruel, vannet. cri: = CBUDUS. Le gallois cri vert, rude
(I'armoricain aussi a le sens de vert) ne permet guere de douter de I'existence
d'une racine celtique eru", Mais il est fort probable que rarmoricain
cri^asubi I'influencede crudvs et lui a pris sa terminaison. croazell: v.
croes. croea: v. creu. croeadur: v. creadur. croes sf., croix; voc. corn,
crms crax vel staurus; moy . corn, crows; arm. moy. croes^ croas; arm. mod. eroas;
vannet. croes: = CRUX (v. Part. I, ch. I, B, § 3). D6riv. arm. croazell dans
digroasell reins, hanches. crog sf, hart, pendaison. En gallois ci'og a aussi
le sens de croix (Bl. B. C, 14, 9; corn, crog; arm. er(nig hart; crovga
pendre. Crog, orotig = CRUCBM; cf. irl. croch.
Le cornique cregy pent §tre d^riv^ de crog, mais aussi remonter directement k
cr&cto (Kbrt., Lat.-rom.). croug: V. crog. cuddigl chambi e k coucber,
appai^tement retire; mot savant tir^ de c&btc&l&tn. L'^change
entre les spirantes labiales et dentales a ^t6 id favoris6 par un
rapprochement avec %%
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(delwedd B8261) (tudalen 155)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQDES. %%155 %%onr
la racine cvddqui emporte I'id^e de cacher (Pour recharge des spiratites, cf.
Caerdyf et Caerdydd (Cardiff); dydd lau et dyf lau^ etc.); cf. irl. cvbachal,
cur souci; douleur morale et physique; coup; euro frapper au sens physique:
=CUBA. Le Pelletier donne un mot armoricain cui; hors d'usage, et quMl
suppose avoir le sens de charge pastorale et peut-§tre de pasteur (cf .
fran^ais cure). Cur en moyen- armoricain a ordinairement le sens de sotici,
soin,
curun: v. coryn.
cusyl sin., conseil; v. -gall, cusil gl. consilium (Gl. d'Oxf., I); gall. moy.
cu8syl (Tal. Anc, Books, II, 180, 26); voc. corn, cusid; arm. ousul; ens^dat,
cusulyat chuchotter (Gr. de Rostr., Diet,); arm. mod. cftzul (pour
assimilation de f ^ m d'une syllabe voisine, cf. munut, burzvd, eunm): cusyl,
cusul =
C6(N)SlLlUM.
cufydd coud^e; gall, du sud cyfydd; ce mot n'est peut-^tre pas d'origine
savaote. Ce serait un emprunt bas-latin ou plutst roman, post^rieur k T^poque
romano-bretonne, fait au moment de Taffaiblissement des t^nues
intervocaliques en roman: eufydd pourrait venir de *eobidu pour e&bttus,
H montrerait en m^me temps =u, exemple unique dans les emprants.
cwch sm. canot, tout vase rond; arm. coue'h couverture de ruche, consistant
en un toit en paille dispose en forme de c6ne. Owch eoiie^h supposent ♦coccus.
Coeca existant, le mot pent §tre emprunt^. Ce n'est cependant pas 8ti, (v.
Part. I, ch. ill, § 4 C).
cwlff, clwff sm., bonne tranche ou moroeau de quelque chose (Rhys, W, W.): =
COL'PUS pour eol(a)p(h)us (Kort., Lat,-rom.). Le bas-vannetais connatt un mot
seloufat qui a le m^me %%cyf
sens: Vs est tr^s f acilement explicable dans le groupe el initial: selass = fran^ais
classe, etc. Mais il est fort possible que ce mot ait st6 influence par
scllippus coup, pour stloppus.
cwll estomac; ordinairement eylla; cwll est donn4 par Owen Pughe et Silv.
Evans, Engl. Welsh Diet.: = COLLUM ?
cwlltr sm., coutre = cCltbum. Lc mot est conserve, en armoricain, dans le
vannetais qukiidr (Cill. de Ker... Diet., queudre: v. au mot eharrue), et
ailleurs dans le compost contell- gaoutr (Gr. de Rostr., Diet.). L'armoricain
eoultr est le f ran^ais eoultre.
*CMrmwl, cymmMrl sm., nuages; arm. eoumo^il, van net. camoul; corn, comolee
nuageux. On a tir^ ce mot du latin eumtUus, ce qui est phon^tiquement impossible.
On ne pourrait, en effet, expliquer Vm de ce mot. On conceit eumb'lus pour eum'lus,
mais non cumbulus avec u stable. Ce mot semble avoir une relation avec
I'armoricain coumm vagues de la mer.
cwsCy cwsg sommeil, et m^me, d'apres Ow. Pughe, stat de repos; corn. evse.
Ces mots sont tir^s du verbe: gall, cy^cu plus anc. ^cwsc'U; corn, cosce,
cvsee; arm. eousket dormir: = QU(i)ESC-0 (Thurneysen). Omesc' est devenu
couse comme gwesper, gosper et gousper. Pour la chute de i dans -ie-, v. Grober,
Archiv., 1890, p. 46-2o: cf. parrmfd,
cwyr sm., cire; voc. corn, coir cera; corn, cor sm.; arm. coar, van net. coer:
= cerus. On ne pent supposer cera; le changement de genre ne s'expliquerait
pas. Le grec Tcnpoi a pu amener par une imitation de terminaison un
changement de genre. Cf. irl. c6h\
cybydd avare: = cupfDUS (Griff. Rob., Gramm., p. 103).
cyff sm., tronc; cyff elusen alms- box (Silv. Ev., Engl. W, Diet.); arm. keff
souche, tronc, tronc d'6- %%
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(delwedd B8262) (tudalen 156)
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456
%%LES MOTS LATINS %%cyf
glise: = cXppus pour le classique cippva (Kort., Lat.'Vom,).
cyffaith: Davies: alutarium^ liquor qiiem coricU perficvmdis adhi- bent; =
c5(n)fkctio. Le Pelletieren a rapproch^ 4 tort raimoricain ro7vrz lessive. Le
comouaillais cov4 montre que z n'a pas la valeur d'un tlf. Pour le sens, cf.
vieux fran^ais a/ait tannerie, lieu ou on apprSte les cuirs.
Cyffes «/"., confession; arm. roffrs action de se confesser, var. covra coca;
gall. . cyffeHu confesser, se confesser; arm. coffesat, covfissat , coesat^
caousat: cyffcft^ coffee sont tir^s de co(n)f emtio, Le timbre o et I'absence
d'infection vocalique montrent suffisamment que c'est un emprunt savant et
eccl^siastique. Cf. irl. colhse.
cyffin confins, limite: = co(n)fINIUM. Le mot est conserve, en armoricain,
dans certaines expressions du moyen armoricain: e qucffiji aupr^s de; da
krjin an hloaz man au bout de cette ann^e (Le Pellet., Diet,): qui fin an
Drindet parents, allies k la Trinity.
cylch *w., cercle; arm. kelc'h cercle, cerceau: = ciec'lus pour clrculus.
Cylch a dans les Lois Galloises un sens' particulier (v. Wotton, Gloss.),
cylched 4/*., coite; v.-gall. eilcet gl. tapiseta; v.-gall. cilchetou gl. vela;
v. -arm. colcet gl. agipam (gl. d'Orl.); arm. mod. golclied pour col&hed,
van net. golhatt^ golhiett, goyet; irl. colcaidh: = culcIta (Kort.,
Lat.,-7'om.').
cyllell sf., couteau; voc. corn. collel sf.; cyllell = CULTSllus (Kort.; Lat.
rom.). Le changement de genre est dt 4 la terminaison: -ell est f^minin =
•tlla; yll masc. =: rllO'S. Cf. contell.
cymhar, cymmar: v. cymharu.
cymharu, cymmaru s/.^ comparer: =iCOMPAE-0. CyniTiar^ cymmar compagnon,
partenaire, conjoint, en %%oym
est tir^, ou fonn6 directement de com + par ■=. parem: v, par.
cymhell, cymmell m/., contraindre: = C(5mp^ll-o; galL moy. kymhell (Bl. B. C,
39, 27; W. Laws, I, 124). C'est un terme juridique: significat idem quod
forenses nostri districtioneni vocant, captumm nempe bonorum rei in actoris usum
(Wotton, Gloss."). Cf. cymmellawr.
cymhellaMrr ou cyminellawT, cymellwr: ^quivaut dans les Leg. Wall, k canghellawr:
(W, Z., 11, p. 769; Kcmellwr^ ibid., constrictor); d(5riv^ de cymhell,
cymhlethu, cymmhlethu inf.^ embrasser: de COMPL^ct-oe (d'apr^ Griff. Rob.,
Gramm.y p. 110). Ce mot a dans les dictionnaires le sens d'«*- trelacer, ce
qui fait supposer qu'il est form6 sur pleth avec le pr^fixe com: V. pleth. 11
faudrait en tout cas supposer complett'or.
cyminhlith emm&l^, confonda: = coMPLtcTus = complicitus (poui" ith =
ict'j V. Part. I, chap. il).
cymhlyg, cymmhlyg compile - = complXcem.
cymhorth ou cymmorth: y^ porth.
cymhw^ys, cymm-wys de mSm<^ poids, convenable: cymmaint eym- — ' mn^ys de
m^me taille, de m§me pole (expression proverbiale, Ow. Pughe. Diet.)] corn,
compos (= compoes), compes, compys 6gal, droit; an compoes, compes uni, 6gal,
qui n'est::;^^ pas raboteux; van net. cafnpouiu egal en poids; de com + poes,
01 de cnmpe(n)sus form6 d'apres com — ' - pe(n)so. D6riv6s: gall. cymmwyMder^
"^ corn, composter (= compoesder) ^ ordre, r^glemeniation.
cymmum communion: = coi mTTnio (Bl. B. C, 7, 19; 5, 13; Tj Anc. B.^ 201, 25).
Cymmun a pot (Equivalent celtique, en gallois, cy) (cmn, + un = vieux
celtique *<
cymmyn confier, recommander %%
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(delwedd B8263) (tudalen 157)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%457 %%cyn
par testament; corn, com' cemmyny; kemynna, id.; arm. I mander. faire savoir
par :e, enjoindre: = commend-o. coin a fendre le bois: = rs ou ctfNJUS. ghaTVS
conseil, terme juri-
m y. g a 1 1 . hcghaus er hanlvr .t du plaignant (W. Laws, I, compost du
celtique con et de
hemlu inf., contempler: = MPL-OE (Griff. Rob., Gramm., ). Mot tir^ des livres
et pen
h-wyso , cynn-wyso serrer )le, unir stroitement: = CON- 3-0. Ce mot est
peut-Stre diff^- 3 cynnn^s contenir, et aussi ;re, laisser (Th. Richards, A h
Diet., Dolgelley, 1815). Pour y5, cf . les noms propres du vieil- cain comme
Mil-condoes, lud- %. Cf . d"wys.
hyrfu mettre en mouvement, ation, troubler: = conturb-o hrwfl. nengl,
cynhengl. M.Whitley
(^On the vietrical gl., p. 52) lir ce mot, ainsi que I'irlandais wl, centecul
mot que Cormac 3omme gallois, de *contegulum. •n^tique tout d'abord s'y oppo-
De plus, le mot n'a pas le sens i donne Aneurin Owen dans ition tr6s surfaite
des Lois, •me cynnygl est m§me une ise transcription du mot gallois en
gallois moderne. Les formes innent les Lois sont: Keri' , W. L., I, 308;
kenhenlauc, ; hnihvngll, kcnhcglauc , U, Wotton ne traduit pas le mot. traduit
dans I'edit. des Leges ae d'An. Owen: Panel kcn-
dorsuale nexile; hotaseu ^uuc ocree nexiles. II est clair '^aseu kenJieglaiic
signifie sou-
lacets. Panel kenhungll est isse, soit lac6, soit avec sangle. %%cys
Quant k la forme du mot, elle n'est pas douteuse: 11 faut lire kynhengl ou
kynltyngl; kynhetiglawo est d^i'iYL Ce mot semble compost de cyn = con et de
tengl lacet, noeud, emprunt6 k I'anglais tangle. Ni Pughe, ni Silv. Evans
n'ont bien lu ce mot.
cynnen, cynhen sf», querelle: contEnd-o plutdt que contEntIo (Kort.,
Lat.'Tom.) qui etlt donn6 cynhein; m o y. g al 1. cynhen contentio (W. Laws,
II, p. 880); kynhen (TaL, Anc. books, 127, 25). II est vrai que le mot s'est
introduit peut-Stre par la langue du droit et un canal eccl6siastique.
cynnygl: v. cynnengL
cypio inf., convoiter: = CUP-fo (Lhwyd, Arch., p. 274; du dialecte de
Glamorgan). Oypio est pour cybio, avec un j? repr^sentant probablement une
moyenne sourde.
cyrch: = circus. Le mot a des sens varies: gair cyrch, en prosodie, signifie
mot qui revient; plus habituellement, il a le sens d'attaque et a st6
influence par cyrchu.
cyrchell sf, cercle = circ^llus; cf. irl. cercall circellum (Stokes, Litjes
of Saints').
cyrchu aller chercher, attaquer; corn, cerches, cerJtes aller chercher; arm.
cere' hat, cm'c'hout aller chercher, qu^rir: = cfRC-0.
cyrchyn cercle; circuit; peu employ^ maintenant; son sens est clair dans
certaines expressions: cyrchynfardd po^te errant; v.-gall. circhinn (gl. 4
Juvencus); corn, cerchen, cerhyn autour de; arm. cerc'hen: e here hen autour
de; surtout autour du cou; qer c'hen, qer c'hen gouzoucq collet (Gr. de Rostr.,
Diet.) cyrchyn, here' hen = clRClNUS (Kort., Lat.-rom.).
cyscu: v. cwsg.
cyssegr inf., consacrer: = conSECR-o; cf. irl. coisecraim (Kort, Lat.-rom.,
cons&cro).
cyson harmonieox, qui s'accorde %%« %%
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(delwedd B8264) (tudalen 158)
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158
%%LES MOTS LATINS %%cystr
avec = CONSONUS. Le vieil-armoricain coson gl. canora (Gl. d'Orl.) montre ici
dans ^d?i, ce qui est I'effet de I'analogie; le biittonique avait en effet la
particule c5-, cori', II est probable qu'eu gallois aussi par consequent, y
repr6sente G et non ii^: ^ se prononce comme e f^minin fran9ais.
cysswyn accord, consentement mutuel: cysnimynfah filius qui clam acquiritur
(Wott., Gloss.); action d'accuser, d'assigner quelqu'un en justice (cysswynaw
Uedrad ar un, Wott., Gloss.'); v.-arm. cosoin gl. consit/natum: cy«wy7i=
consegn-o. L'orthographe varie entre ss et s comme pour cyson. Cela vient
d'une fausse etymologic. Plusieurs grammairiens gallois ont vu dans ces mots
des compost avec cyd',
cysSMrllt action de conjoindre, unir, accomplir: = cO(n)sol'd-o. Le verbe
cyssylltu est un d6riv6 de cysswllt. L'w est r^guli^rement pour o en position
devant I + cons.; cf. swllt = sGl'dus,
cyssynio inf.^ consentir; de co(N)SENT-io ou compos6 de cyd et synio: v.
synio.
Cystaint = co(n)stantius; v.-gall. Custeint.
Cystennyn = co(n)stantinus; gall. moy. Custenhin^ Oustennin; auj. Cystennyn:
il y a eu Change entre -m et le suffixe plus r^pandu -yn = 'Xno-s; v.-arm.
Custentin (Cart, de Redon, charte de 869, Loth, direst., p. 122)
cystrawen ^., construction grammaticale, syntaxe: = co(n)truen- DDM en
passant par co(n)struwen- DUM. Cystrawen qui a st6 pr6c6d6 par *cnst7'owen
doit son changement de genre a ce que la terminaison -en a en gallois une
valeur feminine par opposition ^ -yn masculin. On peut d'ailleurs supposer
construenda. Pour w d6velopp6 entre fi -f- voy., v. Part. I, ch. Ill, § 2 C.
L'emprunt du g6- %%cyf
rondif construendum rappelle lien = legendum; ysgrifen 6crit = scrihen" dum,
et denote un empriint assez ancien, quoique le mot soit savant. Les langues
romanes supposent construgo.
cystudd affliction, souci. On tire g^n^ralement ce mot de c6 -\- Huditun. Mais
la quantity s'y oppose: cy-studd suppose u long; moy. gall, kistut^ Bl. B. C,
34, 5; custud (custudd} (Talies, ap. Skene, An^. books, 11, p. 126, 22). Le
seul mot latin qui puisse phon^tiquement I'expliquer
est CUST^DIA.
cystwy: v. castwy.
cysul: V. cysyl.
cysuro inf. consoler: = cC(n)sol- . OB (Eort., Lat.-rom,). Le changement de Z
en r s'explique par un 63hange entre Z et r dans les formes en r, comme
consolari, consoler.
cysw^yno: v. cyss'svryno.
cysyl, cyssul: v. cusyl.
cythrawl contraire; v.-arm. contrell et aussi aujourd'hni control (fll n6 de
ol non accentu^); v.-arm. controliaht (leg. controliaetk?) gl. controversiam
(Gl. d'Orl.): cythrawl, control = C0NTBABIU3. Le d^mon s'appelle aussi en
gallois cythravl; le son au, eu est peut-^tre d^ au pluriel cytkreitliaid.
cythrwfl trouble, tumulte: = ♦CONTBUBL-o pour con-turh'lo; pour turhvlo
cf. vieux-frangais torhler, tourbler. Cythrwyfl vient directement de contrubl'O
et n'a pas passe par conturhl'O qui etlt donn6 cynhwrfl. On a tir6 de
cythrwfl un verbe cythryflu: cf. cysHwllt et cyssylltu. Les formes avec b,
comme cythryblu, sont dues k I'influence de trwbl, du fran^ais trouble.
cythruddo agiter, troubler (verbe neutre et actif): = contrudo.
cythryflu: v. cythnvfl.
cyfaint reunion, couvent; plur. cyfdinniau: = conventio ou un %%
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(delwedd B8265) (tudalen 159)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%459 %%cyf
melange de conventus et de cOnvintUm ou cOnv^nfa; cf. vieux-fran^. convin, convigne
(Kort., Lat^rom.'): v. cenfaint. %%GHW
(arm. C'HW,C'HOU, HW-, HU-) %%chwarthawrquartier; moy.-gall. cuartaur^W.
Laws, 1,286 (cf. ciiefravr = ch/meframr, ibid., 1, 22); huarthaur tyr quartum
membrum fundi (ibid., II, 800 = quZbtabium (Kort., Lat'Tom,'),
chwetxtcwr^ chwefror avril; corn, hwefral (Lhwyd); arm. moy. ehwefrery
hnefrer. Le ch pour / est dtl k Taction de mis mois pr^cMant Tadjectif: on a
eu d*abord mUfShror pnia mi chwefror; le groupe %f aura pass^ ^ «v et a ^t^
traits comme tel ( Kort. , iMt, - ri>m, , fShrdrius ); mis fero en
haut-comouaillais.
chwysigen sf., vessie, d6riv6 de vessica pour vesica (Grober, Archiv.^ 1889,
\^\y, gwy^igen; corn, gusfgan; arm. moy. hvysicenn ampulla; arm. mod.
chouesigen^ huesigen; v.-arm. huisiC'Ou g1. papulas; arm. mod. c^houezegel ou
c*houezigell. On aurait dfi de tUica avoir partout gwesigen. Ici le son 'chw
est dd k une fausse etymologic populaire qui en a rapproche le mot chwythu^
arm. c'hov.eza souffler, enfler. C'est si vral que dans oertaines parties de
la CornouaiUes on dit non point cKouesigell , mais huehegell. %%den %%da
(corn.) daim; voc. corn, da dama vel damula; emprunt post^rieur A r^poque
romano-bretonne (Kort, Latrrom,, damns). %%dafTar: v. parawt.
daffnet: v. daoni.
daladur (arm. et corn.) sm., doloire: = dOlatqbium. On trouve dolatoria
(^dololre) en bas- latin. Polwhele, Hist of Corn., I, p. 159, par une
plaisante m^prise, trouvant k cdte de daladur I'anglais plane, a traduit
daladur par platane.
'''damany (arm.), domaine, puissance, pays, soin (Le Pellet.); emprunte A une
forme vieille-fran^aise *demanie, *domani (de ddmfnlum). Ce mot s'est conf
ondu avec le vieux-frangais demands fort, alerte: an mah man damany cet
enfant glorieux (fort?).
dasson ^cho: v. son.
daoni (arm.) damner: = damnare (Kort., Latrrom., dUmndre") part. daonet
(moy. -arm. daffnet),
darbarour, darbary: v. darparu.
darparu inf., preparer, pourvoir; corn, darbary id.; arm. darbarevr et
darharour aide-ma^on. Le dictionnaire de Godefroy donne darhareur: une joum^e
de darbarevr (an 1500, collect, du Mur, Morlaix, arch, du Finist^re), mais ne
I'explique pas. Darparu est compost du pr^fixe brittonique dar (^*tu -j- are)
et d'un derive de pdr-o: cf . parawd, peri.
dassorc'hi: v. sorchi.
Davydd: v. Dewi.
deg^^m sm., dime: = dec'mus pour deoumus ou declmus. Le verbe dScim-o a
exists aussi en vieil- armoricain: decmint, 3« pers. du plur. du futur, gl.
adeem abit (leg. adecl' mabunt)COld'Bret. Gl., p. 27, n® 145).
Deinioel Daniel; Bl. B. C, Deinoell 23, 14 = Daniel. C'est le nom propre armoricain
Denoel qu'il ne faut pas confondre avec Denoual = vieil- arm. Domn-wall.
♦dellt lattes formant treillis; M. Rhys le fait venir de dcltae ou delta
repr^sentant le grec d: la forme du treillis aurait amen^ I'emprunt ?
Denoel: v. Deinioel. %%
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(delwedd B8266) (tudalen 160)
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160
%%LES MOTS LATINS %%des
despez (arm.) d^pit, d6dain; Ve pour e (lat. despSctiUty dexplcto) fait
naltre des doutes; ce mot a ^t^ influence par despiser, destpisance ^ ou plus
probablement en est une forme. La forme despet est le fran^ais despit (Gr. de
Rostr., Dict,^ k depit: desped, despid, bas-16on. desp^s; en despes en d^pit
de). Le cornique dygpyth sm., dispyth semble remonter a despSctus; mais on
attendrait dyspeyth (cf. dyveith z= defictus), Le th n'est pas toujoura stir;
cf. feth =iface.
destriz: v. striz.
De-wi David en gall, et arm.: = David. Cf. irl. DaihUth. II y a un doublet
gallois Dafydd^ plus recent: gall, mo y. Davyd {Dafydd) et Detvi (Tal. ap.
Skene, Anc, Books, II, 180, 16; 126, 12). Gr6g. de Rostrenen donne pour David
une forme Dahud dans Poul-Dahuth, Poul-David pres Douamenez. On attendrait
Poul- Dahuz. n est fort probable que Dahut a st6 interpr^t6 par David, par
fausse etymologic. Sinon, il serait assez piquant de voir saint David
transform^ par la riche imagination de faiseurs de l^gendes, en fille du roi
Grallon.
dewin devin; de div'nvus pour divinus (v. Part. I, chap. Il, § 5 C).
dewischoisir, choix; corn, dcivys? arm. divis^ dihus: = divis-o (Kort.,
Lat.-rom., diviS'O); v. Part. I, chap. II, § 5 C). On a fait venir I'armoricain
dius de di -j- une racine celtique gust-; mais gust- etit donn6 goust. Dihus
est une pure variante de dlvis en passant par diwis (/i? =z U consonne):
{iLYOXiXiQtaXs diusc- d'nvlsc' (CiII.de K6T.,diusque, se d^shabiller). Pour
le sens de dercis, cf. vieux-f ranQ. devise plan, intention, volont^; deviser
choisir, d6sirer.
diagon diacie; v o c. corn, diagon diaconus; arm. diagon: = DlXc^- nOs. Cf.
irl. deochain, ' %%dim
diafol, diafl, diawl diable; c o r n. diawl, diawelj dzhiawl, jawl: arm. dlaoul
(dialectalement giaoul): = diXbolum. Plur. gall. moy. dievil Cv=f), Bl. B. C,
9, 17.
*dibuno(arm.), divider; provlent d'une confusion entre depdn'O et depon-o? On
pourrait k la rigueur supposer que dlhuno est pour dibeuno (jiu =0= a), mais
Taccord de tons les dialectes paralt assurer il (Kort., Lat.-rom.f de-pdn-o
divider). Ce qui rend I'emprunt douteux, c'est le simple puno: v. puno.
dibynu ^tre suspendu, d^pendre de = dbpSndo; dibyn suspension, precipice. Ce
mot a donn^ en gallois plusieurs composes: arm. epign en pendant: v. pign.
diffeith d^ert, solitude; Bl. B. C, diffeith, 6, 7, 38, 8; voc corn, vior difeid
(= difeith) pelagus; gall. mor diffalth mer d^mont^; corn, mod.
dyveythdi^is&it\ v.-arm. difeith dans le nom propre du Cart, de Redon. Barh-difeith
(charte de 861-867); arm. moy. Kaer Blffeth (en 1247); Ker difes (1249); Ker
dlffex (1594- 1599). Pour diffalth dans le sens de inculte, cf. ffaeth.
Blffeith=iJ>^Ffc-
TUS.
diffenn: v, diffynn.
diffygio manquer, d^faiUlr, §tre fatigu^; corn, difygy d^faiUir; defigia ^tre
fatigu6 = deficIo (Griff. Rob., Oramm.. p. 104). Le vannetais dlhuiguet
(pron. ditviget) a le sens de fatigui (cf. difyg manque:=.deftctum; v.-gall.
di/iciuou gl. diminutiones (Gl. k Juv.). Chalons donne aussi k dihuiguein le
sens de d^choir, d6- p^rir.
digrvyddo suiTcnir, tomber (au senspropreet figurdy;corn. digwydJia; arm.
digwezout z= deced-0 (confusion entre decedo et decldo /*)
dihuiguet: v. diffyg.
diluw d61uge = DiLuvf Cm (Kort., Lat-rom.').
diminuo: Liber Land.: y 'r neb a %%^ %%
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(delwedd B8267) (tudalen 161)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%161 %%din
i torro hoc ay diminuo pour qui- conque les enfreindra et les amoindrira;
Supers. sg. subj. etfutemprunt^ k diminuere; terme savant, rapproch6 peut-^tre,
dans I'esprit de ceux qui I'ont employ^, duterme indigene difynu briser
(di-\-hen'n\ cf. arm. dUpenri).
diner (corn, et arm.); ^^* <le DENABins avec fl bref , ce qui indique, avec
son absence en gallois, un emprunt post^rieur k I'unit^ brittonnique; voc.
corn, dinair nummus; arm. diiier denier (Kort., Lat.- rom.f dendrfUs^,
dir: V. dur.
discenn: v. discynn.
disci: V. dyscu.
discybl disciple; gall, mo y. disgybylf W. L., I, 678; voc. corn. discehel;
arm. moy. discibl^ discehl: = DisClP^LUa La quantity de Vi de dUC' est
remarquable, d'autant plus que dyscu montre X bref. On trouve, il est vrai,
dyscyU chez 0. Pughe, mais ce n'est pas une garantie suffisante.
discynn descendre; v.-gall. Lib. Land., p. 126, pan discynn lorsque descend;
le verbe, en gallois, a pass6 A la conjugaison en -J-, comme le montre Tinf
ection de Ve de descSnd-o; corn, diseynna; arm. discenn; yannetais dilenn:
cf. distigna.
diserth desert = dbskrtum (Kort. Xai.-rom.). L'arm. deserz, vannet. deserh a
st^ influence pour I'initiale par le frangais desert. Cf. irl. disert.
dispar: v. par.
dispeilio, sp^ialement dSgatner: ■= DkspJliabb (Kort., Lat.-rom.): Y.yspaili.
Cf. arm.- moy. dyspayllet ^puis^ (provision).
disperod, disperawd separation, action de s'^garer: Tal. ap. Skene, Anc.
hooks, II, 160, 12. M. Rhys le tire de dispardtio.
dispign (arm.) d6penser,dissiper: = dXspbndium. La quantity dis- est %%dlu
due probablement k rinfluence de di; dl-s brittonique.
dispyth: v. despez.
distenn (arm.) tirer, stendre en tirant, repasser: = distbnd-0: V. distigna.
distigna, distegna (arm.) d^- tendte, d^bander: de ^^ + stigna: V. estynn.
dister: v. ystyr.
distrywy d^truire; corn, destrewy: de DESTRtfo (le roman sappose destrugo;
Grober, Arch., 1885, p. 101; Kbrt., Lat.'rom.).
distyll action de d^goutter, jusant; paralt bien emprunt^ au latin, quoique
la quantity de 1'/ soit diff^rente: destill-o (Kort., Lat.-rom.); vannetais
distillein d^biter, parler; distill conjuguer. II faut peut-etre rapporter k
ce mot I'armoricain strUla {II mouill^e) d6goutter; pour stilla? Pour le sens
de d^goutter, tomber goutte k goutte, cf. Nennius, Hist.: Sudor illius a
vertice usque ad plantas pedum distillabat.
disyfyd soudain, subitement: = DE SUBITO (Lhwyd, Arch."),
dius, diwis: v. dewis.
divergond (arm.) effront^; du fran^ais: cf. vieux-fran^ais vergonder honnir
QAymeri de Narb., v. 39, 87, Anciens textes franqais).
diyvmod sm., joum^e; Nord- Galles dirornod et drornod; Sud- Galles dirvarnod:
= diOenatA, mieux diurnatus.
*di"wyd actif, laborieux; a ^t^ tir^ par M. Rhys de devotus et aurait
aussi par consequent pass^ par diiviid, ce qui est a la rigueur possible.
Mais il est plus probable que c'est un compost de di + grvyd; g7vydz=vtttum
parait avoir le sens, en effet, non seulement de d^faut, passion, mais aussi
de lenteur, paresse (Owen Pughe, Welsh Diet.).
dluz sf. (arm. et corn.)^ truite; vannet. dluh; voc. corn, trud truite (trud
= truth); dluz pour tluz %%11 %%
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(delwedd B8268) (tudalen 162)
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462
%%LES MOTS LATINS %%doe
_ *TEUTTA (Grober, Arch,, 1889, p. 135; Kort., Latrrom., tructa). does: v.
dwys.
doeth sage, habile; h a u t - y a n n e t. dtuih rompu k; duahein stiler
(Gill, de K^r., Diet.): doeth, duah=i>0CTU&i vieil-arm. doeth dans les
noms propres: Doithanau, Doithanu; Doetcar, Doetgen, etc. (J. Loth, Chrestom.,
p. 126). Of, vieux-fran^ais duire instruire, dresser; duit habile (^Le dit de
la Panther e d' amour , V. 176, 194).
doethur docteur: = doctoeem: traded dofyn doethur le troisieme profond
docteur (TaJies. ap. Skene, Anc. books, II, 156, 2).
dolur douleur: = DpLoEEM.
dragon: v. draig.
draig dragon = deaco, en passant par dracil^ dracl; plur. dreigeu et dragon
(cf. Bl. B. C, 6, 7; 26, 16; Tal., Anc, hooks, II, 193, 19; 163, 28; voc.
corn, druio draco sf, Cf. irl. drac^ plur. dracuin (Kort., Lat. rom,^ dr&co,
dr&conevi).
dram: v. manal.
drud vaillant; imp^tueux, qui est hors de lui; cher (qui cotlte cher) (I'^tourneau
porte le nom de drudwy). Dans le sens de clier, le gallois parait avoir subi
I'influence du germanique. L'irlandais druthj comme le gallois, supposent
deuto. Dans les deux langues le vocalisme ne concorde pas: il gallois ne
r^pond pas ^ u gaelique. L'origine de ce mot reste obscur. II n'est pas
prouv6 qu'en irlandais, il y ait eu un mot druth ayant le sens de courtisane.
Le cornique druth, s'il a exists, doit se rapprocher du gallois truth
flatterie, et du vieux-gallois trudou glos. ocellos ou plutdt le passage:
quid teneros lacrymis corrumpis ocellos (Gl. d'Oxf.) (v. Thurneysen, Keltor.,
pp. 56-58).
* druz (arm.) gras, ^pais: emprunt^ ^ une foime romane drudo,
duah: v. doeth.
dur acier; arm. dir,: = DUBU-S %%ebr
(v. Part. I, chap.; v. -gall, dur
gl. dira (gl. d'Oxf.); dura affermir (durare).
dyblyg double: = duplicbm (Lhwyd, Arch.),
dyleithiOy charmer, attirer, d'apr^s Gr. Roberts, Gramm., p. 103, qui le tire
de DELgCT-o.
dysc plat, assiette; vieil-arm. plur. discou gl. lances (^Old,-Br. Gl.y. =
DISCUS (Cf. vieux-fran^ais deis, dois (Kort., Lat.-rom.').
dyscl plat: =Dfsc'LUS: v.-galL disci gl. lance (Gl. k Juv.).
dyscu, dysgu apprendre; com. desca enseigner, apprendre; dyscy, geescy
(Stokes, Beitr., V, p. 445); arm. moy. disquiff, desquiff; arm. moy. disci,
desco, descein. Tous ces mots suppriment disc-. L'emprunt au latin n'est pas
certain; il n'y a aucune raison pour que la quantity de disc- ne se retrouve
pas en brittonique (Cf. discyUy %%ebostol ^pltre, au sens liturgique du mot;
gall. moy. ebostol y sul ^pitredudimanche. Ce motvientd'une confusion entre
epistola et apostolus. Apostolus a donn^ r^guli^rement les formes abostol et
ebostol. Arm. abostol ^pltre lue 4 la messe; cana an abostol chanter
I'^pltre; le cst6 de r^pltre k I'^glise an tu dioud, diouc'h ou dionz an
abostol (Gr. de Rostr., Diet.). L'^pitre stant toujours une ^pitre des
apdtres, la confusion s'explique facilement. Gr6g. de Rostrenen donne aussi
le mot ebistolen, mot savant.
ebrill avril; corn, ebral; arm. ebrell; van net. imbrell: = Xpeil- JUS
(mensis). Ell en armoricain est dCl k un ph^nom^ne peu ancien, k I'influence
de I'accent et surtout de terminaisons indigenes. %%
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(delwedd B8269) (tudalen 163)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%463 %%ech
Echel Achille: c'est un emprunt savaat; mais il est int^ressant de yoir ch
avec la valeur d'une spirante sourde.
*echel essieu; arm. ahel essieu, pivot de toute sorte.^ II est peu probable
que ce terme soit un emprunt. C% pour X latin est une premiere pr6somption.
De plus ni dxilld^ ni dxilXs (W. Meyer, Gh^amm,^ 1 , 65) ne peu vent
I'expliquer: on eiit eu en gallois ochell^ acJiell^oM ochyl, achyl. Whitley
Stokes (^Beitr,, VIII, no 582) I'a rapproch^ de afwv.
effaitheffet:=£ppgCTUS(Gr.Rob., Oramm,^ p. 104); emprunt semi- savant.
*effrei8 (arm.), d'apr^s Le Pelletier, Diet,, d^chir^; emprunt^ probablement
au fran^ais effrisier, efrisier, esfroissier: v. freuza.
effros euphrasie (plante); d'euphrasia. La terminaison galloise suppose d:
euphrdsia, ou une deviation par voie d'analogie.
*egras, egres (arm.) subst et adj., sauvageon, aigrej du vieux-f ran- 9ais
egresse.
©glwys */., 6glise; v.-gall. eccluis; gall. moy. et mod. eglwys; voc. corn,
eglos (==. egloes) \ corn. mod. egles, eglgs; eglwys, eglos =: ec(C)Le- SiA;cf.
irl. ecleis (Kort., Lat.-rom., Scclesiaet iccUsid'). L'armoricain ilis a dii
Stre emprunt^ sur le continent, et peut-Stre influence par le fran^ais eglise.
On trouve d^s le VI^ siecle des formes commeec/wm(Schucli., Vokal., I, p. 238;
329).
eg'^yddor: v. ag'^yddor.
egroes ^glantier; arm. agroesenn; var. armor, amgroas (Gr. de Rostr., IHct,^.
Ces mots supposeraient *dcre(n)gis, ou dcrestius, compromis entre agrestius
et acris (v. Kort. , JJat.'Tom., k dgrestis).
ehawc: ▼. eog.
Eidal et Mdjal Italie; mot d'ori- gine savante tir^ non d^itdlia, mais d'itdlia
(of. anglo-sax. Uotol qui sup- %%elf
pose aussi t bref (Pogatscher, Ziir Lautlehre^ p. 91).
*eigioii les flots, I'oc^an; a st6 tir6 g6n6ralement d'oceanus , mais il y a k
cela de grandes difficult^s. II ne pent d^river d^ocSdnus. Si on suppose un
emprunt savant, il est n^cessaire d'admettre un ^change du suffixe -dfiO'
avec le sulfixe 'dn5- qui ne se comprend pas, les deux stant britto- niques.
D'ailleurs il existe une forme sg. aig, plur. eigiau avec le mSme sens, qui
ne pent se rapporter k ocea- nits: Silvan Evans , Diet. , cite des exemples
de Tvdur Aled, Rhiserdyn, (Myr., Areh., 1, 432); Daf. ah GtHL Aig a 6galement
le sens de troupe d'hommes, multitude. llarundo psa- mma arenaria porte le
nom de eyrs yr aig. Un stang en Llanbedr, Car- narvonshire, porte le nom de
Llyn yr Eigiau. C'est done par une f ausse Etymologic qu'on a ramen6 eigiau
et eigion k oeeanwt. Pour les formes d'eigion, cf. Bl. B. C, eigaun, 46,20; Tal.,
A fie. books, II, 179, 13; 206, 4, eigyaTvn; 152 , 24 , dros eigyawn Iwerddon
par dessus les flots d'lr- lande. L'irlandais aieen parait un emprunt savant
k oeeanus.
el: V. angel.
elf: V. alv6en.
ell: v.- arm. gl. redoleat; futur d'un verbe emprunt^ k olebe, oleo, Le mot a
disparu de l'armoricain. Le gallois eli onguent, elio oindre, parait different.
Eleuther d'ELEUTHERius. Eleu- titer se trouve dans des Geiieal. du A'6 siecle
(J. Loth, Mabin., II, app., p. 312). Eleutlier Cascord Maur, pere de Guurci
et Peretur, est le person- nage connu en gall. moy. sous le nom d'Miffer
Gosgordd Fawr (Bl. B. C, 4, 16; J. Loth, Mabin., II, p. 45, n. I; 220, n. 4;
260). Le changement de spirante n'offre aucune difficult^. En revanche, on ne
s'explique guere i pour eu que par des influences dialectales (en Glamorgan
crilon pour ereulorC).
elfen sf., Element, principe, elfen %%
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(delwedd B8270) (tudalen 164)
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164
%%LES MOTS LATINS %%ely
dan ^tincelle; arm. elven ^tincelle, elienen, ulienen, Mienen peut s'ex- pliquer
& cst6 d^elven: cf v.-arm. Wulwinf arm. moy. Chilguen et Chilchuen^
aujoard'hai Goulien, pr^ Quimper (J. Loth, ChresL, p. 210, n. 3). Uliene% en
revanche, suppose ulven-en et doit §tre rapproch^ du gallois ufelyn. Ulven- a
^t6 pr^c6d6 par *uvlen^ *uvelen, Ulven et elven correspondent done aux deux
formes galloises ufelyn, el/en. Quant k, ulven, menu coton qui s'616ve du
lin, du fil, en le peignant ou le d^vidant, eujl ou euvl, atome, corpuscule,
petite poussi6re que Ton volt voler en Pair aux rayons du solell, 11 faut les
rapprocher, ulven du gallois wZwywcendre, charbon , ulyf ce qui reste de
toute chose brtil^e; euvl de ojlyd, prst 4 la decomposition, ^ s'en aller en
pous- 8i6re, oflyd-u se decomposer, tomber en poussi^re. Ulmen rognures de pierre,
de f er, est peut-^tre un doublet de ulven.
elyf alun = XliTmen.
embouda (a r m.) greffer; v a n n e t. iboudein: = imp^tabe, fran9ais enter.
embrega, embreger (arm.) em- brasser (Le Pell., Diet.): = IM- br1c(c)i ARE.
Ce verbe a plus souvent le sens de manier, tdtonner,: na emhregit ket ar
bugel'zi Svel-sS ne maniez pas cet enfant de la sorte (Le Gonidec, Diet,
breton-frang.); rannet. ambreffuSrein, imherguirein (Cill. de K^r., Diet.).
emreyn: v. ymrain.
Emrys Ambroise: = AmbrSsius; v.-gall. Amhrus: Tref meibion Ambrus (Lib.
Land., p. 22); cf. AmbreS'byrig; gall. moy. Umrys, BL B. C, 62, 16.
emys etalon: •= admissus {equus). (admissus Veg^ce, De arte veterin., cap.
24, lib. 11). La langue a cr^e sur emys qui avait la toumure d'un plu- riel,
un sg. analogique a^nws (cf . asyn, pabellj etc.). Dans les Mabin. un %%eso
personnage porte le nom de Llygat- rudd Emys.
encois (corn.) encens: voc. corn. encais lestr thuribulum: = incS(n)- SUM
(Kort., Lat.'rom.^
enderw: v. anterth.
ened: v. ynyd.
engraifft, anghraiff, anghrailTt exemple, reproche; tir^ par M. Rhys ^anagripya
(se trouye dans les Lois des Lombards, avec le sens de &ate, crime: v. Du
Cange). Pour t, 11 renvoie k telegrafft. On a aussi rapports ce mot k
antigraphum (Schuch., Revue Celt., V, pp. 489-495), qui eClt donne, il est
vrai, engraff: ANTI' «RAPHIUM ?
entic (arm.) antique; v.-arm. entic gl. prisccB (GL Lux.): = Xnticus.
eor: v. angor.
eost: v. aw St.
Eozen, Euzen (arm.) nom pro- pre. Eudon; v.-arm. Eudon; arm. moy. Eozen (conf
ondu en armoricain modeme avec Ewen et Iroen, confu- sion d'autant plus
facile que Eozen est devenu partout, excepts en L Son, Ewen: v. J. Loth,
Chrestom., pp. 129, 204).
erthygl sf. article: = IbtIo'lus (Kort., Lat.-rom., drtfcUliig).
escemm (arm.) ^change: = BZ- Gambium, mot d'origine gauloise. II est peu
probable que ce mot remonte directement au vieux-celtique, le cop- nique et
le gallois ne I'ayant pas. Le vannetais lui a donnS un sens parti- culier:
ober en esheTtim signifie/atre le contraire d'une chose demandie.
escop, escob 1. Sv^que; roc. arm. escop; arm. escob: = iiPlS- c6pus (v. 1™
Part.), cf. irl. espoc. Plur.: v.-gall. escip. Lib. Land.; p. 113; gall. moy.
et mod. escyh; arm. moy. esqueb: = EPISCOPI.
2. (arm.) escop, d'apr^ Le Pelle- tier, chevUle & laquelle on attache les
b^tes destinies au travail de la- charrue; d'apr^s GrSg. de Boetrenen — %%
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(delwedd B8271) (tudalen 165)
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DANS
LES LANGUES BRFTrONIQUES. %%165 %%eso
escop seconde cheville de la latte de la charme, et aussi tordoir du tisse- rand.
3. (arm.) escop pelle de bois pour ramasser du fumier sur les chemins (Gr. de
Rostr., Diet,'): du vieux-fTan9ais eseope^ aujourd'hui Scope (cf. corn, escop
snuffer pan); moy. angl. sc6pe,
escumunuga: v. escymmuno.
escusawd excuse: = excusatio; escuses,t emprunt^ au frauQais excuse plutdt
qu'^ excuse .
escymmuno, yscymmuno ex- communier: derive d^escymmun = *£xc5mmunis; cf.
corn, emscvmu- »y*/ gall' nioy., v.-gall. yscumu- netic excommuni^ (iiJ.
Land.'). L'armoricain escumunuga = SxcOni- muntc-o. Pour w = o, i non
accentu^s et assimil^s k ii, cf. munut, cuzul.
escynn inf. monter; corn, escy- nya et ascen (v. ascen). Ce verbe est emprunt^
k ascend-o, mais a pass^ k la conjugaison en -jo-, II est impossible de
songer k y voir un mot celtique. Le celtique possMait la ra- cine *skvand =
lat. scand-o comme le montre I'irlandais, mais cette racine ne pouvait, en
aucune fa^on, donner -seen-. En revanche, il est difficile de ramener k
escynn le verbe cornique skydnya tomber. En supposant m^me que skydnya vienne
de *stinya stendre, on n'arriverait pas k une explication satisfaisante.
L'armoricain skigna avec lesens de d6border, se r^pandre, pent k la rigueur
s'Stre d6velopp6 de stigna ^tendre, mais il existe dialec- tement, en
bas-vannetais par exemple, xme expression ou^^j^Ti paralt devoir ^tre rapports
k escynn plutdt qu'i estynn, Quand les petits oiseaux sor- tent du nid et
prennent leur vol^e, on dit qu'ils vont a skign. H semble done c[u'il ait
exists en armoricain un verbe (e)skigna d'ascendo pass6 ^ la conjugaison en
-Jo-, comme il existe un verbe (e)stigna ^tendre h cdt^ d'asten^ d^extendo.
%%est
^espet ! V. l»partie, chap. Ill, § 1.
esponio exposer; var. ysponi (Griff. Rob., Gramm., p. 108), mot savant forg6
d'apr^s expon-o (Kort., Lat,- rom., ^xp6n-o),
estefn sf. dans Texpression arch estefn area testamenti, dans Salisbury. M.
Rhys, ne connaissant que cette forme, suppose avec raison que cette forme a
dCl ^tre pr^c^d6e par testefen pour testdmentumBNQQ, affaiblissement de d
prstonique. Le mot ^tant devenu f^minin k cause de sa terminaison en -en qui
sonne f6minin aux oreilles galloises, avec I'article on avait y des- tefen, y
destefn, d'od estefn. Cette hypoth^se est confirmee par G. Ro- berts,
Crramm., p. 103: testafen^ poetice testefn: arch testefen.
estell: V. astell.
*estlam (arm.) ^pouvante, ston- nement, du vieux-fran^ais esclame plainte? H
est possible que le mot soit brittonique, et doive Stre rapproch^ ' du
gallois yslam qui sursaute, pr6- cipit^, yslamu bondir. Le t serait irrationnel;
Tarmoricain connalt le groupe -stl- mais non 'SU,
estr (arm. et corn.) hultre: v.- arm./gl. ostrea (ms. lat. 11411,
l(\«*i^" fol. 102, Bibl. nat.); arm. mod. histr^ vannet. eistr; voc.
corn. estr-en, sf.: = Osteea ou ostria (Grbber, Arch., 1887, 424).
estron, estrawn stranger; corn. estr en; arm. estr en: r= fixTRlNfius (Kort.,
Lat.'rom,)', cf. irl. echtrann.
estynn ^tendre; corn, ystyne; ces verbes appartiennent k la con- jugaison en;;'-,
comme I'armoricain stigna tendre. II a exists en celtique une racine ten
comme le montre le gallois tanu ^tendre, qui donne la forme faible; il a
exists un verbe ten-jo- = retvw , latin tendo = ten -jo 1 suivant une
ing^nieuse thro- ne (Seymour Conway, Classical Review, V, p. 297). Ce verbe
se sera confondu avec extendo, qui a un repr^sentant authentique dans I'ar-
%%/ %%
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(delwedd B8272) (tudalen 166)
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166
%%LES MOTS LATINS %%eth
moricain astenn. Stigna a vari6 en armoricain avec skigna. Mais il semble
difficile de ne pas croire k one confusion, dans certains cas, avec un autre
verbe: v. escynn. Le gallois moyen a aussi le sens de tendre d, dilivrer a
(W. Laws, 1, 649), v. tynnu.
ether I'^ther; mot savant et pe- dant (Bl. B. C, 12, 23).
Eudon: v. Eozen.
eur: v. awr.
euryen: v. or.
efengyl, sf. I'^vangile, mot demi- savant = evangelium. Cf. avid; moy. gall,
evegil (= evengyl). Bl. B. C, 8 ,14.
evlenn (arm.) bourdaine, singu- la tif di'evl=z EB'LUM Sbulum. Ce mot a une
autre forme c^'flr, qui est pro- bablement indigene et repr^sente *eburo-. II
y a meme une forme evo.
evnych eunuque; mot savant (Owen Pughe, Diet.').
evor: v. mjrfyr.
Efroec I'h^breu m (h)ebiiaica (lingua). Tal.j^wc. hooks, II, 136, 9, 10.
efrydd estropi^; corn, efredh, evredhec; d'apres M. Rhys de hihris Qiihride),
hibrida (cf. Pline, 8, 213)?
Efryw h^breux = (H)ebreu8; pour ew, cf . pydew ■=■ puteus; olew =z
oleum,
Ewen: v. Ywein. %%(zn/f gallois, /"corn, et armor.).
fa sf.j f 6 ve; corn, fav; a r m. m o y . fafff fa; arm. mod. /cj .* = fabX.
fadic: V. fo.
faeth cultiv6; di-ffaeth inculte (cf. diffeitK): ffaeth = pXctus. Du Cange:
facere z=z colere, arare (Capit. de Vill., C. 8). Cf. Griff. Rob., Ghrammar,
p. 104: tir phaith: phaith =: FACTA.
fagl flamme, petite torche: = %%flal
PAC'LA (Grbber, Arch., 1885, p. 282); cf. vieux-fran<j. faille torche.
faith sf., fait: = fXctum ou PACTA (cf. p or tug. feito et feita, Kort.,
Lat-rom.). Ffaith est un emprunt semi-savant; ai an lieu d^ae est dd
probablement au pluriel ffei- thiau. Si I'emprunt stait bien an- cien, on
pourrait le tirer r^guli^re- ment du nominatif fdetio action de faire.
falcTi (arm.) faulx = pXLcfiM. Le comique^A sf., donn^par Lhwyd, semble
plutdt un pluriel qu'un sin- gulier.
falcliun (arm.); corn, falhun (voc. corn, falbvn leg. falhun). Ces mots sont
emprunt^s vraisemblable- ment au vieux-fran^ais falcun, faV con, comme semble
I'indiquer la forme vannetaise falhan (cf. saczun saison). II n'est pas
impossible toute- fois que falchun repr^sente le latin f&lconem. Ces mots
n'ont rien k faire avec le gallois gwalch: v. Part. I, chap. I, § 4 (On pent
rapprocher le gallois et viell-arm. Walch du nom de peuple Volca).
fall (arm. et corn.) mauvais, faible, malade: vient probablement du
vieux-fran^ais fal, fel pervera, cruel (Godefroy, Diet, ane, ft.), Cependant,
le com. fall sm,^ faute, manque {fallas, plur. falladoro fautes) = fXllA
(Kort., Lat.'rom.), Le gallois ffael n'est autre chose que I'anglais fail.
fallout, fellel (arm.) falloir,man- quer; 3® pers. sg. ind. pr6s. fell (Jallit);
il faut;corn. inf./yW; 3e pers. sg. ind. pr^s. fyll; part. pass. fellet (voc.
corn.: guinfellet ace— tum). Les f ormes/<?ZZ et fall- altemeni en
armoricain. Fell'ell = fXllT- (Kort., Lat-rom.). L'arm. faiU^^ faillet
(prononcez fayet) 6gar^, e^" emprunt^ au vieux-franQais faille.
fals faux; corn, fals; arm. /i^^ est emprunt6 au vieux-frangais /V (anglais
/aZ*<9), plutst qxi^kfUUus, %%
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(delwedd B8273) (tudalen 167)
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DANS
LES LANGUES BRItTONIQUES. %%167 %%flal
'*'fal8 (arm.) f&aciUe; corn, vauh, est empmnt^ au vieux-f ranQais */al8
d'oti fauzj faux. H ne saurait aucunement remonter kfalx, fdlcem: cf. falcli.
fao: V. faw.
Faouet (arm. ) nom de lieu, en- droit plants de h^tres:= fagbtum.
fasc, ffasg, faisceau, paquet, lien = PASCIS. Le mot celtique corres- pondant
est haich, arm. hec'h = *hh(lsoio-.
fascl (arm.): Cill.de K^r., Dlct,^ supplim.^ fascle fus^e d'aviron; fasgle
anneau d'aviron. Ce mot ne saurait §tre identifi^ avec le gallois ffasoell;
il suppose fasc'lus, fascl 'a pour fSsciUus.
fascell, ffasgell ^., petit lien; tir6 probablement de fasc par le suflSxe
celtique eW= illa^ comme le fran^ais faisselle de fause = fascia (Kort.,
Lat.'rom.), Cependant il seralt tout aussi logique de supposer un latin
vulgaire fIscBllX ou ♦fasgIlla.
fau 8f,j tani^re, autre; coin, fow sf.: = FOVfiA.
f a^r dans le Qom^^^fawydd h^tres (Ja/m + wydd bois); v i e i 1-a r m. fally fnu
(J. Loth, Chrest.^ p. 129); arm. mod. faOy vannet. faw h^tres: == F2GUS (cf.
vieux-fi'an<jais fau, fou, fo).
iSLW sfj renomm^e, 6clat; faw Is- peHf BL B. C, 26, 15; ffaw, Talies. ap.
Skene, Ibur Anc. books, II, 205, 22: = FAMA. Ifaw a pass^ par *ffawf comme
llaw main, par llarvf = ♦lama. Ffawr^ffafr sont emprun- tds 4 Tanglais.
fawd sf., destin, bonne fortune; Bl. B. C, 18, faud; Tal. ap. Skene, Anc. h.,
II, 128, 26 ffwrvt: = Fata; cf. voc. com. fodic felix.
*fawr: v. faw 2.
feciaul, v.-gall. glose fascia (Gl. k Juv. ); feciaul est peut-Stre une f
ante de copiste \)o\ir fesdaul. Cepen- %%ffe
dant on trouve dans Diefenbach, suppl. 4 Du Gauge, fecialis,
feiz: v. fydd.
femen femelle, f^minin; mot sa- vant et pedant: Bl. B. C, 12, 12: a vascul a
femen m3.1e et femelle; forg6 tant bien que mal d'apr^s femina (femtncT).
fenestr */., fenStre (dans la con- versation, sporadiquement fene«t); voc.
corn, fenester; prenest sm. (Lhwyd); arm. sm. fenestr (pre- nest);
bas-vannet. faneH: er va- nest la f enStre; fenestr = fenSstea (Kbrt.,
Lat.'rom.y Prenest est pour penestr; p pour / s'explique par la mutation des
consonnes initiales: de formules comme tri ou tdr fenestr trois fen&tres,
la langue a conclu k un radical penestr. D'ail- leurs le son f initial est
assez rare dans les mots n^o-brittoniques et / initial n'existait pas a
I'^poque des emprunts.
f enna: v. fynnu.
fenigl: v. fenochel.
fenochel (corn.) fenouil: voc. corn. gl. feniculum; fenochel doit probablement
gtre lu fenogel pour fenocl=z FENUC'LUM (Grober, Arch., 1886, p. 284; cf.
Schuch., Vok., II, p. 230). Le gallois fenigl est un mot d'origine savante,
comme I'indique la quantity i: fentcUlum, Kort., Lat' rom.
fer solide, violent, fort (Thomas Richards, Diet.): = ferus ? Est-on pass^ du
sens de solide k celui de compacte et de gelel: ffer grand froid, gel^e;
fferu geler.
ferf: v. ffyrf.
fero: v. ffyrf.
*Fferylltiaeth alchimie, chimie; d^riv^ de Fferyllt = VEBQILJUS, le Virgile
de la 16gende. Ce mot a st6 emprunt6 avant la conqu&te nor- mande, les
mots fran^ais de cette ^poque passes en gallois donnant h initial pour v.
Fferyllt a st6 peut-Stre influence par Tanglo-saxon Firgilins. %%
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(delwedd B8274) (tudalen 168)
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468
%%LES MOTS LATINS %%fes
Un certain nombre d'empmnts latins en aDglo-saxon (ce ne sont pas les plus anciens)
montrent/ pour v: fern = versus; Profentze Provence. Cf. m. lat. /c*/>fl,
difortium (Pogatscher, Zur lautlehre, p. 313).
feskenn (arm.) 5/., gerbe: = pXscina, avec ^change du suffixe 'Ina avec le suffixe
-ina, II est m^me possible que le feskenn ne soit que le singulatif de *fe8G
•=. fascIa: vannet. feiquenn^ plur. fessquatt.
Fest (arm.), daus Fest-gen^ vieil- ann. {Chrestom.') repr6sente/&^?/*ou fista.
festinio se hd^ter; corn . festynna^ fysteny: ces mots paraissent plutot emprunt6s
^ I'anglais fe'tinate que directement au latin festlndre (Marx, HulfsbiichlJ)
feunteun: v. fynha-wn.
*feur (arm.) prix; emprunt^ au vieux-fran^ais fev/Tj fuer taxe, qui vient lui
de f&fvm,
fez: V. ffydd.
fie: corn, fle-bren figuier {pren bois, arbre) fio = fIcus. Le gallois ffig
comme le prouve son pluriel ffigys n'est autre chose que Tauglais
fiff- fin^., fin, borne; corn. Jin; vieil-
arm. et arm. mod. fin: = fInIs.
fiol */"., fiole; voc. corn.^>Z .- est peut-Stre emprunt^ au
fran9ais. Ce- pendant la forme latine fiola est an- cienne. Elle se trouve
dans uoe schol. k Juvenal, X, 27 (Schuch., VokaL, I, p. 171).
fistl, vieux-gall. {GL h Mart. CapelL) = fist' LA, dans fistl gablau fistula
bilatrix. Je n'ai pas rencontr^ ailleurs ce mot qui parait avoir st6 peu
employ^.
flair */., pet, vent; Jleirio puer; vieux-gall. flair-maur gl. lac em (^01. a
Mart. Cap.); voc. corn. fiair odor \ flerye puer; vieil-arm. fleriot quae
redolet (6^Z. d' OrUans); arm. mod. fleria puer, fierius qui sent mauvais:
fflei/r-io, fier-ia = %%flw
JlSgro pour/r6f^ro,ou/r<E7r<i(Grober Arch., fligrare'). Cf. pour la
dissimu- lation cythrawl contrarius.
flam sf.f flamme; voc. corn. flavivi flamma; arm. Jlamm: s'em- ploie comme
adjectif dans le sens de brillant, neuf, par exemple dans nevez Jlamm tout
neuf, tout battant neuf. Un des comtes de Comonailles de la liste des Cart,
de Quimperl6 et de Land^vennec avait le sumom de Jlamm: Chradlon Jlamm, Fflam
= flXmma.
flangell sf., fouet. Ce mot paratt d'origine savante. II est tir^ de Jl&-
gUlum. n doit probablement son 'ng k r^criture, comme I'a suppos^ M. Rhys. Le
moyen-gallois ^rivant en effet ^ ^ la fois pour g et ng, le mot savant
ffldgell a st6 lu fflangell. Quant au passage au f^minin, 11 est dii a ce que
la terminaison -ell est, dans les mots gallois indigenes, essen- tiellement
feminine.
*floch (arm. et corn.); arm. moy. ecuyer, plur. Jle&h; corn, Jlogh
enfant. Ce mot a st6 tir6 par M. Whitley Stokes {Beitr., V, 446) de fidccus.
Le sens est trop different pour que cette etymologic soit ac- cept^e. Le mot
paratt bien indigene. V. Jluwch.
*fluwch, fflwch? dans gwalU ffln^ch cheveux en broussailles, toison de
cheveux, semble bien emprunt^ k JtSocUs. Ffiuwch peut-stre une forme masculine
faite d'apr^ *ffloch,gwallt qu'il qualifie habituellement ^tant mascuUn. Le
son vw est une diffi- culte de plus. Sa valeur est difficile h determiner.
Dans llwck, llv/mc^ poussi^re, c'est peut-Stre w qui le son primitif, mais
c'est une excep' "^^ tion. II est possible que fflnwch ait ^Xt^^^^ influence
par I'anglais fine, gallo*-^* ffluw.
*fl"WT fleur de f arine; Jlwr^dy-^ '^ ^ fleurdelis; arm. fiour ou bleud (vannet.
flour er Uet, Chftloi Diet.), Enarmoricain,cemoteBtarri^' %%
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(delwedd B8275) (tudalen 169)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%ie9 %%fln
k avoir le sens de donx, bon. Cela tient h la construction ancienne, oi[i
flour suivait le mot qu'il r^gissait: corn. an verhes flotir des vierges la
fleur; niesterflor des maltres la fleur (^Bewn. Mer,^ 631, 1076). Ce genre de
cons- traction stant tomW en dfeu^tude, et I'adjectif suivant habituellement le
8ub8tantif,/?(wr a st6 pris pour un adjectil Ffiwr^ fl^ur ne vient pas directement
de fl^s^ florem, mais du vieux-fran^ais flor, flour fleur, farine.
flup fleuri, 6panoui = fl^bens. Cf . ygtrad Iflur strata Florida. Ffiur est
aussi un nom propre de femme
=. FLOBA.
*fo (arm.) feu:fo an tan I'ardeur du feu (Gr. de Rostr., DictS). Le mot affo
en h&te, Tivement, peut en ^tre tir^ ou stre rapproch6 du gallois ffo. Fa
ne peut venir de fOcus (v. /oc), il repr^sente le vieux-frangais fou, fd.
fo, 8f., fuite, action de fuir (Bl. B. C, 5, 16; 23, 16); corn, fo fuite =
FUOA. Le verbe ffoi est tire de fUgS. hefadio du voc. corn., traduit par
profugus est probablement une mauvaise lecture pour foedio.
foe foyer, foumaise, usit4 surtout en moy. gall. (Lhwyd, Arch.y p. 235);
corn., foe J sf., foyer, endroit oti on feit du feu: = focus.
foil (arm. et corn.) fou; voc. corn. /oZ stultus. L'armoricain et le comique
sont peut-^tre emprunt^s au fran^ais fol plutst qu'4 fOllis. Le gallois ffol
repr^sente le fran^ais, comme le montre I simple; ffwl est I'anglais fool.
Le gallois ffall, fall gros, corpulent, est plus rapproch^ du sens stymolo- gique
de fdllis soufflet, sac de cuir, ballon k vent. L'armoricain follen dans
I'expression follen goar rayon de miel, est probablement de la m^me origine
que follen feuille, mot savant (ordinairement diren goar; cf. gall. dU mel).
> %%fon
fonna, fouxmus: v. fynnu.
forch J?/"., fourche; corn. forh\ arm. fore' h: = FUBCA.
forest sf.j forfet; Arm. forest em- prunt^ au vieux-fran^ais forest ou d^riv^
defdr^a.
forn: v. ffivm.
*forz corn, et arm. force; arm. moy. forz chevancc force richesse; forz ne
graff force je ne fais, cela m'est 6gal; corn./<?r« ny raff. Gemot est
frangais: vieux-fnuiQais ns pas f aire force d'une ehosOj n'en pas toe effray6;
anglais: i do not foree = i eare not. Le vannetais/orA ne peut gu6re en ^tre
s^par^, malgr^ sa gut- turale qui s'accommoderait mieux de fOrtis. La
gutturale rend peut-^tre non s mais ee vieux-franQais: cf. comique feth face;
grathj grayth gr§,ce. Le dictionnaire de Gr. de Rostren. donne pour
correspondant k morZf mors, un vannetais morh, mais Gill, de K^r. donne
morche.
Le franQais force vient de fUrtiu qui en armoricain etlt donn6 *ferth et auj.
l^onard *ferz^ vannet. *ferli.
Une derni^re hypoth^se est pos- sible: le vannetais forh peut repr6- senter
le fran9ais fort^ forte: c'est rt qui sera devenu rh pour rth: cf. plahou^h =■
plabord.
fos 5/., fosse , Lib. Land., p. 137 duifoss les deux fosses; corn, fos; vieil-arm.
fos: = f5ssa (Grober, Arch., 1885, 42). Le vieil-armoricain connaissait le
diminutif fossan,
Le gallois a tir6 de foSy ffosi f aire des tranche; ffosa/wd entaille, coup d'^p^e.
Le vieil-armoricain fosot dans di- fosoty privilege des terres allodiales, remonte
probablement k fossdtum (Du Gange, obligatio qua fossatis urbium reficiendis
tenentur).
fouen, foen: v. fijiryn.
fourondec (arm.) fromage (Ca- tholicon), de forniatlcus ou plutst funndtiells
(p pr^tonique a pris de %%
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(delwedd B8276) (tudalen 170)
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170
%%LES MOTS LATINS %%fon
bonne heure la valeur de w, Pogats- cher, Zur lautlehre, p. 95). On atten- drait
plntdt fourmeu dec; I'mpr^ced^ de r et saivi imm^diatement d'accent, devrait
stre intact; il est vrai que I'accent a pu se porter 4 I'epoque des emprunts
sur le suffixe. -On- pr6- sente une autre difficult^: fourondec a peut-stre
dt6 pr6cM6 T^Bx/ourander^ qui supposerait un emprunt de basse latinit^ avec a
indifferent. L'emprunt remonte ^ I'epoque continentale et non k r^poque
romano-bretonne.
fouzaff (arm.) = FUTtJE-EE ou fstte-ee. Le i a pu arriver k d sous I'influence
de no, comme dans heziv^ hezo bouleau = *betrvo-; comme dans peva/r quatre =
*petuare8. FutU-re explique ^galement foMzaff^ qui au- rait pa8s6 par
*foutham^ foudaff, Le yannetais n'ayant pas ce mot, a ma connaissance, il est
difficile de se prononcer entre les deux hypotheses. La premiere est
cependant plus vrai- semblable, les mots romans suppo- sant en general futuo.
Le mot armoricain a et6 emprunte sur le conti- nent, comme on est en droit de
le conclure de son absence en gallois et en cornique (cf . Grober, Arch.^
1885).
fraeill: v. frevTylL
fraes: v. freuza.
*fraill (arm.) fissure, fraillaff fendre ( Cathol.); fraill est tr^s pro- bablement
le vieux-fran9ais fraile plutst qu'un d6riv6 de fr&gllXs.
Fraingc «/"., la France = franci A.
*frao (arm. et corn.) .</., cor- neille tachet^e de blanc (vwyiedula, d'apr^s
Gr. de Rostr., Bict.^; moy. arm. fraff; corn. fraOj the little horned owl,
d'apr^s Borlase. Ce mot semble de la m^me origine que le frangais freu, freux
sm., corneille, sans qu'on puisse le pr^ciser (Pour fraOy cf. gall, ffraw
actif , alerte, ffro violent?). En tout c2^^frao ne sau- rait venir du
vieux-nord-francique hrolt^ d'oii un vieux-fiang. *fruec^ freux (Kort., Lat.-rom.y
n** 4023). %%fre
frai^dd, d'apr^s Davies, noxa^ laesio: = fbaudem on plutdt frQdem. C'est
peut-§tre un mot d'o- rigine savante. On trouve a,vissifraivd dont le d peut
provenir d'une faate de lecture en moyen-gallois, d en moyen-gallois pouvant
repr^nter d sorti de t et dd.
freuza (arm.) briser, rompre ayec effort, van net. /rehein; difreuza (Gr^g.
de Rostr., Diet,') difrekeiM (di/rehein ur pont rompre un pont, Gill, de
K^r., Diet.). Freuza, frehein a dt. ^tre precede d'un adjectif freuz, freh =
FEACTUS (Marx, HtilfsbUehl.'), ou d'un yerbe bas-latin, tir6 de frdc' tus:
*frdet'0. Gr. de Rostr., Diet., donne frevza et froeza; il est vrai que
froeza peut n'Stre qu'one yariaute orthographique de freuza. La forme vannetaise
ne permet pas de ramener ce mot au frangais frollner^ dialeo- talement
freuster.
M. Ernault a tir6 de fractus le mot du Bas-L^on fraes anus. Blais on
attendrait aujourd'hui, si oette etymologic stait fondle, freas. La quantity
de Va de frdctu» est un obstacle de plus.
fre-wyll sf., fleau. M. Rhys fait Yenit ffrefvyll defrSgillum (Haddan et
Stubbes, CounciU and Eocl. Doc^ I, 127, 137, fragillis, flagUlo) par ff rang
ill: ng aurait donn^ w. Les exemples qu'il cite k Pappai ewin ongle,
pythenmoa ne sont pas oon- cluants: ewin = *enguina et nan *engina; pythewnos
parait venir directement de pythefnos et non de pymthengnos. II est probable
que frewyll doit son w k I'influence d'un mot indigene: ffraw agitation; ffrowyllu
agir avec f ureur, hraTtdir, Le bas-vannetais possMe un mot fraoulat ^
battre, f rapper k coups redoubles, qui appartient probable- ment k la meme
racine.
Le moy. arm. fraeill freill, arm. mod. freill^ derive de fr&gW,um oa represente
le vieux • fran^ais fi,6sl. %%
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(delwedd B8277) (tudalen 171)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%171 %%tri
Freill al lagad signifie le coin de I'ceil.
*fricaff (moy. arm.) frapper: da vieux-fran9ai8 friqner frotter, frapper
(Godefroy).
♦fringal (arm.) sauter, gambader, fringuer: du vieux-fran9ais
/ri?i^a/dr danser (Godefroy, Dict.^,
frouez: v. fri^ryth.
frwyn «/., bride, frein; v.-corn. fruin tieumTo. (^Gl. Oxf,^ 2); corn. frwyn
sf., bride: = frbna. Cf. iri. srian.
fu, fui (arm.): fui, se r^pandre subtilement, comme la f arine dans un moulin;
eva quen na fu boire k tire- larigo; birvi quen na/u bouillonner; glao quen
na fu averse (pluie jusqu'4 ce qu'il fume); hleud fu folle farine, la plus
menue, qui s'attache aux parois du moulin (Gr6g. de Kostr., Diet.'): fu, fui
= FUM-O.
fu, fual: Y. hual.
fug feinte, tromperie; entre en composition de plusieurs mots comme jfug-enw
pseudonyme;/w^ = fTjcus.
fulenn (a r m.) ^tincelle; v a n n e t. fulenn, plur. fulad; se dit aussi en plusieurs
endroits, par exemple en bas-vannetais, d'une belle jeune fille. Ce mot ne
peut venir de favilla^ comme I'a suppose M. Whitley Stokes. M. Ernault
(^Memoires de la Soc. de ling.f VI, 1887) y voit une m^ta- th6se de uvlen (v.
plus haut el fen). Sans etre impossible, c'est impro- bable. Cf. vieux-franQais
f online grand feu, allum6 le premier di- manche de carSme (Godefroy); cf. fulina
coquina (^Gl. Isid.).
Le haut-vannet. Jluminenn est pro- bablement i^oMrfulminenn et rappelle le
vieux-frangais fidmine foudre.
fumetic, dans le vieil-arm. anfu-
»
metic suspect: na bu anfumetic gl. no?i suspectionis (Gl. d'Orl.). Quel que
soit le sens qu'on attribue k an, fumetic parait bien d6riv6 de fumus. fun
sfy corde: vieux-gall. %%f!yn
f union gl. vittce; corn, funen sf., arm. funen corde pour attacher les charret6es
de foin, les gerbes (Gr. de Rostr. (Diet.): fun = FUNis.
fur sage, habile; Tal. ap. Skene Anc. J., 155, 20; voc. corn, fur prudent;
fumes sagesse; arm. fur, subst. furnez: fur = FUE, fUeSm.
furf «/"., forme; voc. com. furf forme: = FqEMA (Marx, Hiilfshiichl.; Grober,
Arch., 1885, 426). Vomffurf de forma, cf. Gr. Rob., Grammar, p. 107.
furfaf en sf, firmament; v o c. c o r n. firmament, en marge fyrvav ...: ffurfafen
pour ffyrfafen =. F^fsMA- MfiNTUM (Cf. Gr. Rob., Grammar, p. 103). Le passage
au f^minin est dii k la terminaison -en, k laquelle est attach^e I'id^e du
f^minin.
fust fl6au, b^on; corn, fust sf.; arm. fust b^ton court, k t^te, pour se
battre, van net. fustein b&tonner. Dans le sens de manch^ de fleau, de harrique,
I'arm. fu^st a st6 influence par le vieux-frangais fust. Ihist =
FUSTIS.
twrnsm., four; com. fom; arm. forn: fnrrn =z fuenus.
ffwyn sm., foin (nouvellement coup6, d'apres 0. Pughe); coTTL.foen (Borlase);
& im. foen =z fbnum.
ffydd sf, foi;corn. fedhst., quel- quefois ^ciit fydh, et aussi fay, fty avec
chtlte dela dentale finale; arm. moy./ftr, /'m;arm. mod. l^onard feiz,
ailleurs fe, haut-vannet. fi (^ fe: i r^pond k e f erm6 final des autres
dialectes). Fez a st^ pr6- c6d6 par fid qu'on trouve en vieil- armoricain au
1X« siecle dans le nom propre Fid-Ion = gallois ffydd-lon plein de foi, fid61e
(J. Loth, Chrest. hret., p. 129).
fynnon, fynha^vn sf, fontaine; corn, funtun, fenten; v.-a r m. fwnton (XI®
Bi^clc)', funtun (XII® siecle); fenten (XIV® si6cle): Kaer-fenten, auj.
Kerfeunteun (fenten = fonton) %%
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(delwedd B8278) (tudalen 172)
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172
%%LES MOTS LATINS %%f!yn %%sal %%(J. Loth, Chrest.^ p. 131, 205); arm. "mo
J. feunteun^feunten; arm. mod. feunteun^ feunten; haut-vannet. fetan^
bas-vannet. fantan (jbt van- ta7i), avec a final nasal: fynhawn (qui a st6
pr^c^d^ par funtdwn^ funtdri) ^ feunteun = pontanA.
fynnu produire, prosp6rer;^y»»?^ productif, abondant; arm. fenna r6- pandre
(des \i(\mAesi')\founnus^onnn8 f^cond, abondant, rapide; di-fonn lent; fonna
abonder: ffynnu^ fenna = F^ND-o. 'L'a.Tm.oxiQB.infonnahle est emprunt^ an
fran9ais founahle, fao- nahle f^cond: « en Bretagne, un plat tr^s
nourrissant, un haricot de mou- ton, tr^s gras, s'appelle un plat fon- nable
» (Godefroy, Diet.). Fonnahle a pu influencer fonna, fonnus, mais le sens,
I'accord avec le gallois, ne per- mettent pas de voir dans les mots cit6s
avec ffynnu un emprunt fran- 9ais.
fyrnig violent, cruel. M. Rhys le tire de fornax, Salesbury lui donne le sens
de dihauche, adultere, mais son t^moignage est suspect; il a sans doute
rattach^ le mot k fornicatio. Davies le traduit par astutus, vafer. Le sens
de violent, emportS est seul connu aujourd'hui. II faut en rappro- cher le vieux-frangais
fernicle et fomicle (Godefroy, Diet.'). Pour le sens de d^bauch^, ffyrnig
pent ^tre rapproch^ de fornicium, mulcta stupri (Du Cange).
fyrf ferme, fort: arm. mo j.ferff, ferf ferme, austere: = F^fRMUS. Le mot
armoricain fero peut n'^tre qu'une variante de ferf auquel cas Vo serait le
r^sultat de la vocalisation de v = m. Cependant les deux formes coexistant,
semble-t-il,dan8 les m^mes regions, on peut se demander s'il n'y a pas eu
pour le sens et la termi- naison une influence du mot indigene c'houero.
C'est d'autant plus vrai- semblable qu'en Haute-Comouailles (Faouet) la forme
usuelle pour c'houero est fero. %%{= g, et arm. moyen gu, avec la valeur de g
dur).
gadal d^bauch^, impudique. Thut- neysen (^Keltorom., p. 101, au mot goda) a
sans doute raison de s^parer ce mot qui suppose un th^me ^gata-, du celtique
got- (irl. goithimm gl. futuo, gall, godin^b incontinence, fornication), mais
il est en revanche peu probable que le mot ait M em- prunt6 apr^s que revolution
du d indigene en d stait termin^e; cela nous reporterait au XI«-XII« siecles,
c'est-a-dire k un moment oii le fran- 9ai8 ne pouvait f ournir k rarmoricain une
forme avec d. C'est done un em- prunt assez ancien, si tant est que e'en soit
un. Korting tire le proven^al gazal-s, le vieux-fran^ais jael du germanique:
v. norrois gata rue QLat.-rom.'). II n*y a qu'un mot en brittonique qui
puisse se rapprocher de gadal, c'est I'armoricain et le cor- nique gad li6vre;
gadal a le sens de coquet: aurait-il eu le sens de Uger, remnant ? Le li^vre,
au surplus, paratt avoir ^t^ chez les Bretons insnlaires un animal impur:
d'apr^s C^sar, lis ne le mangeaient pas.
*Gall (arm.) Frangais; France dans I'expression Bro-hall ou BrO' c'hall, et
m^me, en vannetais Bro- Gall. Gall ne peut venir de Gallia qui etlt donn6
Gell. II peut stre tout au plus un adjectif. II a exists un d^riv^ gallaou,
conserve dans GalUwued, les Frangais. Galaou se retrouve dans le mot gallo
(prononcez Galo), habitant de la Bretagne fran- 9aise. II est peu probable
que gall, et surtout galow derive de Gallus.
Gall n'est autre chose que le mot indigene signifiant Stranger, ennemi, C'est
par le mot Gaill, Golll que les %%
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(delwedd B8279) (tudalen 173)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%173 %%Irlandais d^signaient autrefois les Norw^giens;
c'est sous ce nom que les Anglais sont connus en Irlande aujourd'hui.
Les habitants de la Comouailles anglaise employaient aussi, d'apr^s Lhwyd, le
mot galec pour designer la langue fran^aise. C'est sans doute un emprunt fait
k rarmoricain.
Garbaniaan, nom propre vieux-gallois (J. Loth, Mahin., II, p. 311, G6n6alogies):
= Gbrmaniznus. Le h est pour v: m est pr6cM6 de r mais Taccent ne suit pas
imm^dia- tement m, comme dans Qarmaren: aussi m devient-il spirant.
Garm^'^^niy Germain; entre en composition dans le nom de com- mune
Llan-armon. Qarma/nm-=n GfiB- MANUS (v, 1" partie).
*gaved: v. javed.
*gellygpoires,var.^eZZai^. M. Ehys tire ce mot de gallica (pira), en supposant
sans doute un pluriel en -i. L*stymologie paralt hasard^e. On trouve une
variante gerUyg qui a pa devoir son r i un faux rapproche- ment avec
I'anglais garlick. M. Rhys cite k I'appui de son etymologic CTiau ffrengig
noix; llygod ffrengig rats (souris fran^aises). Or, T^pith^te est difE^rente
et accompagne toujours le substantif.
gem «/"., gemme, perle; v.- corn. genimou gl. saphiro et imaragdo (Oxf.,
2); v.-arm. gemmou (Old.- Bret. Gl., p. 21); gemm, em par cons- truction
syntactique = ofiMMA (Gro- ber, Arch., 1885, 436).
gen joue sf.; arm. gen: = QfiNA. II a pu exister en brittonique un mot analogue
avec le sens de bouche et de joue, mais gen ne pent le repr^senter: r ir 1.
gen = * genus, et est masculin. Le repr^sentant de ce th6me geneu-, genoV'y
en brittonique, est le gallois genau, arm. genaou bouche.
genveur: v. lona-svr.
gevan (corn.) d6mon; var. ievan: pour i, g = dj, cf. Jawl diable: %%soa
jevan = dbm5nbm pour daemonem (Pour an = on^ cf. les pluriels en 'ian =
'ion).
gefell jumeau; arm. gevell: = GBMKLLUS (Grober , Arch., 1885, 436).
gint, dans Texpression Oat Dub' gint le combat des noires nations, les Danois
(^Ann. Carnbr., k Tann^e 866, J. Loth, Malln.y II, p. 355): gint = o£ntbs,
avec passage k une autre d^clinaison (cf. v.-irl. nom. plur. genti, g6n.
plur. geinte, Gramm, Celt., 2« ^d., 236, 237). V. gwys.
glud glue; V o c. c o r n. glut gluten; arm. glud: glut = GLUTEM.
glud tenace, assidu: = glut us tenace.
*glur dans le nom propre vie il- arm. Brih-Olur; gall, eglur clair, brillant:
glur =z qlobius {Script, Longoh., p. 277, 30, Archiv,. 1886, p. 437).
*goasta (arm.) d6 vaster, gter: ne vient pas directement de vast-o, mais du
vieux-frauQais guaster QgU' astir: = vieux-haut-^. wagfjan); le gallois
grvastio est emprunt^ k I'anglais Tixiste; vieux-fran9ais^tta«^^. Le gallois
gwastad uni, ^gal, lent, arm. goastadour pionnier, qui aplanit les chemins,
appartiennent peut-^tre k une racine diff^rente. Le celtique poss^ait la
racine vast, comme le montre I'irlandais fas vide.
gober: v. ober.
goel, gi^rel (arm.) */., voile de navire, rideau; corn, guil, goyl, gol: =
VELA (irl. fiaV). Le gallois hwyl est different (cf. v.-arm. hoil, J. Loth, Chrest.);
grvel ne pent venir d'un germanique segla (irl. seoT).
goel: V. gvTyl.
gogr: V. gwag.
golc'hed: v. colched.
gonvor (arm.) mesure, d'apr^s Le Pelletier; cf . vieux-fran9. gamer sorte de
vase (Godefr., Diet.): tres medimni gomor complent (^Vetus %%
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(delwedd B8280) (tudalen 174)
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174
%%LES MOTS LATINS %%iror
agrim. ap., Du CaDge): gonvor est emprunt^ k une forme basse-latine gomor.
gorchymmyn sm.^ commande- ment; Q,om.gorc'hemmyn^gorhemmyn\ arm. gourc'hemen;
van net. gour- hiemen; compost de gor, tvor =i gaulois veVf particule
intensive, et de cymmyn: v. cymmyn.
gosper 8m.y soir, v§pr6e; arm. gousper^ employ^ auj. surtout au pluriel dans
le sens de vipres; gous- perollf gospereu: gosper =. vbsperCs on VESPERUM.
Cf. iri. fescor. Le comique gwesper a peut-§tre ^t6 influence par I'anglais
vesper.
gouhin: v. gi^ain.
gourc'hemenn: v. gorchym- myn.
gousper: v. gosper.
grad (arm.) bonne volont^, ac- quiescement; se trouve dans le nom propre
gallois Chratlaun plein de grS-ce, arm. Gradlon, La forme ra- dicale grat ne
pent remonter k gratia qui d'ailleurs a Vd long; une forme gratia avec a
indifE6rent etlt donn6 gret. C'est probablement un emprunt post^rieur k
I'^poque • romano-bre- tonne. L'irl. grdd^ grddh amour, affection, mot
d'origine celtique, a Vd long, est neutre, et montre un sufl&xe
different.
gradell sf., gril, potion (W. Laws,
I, 300): = GRATELLA pour CRA- TELLA.
gradd sf. , degr^, rang; v o c. c o r n. grat gradus: = gradus.
grammadeg sin.^ grammaire: = Gr1mmat2cX. II est assez difficile de comprendre
pourquoi ce mot a pas86 au masculin. M. Rhys y voit une intiuence de llyfr
livre ?
gravaz: v. cravaz.
*grai>7n grains, bl6; voc. corn. gronen granum; arm. greun; bas-vannet.
gran (degron^\ ill. grdn. 11 n'est pas stu que le mot soit emprunt6: grown
peut en effet remonter k ^gf-no'fi. %%firwa
♦grazell (arm.) gradual; var. grazalf du vieux-f rauQais gradal, gradel,
plus tard grael^ graalj gra- duel, livre d'^gHse.
*gre sf.j troupeau de chevaux haras (W. L., I, 794); cyn-gre aggr^- gat
(bilv. 'Ey.jJEJTigl. Welsh Diet,); voc. corn, gre-lin lacus (mare aux che- vaux);
i r 1. graigh troupeau, haras: gre = GREGEM. Le mot peut ^tre celtique.
grephiou, v. -gall, glose stilos; Lib. Land., grefiat notarius, p. 392: greph'iou
plur. = GrXphIum (Kort., Lat.-rmn.'),
greiin: v. grai^n.
*griddfan g^missement, lamenta- tion. Ce mot a ^t^ tir6 par Ebel d'un moyen-
latin gridare. L'emprunt est peu probable, ^ri^re remontant k quiritare; et
le fran^. crier , le prov. cridar^ montrant (?r-. La racine gri' existait
d'ailleurs en celtique dans le sens de crier, comme le montre l'irl. grith
cri.
groeg la Grece, le grec; ne peut venir de Ch'CBCtbs qui etlt donn^ peut-^tre,
si l'emprunt stait parmi les plus anciens, graig (cf. praidd praeda) ou plus
probablement greg (v. l'^^ Part.). Groeg a €(A form^ comme Efroeg ■=.
Qh)£brd{ca et suppose graIca (regio, lingua).
groh (vann.) grotte: = geutta pour grCpta k cst6 de cr&pta z= crypta =
xpxiitrri (Grober, Arch., 1885, p. 442).
Gryi>7 Grec et Gr6ce; gryw est f orm6 comme Ufryw = (-ff) ibretis: gryw
suppose greus pour Or^'i^s, Grains, Gryw a pu stre pr^c6d6 par * Gi'eyw
(Schuch., Vok., 1, p. 204, d sous I'influence de i ou j suivant imm^diatement
passe k e (ae.^
gup (arm.) vautour, d'aprte Gr. de Kostr., Diet,: mot savant tir^ de
*gwag vide; arm. gwac mou, d^licat; voc. corn. giMio faux; emprunt^ peut-^tre
k vacDub, ou mleux *vSc1is. Vacims edt donn^ %%
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(delwedd B8281) (tudalen 175)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%475 %%grmgw. Le verbe gallois gwag-u vider, est
tir6 de gmag. L'emprunt paratt probable; 11 a ^t^ d'aatant plus facile que la
racine *t?tfc- existait, en britto- nique, avec le sens primitif d^agiU, inconstant:
gall, gwegio agiter; gwegru passer au crible, gogr pour gwegr crible; gweglyd
remnant, in- constant (cf . vacUlo).
gi^ain a/., gaine; voc. corn. gnein vagina; co r n. goyn, gon(Pascon agan
ArlJ); arm. gouhin: gwain =z *gwoin; gouhin =gwohin: = vSgina (v. I'* Part,
chap. II, § 2, note 4 carrai). Cf. \r\. faigen.
Guirair nom propre gallois: =: Varius ?
gi^rel: v. g^wyl.
gwel voile: v. goel.
♦guirenn (arm.) sf., race, germe, esp^ce: y.-2i,XTa..cognenoug\.
indigena (co •\- d6riv6 en -dv- de gnen^. Gouenn ayant elong(autrement, en
Comouail- les, on aurait gilen)^ il est possible que ce mot soit emprunt^ au
latin vena. Cependant le sens de coguenou^ la prononciation br6ve de Ve qui
suppo- serait anciennement deux consonnes, rendent cette hypoth^se douteuse. Indigene,
gwenn = *veinna (cf. irl. Jiann).
gTvener sm.; dydd gwener yen- dredi; corn, gwenar^ de gwenar^ arm. moy. dez
guener; arm. moy. digfvdner, dir gwener (dedgrvener^ , vannet. dignener;
gjvener, guener (vS donne, ailleurs qu'en tr^gorrois et en 16onard,en
g^n^Tsilgue'etnongwe-). En gallois, gwener a conserve le sens de Ve?ius,
veneris da.Jis gwallt Owener adiante; crib Gwener peigne de V6nus, hedfagl
Gwener dion^e, at- trape-mouche; bogeilys Gwener nom- bril de Vdnus: gwener,
guener =
VENERIS.
gwent: v. gwynt.
*gi«rentl, giientr (arm.) sm., coliques, tranch^es, donleurs de nerfs (Gr. de
Rostr., Dict.^: a ^t6 tir^ par M. Emault de venter ventre ? %%ffwi
gi^en'wyn poison, le sentiment d'envie; voc. corn, guenoiti'reiat veneficus
(donneur de poison): =
VfiNENDM.
gwer: v. gwyrdd*
gi^rerch: v. g^vyry,
givers sf., tour, legon; ar m . gwerz sf ., guerz chant, toute po6sie dans le
genre s^rieux: = versus. 6hvei*s a aussi le sens de pendant quelque temps, U
y a qvelque temps, en gal- lois, et aussi en armoricain dans I'ex- pression
usit6e surtout en vannetais guerso = gwei's so (il y a long- temps).
gi^erz: v. gibers.
grverz: v. gvTyrdd.
gi^rezr: v. g-wydr.
gv^resped (arm.) gu^pes: pluriel en -et tir^ de *gwesp =: vfisPA (Kort.,
LaL-rom.^,
gwezr: v. gwydr,
gwiber sf., vip6re; arm. gwi' her: =■ viperX.
g"wig village, bourgade; corn. gwic; arm. gwic bourg: en L^on, le bourg
porte le nom de gwic par opposition au plou la commune: Gvineventer le bourg
de la commune dQ Ploll'Neventer (Neventer = gall. Nevenhyr); Guinevez bourg
en Plou- nevez; Guikerneau et Plovguer- neau, etc. €hvic = vTcus. Le mot du v
o c. c o r n. gnnc-gwr mercator; c o r n. moy. guy cor, gall, gwicrvr et par ^change
de suffixe gwicawr, colpor- teur, est probablement d6riv6 de ce mot. Gwicawr
ferait songer k vicdrius, mais le c dur montre que le mot est compose.
grvin sm., vin; corn, gwin /arm. gwin; guin: = ViNUM. Cf. irl. /ion, Le
gallois a tir6 de gwin I'adjectif gwinau, gnineu brun, bai.
gwiner, gi^inaer, gwenaer (arm.) piqueur, celui qui conduit les chiens,
chasseur; moy. arm. gwinezr: = VENATOR (gwinezr = gwin^ozr); nom propre
actuel Le 6hiiner. Vieil-arm. gnnnod-roitou %%
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(delwedd B8282) (tudalen 176)
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176
%%LES MOTS LATINS %%ffwi
gl. plagae: = vbnatus-betia (G1. de Berne).
gi^inuclou (arm.); v. -arm. glose lanceae venatrices = vbNAC'la pour venahula
(^winuclou = gmno- clou). Pour venaculum, v. Diefenbach, suppl. k Du Cange.
gwis, dans le vieux-gallois tegguU gl. aureus (Oxon, I), beau d, voir,
IT I. /is r= VISIO.
Guitaul nom propre dans Nennius, Eist. Brit., 54 = vTtalis. Ce nom se
retrouve peut-Stre dans le nom de la commune de Ghiidel (Morbihan), au XII®
si6cle Chiidul {Chrest,, p. 208, note 2).
gwithifen, d'apres Griffith Eo- berts (^Grammar, p. 103) tir6 de victima. Si
le mot n'a pas st6 in- vents par lul, c'est en tout cas un emprunt savant, i
de la seconde syllable repr^sentant i: vtcttma aurait donn^ gwithef-en.
Guitoliaun, nom propre, vieux-gallois: = VITALIANUS (d'apres un manuscrit de
Nennius, Rhys, Lectures on welsh Phon^ p. 396).
*g^fr fil de m^tal (Jer , laiton, argent, etc.), d'apres M. Rhys, vien- drait
d'un bas-latin vihra pour abra. Sans parler de v pour /, cette Etymologic a
centre elle la quantity de r* qui est bref dans fihra (Marx, HulfsiUchl.;
Kort., Lat.-rom^.
gyrvwQT Ecureuil; arm . guiufher, vannet. guinver (Gr. de Rostr., Diet.; il
donne m^me une form(j guiher): vivfiBRA (Kort., Lat.- rom.).
♦g'wl'wth, d'apres Gr. Roberts, ^Grammar, p. 107) = vSluptas (Marx,
Hiilfshuchl.). Le mot est peut-^tre de son crii, Je ne vois rien ^ s'en
rapprocher que golythj que O. Pughe traduit, semble-t-il, k tort par EnervE,
dans un passage de Gwalchmei.
givrdd fort, vigoureux = gub- Dus (Grober, Arch,, 1885, 443; cf .
%%vieux-franc. gord, gourd, pass^ en armoricain: gourd raide, rude).
*g^vybr nues, ciel; corn, ehron^ eharn, sf.: voc. corn, huibren nubes; arm.
mod. oabl am., oablen, oabren, coaJyren nuEe; counabrenn, coabren (Gr. de
Rostr., Diet,)) vannet. aihr, ouaihre et mtoe caivre (pron. w^hr); nean en
ouaibre le ciel des nues (Gill, de K6r., Diet.). Suivant M. Rhys, gwybr
remonterait & rapor {^gwebor, ^gweber, *gmebvr, *gmbir, *gwybyr, *gwybr),
Les formes comi- ques et armoricaines ne se pr§tent pas k cette Etymologie.
VdpUr, d'ailleurs en gallois ne pouvait donner que gwabr; vSporem ett donn6
gmabur, L'a n'etlt pas M infects par it (cf. lla/ur = lXb6b£M. Le forme du vieux-gallois,
d'apres Tarmoricaln et le comique a Et6 *7i>ypr, en vieil- arm. *oepr.
g'wyd vice, p6ch6, paresse: = VITIUM (Lhwyd).
g^rydr sm., verre; coxn. moy. gweder; arm. moy. guezr; arm. mod. gw6r, guer:
= vItbum.
&^^g Kf'i vesce; arm. gmeCf gjceg (Coetanlem, d'apres Emault, M&m,
80C, ling., VI, 1889): =
VICIA.
g"wyl fSte; corn. goil,golsLi arm. go6l, gwU (partout me) = VEGELI A
(vigilia): deux f ne donnent pas oe: v. lien. L'irl. fSil a pass^ par le
brittonique *veli ou *velia, Le sens de veille est conserve dans le mot du
voc. corn, guillva vigilia, gall, grvylfa veille; cf. vieil-arm. tagttelguiliat
silicernium (veilUe H» lencieuse); dans le gallois gwylio veiller; corn,
gollyough, goyVyough veillez, golyas veiller.
gwyoX sm,, vent, mauvaise odenr; voc. corn, guins ventus; corn. jRoj. gnens;
arm. moy. et mod. guent, gwent odeur, vent dam les composes corventen
tourbiUon, m^r- vent vent de sud-ouest; gmenta, gwentatf guentat vanner ou
plutdt %%
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(delwedd B8283) (tudalen 177)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%177 %%fifwy
venter le bl6, non avec un van, mais en laissant tomber de haut le bl6 au vent
qui en emporte les ordures les plus 16g6res (Le Gonidec, Diet, hret. franc, y
il se trompe en donnant ce mot comme particulier au dialecte de Tr^guier):
gwynt, gwent, guent = vfiNTUS. Le sens d'odeur ne permet gu6re de douter de
I'em- prunt. L'y gallois est dt au pluriel ou k la composition (of. pym, pnm cinq).
*grwyr pur, frais, vigoureux: emprunt^ peut-toe k verus, dont le
correspondant celtique est gwir = *ri-rO'S. TL est peu probable que gwgr
remonte a virens (Gl. k Mart. Cap.).
grvyrdd vert; v i e u x-ga 1 1 . gnird herbida, voc. corn, guirt viridis, corn.
moy. gTvyrdh: Lhwyd donne une forme moderne gwer^ qui montre la chute de la
dentale spirante finale; arm. moy. guezr, arm. mod. gwir^ guSr vert: =
viR'Dis (ytrtdis). La metath^se de Tarmoricain giiezr re- monte k une ^poque
6videmment an- cienne. II a pu y avoir confusion avec givezr verre.
fi'wyrdZd? a probablement un d^riv^ dans uirde (= *nird-de /*) du Bl. B. C,
59. 23: edrych uirde varanres mor regarde I9, verte avant- garde de la mer.
gvryrth '^/., miracle, vertu; irl. firt: = VIET US. Le gall, marth pour
barth; corn, wa?*^ A miracle, bai'thuHf Tnarthus; a.TJn. marz pour harz
merveille, est un emprunt plus recent, de I'^poque romane, de I'^po- que ou V
initial devient h en britto- nique. Pour h et m cf. borzcvellec, marzevellec;
begin ^ megin; bawd, 7)1 awdy etc.). L'arm. berzud, burzud, van net. berhvd,
bur hud est em- prunt^ au vieux-frangais vertut mi- racle.
g^rys peuple, gens, pays: gwys Veuruc (The Bruts, ^d. Khys-Ev., p. 99) =
GE(N)S: cf. gi?it.
gvry sigen: v. ch"wysigen. %%hel %%H %%'"had semence, grains; corn,
haz, has; arm. had. Ce mot a st^ regard^ comme emprunt^ k sXta. L'^ suf- firait
pour rejeter cette etymologic, Vs latin restant r^guli^rement en brittonique
(1" part., chap. Ill, § 3 C). De plus, la m§me racine existe avec a dans
I'irl. saithe essaim, arm. hed, gall, haid = *SATio. H faut done regarder
sat- comme une forme tr6s faible de la racine se-, qui a donn^ en irl. si-l,
gall, hi-l race.
haleg: v. helyg.
*hali"W salive; arm. halo, hal; HALiw ^ sIlivX. Le mot est auj. masculin,
mais a dfi ^tre f^minin: cf. irl. saile. L'armoricain /mZ(> s'ac- commoderait
mieux d'un primitif *salvO', mais quoique des exemples exactement correspondants
de w final arm. =: iw gallois manquent, il ne pent gu6re ^tre s^par^ du gallois
et de I'irlandais (cf. hirou, hijou, hijo = hiziw; lijou = lisiw, etc.). Ce
mot n'est pas em- prunt6 au latin, il est ^videmment celtique. Le latin
saliva est peut- etre d'ailleurs gaulois; il apparait pour la premiere fois
dans Catulle.
hamblid: v. cablyd.
*havrec, haorec (a r m. et corn.) gu^ret, terre fralchement ouverte pour stre
ensemenc^e; corn, havrec (Polwhele, Hist, of Corn., I, p. 159). Ce mot ne
saurait venir de vSrcde- turn; le vocalisme comme le conson- nantisme s'y
opposent; son origine est d'ailleurs obscure.
*helyg saules; voc. corn, helyg en salix; arm. Jialeg .-^♦sXlic-. Nest pas
eaprunte k salix, comme le montre 1'^ initial, et comme le prouve le
brittonique insulaire sailchoit donn6 par Cormac •=. sXlIcbtum. C'est ce %%
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(delwedd B8284) (tudalen 178)
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12
%%178 %%LES MOTS LATINS %%her
*8alcoet qui est devenu en armoricain Halgoet^ par I'influence de hallc.
her, hear (arm.) h^ritier (Gr. de Rostr., Dict.^i mot savant tir6 de HAERES;
composes: dishear, dishcer sans hoirs; quet aerez cohoirs (Catho- licon). Le
gallois aer paralt aussi un emprunt savant (Silv. Ev., Welsh Dict.^.
hesta^vr setier; v. -gall, hestaur^ plur. hestoriou (Gl. Ox/., I); gall, moy.
hestawr. W. L., I, 308: = sextarIus.
hefis sm.j chemise de femme, hevys; voc. corn. Jievis colobium; arm. hiviSi
hinvis sf., chemise de femme: = hamTsia, empnint6 au germanique, mais
peut-^tre par Tin- term6diaire d'une forme latine cha- MisiA. Le son li
initial ne saurait Stre un obstacle k cette hypothese; le son ch initial
n'existe en efEet que dans le groupe chw. hoarais: v. cara^^rys. hosquellein:
v. osgl. *hual sm.^ entraves; corn, hualy fual (Oxf., 2,fual gl. fibula^
compes)^ fu; arm. hual. Ce mot a ^t6 tir^ par M. Whitley Stokes (^Middle
-Bret, hours) de fibula. Le vocalisme de hual n'est pas r^ductible k fibula^ ni
a fubila, ni a fibella (v. sur les formes varices de ce mot, Kort., Lat.-rom.);
Fual^ hual, jusqu'^ plus ample imform6, doit stre regard^ comme indigene.
huscellat(arm.) bercer, dans tout le vannetais (Cill. de K^r., Diet.). Ce mot
est d6riv6 de OSCILLt^M (Marx, Hulfsbiichl.). II paralt devoir Stre s^par^ de
luscella, qui existe aussi en vannetais (Cill. de K6r., Diet.); cf. corn,
lesk berceau (Lhwyd); v.-arm. luscou gl. oscilla (Gl. de Berne); cf. irl.
luasean berceau (O'Reilly); luascad action de remuer (O'Daw., p. 103) (cf.
gall, llnsgo trainer?) II y a eu ^videmment, a peu pres partout, confusion
entre le mot latin sans I et le mot celtique avec I. V. osgl. %%Idd
h^vyl: V. goel.
*h"wyr tard, soir: emprunt^ peut- ^tre a serus, mais, dans ce cas, in- fluence
par hir long; il est plus pro- bable que hnyr est form^ sur Jnvy comparatif
de hi-r {hir = *8i-ro-s = indo-europ. *se-rO'S; latin si'^ru-s. %%I %%lago,
v.-gall. Jacob {Lib. LO'Tid.); moy. gall. lacou (= lacof), tir6 de lacobus.
C'est un mot savant. L 'arm. legu; vieil.-arm. lagu (Inscript. Chrst. du
IX«-X« si^cles, J. Loth, Chrest., p. 83) = lACT^BUS. II ne faut confondre
Jagu, Jegu avec le nompropreactuel*7i?^o«^, JegOy Jegow, en moy. arm. Jedegolly
d6riv6 de ludic (^CJirest.f p. 216). Ian: v. lohan. laou: V. lau.
lau, dydd lau jeudi; Bl. B. C, dyviellj 16, 27; dywieu, 27, 22; gall, mod.
dydd lau, dyjiau; corn. deyowj duyow, dedh leu^ de leu, arm. moy. dez yaou;
arm. mod. diziaou, diziou, diriaou; ar laou le jeudi: Jau, laou; van net. I^m
= i5vis: V. cablyd.
idol-te: in ir idol-te gl. in funis (dans les maisons d'idoles): idol est un
mot semi-savant, tir6 d^iddlum (accent en latin sur i, G. Meyer, Gramm.fX>.
36). Cf. irl. idhal. Silvan Evans donne dans son Engl. W. Diet. une forme
moyenne de ce mot: eiddol, qui suppose i bref .
Iddas Judas; moy. gall. ItaSy Bl. B. C, 27, 29 (= Iddas); arm. luzas: emprunt
savant k ludas. Le gallois Suddas a subi I'influence de I'anglais dans son
initiale: s repr6- sente j: cf . Sion pour John,
Idde w, ludde-w Juif; plur. gall, moy. Itewon, Bl. B. C, 67, 2 (= Iddewon);
corn, yudhow, yedhow, edliow, plur. edhewon; arm. luzko) h a u t- V a n n e
t. Uzew, plur. luzevien: %%
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(delwedd B8285) (tudalen 179)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES . %%179 %%ies
Iddew^ luzeo = lUDfiwus, iOdaeus (ct.pydeWf olew). Pour i gall, ioitial =
yiiy cf. Ithaely arm. liithad.
lessu J^sus; moy. gall. lessu (Bl. B. C, 21, 29; Tal., Anc. h., II, 113, 12):
iri. Issu = lESu. On trouve chez Ies pontes Chretiens lesus on lesiis, lesu:
Fortunat, IX, 2, 27: Dux Inclytiis lesus. lesus doit sa quantity au grec
'lijaoOff.
legu: V. lago.
lestin, nom propre; v. -arm. los- tin, en 1063 lestin, auj. Gestin (Jes- tin)
z=z lusTlNUS (on attendrait Justin, Istin = lustinus).
leuan: y. lohann.
iffern: v. uffern.
ills: V. eglvTys.
♦imhoir (arm.): Cart, de Redon: var. ImnuoVy ffemhoir, Himhoir^ Himhoir.
Ce mot a st6 ramen^ par Ebel au latin hnpGrium (^Beitr., Ill, p. 21; cf. Gr.
Celt., 2^ M., p. 113).
L'interpr^tation, quant au sens, me paralt bien hasard^e. Phon^tiquement, imhoir,
emhoir ne saurait remonter k . emporium qui etit donn6 emper, im- per. Ce
serait tout au plus un terme Toman adopts par Ies Bretons. La forme actuelle
de ce mot est Emol: le pont d'Emoi, en Ruffiac (Morbihan frauQais): v.
direst., p. 141.
impineticion, v. -arm. gl. m- pensis (glose nouvellement d^cou- Yerte par M.
Whitley Stokes, dans le ms. Begin., 691, fol. 50, de la Bibl. Tatic, ms. du
XII© si6cle: v. Bez- zenherger Beitr., 1891, pp. 138, 140). C'est un plur. de
impinctic, part, pass. pass, d'un verbe emprunt^ a ImpSndo, ou form^ sur
MpSndium: T. dispign.
Init dans le nom vieil-arm. Init'car: v. ynyd.
lohan et lahan, vieil-armor. (J. Loth, Chrest., p. 142); arm. mod. Ian:
emprunt eccl^siastique et savant 4 loliannes (IohXnnes). M. Rhys tire le nom
gallois leitan de Joannes Ql^Miinz) paj:*Idan, *Iowan, %%Jao
*Ie7van. II me semble que leuan ne doit pas Stre s6par6 du vieil-armor, louuan
qui ne se pr^te nullement h cette etymologic (^Chrest., p. 142).
Le nom propre armoricain mo- deme Jaouen repr^sente probable- ment lovantius
(^Inscr. Brit. Lat., 1336, 618) ou luventius (ibid., 1315).
iona'^rr Janvier, lonor; corn. genvaii,jenvar; a r m . genveur, h au t -vannet.
genver, bas-vannet. ge- neur (genor) dans muen^ur ou mil- keneur le mois de
Janvier. La pro- nonciation g dur doit venir de la liaison avec mis:
misjenve^ir: lonawr et peut-^tre geneur = IaNaeius; genvar, genveur =
JANuAEfus (Schuch., Vok., I, 185).
lorddonen sf., le Jourdain, var. Urddonen et Eurddonen; mot savant = I5edanen
(Sedul., CJarm. Pasch,: lordanis ad undam, d'apr^s Rhys). M. Rhys voit dans
la terminaison une preuve que lorddonen a ste em- prunte directement au grec.
C'est tout simplement une forme latine savanteimit^e du grec, comme Moy sen accusatif
dans Sedulius, de Moyses.
lostin: v. lestin.
louanaul, nom propre, v. -gall. (J. Loth, Mah., II, p. 316, Ginial.)-, moy.
gall. lewanawl: =■ luVE-
NALIS.
ir colore, dans ir-llawn furieux, mot-i-mot plein de colore: = Tea; cf. irl.
ir (Stokes, On the metric, gloss.). Ir est un emprunt, le latin ira etant un
doublet de hii'u qui suppose gh- ou ghv- initial.
iscell bouillon, potage = iusc£l-
LUM.
iun (arm.); jeiine: = jejdnium (en passant par ieun ou iiun f ) ludde^ luzeo:
v. Iddew. %%(j frangais).
jao, jo (arm.) cheval, toute b§te mont^e (Le Gonidec). Ce mot ne %%
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(delwedd B8286) (tudalen 180)
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480
%%LES MOTS LATINS %%Jay
peut, cela va sans dire, remonter h jumentwn; il paralt enipruiit6 au yieux-fiSLiiq.
jou. Pour le sens, cf. le sens dejugum en latin. Ce mot a dt d'abord designer
un attelage de che- yaux.
*javed, jaod, jod, chod sf., joue; ne peut remonter ^ gahata. Ce qui a donn6
lieu k cette erreur, c'est I'or- thographe gavet du m o y . arm. pour javet.
Ce sont des emprunts au vieux-f rangais. Jaod peut etre une reduction dejavedy
etjod^chod une contraction dialectale de jaod. Cependant jod^ chody chot peut
venir directement du vieux-fran?. jode (et jotte, cst6 de I'avant d'un
vaisseau). Javed est probablement un emprunt direct au vieux-fran?. joette,
ou un d6riv6 de jaoy cf. angl. jaw (cf. Godefroy, Diet.),
K: voir G %%(z= II gall, init., I arm. et corn.)
labeza: v. labyddio.
labyddio lapider; moy. gall. labyddlaw (Mey ., Arch.y p. 269, col. 2); arm.
labeza: emprunt savant, comme le montre en gallois I'absence d'in- fection
vocalique, k lapid-aee (v. 1" Part.)
'"lacaat, lacat (arm.) poser, pla- cer, mettre: probablement de Loc- AEE,
avec assimilation de o atone k a suivant (cf. lagad, gall, llygad). L'absence
de sonorisation intervoca- lique est r^guli^re, due k I'influence de la
terminaison at. L 'emprunt est d'autant plus vraisemblable que ce mot manque
en gallois (dans ce sens) et en cornique.
laer: v. lleidr.
laes l^che, d^tendu, flottant; v.-gall. LAIS gl. diffusa (Gl. k Juv.) =.
lAxus (Kort., Lat.-rom.f Idxus; %%lao
Marx, Hulf8l)uc1il.j l&xus): v. LAOS- CAT.
laeth sm.y lait; voc. corn, lait (laitk') lac; corn, leyth, leth; leath (Lhwyd);
arm. moy. laez^ arm. mod. l^on. leaz^ tr^g. et corn. Usy haut-vannet. leah,
bas-van- net. Uc'hy Uoli: = lActe.
*laezaff (arm.) clunagitare (Ca- tholicon); tir6, par M. Ernault {Mem. Soc.
ling., VI, 1889) de lactare (de leetare') et rapproch^ de lezenner, lehannour
trompeur. L'absence de lactare dans les langues romanes, et de tout mot
semblable a laezaf en gallois et en cornique, rend cette ety- mologic des
plus douteuses. Si ae re- pr^sente e, ce qui est fort possible, c'est un
verbe tir6 de Uz hanche, et n'ayant aucun rapport avec lehan- nour trompeur.
ladin le latin, Tal. ap. Skene, Anc. J., II, p. Ill, 31, mot savant, comme le
montre l'absence d'infec- tion, tir6 de latinus.
lagen sf. (arm. et corn.) bour- bier, marais; voc. corn, lagev^ stag- num:
singulatif de *lag = lacus.
*lampr (arm.) poli , glissant; lampa polir; emprunt^ k quelque dialecte
fran9ais: cf. pro v. lampar briller; e s p. lampara pour lampada , v.-fr.
lamhre, rev^tement de plaques sur le plancher ou les murailles (Phil, de
Beaumanoir, 382); k Montb^liard, d'apr^s M. Ernault (^Meni. Soc. ling., 1890)
lamper glisser. En revanche, le vannetais lampat sauter, me paralt de- voir
etre s6par6 de lamper et rattach6 k lamm.: lampat •-=. lamhdt. C'est un ph^nom^ne
analogue k celui qui a d^velopp^ p apr^s les premieres per- sonnes du pluriel
en -om -am deve- nues tantot om, am, tantot amp, amp,
laosc: V. laoscat.
laosca lacher, laisser; vannet. loscat; laosc l§,che, d^tendu; corn. lausg
(Borlase): laosc ne peut se ramener k Idxus ni s'expliquer par une mstath6se
lascus; laxus eiit %%
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(delwedd B8287) (tudalen 181)
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DANS
iES LANGUES BRITTONIQUES. lao leo %%181 %%donn6 laos. Laosca est tir6 probable-
ment de *laxXc-are. Laosc doit son c a laoscat et a dtl Stre d'abord
*Z<io.?, a moins qu'on ne pr^f^re y voir une influence de quelque mot
indigene de sens analogue, aujourd'hui disparu, comme le gallois llesg^
d'origine cel- tique.
laoun, laon: v. lafn.
lary, lara g^n^reux, aimable; Ta- lies. ap. Skene, Ajic. b.y II, 162, 21; =
LABG^S (Kort., Lat.-rom.'); of. vienx-fran?. large dans le sens de g^n^reux
(Z* coronemenz Loots y V. 399).
lafn lame; Bl. B. C, lawin (llafn'), llaffnelly 57, 2; 25, 3; arm. laoun, laon
lance de fer, d'acier (Le Pellet.), lame: = lam'na (Kort. Lat.-i'om., Idmtna^
Idmna').
lafuT «w., travail; corn, lavui', lafyr; arm. laiir: =z lXboREM.
lawdd-u louer, plaire ^: Meilir ap Gwalchmei (XIII® si^cle) a'th lawddaf je
te louerai, a'th larvdd pop chacun te loue (d'apr^s Thom. Kichards, W. Diet.):
=r LAUD-o. Llawdd est aussi employ^ comme adjectif et subs- tantif.
la"wr dans llawr-wydd laurier (arbre k lauriers): = laurus ou lo- ws
pour lauriis.
lazr: v. Ueidr.
legest homard, langouste; corn. legast sm.; arm. leg est r, Ni laeusta, nl
locustay ni lucusta ne sauraient expliquer legest (sur les formes la- tines,
cf. Grbber, Arehiv.^ 1889; Kort., JLat.-rom.'). Legest supporte LficiSTA. Cf.
vieux-fran9ai8, langueste saute- relle.
leic, Ueyg lai'que, arm . lie laique, (en passant par leic); corn, leic, lek:
= LAICU8 ou leicvs (pour ei cf. Schuch., Vok.y I, p. 204). Le vieux-gallois
leeces (Oxf.) = LAicfssA.
leidr voleur; plur. ladron; v.-gall. leityVy pi. latron (L. Land., p. 113,
70) voc. corn, lader^ corn. moy. lader^ ladar^ plur. ladron. %%ladran;
vieil-arm. latr dans camp' latr QCkrest., p. 144); arm. moy. lazr, plur. lazr
on; arm. mod. laer, laeron: Ueidr =ldtri, *latru, LATEO; latr, laer = Idtro;
lladron, laeron =z latr5n-es, avec ^change entre le suf fixe indigene -6n- et
le suflSxe latin -on-. Cf. irl. ladrainn nomin. plur.
leis'w sm., lessive; v . - c o rn . lissiu (Oxf., 2); arm. lisiou, lijou,
lichov, bas-vannet. lijiw; haut-vannet. lizvfb (Cill. de K6r., Diet,, lizihue:
Ifue exprime la spirante w avec coloration ii)\ vieil-arm. lisiu gl. lixa
{Gl. a Evtych.), linsiu {Gl. d' Orleans): leisw, lisiou •= lIxIvum et non
LISSIVUM (v. 1™ Part. cf. Grbber, Arch., 1886, 514; Kort. Lat.- rom.).
leithig si6ge, couche, coussin: = LECTiCA (Kort., Lat.-rom.).
len, Ueen ^., instruction, Erudition, connaissanceslitt^raires, dar-llen lire;
r}ieibion lien clercs (^Daf. ah GhmL^ 6d. Cynddelw, p. 360); corn, lenn \iTQ,mah
^y^» clerc, cf. irl. fer legind; arm. lenn; bas-vannet. len: z= lBgEnda
(Kort., Lat.-rom.) cf. ys- grifen; v. leu.
leo (arm.) sf., lieue: = LECUA ou legva pour leuca (Grober, Arch., 1886, 510)
— cf. gall, rhelyw = reli- quiae — ou LEUGA, avec diphth. e7v, mais non un
vieux-celtique leuca (Kort., Lat~rom.). C'est un emprunt roman, continental:
un d6riv6 r^gu- lier brittonique de leuca eiit ^t6 liig, de leuga, lii.
leon dans Caer-lleon Chester ou Caer-llion sur Csk: v. -gall. Cair- Legion
Chester, Cair- Legion guar Uiso Caerlleon sur Usk (Nennius, LXVII); en
anglo-saxon Legacaestir (B6de, Hist., Ill, C, II): Caer-lleon = cls- TBA
lKgionum, avec ^change entre le suffixe indigene -On- et le suflixe latin -on".
II y a un chateau de KerUon, non loin de Brest. Le pays de Leon, en Armorique,
tire son nom de legiones %%
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(delwedd B8288) (tudalen 182)
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182
%%LES MOTS LiLTINS %%len
^galement, mais c'est un nom imports par les Emigrants bretons, cette zone de
TArmorique n'ayant jamais et6 occupy par une legion.
Le mot gallois llejig est un mot savant tir^ du nom. legio^ comme le montre
I'absence d'infection et la conservation dn ^: la nasale pro- vient
probablement d'une faasse in- terpretation de I'orthographe du moyen-gallois
lleg (g =z g ovl ng").
leiilire; Z^-«=LfiQ-0;moy. gall. lleen^ lleau (Tal. ap. Skene, Arte. J., II,
204, 21; 190, 13; cf. iri. Ughaim je lis).
levr, leo: v. lyfr.
le'W lion; arm. leo; v. -arm. lew dans le nom propre Leu-hemel sem- blable k
un lion (Chrest., p. 144): llew=lt^O,^SLT l&wo, cf. pydeWf olew.
♦liam (arm.) «//*., lien; c'est un emprunt vieux-fran9ais ou roman. Le vocalisme
et le consonnantisme ne permettent pas de le tirer de Itganien; cf. prov.
llam (^Daurel et Bcton^ 1969, A. T. fr.y
lie: V. leic.
lid sm.^ col6re, indignation: = LITEM. On ne pent supposer une ori- gine
commune au latin et au gallois, le latin lU etant pour un plus ancien stUs
qu'on trouve dans les inscriptions.
lin«w., lin; voc. corn. Zi» linum; arm. Un: =. lTnum. Le mot indi- gene
correspondant est le gallois llieiUf arm. lien toile, linge: = *liga- nion =
indo-europ. *lis-7i'ion (linum = *lut-7wm); cf. irl. Uifie.
lin sf.^ ligne, trait: = linea.
linom, vi e il- arm. glose Utturam (lituram') rature {Gl. de Lux.")
infi- nitif tir6 de Itno ou IXnto dans le sens de oindre, frotter, ou
peut-§tre d'un substantif Htndmen: cf. irl. lui le- nomTialh gl. a lituris,
S. G., 3 h.
lith #/"., le^on, lecture: = lectio (Kort., Lat.'Tom.); cf. Gr. Roberts,
Gramm.^ p. 108.
lif sf,y scie; arm. moy. livn (Gr. de Rostr., Diet.) lime: = lIma. %%lap
liven (arm . ): liven ar cfhein ra- pine dorsalo, liven an ty le falte de la
maison (Le Pelletier, Diet,) de lImes sentier, ligne de demarcation; linteau.
Lima, limen^ limes paraissent venir de la m^me racine que llmu8 oblique =
*lix-m0'8 (Warton, Ety^ ma latina). L'emprunt est certain.
lizer: v. lythyr.
loc cellule, monastere, lieu consacr^ (Bl. B. C, 8, 16). Ce mot se retrouve dang
le compose gallois monach-log monastere. II est tres frequent dans les noms
de lieux ai-moricains: y. J. Loth, Chrestom., p. 145.
log-i louer k interfits: = l5c-o (Kort., Lat.'Tom.); log prSt.
logell */"., lieu de depst, armoire, poche; v. - g al 1. locell gl.
ferculum ? (^Gl, a Mart. Capell.'); voc. corn. Zfl^rZ loculus; arm. logell
sabot du faucheur ot. se met I'eau et la dalle (Gr. de Rostr., Diet.,
loguelV). Le mot Ugel loge, cabane ainsi que log, loge, sont ecrits par
erreur avec g dur dans Le Gonidec; c'est le fran- gais loge avec une
oithographe du moyen-armoricain (Cathol., log loge; logaff loger; Gr. de
Rostr., Diet., log plur. lojov). Le gallois a un autre mot llogawd endroit
separe, sanctnaire d'une egUse; llogawd gmn cellier k vin: = LOCATUM?
long sf., navire: =: lSnga (JUmgi navis: pour la quantite, cf. Grober, Arch,,
1886, 515). Pour le sens, of. Gildas, De excid., XXIII: tribus, ut lingua
ejus exprimitur, cyulis, nostra lingua longls navihus.
Lilucuffer Lucifer, mot d'origine savante (Talies. ap. Skene, Anc. b., II,
161, 33), de lucIpeb.
lun; dydd-llun lundi; corn. ^^^len, dili7i; arm. dilun, ar lun le jeudi: lun
=z lonae (dies).
*lupr (arm.) lubrique; qies lupr. chienne en chaleur (Gr. de Rostr., Diet.),
du vieux-fran^ais luhre, lu- brique, lascif, glissant. %%
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(delwedd B8289) (tudalen 183)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%183 %%lor
lurig cuirasse; Bl. B. C, Uurico- gian gens en cuirasse, 17, 21: ^ lo- kTca.
♦iTvyn sm., buisson, taillis; v i e u x-gall. loinou gl.frutices. Ce
mot existe en vieil-armoricain dans les noms de lieux: rUla Loin^ Lom-plket^
comme nom commun dans une delimitation de champs: do Jin loeniou (J. Loth , ChreH.^
p. 146). Pryce donne loin pour le comique. Loin est le m^me mot que le
gaelique lian pratum (Zeuss, Qramvi, celt., p. 96). M. Rhys le tire de
ligwum-, ce qui n'est pas impossible, en supposant legnum (Grober, Arch.,
1886, 513; Kort., Lat.-rom., Itgnum), maisfortdouteux.
lygorn *w., lanterne, Bl. B. C, 40 , 8; plur. llngyrn , Talies. ap. Skene,
Anc. J., II, 137, 26; 214, 14: =r lucSrna, influence probablement par luciyr
lueur (Grober, Arch., 1886, 515; Kort., Lat.'7'om.). Le corn. lugam lichinus,
dans le voc. corn.; irl. Inacharn: =. luceena (Kort., Lat.'rom., lUcSrn^). La
quantity de I'm peut-§tre due k une influence brittonique; cf. arm.
liigcimihiilleT.
lythyr lettre, epitre, lettres; voc. corn, litheren litera; corn, lit her, litherow;
arm. lizer. Le gaJlois llythyr =^ LITtSrae; I'arm. lizer, van net. liher,
corn, lither, lyther = LITtSeae (classique UttSi'd; latin vulg. littSra,
Kort., Lat.- rom.').
lyfr sm., livre; corn, levar, plur. leverow, lyfrow, voc. corn, liver liber
vel codex; arm. levr, leor, b as -van net. Ie7'w: = LiBEB. Cf. irl. lehhar.
%%M %%*mac'ha (arm.) presser, fouler aux pieds; vannet. mahein: = mXgc-are
pietiner, ^eraser (Grober, Arch., 1886, 519; cf. Thumeysen, %%mag
Keltorom., p. 67). Lhwyd, A britisch Etym.f k brew donne pour le gallois du
sud maxy {sic). II y a probable- ment une faute d'impression. Le dictionnaire
de Roderick QThe engl. and welsh Diet., Shrewsbury^ 1737) donne au mot bi'ew,
darllaw et maesv; Thorn. Richards, maessing ^eraser, pi^tiner. L'emprunt
n'est pas certain du cote celtique, le gallois moutrant la mSme racine sous
une forme differente. Maesu pourrait bien avoir la mSme origine que le
gaulois magos champ, terrain ouvert, que Ton foule? (maes plaine, terrain ouvert);
maesu et viac^ha appar- tiennent a la m§me racine, avec une derivation
difEerente.
maer inteudant (v. cangJiellanyi'^; v.-gall. niair (Lib. Land., p. 113); V .
- c o r n . Tnair gL praepositus ( Oxf., 2) plur. v.-gall, merion gl. actores
(Gl. k Juv.); voc. corn, tnaer dis- pensator (cibi); huhel-vair vice- comes;
v. -arm. Tnair: Houuori inair in plebe Catoc (J . Loth, direst., p. 149);
arm. moy. inaer, arm. mod. vhear,mer; mera,7n^rat manier (arm. moy. maeraf),
merour fer- mier: niaer =: maiob, en passant par ineior ou mAioe.
maestr: v. meistr.
maesta'wt majeste, Tal. ap. Skene, Anc. b., II, 120, 28; mot semi-savant, tire
de majestatem.
magi noeud coulant, lacet, collet; voc. corn, maglen laqueus: = MAC'LA
(Grober, Arch., 1886, 519). Cill. de Ker., Diet., donne k macule (tache) un
mot magle qui, dit-il, dans ce sens a passe d'usage depuis long- temps, et ne
s'applique plus qu'^ made.
miag^sryr, mogwyr sf., muraille; V . -arm. tnacoer alio nomine valivm; arm.
moy. magoaerou, plur. XV® siecle (vannet.) aujourd'hui Tnagoro; mo- gaer XI 1
1® siede, moguer XV® siecle (J. Loth, Chrest., pp. 149, 219), mo- guer",
arm. mod. m^ger, vannet. %%
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(delwedd B8290) (tudalen 184)
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184
%%LES MOTS LATINS %%mai
mangoer, m^agoer^ sur les confins de la Cornouailles, inagor::= maceria.
mai le mois de mai; gall. moy. viei (Tal. ap. Skene, Anc. h., II, p. 117,
16); corn, wi^; arm.: l^on. mae^ ailleurs me: ■=. Maius en pas- sant
par meius, ou mXius (jndius ett donn^ 7».<?y, moe^.
Mair la vierge Marie; gall. moy. Meir (Talies. ap. Skene, Ane. h., 204, 6;
174, 1) = Maeia et non Maria.
malazn: v. manal.
♦mall b^quille, baton d'infirme. Ce mot est peut-etre brittonique, mais
les formes avec I mouill6, comme hail me paraissent ^tre pour mail et emprunt^es
au vieux-francais mail de malleus.
malloez, malloz: v. melldith.
malw mauve; voc. corn, malou malva; arm. vuilo: = mIlva (Kort., Lat.-rom.^.
manach moine; moy. gall, my- nach, inanaehy plur. myneich, Bl. B. C, 23, 31;
merieich, Tal. ap. Skene, Anc. b., 11,145, 5 (^Lib. Land., p. 163, manach, p.
192, meneich'); voc. corn, manach monachus ma?iaes (manahes) monacha; corn,
nnanali; v.-arm. munach (J. Loth, Chresth., p. 150)4 plur. menechen 1008;
arm. mod. manach, van net. manach, monach, menach: monach, mynach z=z
monXchus; myneich = Mc5 - NiCH-T (nien^ich est fait plutot sur manach^:
compost man^ch-ty; an manac'dy le monast^re, Cart, de Quimperl6 auj.
Pont-Manety , en Guiscriff (Cornouailles du Morbihan).
*manal, malan '(f., gerbe: II faut sept ou huit javelles {dramm^ pour faire
une gerbe (malan), D'apres Gr. de Kostr., Diet.; vannet. menale gerbier,
petit tas de six ou douze ja- velles; corn, manal js poign^e de bl6. Ce mot
ne saurait venir de manip Hvs, non plus vraisemblablementdu vieux-fran9aiB
manel poign^e. La stabilite de Va final s'y oppose. De plus, la forme de
I'arm. moy. malazn^ auj. %%mar
malan ne peut s'expliquer que par une forme vieille-armoricaine7«a««fi?Z.- cf.
balazn, balan, banal ■=. hanadl (pour le cornique manal de vta- nadl,
cf. bannaV). *Man4izl, m>anal, *munadl est done un mot celtique, tir^ de
la m^me racine que mani- pulus: vieux -celtique *mdna-tlo. Le 7nan- celtique,
comme le mund anglo- saxon = *mn.
o
Le mot dramm javelle, poign^e de ce qu'on coupe avec la faucille est peut-^tre
emprunt6 au grec SpiyyLU mSme sens, par *dramma ? cf . sarwm, 11 est vrai
qu'on ne trouve pas, k ma connaissance de forme latine dans ce sens.
mane (arm.) manchot; tra-vane f aible (Le Pellet.); dans le premier sens a
st6 influence par le vieux-fran9ais m^nc, mais peut remonter k mIncus (Kort.,
Lat.-rom.). Le corn. mans est le vieux-fran^ais mans; bas-vannet. m>ons.
maneg sf., gant; corn, maneg; arm. rnaneo: = mAnIca. Le plur. gallois est
menyg (W. Laws, I, 652, menye').
manout (arm.), mana, menel rester, demeurer, tarder: de mAn- ERE, ou, comme
le cornique et le gallois ne le possMent pas, du vieux-fran9ais?«fl%^?*.
*mantell sf., manteau; voc. corn. wwiTi^^Z mantellum; arm. mantell: de
mantSUUm, mais lefran9ais mantell a exerc6 incontestablement son influence
sur les formes galloises. Peut-Stre m^me tous ces mots lui sont-ils
emprunt^s.
maour (arm.) Ethiopien, en moy. arm.; auj. morian noir: = MAURUS.
maout: v. mollt.
♦March nom propre bien connu dans I'histoire et la l^gende. M. Rhys le
tire de Marcus, mais Marcus a Vd long. L'emprunt n'est done pas stir.
Les Bretons, en tout cas, ont rapports ce nom k leur march cheval. %%
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(delwedd B8291) (tudalen 185)
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DANS
LES LANGHES BRITrONIQtJES. %%185 %%mar
(Le roi March a des oreilles de cheval (nuLrcK): v. Meirchiaun.
marc'had (arm. et corn.) sm., rnarch^, corn, marchas^ murhas:=. MEBCATUS,
avec a accentu^ indif- ferent, ce qui Jndique un emprunt po8t6rieur 4
1'^poque romano-bretonne (Kort., Lat.'ro7H.^mSi'cdtus^.he gallois marchimd
pent provenir d'une fusion entre mercans^ mercantem etmei'ca- tiis. Marchadf
qui peut d'ailleurs remonter directement 4 marcatns^ existe lat;nis6 en
vieil-armoricain: in loco marehato Rannaco (^Chrest. bret.j p. 150).
marc'harid: v. mererid.
marthy marz: v. g^ryrth.
Iftarthin nom propre: Gwyl Far- thin la fSte de saint Martin (Wotton, W. L.,
Ill, C, XXII, § 7). C'est un emprunt savant, comme le montre I'absence
d'infection: v. merthin.
marzevelloc: v. borzevellec.
masciil m≤ terme pedant tir^ de mOsculiis, Bl. B. C, 13, 18.
mas^. (bloc de) m^tal ou plus pro- bablement mStal bjmtj sens frequent pour
massa en latin classique; vieil- arm. gl. stagnnm (st annum stain, Gl. d'Orl.);
le vieux-corn. mas cloiumn doit Stre corrig^ en nias doimn ou wkw toimn m^tal
en fusion: cf. gall. moj. y vas twym, ferrum candens (Zeuss, Gr. Celt, p.
1061): cf. irl. ftUMs: = mXssa (Kort., Lat.-rom., Tndssa). Pour toi^nn, cf.
gall.-mod. twymno se chauffer ou r^chauffer, et mSme triyymn chaud.
ma'wrth: dydd mawrth le mardi; corn. mod. de tnerh, Demer; arm. mod.
di-tneurz, bas-vannet. di- meurh, haut-vannet. di-nwrJi, ar meurz, er meurh
le mardi: = MAiiTis Qf/idrtis dies).
Mazeo (arm). Mathieu; moy. arm. Mazeu; auj. Mazeo, Maze; vannet. Maheo (nom
propre), Mahew (bas-vannet. Mahow),MaM: = MiTT(H)ius. %%mel
♦meddyd m^diter; meddydiant, meddydiutin^its.tion.11 est^craindre que
Gr. Roberts, Gramm., p. 105, pour les besoins de sa th6se, n'ait dstourn6 ces
mots de leur sens r^el. Les dictionnaires actuels donnent k meddyd le sens de
dire (medd^ et non de m^diter: si meddyd a ce dernier sens, il est difficile
de ne pas croire k un emprunt direct k medit-o, quoique la racine med- soit
bien representee dans les langues celtiques: le gallois meddrvl pens^e,
reflexion; est sd- rement indigene: cf. irl. midiur je pense; arm. nteis,
vannet. mi intel- ligence, reflexion, attention (Emault, Mem. soc. ling.,
1892, p. 485.
Meirchion nom propre, vieux* gall. Merchiavn (J. Loth, Mah,, II, p. 310,
GSnSal.); vieil-arm. Merchion ( Chrest., p. 151): = MAR- CIANUS ou derive
d'un brittonique march: v. march.
Meirion nom propre, vieux-gall. Meriaun (Mab., II, p. 323, GenSal.); vieil-arm.
Merion (^Chrest., p. 151). Si le nom n'est pas indigene, il vient
de MARIANUS.
meistr maltre, instituteur; corn. malster, 7nester; arm. moy. maistr, maestr,
mestr; maestroni maitrise; arm. mod. m^str, viestroni, mai^tr, inestr =
MXcfsTER.
mel am., miel; vieux-gall. mel (Gl. d'Oxf., I); corn, mel; arm. mel: emprunte
non k mSllts, mais au nom. -accas. mkl, comme le prouve la prononciation et
I'absence du double I en gallois. L'emprunt est certain, le latin m^ll- etant
pour mi'lv- ^ mcdhu-, qui a donne en brittonique des mots bien connus (gall,
medd hydromel; meddw ivre).
*mell (arm.) .wi., mil. Ce mot n'est vraisemblablement pas emprunte au
fran^ais mil. D'un autre cste, la prononciation tres breve de 1'? (mSll^ ne
s'accommode pas non plus d'un emprunt direct k milium. Mell suppose mXllU-m,
au lieu de milium. Si le %%
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(delwedd B8292) (tudalen 186)
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486
%%LES MOTS LATINS %%mel
mot est indigene, il remonte k un vieux-celtique *mXllO'n = iniliu-m (cf. all
= alio-s).
melldigo maudire; vieux-gall. melldicetic QLib. Z., p. 113) maudit; corn,
fnylyge^ part. pass, mylyges; arm. inilliga, part. pass, milliget: melldig-o
= mal'dTc-0; milliga ^ mXldIc-O. Melldigo doit probable- ment la conservation
de sa dentale aux m^mes causes que bendigo (cf. 1" partie, ch. I, B, §
4).
melldith, melltith sf.^ malMic- tion: =z mal'dictio. Le plur. 7nell- dithion
reproduit mXl£dTction-es, avec un changement de suffixe. Cf. vieil-irl.
Tnaldacht. Le corn, mol- loth, molleth est pour un plus ancien *malloetk;
arm. m o y . vmlloez; arm. mod. malloz^ maloz^ vannet. maloclif maloac'hj
maloc'hj vmlac'h (en bas-vannet. dans I'expression mala} Tou, malediction de
Dieu, l'^* =r th est conserve): = MALDECTIO (v. ire partie, ch. II, § 2, r
bref).
L'armoricain viillizien maudire peut repr^senter soit le plur. maldict tones,
soit un maldiot ion-em, avec le mSme ^change de suflBxe que pour mellti- thion,
♦mellezour (arm.) miroir: du vieux-frangais miredoir, cf. pro v. mi- rador-s,
esp. port, mirador, tir6s de mirdtorlum.
melin /?/., moulin; v.-gall. melin {Codex lAchf., dans le Lib. Laiul., p. 6);
corn, melin; voc. corn, melin molendinum; vieil-arm. molin gl. mold; arm.
moy. melin; arm. mod. melin, milin sf.: =: m<5lina moulin.
*melyii jaune, femin. melen; voc. corn, milin flavus (en marge m^lyny, arm.
melen; haut-vannet. m^len, mfdein. On a tir^ ce mot du latin melinus, ce qui
est impossible k cause de la quantity (inellnus, cf. p>i>tvo?), comme
Ebell'afaitremarquer (^Beitr., II; Ebel cite le lithuanien melynas bleu):
m^lyn =z v. -celt. mSltno-s; melen = *mSltnd. %%mer
memrwn sm., parchemin: de membi'ana (Lhwyd). On attendrait Tnemron ^
mSmbbana. M. Khys croit que le retrait de I'accent sur I'initiale a pu amener
I'assourdissement de -on-, Mais ce retrait s'est produit dans d'autres mots,
sans amener ce r6sultat. Le passage au masculin me parait avoir d<i §tre
facility par le pluriel r^gulier memrynau (cf. rhesymau, rheswm, emprunte au
franQais, boty- mau, botwm bouton, clogyrnau, do- gwrn, etc.). Le mot memrwn
est sans doute d'ailleurs un emprunt d'origine savante.
mendem, bendem (arm. van- net.) vendange, pour vendem: mis mendem ou bendem,
usit6 en vannetais, dans la petite zone vinicole de ce pays, pour designer
septembre: mot savant et recent forg6 d'apr^s vinde- mia, et en dehors des
regies de la phonstique.
menehi, minihi lieu de refuge, z6ne de franchise d'un monast^re, asyle et par
extension sScurite, se- cours {dovgiten minio'hy porter se- cours, Gr. de
Kostr., Dict.')\ vieil- arm. menshi, minihi QChrest. bret., p. 151,221).
Gemot parait avoir exists en gallois: men^ichi {Lib. Land., pp. 150-151, avec
var. inelneich; pp. 118, 119). II est tire de mOna- ohia, et a ete emprunte
apr^s la chute des voyellqs brittoniques finales, ce qui explique la
terminaison.
menestyr, menestr ^chanson; gall. moy. Tnenestir (Bl. B. C, 6, 18; 59, 26);
voc. corn, menistror (de menlstr- avec terminaison ajoutee); emprunte au v.-fran9.
m^n^stre plutot qu'i vitnister qui edt donne en gallois myyiystyi'. Le
vannetais moles- ter pour meTiester est aussi d'origine frangaise.
mentenn (arm. et corn.) mente; voc. corn. mente, minte', irl. Tneannd, de
mSnta (venu au latin par le gaulois) (Grober, Arch., 1886, 529, mgnta).
mercher, dydd mercher mer- %%
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(delwedd B8293) (tudalen 187)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%187 %%mer
credi; gall. moy. dyv (^dyw) merchir (Bl. B. C, 16, 26); corn. De inarhar; a
r m. mercher^ v a n n e t. merhier: ■=. MERCURlfT ou MERcttRi (Grober,
Arch,, 1886, 529).
Merchion: v. Meirchion.
merenn (arm.) af.^ collation, goftter de I'apr^s-midi; h a u t- v an n e t. mirenn;
cornouaillais m^rn. En bas-vannet. mer en signifie repas de midi, la
collation de I'apr^s-midi s'appelle miren anderw: merenn ■=. m£benda
(Kort., Lat.-rom.'); cf. vieux-fran9. marende.
mererid: v. myrierid.
Merion: v. Meirion.
Merthin (arm.) seul et dans les composes Merthin - h/iel , Mert hin- homm,
d6riv6 Mer(K)ln-an , noms du IX* 8i6cle (^Chrest. bret.j p. 151); la forme
moderne serait Merzin. Marzin est une forme semi-savante k moins qu'on ne
suppose le passage deeka devant r + cons.; Merthin = mXrtinus.
Le nom de Mevrzin dans Ker- MeiirziTij charte de 1379, en Kerf eun- teun,
pr6s Quimper, s'il n'est pas indigene, repr^sente une forme plus ancienne:
maRtTnus (v. Chrest. bret., p. 221).
merthyr martyr; vieux-gall. merthir QLib. Land.j p. 174); corn. merthurye
martyriser; moy. arm. etarm.mod.7«^rz^r,vannet. mod. merher (Gr. de Rostr.,
Diet.'): merthyr^ merzer =z martyrius ou MABTt^R'fus (Schuch., Vok.,U,p.
261); martyr ou mdrtyrem n'aurait donn6, en armoricain, que nuirzer.
mesclenn: v. misgL
mesper (arm.) n^fles: =. m£s- PlLUM (Grober, Arch., 1887, 132). Cf.
Yienx-iTQ.nq, nesple.
mesur «/*., mesure; vieux-gall. megur gl. mensura (Gl. k Juv.); gall. moy.
messur (lal. ap. Skene, Anc. J., II, 410), mesur; gall. mod. menti*; arm.
moy. muzur; arm. %%miff
mod. nivzur et muzul; haut-vannet. mczul: = me(n)sura (v. 1" Part., ch.
II, § 5 C). Le gall, me- sur a, viesur-o; corn, musure; v i e ux - corn.
don'omvsnra{m) mi ghcompen- sabo (Gl. Oxf., 2), peuvent remonter directement
a me(n)sur-are.
metin: voc. corn, mane; corn, moy. mettin, myttyn; arm. moy. et mod. mint in;
haut-vannet. mitin, bas-vannet. mintin: = MAT 'TINA pour mdtutina. li'n de la
premiere syllabe en armoricain est sans doute n^e spontan^ment (cf. entof,
into/ ^toffe, engal, ingal 6gal, etc.) Le gallois meityn dans I'expression er
ys meityn il y a un bon moment, a peut-Stre la m^me origine, quoiqu'on ne
puisse pas faci- lement suivre I'histoire de revolution du sens.
Meuric nom propre, 6crit aussi aujourd'hui Meyriok; vieux-gall. Mouric {Lib.
Land., p. 157); vieil- ar m. Mouric ( direst, bret., p. 154): = MAURICIUS.
meurz: v. ma-wrth.
mezel (arm.) maille, petite mon- naie (Gr. de Rostr., Diet.), d'une forme
romane mSdallea pour metallea, plutot que d'un vieux-franQ. *medaille
(vieux-fran9. meaille, viaille: le frangais nMallle est emprunt6).
mezer (arm.) drap, stoffe; haut-vannet. mihier: d'une forme ro- mane
*fnadS7'fa (pour mdtSrfa) 6 toff e; cf. prov. materia, madeira, port. materia,
madeira (Kort., Lat.-rom.).
mikan (corn.), d'apr^s Pryce, morceau: c'est un d6riv6 de *mic •=. MICA. On
attendrait migan.
*mig^rm cbeville, articulation, cartilage; arm. migourn, migorn cartilage. M.
Ernault aime mieux, avec raison, y voir un mot celtique, qu'un emprunt k
micro, esp. it.; mucronata cartilage: mUcronem edt donn6 mugrun et tout au
plus mugurn, mugyrn. L' i pour u est tr^s %%
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(delwedd B8294) (tudalen 188)
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188
%%LES MOTS LATINS %%mil
rare, et caract^rise les emprunts les plus anciens. Migwrn dt^rive de la racine
muG- comme miicro^ et semble form6 comme ascwrn.
mil mille; corn, mil; arm. mil: = mTlia plutdt que mills qui ellt donn6
stirement en gallois mill (Kort.^ Zat.-rom., mlllS, mllia). Un *celtique
milja etlt donn6 probable- ment inill,
*mil"WT soldat: milQ-wr^ = MILES. Une origine celtique est impossible,
si on adopte I'^tymologie miles z=z mizdhes (goth. mizdo^ ptffSof): mizdh-es
eiit donn6 mith (cf . gall, nyth^ arm. neiz = *nizdos; gall. rhuthUy vannet.
rahein =. *razdd). Mais cette etymologic n'est pas certaine.
milliga: v. melldigo.
minf el: v o c. corn, millefolium; arm. milfei\ miljier. Le gallois minfel
(minveV) et le cornique ne peuvent se rapporter directement k mille-folium.
La deviation phon^- tique est peut-^tre due k I'^tymologie populaire.
mintin: v. me tin.
miret (arm. et corn.) mirout garder, conserver, observer; corn. 7niras
regarder, observer: =: mie-o. Ce verbe, dans les langues romanes, a le sens
de regai'der .•vieux-fran9. mirer (Kbrt., Lat.-rom!).
misgl monies: = musc'lus (Kort., Lat.-rom.^. Le corn, mesclcn ( V o c .
muscla); a r m . mesclen^ pro- viennent vraisemblablement d'une confusion
avec des mots indigenes analogues: cf. gallois masgl^ masglyn coquille,
gousse.
modd fa^on, maniere, moyen: = mSdijs, cf. irl. mod.
Moesen Moise; Tal. Moesscn (Skene, Anc, b., II, 180, l),deMSYSEN, accus. de
Moyses (Sedulius, III, 285). Le nom arm. Moesan^ Moizan n'a rien k faire avec
Moesen.
moger: v. magwyr. %%man
mollt mouton; voc. corn, mols vervex; arm. maout^ haut-vannet. meiit mouton,
b^lier: = MttLTO (Kbrt., Lat.-rom^. Pour le pluriel armoricain mSot^ cf .
clean ■=. clov-i, Kernew = Cornovia, etc.
mor mdre, dans mor-wydd mflrier, a st6 tir^ par M. Rhys de morum. C'est
6videmment un emprunt savant (morum) ^ moeum ay ant o long. Le corn, moyr,
moyar I'arm. mouar^ haut-vannet. mouyar mtire^j doi- vent en stre s6par6s et
se rattachent au gall, mwyar mdres sauvages. Ces mots sont indigenes et non
emprun- t^s k morum^ comme I'a cru. Ebel. Le grec pojoov est consider^ comme
d'p- rigine s6mitique.
morth-wyl, morth-wl sm., mar- teau; gall. moy. m^rt(h)'uylf W. L., I, 300;
ibid., I, p. 682, myrthwl; corn, mort hoi; a r m. morzol, mour- zoul; vannet.
ynorhol, bas-van-- net. marlidl. M. Rhys tire marthfvyl et morthwl de
mdrtiolus (^morthyol^ *morthol, morthwl, morthrvyV).
II est plus probable qu'il y a eu confusion entre martelus pour mar- tSllus
et mdrtulus.
Mouric: v. Meuric.
mud muet; ar m . mud: = MUTtJs.
mud mue, cage, W. L., II, p. 823 ^ MUTA. L'armoricain muz est em- prunts au
vieux-fran9ais *mude ou k une forme romane *muda.
mud-o d6placer, changer de de- meure: = MUT-0.
mul mule, S,ne: = mulus.
munud: le mot n'est plus usitS en gallois, mais I'a StS: Bl. B. C, 53, 1; Tal.
ap. Skene, Anc. J., 181, 21; 166, 18; corn, munys, menys; arm. munud: =
mInutus (1''« Part, ch. II, § 5 C).
Le vieux-corn. munutolau gl. fornilium (Gl. k Oxf., 2); vieil- arm. minutolou
gl. sarmenti^ (ms. Reg., 296, fol. 64, col. 2, Bret. Gl., from Turin and
Rome) est un pluriel de munutol = mInutSlia %%
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(delwedd B8295) (tudalen 189)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%189 %%mar
ou minutdle: minutal y mXnutdlis legumes hach6s (Juvenal, 14, 125).
L'armoricain munuduill dans mu- nudaill pisquStt alevinage, munu- daille
menuaille (Cill. de K6r., Diet. et suppl.) a pris une terminaison frangaise.
mur mur, rempart (Gl. k Juv.; Bl. B. C, 6, 10; 30, 15); arm. mur Sf. = MURUS.
muz: v. mud 2.
muzul, muzur: v. mesur.
m-wyd'wl m'wd'wl meule (de foin, de bl6, etc.); de met' la (me- tula). Le
passage au masculin a ^t^ peut-^tre dsterniin6 par la voyelle Irrationnelle
n^e entre t et I. Cette Yoyelle s'est durcie en prenant le ca- ract^re d'un
suf&xe. M. Rhys suppose d'abord mwydol:= metula^ puis mrtrydwl,
m^vys mesur^, ambigu, Equivoque (Th. Rich., Dtct.); amwys ambigu, = me(n)sus
?
m"wys panier a provision, ancien- nement plats; vieux-gall. muiss gl.
disci (^Gl. a Mart. Cap.); vieux-corn. muis mensa; corn, mays sf., table: =
me(n)sa. Cf. irl. mias.
mydd, d'apr^s 0. Pughe, un grand bol::= mSdIus. Le gall. moy. ftiidd est
vraisemblablement pour viydd{W ottoiiy Gloss.). Buddai, mud- dai ne peuvent
venir directement de modius: muddai peut en Stre k la rigueur un d6riv6, s'il
a st6 pr6c6d6 par myddai.
mydr m^tre, mesure en po^sie; ce mot peut §tre un emprunt savant mStrum mais
a st6 influence par I'anglais meeter.
mymr-yn #w., parcelle, atome: d6riv6 de mbmbrum (Rhys).
mynor, maen my nor marbre. M. Rhys le fait venir de mXndria mine, en
bas-latin. Phonstiquement, il n'y a pas de difficult^. Pour le sens, on ne
voit pas comment on a pu p>asser d'un sens k I'autre. Par sty- %%nah
mologie populaire, on aura rattacM mtndria k minus poli, lisse.
mynwent sf.^ cimeti^re: = mo- nument Om. La terminaison ent a amen6 le mot du
neutre au f6mi- nin.
myrdd myriade, tr^s grand nom- bre; de murids, muriadem. II semble que ce
motsorte du nominatif accen- tu6 sur la derni^re (puVjOia;), plutdt que d'un
cas oblique? Cf. nawid^ newydd = novid-s. On attendrait myreddy qui a pu
pr^cMer.
myrierid, mererid ^/., perle: = mIrgarTta. Cf. le nom propre ar- moricain
Marc'haHt Marguerite.
myvyr m^ditatif, pensif , qui n'ou- blie pas; myfyr-dod meditation: ^ MfiMbfiiUS,
plutdt que mSmOr, quoi- que cependant cette derni^re etymo- logic ne soit pas
impossible. Cf. irl. Tnebuir memoria. II est possible que myfyr ait d'abord
et6 substantif. Cf. ysceler criminel, d'abord crime. L'ar- moricain evor pour
mevor ne peut remonter directement k m^mOria qui eClt donne mever. C'est un
mot savant ou un emprunt au vieux-f ran^ais (cf. 6rregor = Gregoire). %%N
%%Nadolyg Noel; gall. moy. No- dolyCy NadolyCy W. Laws, I, 6. 676. 658;
corn.. nadelic^ nedelic; vieil- arm. Notolic (^CJirest.bret., p. 155); arm.
moy. Nedelec (chartede 1266, Chrest.y p. 222); arm. mod. nedelec; cf. irl.
notlaie: = natalicia (v. ire Part., ch. II, § 3).
♦nahen sf., tresse, bandelette pour cheveux de femme, lacet de fil: ce mot
est usite en vannetais et en hautr comouaillais (Gr. de Rostr., Diet.). II est
peu probable que ce mot soit emprunte k natta qui est pour mappa (f rauQ.
natte). II appartient proba- blement k la m^me racine que nash, %%
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(delwedd B8296) (tudalen 190)
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190
%%LES MOTS LATINS %%na'w
van net. Tiascle corde pour attacher les vaches; irl. nascim j 'attache, c'est-^-dire
k une racine Tiagh- (nagc = nag-sc-'); cf . nec-to. Nah-en peut Stre form6
par xin suffixe de d6riv.
•CO- OU '80'.
na^vn, surtout dans pryd nawn apr^s-midi: = nqna, mot savant V^ Partie, chap.
I, § 4 b.
nedelec: v. nadolyg.
neges message,commission, affaire; Bl. B. C, 31, 7; W. L., I, 16; corn. negi8^
neges affaire, message. C'est un emprunt assez recent k negotium, comme le
montre I'assibilation' du ti' et la conservation du g intervoca- lique
(^nSgotitt/m ellt donn^ rieiilt, nevd),
neithaw^r, neithior sf., noces, f Stes du mariage; gall. moy. neythaur: Kyvarns
neythaur munera nuptia- rum: de noptialia (nuptidlia a st6 influence par
ndvus comme nuptiae: d'o£i nOptia fran9. noce pro v. nnssas; cf. Grober,
Arch., 1887, 134. L'influence romaine, au point de vue du mariage, est
manifeste chez les Bretons (cf. priod).
Le mot neithwyVf neithiwr, corn. neihur^ Tiehuer, arm. neizour, nihour hier
au soir, qui renfeime certai- nement le mot ndct-^ doit en Stre s^par^. II
est possible qu'en britto- nique ce soit nbct- qui ait influence nvptiuUa.
neodr neutre: mot savant, tir6
de NEUTRUM.
nif er nombre;vieux-gall. nimcr (Gl. d'Oxf.); coin.nivei', never; aim. niver:
de numerus: v. 1^^ Part., ch. Ill, § 2 w.
ni-wl NiPWL (Thom. Rich., Diet.') nu^e, brouillard;corn. niul (Lhwyd): =
NIBULUS pour NUBILUS (Meyer, Grammar^ I> § 5 B). L'armoricain haut-vannetais
ivlenn est pour nivl- enn et a la m^me origine. Au lieu de 7iibulus, on peut
aussi supposer nivulus (Meyer, Gram, roin., I, § 28, 58). %%oed
nod marque: wyr not hommes de marque, W. L., I, p. 700; corn, n^s, nSz
marque, signe; d6riv6 gallois node' dig connu: nod •=. N5Ti.
notolic: v. nadolyg.
nouenn: v. ouenn.
nozelenn (arm.) glande, bouton (Catholicon, interprst6 par nodelle): emprunt
d'origine savante, comme le montre le vocalisme, k nodSUuSj ou a un fran^ais
nodelle.
*nyfel nu6e. 0. Pughe le traduit par SUment subtile, ce qui parait faux; I'exemple
qu'il cite de Taliesin (Skene, Anc. b.y TI, p. 175, 15) uch no pob nyfel
signifie 6videmment plus haut qu'ancun nuuge. Si le mot n'est pas celtique,
11 peut d^river de nubila ou mSme de nubila (Kort., Lat.' rom.f nubiluSy
n&btlus). %%%%oabr: v. g^vybr,
ober, gober oeuvre, action d'agir, inf. etsubst.; usit6 surtout sous la forme
gober; arm. ober et gober (y assez recent) = opSea. Le mot du voc. cor n.
oberor traduit par opera- rius, peut remonter en effet direc- tement k
OpeearIus, si -or ne repr6- sente pas -wr; I'arm. moy. obereur = dperdrius.
Gober doit son^ ^une assimilation avec les verbes composes du pr^fixe go
(wo)^ en composition syntactique souvent -o-.
*oedS,ge; arm. oa<?, vannet. oed, Ce mot a st6 tir^ par Ebel, Beitr., II, 165,
et par M. Rhys de aetas. Cette etymologic est impossible, ae latin, dans les
emprunts, donnant e ou ai, ei. Cf. vieux-f rangais aS^ prov. etat-z dHaetatem.
II appartient k la m§me racine que aetas ^ aiv-, qui a donn^, en outre, en
gallois oes (= *aivestd^. %%
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(delwedd B8297) (tudalen 191)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%491 %%off
offeren «/"., messe; moy. gall. offeren^ eferen (W. L., 1, 114); effey- riat
pr§tre {ihid); corn, offeren; V o c. corn, oferiat presbyter; a r m. mod.
offh'en, cornouaillais off em; haut-vannet. ove^'enn , offeren, b a R-va n n
e t. ovrenn: offer en=.0VTK' bSnda. Cf. irl. oifrend.
ole'W huile; vieux-gall. oleu ^ oleu-linn gl. olivum (liquide d'olive); (^gl.
d'Oxf.;gl. a Juv!); voc. corn. oleu oleum; arm. oleo: ^ ole&m. Cf. irl.
ola.
onest, gonest(avec^ prosth^tique et analogique) honnSte; arm. hv nest: du
latin (H)bNEST&8 ou du vieiix-franQais honeste.
ongl mal d'yeux (Davies); du latin ung'la pour Gng&la, ou du vieux-f
ranj^. ongle maladie des yeux.
*ongl «/■., angle, coin: ne vient pas d'iNG'LUS, dngulus qui eixt donn6
aTi^l; si on^l est emprunt^, il I'a ^t6 plutdt au vieux-fran^ais angle et marque
un effort pour repr^senter la Toyelle nasalis6e.
*or */., bord; vieux-gall. gl. Tnargo, limes QGl. Ox/., 1); gall. moy. or;
pedr-or; Bl. B. C, 6, 10; pedeir-or; Talies. ap. Skene, Anc.b., II, 160, 19;
corn. urrian bord, limite; Yi e il-a rm. or ion gl. oram{ Gl. d' Orl.); arm.
moy. euryen bord. Ce mot est indigene et n'est pas emprunt^ k ora (Kort.,
ori^w). II remonte k un vieux-celtique *dra =: indo-eur. ora. oraivt: v.
ara^wd.
orian instrument de musique; Bl. B. C, 6, 19. Tal. oryan (Skene, Anc. &.,
II, 165^ 10) = oegXnIJm.
♦oria'WT montre; ne vient pas directement de hordrlum mais est d^riv6
di'aTvr.
ors (corn.) ours: voc corn, ore ursus; cf. arm. moy. Caer urs (Cart. de
Kemperl6), Kemours en 1549, auj. Kernous en Clohars - Carnoet ( Chrest. bj'et.j
p. 236): = IJRstjs.
osgl branche, petite branche, ber- ceau de jardin; de m^me origine que %%pab
le vieux-f rang, oscle dont Qodefroy ne donne pas le sens dans ce passage: pour
avoir saqui6 une esp^e sur luy et d'icelle rompu les treilles etabattu les
oscles et gheolles (cages) oil ils pendans as fenestres estoient. Osgl est
probablement frangais; en effet Vo est long dans le latin osclllwni balangoire;
osctllare se balancer: V. huskellat. A osgl paralt se rattacher le
haut-vannetais hosquellein chan- celer; cf . frangais hoeher.
osp bote: = (h)58PES; I'accusatif Qi)6sp{tem est repr^sent^ par yspyd; yspyt-ty^
hospitum domus, hospice. Le corn, ost aubergiste est d6riv6 de (Ji)ostis ou
plutdt emprunt^ au vieux-frang. hoste. L'armoricain hostis aubergiste vient
du vieux-fran- gais ostissej hostise habitation, tenure d'hdtes: la
terminaison a st6 assi- mil^e k celle de hourc^his bourgeois. II n'.est
cependant pas impossible que Iiostis vienne d^kospttensis.
osten hostie, d'apres Gr. Rob., Grammar, p. 103: mot savant et recent, tir6
avec un suffixe de deri- vation de hostia.
Ofydd Ovide, par mstaphore, Tiiaitre dans Vart de... grade dans la hierarchic
des lettr^s, qui n'etait ni barde ni druide (Pour le sens et les exemples en
moyen gallois, v. J. Loth, Bemie Celt., 1888, p. 274): d' Ovidius, comme
Bafydd de David. C'est un emprunt qui ne pent Stre bien ancien. Pour Ofydd
nom propre, Ovide, cf. Daf . ab Gwil., p. 233.
ouenn (arm.) onction; ordinai- remen t an nouenn I'ExtrSme- Onction:
= UNGUfiNTUM.
ours: V. ors. %%pab p^re, pape: un mah Duw hah le fils unique de Dieu le Pere
(Robert Lleiaf , po^te de la fin du XV« siecle; %%
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(delwedd B8298) (tudalen 192)
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192
%%LES MOTS LATINS %%pab
je cite d'apres 0. Pughe). Le mot est d'origine savante et ne peut venir ni de
papa ni de pappd. En armoricain, pah n'a que le sens de pape et est emprunt^
vraisemblablement au franQais.
pabell: v. pebyll.
pab'wyr mSche, chandelle faite de jonc pel6: Bl. B. C, 13, 21, flamm im
pahuir: •=. paperum (^pdpyrum; pour le sens, of. ital. papfjo papier, m^che;
sarde pavilu m^che, etc., Kbrt., Latrrom.). Pour c = y, V. 1*^ Part., ch. II,
§ 2 y.
Padarn Paterne; v.-gall. Pater n (J. Loth, Mab.^ II, G^n^l.); van net. Pedern:
= p2.t£bnU8. Ce nom est conserve dans le nom de lieu gallois Llan-Badarn.
padell casserole^ poSle (W. L., 1, 696); V o c. cor n. padell hoern {patella ferrea')
traduit sartago:=z pXt£lla. L'arm. pezell jatte est emprunt6 au vieux-franQ.
*padelle.
pader le Pater (Bl. B. C, 8, 9, 10); corn, pader: de PiTfifi. Le pluriel paderau
a eu le sens de grains de chapelet (Th. Richards, Diet.).
Padric Patrice (W. L., I, 7U); emprunt savant et assez recent de Pdtricius,
comme le montre I'absence d'infection.
padrun (arm.): usque ad pet ram quae dicitur padrun sancti tJuin- gualue
(Cart, de Landevennec;: = pfiTRONEM {perron: en vieux-fran- 9ais rocher et
aussi esp^ce de palier de repos: les suzerains s'y tenaient pour recevoir
leurs vassaux; v. Chanson de Roland^ M. Gautier, vers 12; cf. Littrd). Cette
Etymologic est plus probable, d'apres le contexte, que celle qui tire padrun
de pdtro- nus patron, modele.
padout: v. peidio.
pais sf., robe, tunique; voc. corn. pens gruec toral; corn. moy. porvs: =
pfiXA {tunica^ toga: drap qui a encore ses poils). Ce mot se retrouve peut-Stre
en vieil-armoric^in dans le %%pao
nom de lieu Peisuuentoc {Chrest, bret., p. 156).
*paith, d'apres Gr. Rob., Gh'ommar, p. 110, viendrait de pactum. Paith n'a
pas un sens qui r^ponde k cette Etymologic, et semble indigene. Au point de
vue phonEtique, paith peat venir de pactum.
pall dais, baldaquin, trdne (Th. Richards, Dict.^ d'aprEs Oa/mpeu Cliarlym.):
du vieux-fran^. palle (var. pal, pasle) dais, tente, tenture de lit, ou de
polls,. Cf. arm. pallen couverture de lit, pallen-varch capa- ragon (Gj-. de
Rostr., Diet.'),
paluclia (arm.) pesseler; paluc'h paisseau, at telle plate et aigue pour pesseler
du lin, du chanvre (Gr. de Rostr., Diet.); paluheu-hirissett che- vaux de
frise (Cill. de KEr., Diet.): de PILUCC-ARE arracher les cheveux ?
h'a peut ^tre dfi k I'influence de palus, comme semble Tindiquer palvhru
Uirusett.
palf sf., paume de la main, patte; voc. corn. ^d^Z/palma; arm. palv paume de
la main: = pXlmX. Le gallois palfu, palfalu tftter douce- ment, aller a
t^tons, ymbalfalu id.; arm. amparfal lourdaud, amipafalek engourdi (mains),
pafala aller A tatons (Ernault, Rev, Celt,, VII, p. 147), dErivent de
palma,!! semble qu'il y ait eu, a en juger par certains sens, une influence
de palp-are qui ett donnE en gallois palffu, ou m§me une confusion complete.
pann drap, tissu; c om, pan Etoffe: de pXnnus. Cf. Yieux-fTa,n^.pannef penne
Etoffe, drap.
*pant creux, vallon: de pXndus ? Cf. esp. panda courbe, concave (Wolfflin,
^?r^., I, p. 329).
pao: V. pa-w.
paou: V. pau.
par Egal, associE {pan im roted par, Bl. B. C, 8, 19), paire; corn. par 6gal;
arm. par:=PiB, pXbem; V. amhar.
*paour (arm.) pauvre; haut^ %%
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(delwedd B8299) (tudalen 193)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%193 %%vannet. peur, bas-vannet. por; ne vient pas
depauper^ mais da vieux-fran9als povr pauvre.
para apparattre, briller en parlant du soleil: empnint post^rieur k runit^
brittonique, comme le montre le vocalisme, form6 sur pdreo. 11 est cependant
possible que Vd soit dH k des formes verbales oil a n'^tait pas accentu^.
paraf: v. peri.
paradivys «/*., paradis; arm. mo J. JBarazoes, nom de lieu (charte de 1464);
barazoes, baradoes^ bara- do8; arm. mod.: 16on. baradoz; cornouaillais baros^
barous; haut-vannet. baraouiss, bas-vannet. baradmueg, Les formes barazoes^
bu' raouisSf barous, baros, repr^sentent r^guli^rement pab1d:^sus (jpara- disus).
Les formes avec d ont st6 refaites sur paradisus (1" Part., eh. I, B, §
4). Le com. paradys est emprunt^ k Tanglais.
paratoi: v. para-wd.
para-wd pr&t, pr^par^; gall. m.0 J. parauty Bl. B. C, 7, 19; Tal., parawt
ap. Skene, Arte. J., II, 128, 29; voc. corn, ^aro^ coctus; corn, mod. paryg:
= PAKATUS. Le d6riv6 gallois parotoiy paratoi preparer, com, partMyj a pour
correspondant Farm. moy. parediff^ auj. paredi faire cuire, cuire (Gr. de
Rosti.^faii'e bauUlir ou cuire dans Veau viande <m poisson).
*parthpart, arm. parz, n'est pas emprunt^ k parSj partem. C'est un mot
celtique: irl. cert. II n'est pas n^cessaire d'invoquer m^me une in- fluence
de pars pour expliquer Va de parth (&mi. perz: a berz de la part de):
perth est devenu parth en composition.
parwyd sm.^ parol, mur de sepa- ration; voc. corn, poruit paries: = pabItem
(Kort., Zat.-rom., pd- Ties, pdretem). La forme pared est hyst^rog^ne: of. W.
L., I, 26, paraet; %%peb
cf. maharaen, I, 278, vieux-gall. TnaJiarmn.
Pasc P&ques; corn. Paso; arm. Pasc: = paschX. Le nom vieil- arm.
Pasc-wethen contient vraisem- blablement le mot Pasc: qui combat pour la
PdqueSy qui combat a Pdques: ce serait un souvenir des luttes nationales pour
la Piques des Bretons ou de la c^l^bre victoire de VAUeluiaj remport^e sous
les aus- pices de saint Germain. Cf. irl. Ca^c.
pasca: v. pescL
pau ^., pays, region; corn, pow pays; vieil-arm. pou ( Chrest. bret., p. 157)
= PAGUS ou mieux PSGA (Asser, de rebus gest. Aelf.^ ap. Petrie, Mon,. hist,
brit.., p. 467). Le g paralt avoir marqu^ son influence en gallois; le son ii
lui est dfi {pau aurait pass^ par poj) ?
Paul Paul: Bl. B. C, 42, 1; 13, 18; arm. Paol: = PAULU8.
paun paon; moy. gall, pareyn; arm. paiin (Gr. de Rostr., IHct.^ cf. lailr
pour lavur = Idbgrem^: = PA- VONEM. Le mot gaRois paun^parvyn a pa8s6 pa.T
pa>min.
*pa"w patte, pied d'animal, et par plaisanterie main; de m^me pour pao
en armoricain; com. paw; voc. com. paw-gen pedula: paw, pao ne peuvent
remonter ni 4 un vieux-bas- francique pauta (vieux-franc. poe^ ni k une
racine^a^- ou patt' (Kort., Lat.-rom.). Ces mots semblent bien cependant
emprunt6s. Cf. angl. paw.
pa'wl sm., pieu, poteau; arm. peulj haut-vannet. pel, bas-vannet. ^^mZ .•=
palCs. A Quibe- ron (vannetais), peulvan se dit pah wen.
pebr, peb (arm.) sm., poivre =
PiPfiE.
pebyll tente: = PAPlfLfo. Pebyll ayant I'apparence d'un pluriel, on a form^
sur pebyll un sg. pabell. Au
13 %%
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(delwedd B8300) (tudalen 194)
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194
%%LES MOTS LATINS %%pec
dire de Th. Richards, pehyll est encore employ^ au sg. dans le sens de
berceau de jardin.
pechadur prehear (TaL ap. Skene, Anc, J., II, 146, 18); voc. corn.^^- cliadur
peccator: = pficCATOREM.
pecha'wd sm., p6ch6; corn. pechcbd, pechaSfpehas; ar m . pec'hed, vannet.
pihiet, pihied (i dans ^i sous rinfluence du son hi- qui rem- place c^h entre
deux voyelles t^nues ej i): = pficCATUM. Le verbe Pgcco a donn^ en gallois
pec'hu, arm. pec' hi.
pedi prier, inviter; corn, pesy^ pegy; arm. mo y. pidiff^ mais pedaff je
prie; arm. mod, pidi, pedo, van- net, pedein: == pfiT-0. De peto^ on a tir^
en gallois, comique, armoricain le subst. peden pri^re.
pedol f er k cbeval; W. L., IT, 776, equi calceus: = pedalis. Pedol est pour
peddol. C'est peut-§tre une erreur de lecture qui a popularise la forme
pedol^ forme orthographique r^guli^re en moyen gallois pour ped- dol (W. L.,
I, U, pedhol; cf. pedh = peth, ibid., 1, 108).
Pedr Pierre; vieux-gall. Petir dans Tref Petir, Lib. Land., p. 219; corn.
Pedyr, Peder; arm. moy. Pezr, auj. Per: = petrus.
peddyd infanterie: = pedItes.
peddestr piston, fantassin = ped- esteb; peddtstrig aptitude k la marche. La
variante pedestr est pu- rement orthographique.
peg: V. pyg.
*peidio cesser; com.peyya (M. C, 201). Ce verbe semble devoir §tre identifie
avec I'armoricain padout durer, persister. Dans un passage du Mahinogi de
Kulhwch et Olwen, on lit k propos de Kei: ny pheit neb a dwvyr ac a than yn
gystal ac ef personne ne r^sistera k I'eau et au feu aussl bien que lui
{Mahin., ^dit. Rhys-Evans, p. 109). Une erreur de scribe est ici peu
probable. Le sens primitif a ^t^ celui de souffrir d'oti %%per
peut-§tre celui de supporter, prendre en patience, cesser, et d'un autre cdt6
celui de rSsister, etidurer, persister. Peid-io =3 pItT-rb (Kort., Lat.- rom.")
ou PATIOR; pad-ovt a plutdt subi rinfluence des formes classiques avec
voyelle th6matique br^ve.
peillio passer au tamis; raffiner la f arine; peillion f arine fine;
peyllyeyt fine fleur de froment (W. L., I, 198); peill-io vient de pSlIo ou
pOli-be (Rhys).
pels: V. pais.
peithyn sm., peigne, peigne de tis- serand; peithynen ardoise, tuile: = PECTfNEM
(Gr. Rob., Chamm., p. 109).
pel balle, pelote; voc. corn, ^e^ globus; arm. pell-en (pron. pqlen) balle k
jouer, pelote; = pIlI.. Le jeu de la balle est connu des (Jallois du IX«-Xe
siecles: etpilae ladum agebant pueri (Nennius, Bist. Brit., XLII).
pelgent: v. pylgaint.
pell, pel (arm.) balle, paiUe: =: pIlia pour pXlea. Le fran^ais paille eClt
donn^ vraisemblablement I mouilie.
penyd penitence: Bl. B. C, 42, 4; Tal. penyt ap. Skene, Anc. b., U, p. 116,
26; com. penys; arm. moy. pened peine, douleur; penity lieu de penitence
(sacristie k Saint-Brieuc, dit Gr. de Rostr., Bict.). II est clair que penyd
ne vient pas de poeni- tentia. II pent k la rigueur venir d'un substantif.de
la langue eccl^siastique 2i^^Q.j:&a.t^kpoenitet,paenitet,*penitio d'apr^s
punitio ? Peut-Stre est-ce tout simplement un emprunt k I'irlandais pennait
(cf. cerbyd chars, emprunt^ k carpaif).
peocli, peuch sm., paix: = pax. C'est un emprunt tr6s ancien, cs donnant
r^guli^rement dans lea em- prunts latins x*j J*> w. L'a? de pax a st6
traits comme Vx celtique. V. poc. Pour devant c'h, cf. caoch = each
excrements.
per poires; voc. corn, per-bren %%
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(delwedd B8301) (tudalen 195)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%195 %%per
pirus, poirier; arm. per: = p!fBX (Kort., Lat.-rom.jpfrUs poirier,jprrfiwi poire).
pererin p^lerin (Tal. ap. Skene, Aiic. ft., II, 155, 4); voc. corn, ^ir- girin;
corn, pryerin; arm. moy. et mod. pirc'hirin: = PfiBftGElNUS. Pirc'hiriii
pryerin s'expliquent par PEB'aBlNUS qui a pu donner d'abord perj'rin^perc'herin.
Four pererin, cf. mererid, myrierid.
perffaith parfait; corn, perfeyth, perfyth, perfeth\ arm. peruez bien appris
(Le Pellet., Diet.), et aussi mesquin (Gr^g. de Rostr., Diet.), vannet.
perhueh ladre, mesquin: = pSbpEctGs (Kort., Lat.-rom.). Cf. Qr. Rob., Gramm.y
p. 104.
peri causer, falre faire; aux autres formes verbales qu'^ I'inf. et aux temps
oil la voyelle est r^guli^rement infects, par- =z pIe-io. Dans un exemple
d'un poste du XI V« siecle, ce verbe a le sens d'enfanter: Dtiw am peris Dieu
qui m'a fait (Th. Richards, Welsh Diet.), n 7 a eu confusion de sens et de
sons entre les deux verbes pario et paro.
perigl p6ril: = pbbic'lum (peri- culum).
^person (arm.) cur^, recteur d'une paroisse; du vieux-frangais persone, m§me
sens, et non du latin persona.
perthyn perthyn-u appartenir, avoir rapport k: = pfiBTJfN-EO.
perfedd adv., suhst. et adj., qui est au milieu, centre, entrailles; vieux-gall.
permed-interedou gl. medullis ( Gl. d, Juv.); corn, pervedh int^rieur,
milieu; ahervedh k I'int^- rieur; vieil-arm. per met: salina permet (charte
de 862, Chrest. bret., p. 156): de pfiRMfiDltJS. On attendrait, en gallois au
moins, perfydd. II est possible que permedi%s ait ^t6 in- fluence par quelque
forme celtique aujourd'hui disparue. Les Celtes poe- s^daient la racine
*medh', dont ils %%pla
ont des d^riv^s (gall, memn, irl. msddTi).
pes: y. pys.
peso: V. pysc.
pib tayau, conduit, art^re, flfite: vieux-galL pipennou gl. arterias (^Gl. a
Mart. Cap.'); compost cym- mliiheu h^morragie (Jdeddyg. Mydvai, de puerperis)
, asperam arteriam cum pulmonihis (Wotton, Leges, III, C. V, sect. XI, § 12);
pih-o a aujour- d'hui dans le nord du pays de Galles le sens de fluxu vcntris
labor are, et dans le sud, celui de fum^r', voc. corn, pih musa; pib = pipX.
pidyn mentula; arm. pidenn: d'une racine pit-, qui se pr^sente dans des mots
romans (Thurneysen, Keltorom., p. 74).
pign (arm.): e pign en suspens. suspendu; a bign montant; pignat monter: =
pSndio (pendeo). Cf. dibynu.
pil-"WTn trait, dard: pU- = pT-
LUM.
pin pin, dans pin-wydd (arbre); corn, pin-bren id.: = pinOs.
pirchirin: v. pererin.
piscadur (corn.) picheur: ne se trouve que dans le voc. corn, et est traduit
par piscator: piscadur = piscatUrKm.
pistyll jet d'eau, gargouille, robi- net:=:PiSTiLLOM (proprement mor- tier,
pilon; pour revolution de sens, cf. *pistiare pisser).
pla fl^au (Talies. ap. Skene, Anc. ft., II, 170, 19, 26:plaeu plaies
d'^gypte); corn, pla peste: = plXga. (latin class, pldgdy L'infinitif plaeo,
plau a le sens d'infecter, tourmenter. L'origine est la m§me dans I'armori- cain
moyen plaouhyet attaqud d'une maladie violente, plaouhiet bless^ d'un coup de
griffe, inf. plaouya. Ces mots sont formes d'un subst. dis- paru *plaou =:
plagX (cf. pou; fou, faou = P5GUS).
plannu planter = plant -o (Kort., lJat,-rom,^. %%
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(delwedd B8302) (tudalen 196)
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196
%%LES MOTS LATINS %%pla
plaouhiet: v. pla.
pleg: V. plyg.
plegyd: ohlegyd e placito, k cause de: = plScitum.
*pleu8tTa (arm.) dresser des tau- reaux au labourage; m^taphorique- ment,
pleustra ur verc'h frequenter une fille en vue du mariage (Gr. de Rostr.,
Dict.)j s'accoutumer k: de plqstrum pour plaustrmti ou de *pl6s' trare (cf.
I'expression latine plans- trum percellere commettre une mala- dresse, mal
mener son char, verser; vieux-frangais pUmstrer la terre, la preparer en
^crasant les globes avec le cylindre).
pleth sf.f tresse, natte de cheveux; moy. gall, pleth (Tal. ap. Skene, Anc.
&., II, 198, 2); corn, pleth, id; arm. plez; v a n n e t.plehenn
6chalier, hale de branches entrelac6es (Cill. de K6r., Diet).: = pl£tta
(pUct&)» Le gall. pleth-Uj arm. mo j. plezaff ployer =plStt-o (jpUct-o):
v. l*"® part., ch. Ill, § 4, A. Cf. Gr. Rob., Gramm., p. 110.
pluor, pylor poussi^re = p15^lv£- EfiM: 'Ve- serait devenu vo puis o: *pfi.lwei\
*pulwo7% *pylwor^ pylor et par m^tathese ply or , plnor. Pour w- donnant w-,
o-, cf. gosper = vesper; gall, gorau, v.-gall. *yuereu, irl. fearr, etc.).
Plyor, pluor s'explique- rait peut-Stre mieux par la forme ♦plCvebe,
sarde piuore; dans ce cas, pylor serait plus recent. Lhwyd le premier a
rapproch^ pluor de pulver).
pluf, plu plumes; corn, yliv, plyv; voc. corn, pluven penna; ibid. plufoc
pulvinar, v.^corn. plumauc pulvinare (^Gl. Oxf., 2); moy. arm. pluff,
pluuenn^ plufuenn une plume; arm. mod. plun, plu, pluenn; pluf, pluv: = PLUM
A; cf. irl. clum.
pl^vm plcmb; coin, plom; arm. ploum, plom; plowmen, plomen jet d'eau, pompe:
plwm = PLUMBtfs (Kort., Latrrom.).
pl"wyf paroisse, quelquefois moy. %%pob
gall, peuple: plwyf Brython le peuple des Bretons (Tal. ap. Skene, Anc, b.,
II, 205, 19); voc. corn. Jie- brenciat plui presbiter (directeur de paroisse);
corn. moy. plu, corn, mod. plew, v.- arm. pluiv, ploi; ervr blobion pom*
eru-bloebion, gl. prole- tarios, gens attaches au sillon, 4 la gl^be (Whitley
Stokes, Glosses from Turin and Rome); arm. moj.plttev (Cart, de Land6v.),
quelquefois sens de peuple; arm. ploue; arm. mod. plovS la campagne (^ploecq
riche en terres, Gr. de Rostr., Diet.). Ploue entre en composition dans un grand
nombre de noms de lieux; il devient alors en quelque sorte pro- clitique et
subit de nombreuses alte- rations (jflo, plou, pleu, plu) deter- min6es en
grande partie par la voyelle de la syllabe qui suit (Chrest. bret., pp. 157.
225). Les noms de lieux dans la ComouaiUes anglaise et dans le pays de
Gfalles ont ete souvent aussi precedes de ce mot (ComouaiUes: Vuthek pour
Buthek, Plu Vuthek; cf . Beuzec). Plwyf, ploue = plebem ou PLEBES, ce qui est
la quantity clas- sique; les langues romanes montrent pUbs, plSbem. En italien
le motpieve a un sens analogue k celui de plone: c'est une paroisse qui a
sous elle des paroisses de villages; elle est dans la situation de nos ploue
vis-4-vis de leurs t7'ev (Kort., Lat.-rom.).
plyg pli; plyg-^ plier; corn. pleg^ plygye plier; arm. pleg, plega plier:
plyg pour pleg avec influence du pluriel plygyon ou du verbe plyg-u: = PLjfcA;
plyg-u = PLf c-o,
poan: v. poen.
pobl sf, peuple, peuplade , foule; plur. pobloedd (Bl. B. C, 9, 11 poploet =
poploedd); voc. corn, pobel ^ corn, pobyl si; arm. pobl, et spora- diquement
pob sf. peuple, multitude: = POP'LUS pour p5pulus. La voyelle 6 a determine
le passage de ce mot au feminin. II a pris naturellement un sens collectif ,
et une idee de plariel %%
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(delwedd B8303) (tudalen 197)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%197 %%poo
(sur ITiistoire dn mot en gallois , v. Rhys, W. TT., k populus).
poc baiser (masc. d'apr^s Le Gonidec; f^minin en vannetais); voc. corn.
poccuU baiser (pour^r>c- guU baiser de f^te, baiser de paix k la messe):
de pac£m. Le mot est d'origine chr^tienne, mais tr^s an- ciennement emprnnt^
Le maintien de en comique et en armoricain est dtl vraisemblablement k ce que
ce mot a dtl faire partie de certaines formules oili il ne portait pas le
poids de I'accent (^pax tecum!). L'irl. poOy hdc est emprunt^ aux Bretons. On
lit dans le Gloss, de Connac: p6c i. p&e quasi jp«aj \.q. a pace.
pols (corn.) «w., un moment, quelque temps: dils geni pols dhe Kandre viens
avec moi un moment te promener (^Or, il/., 934): de pffLS^M (^pulsus).
poen */"., peine, souffrance; d^riv^ moy. gall, poenet (Tal. ap. Skene, Anc.
b., n, 122, 1); corn, poen, plxir. ponoru; corn. mod. poan (Lhwyd); arm.
poan, van net. poen: = PfNA {poena). Cf. irl. pian,
poes: V. p-wys.
poner, pouner (arm.) lourd: d'un cas oblique de pOndus,pdndSris: le mot a dtl
^tre d'abord substantif; sa terminaison a pu determiner son Evolution de sens
et son passage aux adjectife (Cf. gall, yggeler). Thomas Richards cite en
effet, d'apres la trad, galloise de Gaufrei de Mon- mouth, pynner avec le
sens de charge, f ardeau, poids ?
pont s/.f pont; corn, pon^; arm. pont (noms de lieux: Penpont, Hen- bontj
Chrest., p. 157): = pSntem (Marx, Hiilfsbiichl.; c'est la quantity classique;
les langues romanes suppo- sent p6n8, pontSm (Grober, Arch., 1887, 445).
porchell *w., pourceau; var. parchell; voc. corn, porchell por- oellus; corB.
porhal cochon^ verrat; %%por
arm. porc'hell pourceau; v a n n e t . porhiell: r= p6rc£llus. Le plur. g2k\\.
perchyll (W. L., L, 718) = PORCfiLL-T.
porphor /?/., pourpre; mo y. ga 11. porphor (Tal. ap. Skene, Arte, b., II, 142,
29): = pGepubI (Kort., Lat.- rom.).
1. porth porte, et au moyen-^ge, chambre pour les strangers b&tie k la
porte des monast^res, affect6e aussi k la distribution des aumdnes; d'oTi au
verbe porth-i le sens de nourrir, donner de la nourriture it ? (Rhys, W. W.):
cf. cependant porth'i] voc. corn, porth janua vel valva; arm. porz, pors,
vannet. porh porte coch^re, grande porte, et aussi cour, espace d^couvert,
enceint de murs, devant nne maison; arm. moy. an Porth (^Clirest., p. 167): =
p5ETi.
Le plur. gallois est pyrth (Bl. B. C, 8, 18, pirth) et le plur. arm. persier,
pej'zieTj vannet. perJter, perhier.
Le mot porZf porh est arrive en armoricain k avoir le sens de hors, dehors de
la maison^ par certaines expressions, comme monet d'ar porz aller k la porte,
primitivement, au- jourd'hui aller dehors: ar porz le dehors (cf. frangais a
la porte).
2. porth port, lieu de refuge; masc. dans le sens de h&vre et de protection,
assistance; femin. quand il d^signe le lieu d'atterrissement k travers une
riviere on un d^troit (Rhys, W. W.); corn.^or^^; corn, mod. porh, por; arm.
pors, porz, vannet. porh; moy. arm. portQi) dans Port an goaraguer en
Belle-Ile (XVe si^cle, Chrest. bret., p. 226); plur. Porthoed charte de 1242,
Porzoez 1267 (cf. g&ll.porthoedd), auj. Porzi, Porzay dans
Plounevez-Porzay, ar- rondissement de Chateaulin (Finis- t^re) QChrest., p.
226); porth, pors =
POBTtJS.
Le mot arm. porz cour, pent venir %%
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(delwedd B8304) (tudalen 198)
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198
%%LES MOTS LATINS %%por
de pOrtUs on avoir ^t^ influence par
porth-i porter, secoarir; bleu- porthetic gL lanigerae (01. d'^Oxf., \); les
deux sens se trouvent dans le Livre noir (BL B. C, 40, 17; 21, 27); le sens
de nourrir, qui parait tr^s ancien, doit ^tre d6riv6 de celui de secourir;
corn, yorthi porter, supporter; arm. moy. porzit secou- rez: v.-arm.
Port(Ji)itoe; POETH-I = pOet-o.
Le verbe porth-i n'a pas st6 sans influence sur revolution de sens de porth
=. portus, surtout daus les d^riv^ comme cymhorth secours {com -f portJi).
post poteau, pilier au physique et au moral; vie ux-gall. Post Du (^Lib.
Land., 146); voc. corn. ^05^ columpna;arm. jpMi,vannet.jp<>5^; arm.
moy. Posteuc {Chrest. hret., p. 227); post = P0STI8.
postoloin: v. pystyl-wyn.
pou: V. pau.
poul: V. p^v^ll.
poulloraur, vieux-gall. glose pugillares: pouUor-aur est d6riv6 de *poullor =
pugillares. Cf. irl. polaire. Poullor =poullflrj pojllor.
*poiils^ en vannetais houillie, ailleurs puis (Gr. de Rotr., Diet.): du
vieux-franQ. pols, poulSj pous^ pens bouillie 6paisse de farine d'a- voine
(du latin ptUs, ptUtSm').
prad(arm. etcorn.) pr6; corn. pros: = pbXtCm. L'emprunt se d^nonce comme
tardlf , par la quan- tity de Va et le fait que le mot manque en gallois:
latin classique prdttim.
praethig: v. praith.
praidd butin, troupeau: preidd wartheg grex boum (Wott., Leg.^ Ill, C. v.,
sect, ii, § 65); preiteu = preiddellj Bl. B. C, 52, 18; arm. preiz butin,
proie: = PEAEDA. Le gallois supposerait un emprunt tr6s ancien (l^® part.aCh.
II, § 4), mais il n'est pas impossible que dans le %%pre
sens de hdtail, 11 ait et6 influence par praedium propriety rurale, terres: le
b^tail a st6 longtemps la propriety la plus importante chez les Gallois. (Dependant
cf. le vieux-fran^ais proie b^tail.
prain repas; gall, moy.^mn: = prandiCm.
praith, d'apr^ O. Pughe, et Silv. Ev., I}ngl. welsh Diet., ce mot aurait le
sens di'aete. II a st6 probablement tir6 de preithig = prdctiells (Gr. Rob.,
Grammar^ p. 110, praethig de praetictis"), C'est un mot pedant, assez recent.
Un autre d^riv^ est preithia- dur: llyfr preithiadur neu ymarfer (Silv. Bv.,
Llythyraeth y Oymry). pTRvrf: V. profi. pregeth sf.y sermon; = pb2cet- TUM
(jpraeceptum) ou PEficfiTTA {pra^cSptd). L'irlandais proicept est un mot
savant. Le comique pregoth, vers la fin de I'existence du cornique progathy
ne pent se rapporter direc- tement a precettum ni au gallois pregawthen: o =
a devient en cornique: pregoth suppose une forme ant6rieure pregoeth qui supposerait
un e long: praeceptum aurait-il st6 influence par des formes comme praecepi? preiz:
v. praidd. preseb sm.^ mangeoire, creche; gall, mo J. presseb (W. L., I,
704); arm. preseb^ presep, id.: de prae- sepe. C'est un emprunt d'origine savante
(V^ Part., ch. I, B, § 4).
presen, le temps, le monde pre- sent; BL B. C, 36, 16; Mabin., 6d. Rhys-Evans,
p. 124, 1. 24 (cf. J. Loth, Mab.^ 1, p. 347), mot d'origine savante tir^ de
peaesentia ou de PEA^ENTEM: y presen sous-entendu byd ou amser.
prest vif, rapide, rapidement;
arm. prest vite: de pbEstus, pkesto
(jpraesto) ou du vieux-fran^ais.
presour: v. presivylio.
"'preswylio fixer sa r^idence,
habiter;. vieux-gall. pressuir gL %%
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(delwedd B8305) (tudalen 199)
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DANS
LES LANGUES BRITTONIQUES. %%199 %%pre
adfixa? (= presserlum?^: parait d6riv6 ou compost de pressus 1 L'ann. pressour
vite, present, pent phon^ti- quement se rapporter kpressuir. Ce- pendant le
sens de vite parait indi- quer un d6riv6 de pres- =■ pressus.
preveudi (arm.) pr^mices; var. princidi (Le Peletier, Diet J) ^y a n n e t. premedi,
permedi: de primltlae; mot savant et clerical, emprunt6 apr^ la chtlte des
voyelles finales en brittonique; le vannetais n'a mSme pas ob^i k la loi des
mutations. II ne parait pas utile de s6parer prevevdi de prinvidi et de le
rapporter ^ prwidtia; ev, exprimeicipeut-^tresim- plement le son e (S) et
n'est qu'une variante dialectale: la forme ant6- rieure a dtl ^tre prevedi.
Cf. irl. jn'imit^ib) (Stokes, Lives).
prezec (arm.) pr^cher, parler; haut-corn. preg parler: = pbe- Dic-0
Qpraedico). Cf. ill. pritchaim je prSche. Le bas-vannetais emploie la forme
predec prScher, forme re- faite, comme paradwys^ ou arrSt^e dans son
Evolution par un rappel de la forme savante primitive.
*prid suh8, et adj.^ valeur, paye- ment, cher; gall. moy. pryt (= prit)
pretio (W. L., II, 766). Ce mot ne pent venir de prSttum. Schuch., VokaL, I,
p. 418, signale une forme prituni (Inscr. de Lyon) qui expli- querait prid.
II est plus probable qu'on est en face d'un mot indigene; pour prit^ cf. irl.
crithid emax.
priody priawd 6poux, homme ou femme legitime, qui appartient en propre a:
priawt ran; priawt enw (W. L., 1, 702), priodawr propri^taire (jihil.^ I,
156); voc. corn, gur-priot 6poux; corn, p'^'ies 6poux, Spouse; 2kTm. pried
'\dL,\ priedelez^ van net. priedelec'h (= gallois priodolaeth) sacrement de
m2^\B%<&: priawd^ pried = peTvatus.
prif premier; cet adjectif entre dans de nombreux composes; Vi semble s'^tre
abr6g6 dans pryffwn %%pry
source principale (M. Rhys le tire de privfCfont: ce serait alors un em- prunt
roman, car font em a p): =: pbTmus. L'arm. prim prompt (Mau- noir, Le
Pellet.), basse-Cornouaille chiche , prim al loar nouvelle lune, reprtente le
fran^ais ^riwie.
profes declaration, voeu: mot sa- vant et clerical tir6 de peSfessIo.
proff: V. profi.
prounder (corn.) pr^tre (sacer- dos^ voc. corn.), corn. mod. praonter
(Lhwyd); plur. pronte- rion: prounder est tir6 commun6- ment de
praebendabius. La ter- minaison en -er qui k T^poque du vocab. devrait ^tre
-or, I'isolement de ce terme en brittonique feraient pencher pour un emprunt
fran^ais: provcTidier. II y a euen frangais confu- sion entre praebenda et
providenda; provende a le sens de prebende.
proph-wyd proph^te; g a 11 . m o y . pryffwyd (Tal. ap. Skene, Anc. b., II,
p. Ill, 19); gall. mod. pro- phwyd (forme litt^raire); voc. com. profuit;
corn. m.oj.profus; arm. moy. prophoet: = pb5- phEta.
profi 6prouver, examiner, essayer, goflter; corn, provi essayer, prou- ver: =
pb5b-0. L arm< aprojf 6prouver, tr6gorrois (Ernault), et bas-vannetais
ampro doivent peut- etre aussi ^tre rapport^s k prOb-o.
Prarvfj pram preuve; corn, pref (prdv = prov) sont tir6s de prof-i; mais
supposent o. La marche parait avoir 4t6 ^r«r, puis lorsque Taqcent est devenu
intensif, en gallois ^rov, en cornique prov (1" Part., ch. II, § 2 0).
L'armoricain pi'off offrande est un emprunt.au vieux-fran^ais profrer ofErir
(^Les contes moralish de Nicole Bozon, v. 166), aux formes personnelles
plutot qu'^ Tinfinitif.
prudd circonspect, r^fl^chi, s^rieux, et aussi grave, triste: = pendens ou de
prod- (Kbrt., Lat.-rom.).
prysuro se h&ter, faire diligence: %%
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